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Liberia-Guinée. Enquête du ministère libérien de la Défense à la frontière avec la Guinée

Monrovia, 14 sept (AFP)

Une délégation du ministére libérien de laDéfense s'est rendue dans les régions frontalières avec la Guinée pour enquêter sur les accusations de Conakry sur un raid meurtrier de soldats libériens en territoire guinéen, a indiqué mardi un communiqué du gouvernement.
Les relations entre la Guinée et le Liberia se sont détériorées depuis le 10 août, date à laquelle des rebelles non précisément identifiés ont pénétré dans le comté de Lofa (nord-ouest du Liberia) en proie depuis à la violence.
Monrovia avait alors accusé Conakry d'abriter et de soutenir ces rebelles, ce que les autorités guinéennes ont démenti.
Un mois plus tard, le 10 septembre, la Guinée a accusé des « soldats gouvernementaux libériens » d'avoir mené une attaque contre 3 villages guinéens situés prés de la frontiére, ce que Monrovia a démenti. Cette attaque a fait, selon Conakry, 28 morts.
Dans le communiqué publié mardi, le gouvernement libérien note que ledéploiement de ses troupes à la frontiére avec la Guinée« n'est qu'une mesure défensive »;, ajoutant: « Le gouvernement affirme catégoriquement qu'aucun ordre n'a été donné pour une quelconque action punitive contre la république soeur de Guinée, à la suite de l'incursion armée en territoire libérien en provenance de la Guinée ».
Les dirigeants de sept pays ouest-africains doivent se rencontrer le 16septembre à Abuja pour tenter de désamorcer la tension entre les deux pays.
Les chefs d'Etat du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire, du Ghana, de Guinée, du Liberia, du Nigeria et du Togo ont été invités à cette rencontre, a indiqué un membre de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).


Guinée-Liberia. Le parti au pouvoir à Conakry pour un « châtiment exemplaire » des agresseurs

CONAKRY, 13 septembre (AFP)

Le Parti de l'unité et du progrès (PUP, au pouvoir) a demandé lundi à Conakry « un châtiment exemplaire contre les bandits et criminels qui ont agressé la Guinée », a-t-on appris de source sûre dans la capitale guinéenne.
Cette déclaration a été faite par Sékou Konaté, membre de la direction du PUP, parti du président Lansana Conté, lors d'une réunion organisée par le ministre guinéen de l'Intérieur, Moussa Solano, à la suite de la récente tension entre Conakry et Monrovia.
« Il importe que nous élevions la voix, puisque c'est la nation guinéenne qui est menacée », a plaidé M. Solano, soulignant « la volonté manifeste du gouvernement libérien d'attaquer la Guinée ».
Le Parti du consensus national, proche du pouvoir, a accusé le président libérien, Charles Taylor, d'étre une « téte de pont » des ennemis de la Guinée.
Par contre, le Parti du peuple de Guinée, également proche du pouvoir, a souhaité lors de la méme rencontre qu'un « dialogue franc et direct » soit engagé en lieu et place d'une « épreuve de force ».
Les relations entre la Guinée et le Liberia se sont détériorées depuis le 10 août dernier lorsque Monrovia a accusé Conakry d'avoir soutenu une incursion de rebelles dans le comté de Lofa, au nord ouest du Liberia, où avaient éclaté de violents combats.
De son côté, la Guinée a accusé le 10 septembre dernier, des « soldats libériens gouvernementaux » d'avoir mené une attaque meurtrière contre trois villages guinéens tuant 28 personnes.
Dimanche des responsables d'organisations humanitaires avaient exprimé leur inquiétude face aux accusations mutuelles que se lançaient les deux pays, craignant un embrasement de toute la sous-région, pouvant impliquer la Sierra Leone.
Face à cette situation, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CDEDEAO) a annoncé lundi à Abuja la tenue d'une rencontre de sept chefs d'Etats le 16 septembre pour tenter de désamorcer la crise entre les deux pays.
Une premiére réunion de cette organisation s'était tenue le 27 août dernier à Lomé sans réussir à faire baisser la tension.


Liberia-Guinée-CEDEAO. Tension Liberia/Guinée: rencontre de sept chefs d'Etats le 16 septembre

ABUJA, 13 septembre (AFP)

Les dirigeants de sept pays ouest-africains se rencontreront le 16 septembre à Abuja pour tenter de désamorcer la tension entre le Liberia et la Guinée, a-t-on appris lundi de source officielle dans la capitale nigériane.
Les chefs d'Etat du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire, du Ghana, de Guinée, du Liberia, du Nigeria et du Togo ont été invités à cette rencontre, a indiqué un membre de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Le 10 août, Monrovia avait accusé la Guinée d'avoir soutenu une incursion de rebelles dans le comté de Lofa, au nord-ouest du Liberia.
Le 10 septembre, la Guinée a accusé des soldats du Liberia d'avoir attaqué trois villages guinéens, faisant 28 morts.
Les sept pays de la CEDEAO chargés de régler le différend entre Monrovia et Conakry s'étaient rencontrés le 27 août au Togo, sans parvenir à diminuer la tension.


Guinée-Libéria. Les humanitaires inquiets du climat de tension entre Conakry et Monrovia.

CONAKRY, 12 September 1999 (AFP)

Des responsables d'organisations humanitaires présentes en Guinée ont exprimé dimanche leur inquiétude après les accusations d'ingérences que se lancent la Guinée et le Libéria depuis un mois.
« Il n'est pas souhaitable que nous ayons à gérer une autre crise dans cette poudrière » a déclaré à l'AFP sous le couvert de l'anonymat un haut responsable d'une organisation humanitaire internationale, ajoutant :

« si le verrou guinéen saute, la région sera incontrôlable. »

Chez la plupart des humanitaires interrogés, la crainte est de voir un conflit transfrontalier qui embraserait le Libéria, la Guinée et la Sierra Léone.
Le président libérien, Charles Taylor, jouit d'une « grande sympathie » auprès de certains chefs de factions sierra-léonais, indique une source diplomatique africaine.
« Il faut que la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) prenne de toute urgence ses responsabilités », avertit la même source.
Quant aux opposants guinéens, ils imputent la responsabilité de la détérioration des relations entre leur pays et le Libéria au « manque d'ouverture et de dialogue » du président guinéen Lansana Conté, estimant que la Guinée doit « éviter de s'immiscer » dans les affaires intérieures des Etats voisins.
La Guinée a accusé le 10 septembre des « soldats libériens gouvernementaux » d'avoir mené une attaque contre 3 villages guinéens et tué 28 personnes.
Le ministre libérien de la défense, Daniel Chea, a formellement démenti samedi cette accusation alors que le président Charles Taylor accusait la Guinée de chercher des « prétextes » pour s'attaquer à son pays.
La tension entre les deux pays a débuté le 10 août dernier lorsque Monrovia a accusé la Guinée d'avoir appuyé une incursion de rebelles dans le comté de Lofa, au nord ouest du Libéria.
Cette attaque avait vidé cette localité de ses habitants et des réfugiés sierra léonais qui s'y étaient installés. Les organisations humanitaires ont aussi annoncé y avoir suspendu leurs activités.


Liberia-Guinée. Une attaque libérienne en territoire guinéen a fait 28 morts (TV guinéenne)

Conakry, 10 septembre 1999 (AFP)

Des « soldats gouvernementaux libériens » ont attaqué vendredi matin 3 villages guinéens, situés dans la région de Macenta près de la frontière entre les deux pays, faisant 28 morts, ont annoncé vendredi soir la radio et la télévision guinéennes.
Un soldat libérien a été fait prisonnier par l'armée guinéenne qui a repoussé l'attaque des forces libériennes, ont précisé les médias guinéens.
L'attaque a fait un nombre non précisé de blessés et d'importants dégâts matériels, ont-ils encore indiqué.
Le 10 août, des rebelles, non identifiés, avaient fait une incursion en territoire libérien dans le comté de Lofa, frontalier avec la Guinée et la Sierra Leone.
Monrovia a affirmé qu'ils venaient de Guinée où ils seraient basés, des accusations rejetées par Conakry.
Ces rebelles ont combattu pendant plusieurs jours les forces gouvernementales libériennes et le comté de Lofa est depuis en proie à des violences.
Le Liberia, la Guinée et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) avaient décidé, le 27 août à Lomé, de créer une commission commune pour désamorcer la tension prévalant depuis l'attaque dans le nord du Liberia.
La mission de cette commission est de « trouver des solutions aux problèmes communs de sécurité qui menacent la paix et la stabilité des deux pays frères », selon un communiqué publié à l'issue d'une réunion de sept pays de la CEDEAO à Lomé.
Aucune date pour une réunion de cette instance n'avait cependant été annoncée.


Dix-huit disparus après une attaque rebelles dans le sud de la Guinée

Mardi 04 Mai 1999 — 17h21 GMT

CONAKRY, 4 mai (AFP) — Dix huit personnes, dont 15 réfugiés sierra-léonais et trois femmes guinéennes, sont portées disparues après une attaque de rebelles sierra-léonais dans le district de Kassadou, près de Gueckédou (sud de la Guinée), a-t-on appris mardi de source officielle à Conakry.

Cette attaque, qui a eu lieu dans la nuit du 28 au 29 avril dernier, a également fait d'importants dégâts matériels, a indiqué la radio nationale, qui précise que 26 cases ont été brûlées et du bétail emporté par les assaillants.

Cette attaque est la troisième en un mois dans cette localité. Elle intervient notamment après une incursion de rebelles sierra-léonais, qui avait fait deux morts à Mollah, près de Forécariah (100 km au sud de Conakry) dans la nuit du 19 au 20 avril.

Des responsables d'associations de défense des droits de l'Homme dans la capitale guinéenne ont annoncé mardi à l'AFP qu'ils allaient « saisir » le président guinéen Lansana Conté et lui « demander de prendre ses responsabilités pour mettre un terme » à ces incursions.

Ces évènements sont « la conséquence logique du refus obstiné des autorités guinéennes » de retirer leurs troupes du « bourbier » sierra-léonais, ont estimé ces sources.

Les troupes guinéennes participent à la force ouest africaine d'interposition (ECOMOG) qui combat les rebelles en Sierra Léone.

Les deux pays partagent plus de 300 km de frontière et les incursions de rebelles du RUF (Front révolutionnaire uni sierra-léonais) en Guinée se sont multipliées au cours des derniers mois.

Ces incursions figurent parmi les principales préoccupations des autorités guinéennes, dans un pays qui accueille quelque 350.000 réfugiés ayant fui la guerre civile en Sierra-Léone.


Arrestation d'un journaliste en Guinée

Vendredi 30 Avril 1999 — 13h31 GMT

CONAKRY, 30 avril (AFP) — Un journaliste guinéen de l'hebdomadaire privé L'Indépendant Plus a été arrêté mardi dernier par la police et écroué depuis dans un commissariat de police à Conakry, a-t-on appris vendredi auprès du journal.

Selon la direction de l'hebdomadaire, Jean-Baptiste Kourouma, rédacteur en chef adjoint, a été « kidnappé » dans la nuit de mardi dernier par la police politique.

« Nous ignorons pour le moment le motif de cette arrestation », a indiqué un responsables du journal.

Selon des sources indépendantes, l'arrestation du journaliste pourrait être liée à la publication par l'hebdomadaire de deux articles mettant en cause des hauts cadres de l'Etat.

L'un des articles dénonce le détournement de plus de 15 milliards de francs guinéens de la société d'alumine FRIGUIA et le second est relatif au détournement de 80 millions de francs guinéens offerts par PMU-Guinée au candidat Lansana Conté à l'élection présidentielle du 14 décembre 1998.


Décès à Abidjan d'un responsable guinéen de l'opposition

Jeudi 29 Avril 1999 — 11h38 GMT

CONAKRY, 29 avril (AFP) — M. Facinet Béavogui, secrétaire politique et porte-parole du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée, opposition) du Pr Alpha Condé, est décédé mardi à Abidjan, a annoncé jeudi à Conakry la direction du parti.

« Le corps inerte » de M. Béavogui a été trouvé dans la salle de bain de son domicile du quartier résidentiel de Marcory, indique le RPG dans un communiqué, sans donner plus de précision.

M. Béavogui, qui était député à l'Assemblée nationale guinéenne, avait disparu après l'arrestation, près de la frontière ivoirienne, d'Alpha Condé au lendemain de l'élection présidentielle du 14 décembre dernier.

Ramené à Conakry, Alpha Condé, qui était candidat à la présidentielle, a été notamment accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat après avoir été emprisonné à Conakry, où il attend toujours l'ouverture de son procès.

M. Béavogui, selon une source proche du RPG, avait pu gagner la Côte d'Ivoire après avoir passé plus de deux mois « caché » dans sa région natale de Macenta (Sud-est de la Guinée).

Agé de 49 ans, M. Béavogui était marié et père de trois enfants.


Le président de la chambre du commerce de Guinée échappe à un attentat

Samedi 24 Avril 1999 — 12h29 GMT

CONAKRY, 24 avril (AFP) — Le président de la chambre du commercede Guinée, Ousmane Baldé, — dit « Sans-Loi » — a échappé de justesse mercredi à un attentat à la grenade, a annoncé sa famille samedi.

Selon elle, l'auteur de cette tentative d'assassinat, un militaireet frère aîné de la seconde épouse du chef de l'Etat guinéen Lansana Conté, a jeté une grenade dans la voiture de M. Baldé et a pris la fuite, mais l'engin n'a pas explosé.

« Pour le moment, nous ignorons le motif de cet attentat », a déclaré à l'AFP un membre de famille qui s'est déclarée « profondement perturbée et inquiète » que des personnes ayant un lien avec l'autorité commettent de tels actes.

Selon des sources bien informées à Conakry, le militaire a été arrêté et est actuellement détenu dans les locaux de la police judiciaire.


L'ULIMO possède un camp d'entrainement en Guinée, selon des humanitaires

Samedi 24 Avril 1999 — 12h25 GMT

CONAKRY, 23 avril (AFP) — Le Mouvement uni de Libération (ULIMO) libérien de l'opposant et ancien chef de guerre Alhaji Kromah, possède deux camps d'entraînement à Macenta (extrême sud-est de la Guinée), ont indiqué samedi des responsables d'organisations humanitaires.

« Même si les autorités guinéennes n'assistent pas les combattants de l'ULIMO, elles tolèrent quand même leur présence sur son sol », ont declaré à l'AFP ces responsables sous le couvert de l'anonymat.

« Ce sont des centaines de combattants que nous avons surpris un jour dans la forêt guinéenne en train de faire de la musculation et du footing », ont-ils indiqué.

Selon eux, ce sont ces combattants qui ont attaqué la ville de Voijama (nord du Liberia et frontalière de la Guinée) le week-end dernier.

Le ministre guinéen de la Communication, Ibrahima Mongo Diallo, a pour sa part démenti toute implication de la Guinée dans cette affaire qu'il considère comme « libéro-libérienne ».

Dans une déclaration à la télévision guinéenne, il a affirmé la Guinée ne servira jamais de base arrière pour la destabilisation d'un pays membre de l'Organisation de l'unité africaine (OUA).

Le mois dernier, le gouvernement libérien avait accusé Kromah, un vieux rival du président Charles Taylor, de préparer une nouvelle guerre au Liberia. Taylor avait aussi accusé des « dissidents libériens » conduits par Kromah de s'entraîner en Guinée.

De décembre 1989 à juillet 1997, le Liberia a été dévasté par une guerre civile qui a impliqué une demi-douzaine de factions.


Le président Taylor s'insurge contre l'incursion en provenance de Guinée

Vendredi 23 Avril 1999 — 16h33 GMT

MONROVIA, 23 avril (AFP) — Le président libérien Charles Taylor s'est élevé vendredi contre l'incursion dans son pays d'éléments armés en provenance de Guinée, la qualifiant de « menace pour la paix et la stabilité dans la sous-région », a annoncé sa propre radio privée.

S'exprimant depuis l'Afrique du Sud où il subit un contrôle médical annuel, M. Taylor a qualifié cette attaque d'« illégale, inacceptable et de provocation ».

Le gouvernement avait affirmé vendredi que des hommes en armes venus de Guinée avaient attaqué Voinjama, ville située à la frontière de la Guinée, à 260 km au nord de Monrovia.

« Le Liberia désire la paix avec ses voisins et trouve inacceptable qu'une nation autorise, approuve ou participe à une quelconque action contre le peuple souverain du Liberia », a déclaré M. Taylor.

« Je peux vous assurer que tout sera fait pour qu'une telle situation ne se reproduise pas. Si cela devait arriver, des actions seront entreprises pour défendre notre cause, et nos alliés nous défenderont », a-t-il poursuivi.

M. Taylor a indiqué avoir émis une plainte officielle auprès du gouvernement guinéen et envisage d'en déposer d'autres auprès de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Organisation de l'unité africaine (OUA).

Le Liberia va également en informer le Conseil de sécurité des Nations unies, a ajouté le président en appelant les habitants de Voinjama qui ont pris la fuite à rentrer chez eux. « Tout va bien maintenant », a-t-il lancé.

De son côté, un diplomate guinéen à Monrovia a nié toute participation de son pays à cette attaque.

« La Guinée ne parrainera ni ne soutiendra aucune activité subversive contre le Liberia », a affirmé M. Joseph Tohonon, chargé d'Affaires de l'ambassade de Guinée à Monrovia.

« Quel profit peut tirer la Guinée à mettre le feu chez ses voisins? », a ajouté le diplomate dans une interview à un quotidien local indépendant.

« Au lieu de pointer un doigt accusateur sur la Guinée, il est nécessaire que le gouvernement libérien étudie de près les problèmes, notamment celui du désarmement des anciens combattants des factions dont le désarmement après sept ans de guerre n'a pas été entièrement effectué », a poursuivi M. Tohonon.


Des villageois guinéens détruisent un camp des réfugiés sierra-léonais

Jeudi 22 Avril 1999 — 15h31 GMT

CONAKRY, 22 avril (AFP) — Le camp des réfugiés sierra-léonais de Mollah, près de Forécariah (100 km au sud de Conakry), a été détruit par les villageois, 24 heures après une incursion de rebelles contre ce village, a-t-on appris jeudi de sources informées à Conakry.

Selon ces sources, les habitants de Mollah ont attaqué, saccagé et incendié mardi le camp, l'un des plus grands des sept camps de la région, en représailles à une attaque des rebelles qui avait fait, dans la nuit de lundi à mardi, deux morts, 8 blessés et d'importants dégâts matériels dans leur village.

Les villageois ont accusé les réfugiés sierra-léonais de complicité avec les rebelles.

Un responsable d'organisation humanitaire a indiqué à l'AFP que les quelque 2.000 réfugiés qui vivaient dans le camp de Mollah « se sont volatilisés dans la nature et tous dorment dans la brousse », après cette attaque qui n'a pas fait de victimes.


Plus de 1.300 libériens réfugiés en Guinée depuis le week-end dernier

Jeudi 22 Avril 1999 — 15h26 GMT

CONAKRY, 22 avril (AFP) — Plus de 1.300 Libériens, principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées, sont arrivés à Daro près de Macenta, dans le sud de la Guinée, depuis le week-end dernier, apprend-on jeudi de source humanitaire à Conakry.

Ces personnes ont fui les combats qui opposent les forces armées libériennes à des bandes armées non identifiées venues de la Guinée voisine à Voinjama (extrême nord du Libéria, à la frontière avec la Guinée), a indiqué à l'AFP un responsable du Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU (HCR).

Entre les 19 et 20 avril dernier, un millier de personnes avaient déjà franchi la frontière guinéo-libérienne pour se réfugier dans les villages guinéens, notamment à Daro, où 850 réfugiés ont été dénombrés, selon la même source.

Selon des témoignages, beaucoup d'autres personnes sont encore en brousse sans nourriture ni médicaments.

Selon des sources indépendantes, les attaques dans le nord du Libéria sont le fait d'anciens éléments de la faction mandingue du Mouvement uni du Libéria (ULIMO) de l'ancien chef de guerre Alhaji Kromah.


Trois diplomates détenus lors d'une attaque contre une ville libérienne

Mercredi 21 Avril 1999 — 18h16 GMT

MONROVIA, 21 avril (AFP) — Trois diplomates européens ont été détenus mercredi pendant deux heures lors de l'attaque d'une ville du Libéria par des inconnus armés venus de Guinée, a annoncé le ministère libérien de l'Information.

L'attaque contre la ville frontalière de Voinjama, au nord-est de la capitale libérienne Monrovia, s'est produite à 04H00 locales (et GMT), selon un communiqué du ministère, qui assure que les forces gouvernementales ont « repoussé » les assaillants, dont ni le nombre ni l'identité ne sont établies.

Le communiqué du ministère libérien annonce toutefois une prochaine protestation auprès de la Guinée pour cette incursion.

Outre un ambassadeur néerlandais, un premier secrétaire d'ambassade de Norvège et un représentant de l'Union européenne, 17 collaborateurs étrangers d'organisations humanitaires ont également été retenus ainsi que deux américains travaillant pour des entreprises privées.

Après cet incident, les trois diplomates — dont le pays de résidence n'est pas précisé — se sont rendus en Guinée, alors qu'un hélicoptère de l'ONU devait ramener à Monrovia les 17 « humanitaires.

De sources diplomatiques à Monrovia, on indique que l'ambassadeur néerlandais s'appelle Peter Van Leewen et le représentant de l'UE, de nationalité française, Stéphane Devaux. Les identités des autres personnes n'ont pas pu être obtenues.

Le ministère libérien ne donne aucun bilan d'éventuelles victimes de cette attaque mais le ministre de l'information Joe Mulbah a assuré devant la presse que les forces libériennes n'avaient eu ni tués ni blessés dans leurs rangs.


Incursion de rebelles sierra-léonais en Guinée : au moins 2 morts

Mardi 20 Avril 1999 — 19h24 GMT

CONAKRY, 20 avril (AFP) — Au moins deux personnes ont été tuées et 8 autres blessées à Mollah, près de Forécariah (100 km au sud de Conakry), à la suite d'une incursion de rebelles sierra-léonais, a-t-on annoncé mardi de source officielle dans la capitale guinéenne.

L'attaque, survenue dans la nuit de lundi à mardi, a également fait d'importants dégâts matériels dans cette localité frontalière de la Sierra-Leone, a indiqué la radio nationale guinéenne, sans donner plus de précisions.

Selon des sources informées, plusieurs cases ont été brûlées et du bétail a été emporté par les agresseurs.

La situation reste tendue dans la région de Forécariah, et notamment à Mollah où les rebelles sierra-léonais, mécontents de la participation des troupes guinéennes à la force ouest-africaine de paix (ECOMOG) présente dans leur pays, menacent de faire régner l'insécurité, ont indiqué ces mêmes sources.

Les deux pays partagent plus de 300 km de frontière et plusieurs incursions de rebelles du RUF (Front révolutionnaire uni) en Guinée ont été enregistrées au cours des derniers mois.

En mars, 5 soldats guinéens avait été tués par des attaques de ces rebelles. En réponse, la Guinée avait décidé de déployer des troupes le long de sa frontière, et avait même menacé de « riposter » à toute nouvelle incursion.

« Les incursions seront non seulement repoussées mais les agresseurs seront poursuivis s'il le faut », avaient notamment déclaré les autorités à Conakry.

Cette question a été évoquée par le président guinéen Lansana Conté avec son homologue sierra-léonais Ahmad Tejan Kabbah, lors de la visite de ce dernier à Conakry les 13 et 14 mars.

Les incursions de rebelles sierra-leonais figurent parmi les principales préoccupations des autorités guinéennes, dans un pays qui accueille quelque 350.000 réfugiés en provenance de Sierra-Leone.


Les avocats de l'opposant Alpha Condé reprennent sa défense

Mardi 20 Avril 1999 — 14h10 GMT

CONAKRY, 21 avril (AFP) — Les avocats de l'opposant Alpha Condé, qui avaient renoncé à sa défense en février, ont annoncé mardi qu'ils reprenaient le dossier de leur client, les autorités judiciaires guinéennes ayant pris en compte leurs revendications.

Les avocats avaient renoncé à la défense de M. Condé, leader du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), député et candidat à l'élection présidentielle du 14 décembre dernier, en raison « des atteintes graves à l'état de droit et à l'exercice de leur profession ».

Ils se plaignaient notamment du refus des autorité de leur permettre de « rencontrer librement » leur client, détenu depuis le 16 décembre 1998, du « traitement politique » du dossier et de refus d'admettre des avocats étrangers.

Un des conseils de M. Condé, l'avocat français Pierre Olivier Sure, avait été refoulé en février dernier à son arrivée à l'aéroport de Conakry pour « menace à l'ordre public ».

Selon les avocats, l'opposant guinéen accusé de « tentative de franchissement d'une frontière fermée pour cause d'élection présidentielle, d'atteinte à la sûreté de l'Etat et de transfert frauduleux de devises », a été interrogé lundi par le juge d'instruction qui a affirmé détenir de « nouveaux éléments », sans plus de précision.

« C'est un dossier farfelu et ridicule », a estimé l'un des avocats, ajoutant, « tout le monde sait que le dossier est hautement politique et que les faits évoqués résultent d'un simple affrontement politique ».

L'opposition conteste les résultats officiels de la présidentielle de décembre 1998 qui avait donné vainqueur le président Lansana Conté.


Appel de la Guinée aux investisseurs français

Mardi 20 Avril 1999 — 13h12 GMT

PARIS, 20 avril (AFP) — Le ministre de l'Economie et des Finances de Guinée (Conakry) Ibrahim Kassory Fofana a vivement encouragé mardi à Paris les investisseurs français à opérer dans son pays dont il a vanté le potentiel économique et la « stabilité politique ».

Interrogé par ailleurs, en conférence de presse, sur la situation de l'opposant guinéen Alpha Condé, arrêté au lendemain de l'élection présidentielle de décembre 1998, M. Fofana a dit qu'il s'agissait d'une « affaire judiciaire » et que « l'instruction suivait son cours ».

Condé, accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat, avait été arrêté au lendemain de l'élection, à laquelle il était candidat, et qui a vu la réelection du président Lansana Conté au premier tour avec 56,11% des voix, un résultat contesté par l'opposition.

Sur le plan économique, M. Fofana a estimé que les réformes institutionnelles entreprises en Guinée « ont posé les bases d'une croissance saine — l'inflation est inférieure à 5% et le déficit budgétaire a été fortement réduit — et permettent à l'économie dans son ensemble d'afficher une croissance de 5% par an ».

« La Guinée, par ses ressources naturelles et la modernisation de ses infrastructures constitue une excellente opportunité d'investissements », a déclaré M. Fofana, entouré des ministres du Tourisme, du Transport et du Plan ainsi que du gouverneur de la Banque centrale. « Ses ressources naturelles en Bauxite, or et diamant sont abondantes et les pays est qualifié de véritable château d'eau de l'Afrique de l'Ouest », a-t-il ajouté.

Il a mis l'accent sur le fait que le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale avaient jugé « globalement satisfaisantes » les performances économiques de la Guinée en février dernier.

Sur le plan énergétique, le ministre a signalé l'inauguration en mai prochain par le président guinéen Lansana Conté et le président français Jacques Chirac du barrage de Garafiri.

Ce projet d'un milliard de FF (environ 160 millions d'euros) a été financé à 20% par l'Agence Française de Développement (AFD), principal outil de la Coopération française. Le barrage aura une production de 75 MégaWatts.


Deux morts dans une bagarre entre deux soldats guinéens

Samedi 17 Avril 1999 — 13h38 GMT

CONAKRY, 17 avril (AFP) — Une bagarre entre deux soldats guinéens, qui se disputaient une fille, a fait deux morts — des civils — dans la sous-préfecture de Nongoa près de Gueckédou (650 km au sud-est de Conakry), a annoncé vendredi soir la radio nationale.

Selon la radio, les deux soldats courtisaient une jeune femme dans un « maquis » (bar-restaurant). L'un d'eux, mauvais perdant, a tenté d'entraîner de force la jeune femme hors du « maquis ».

Après une bagarre avec son frère d'arme qui s'y opposait, il a sorti de sa poche une grenade qu'il a dégoupillée et lancée dans le bar-restaurant, faisant un mort et 7 blessés graves.

Transporté d'urgence à l'hôpital de Gueckédou, l'un des blessés est mort des suites de ses blessures.


Le HCR éloigne de la frontière les réfugiés sierra-léonais en Guinée

Mercredi 14 Avril 99 — 16h56 GMT

Abidjan, 14 avril (AFP) — L'opération d'éloignement de la frontière des réfugiés sierra-léonais en Guinée a débuté le 12 avril, a annoncé mercredi le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

L'opération, qui doit s'achever en juillet, entraînera à terme le transfert de quelque 50.000 réfugiés résidant dans six camps jugés trop proches de la frontière et donc « très vulnérables aux attaques et inflitrations des rebelles sierra-léonais », précise le HCR dans un communiqué publié à Abidjan.

Un premier convoi de onze camions transportant 218 réfugiés a quitté le 12 avril le camp de Dakongo, dans la région de Guéckédou, pour le nouveau site de Katkama, à une centaine de kilomètres plus loin.

Les camps de réfugiés sierra-léonais en Guinée ont été ces derniers temps la cible d'attaques répétées de la part des rebelles du RUF (Front révolutionnaire uni), qui ont été chassés de Freetown fin janvier et sont à cours de vivres.

Plusieurs personnes, tant des réfugiés que des villageois guinéens autour des camps, ont été tuées au cours de ces attaques.

Le coût total de l'opération d'éloignement s'élève à quelque 4 millions de dollars US.

La Guinée accueille 350.000 réfugiés sierra-léonais, dont 210.000 dans la région de Guéckédou.


Fin de la visite du président sierra-léonais en Guinée

Mercredi 14 Avril 1999 — 12h25 GMT

Conakry, 14 avril (AFP) — Le président siera-léonais, Ahmad Tejan Kabbah, a achevé mercredi matin une visite de près de 24 heures en Guinée, au cours de laquelle il a eu trois séances de travail avec son homologue guinéen Lansana Conté, a-t-on appris de source officielle.

Ces entretiens ont porté, selon un officiel guinéen, sur la sécurité à la frontière entre les deux pays et de l'évolution de la situation en Sierra-Léone, pays voisin de la Guinée ravagé par une guerre civile et où sont engagées des troupes guinéennes.

De même source, on indique que les deux chefs d'Etat ont discuté des propositions faites au président Kabbah par certains chefs d'Etat de la sous-région pour un règlement pacifique de la crise qui déchire son pays depuis 1991 et qui a déjà fait plus de 300.000 morts.

Par ailleurs, selon une autre source proche de la réunion, le président guinéen a réaffirmé à son homologue sierra-léonais son rejet des conclusions de la conférence nationale sierra-léonaise qui exclut tout partage du pouvoir avec la rebellion du Front révolutionnaire uni (RUF) du caporal Foday Sankoh.


Destruction de la bombe placée au centre culturel américain

Mardi 13 Avril 1999 — 13h47 GMT

CONAKRY, 13 avril (AFP) — La bombe découverte lundi devant le portail d'entrée du Centre culturel americain à Conakry a été détruite par des artificiers spécialistes de la lutte contre le terrorisme, apprend-on mardi de source policière à Conakry.

Selon cette source, l'engin « est une bombe incendiaire, sans grand effet de destruction, mais qui pouvait détériorer une partie du bâtiment, si elle explosait ».

On précise de même source qu'il a fallu utiliser 500 gramme de TNT pour faire exploser la bombe parce que les artificiers avait du mal à défaire les noeuds. « Ces noeuds ont été exécutés par un amateur ou dans la précipitation », estime la police qui n'a fait état d'aucune revendication. Une bombe avait été placée tôt lundi matin (6H45 locale et GMT) devant la porte d'entrée du centre culturel et avait découverte les gardiens de l'immeuble.

Les locaux du centre ont été fermés provisoirement et la sécurité renforcée autour de l'ambassade américaine, située dans le quartier des affaires de Conakry ainsi qu'au siège de l'USAID.


Visite du président sierra-léonais à Conakry

Mardi 13 Avril 1999 — 13h36 GMT

CONAKRY, 13 avril (AFP) — Le président sierra-léonais, Ahmad Tejan Kabbah, est arrivé mardi à Conakry pour une visite de « travail et de concertation » de quelques heures en Guinée, selon radio-Conakry.

Il a été accueuilli à l'aéroport internationale de Conakry par son homologue guinéen Lansana Conté avec lequel il aura un « entretien en tête-à-tête » a précisé la radio.

Le conflit sierra-léonais qui dure — avec des périodes d'affrontement plus ou moins violents — depuis huit ans, et les incursions meurtrières des rebelles sierra-léonais en territoire guinéen seront au centre des entretiens entre les deux chefs d'Etat, a-t-on indiqué de source officielle.

La radio guinéenne a affirmé que « la visite du président Kabbah permettra de passer en revue tous les problèmes du conflit sierra-léonais pour parvenir à une paix définitive dans ce pays frère », car selon elle, cette guerre est devenue une « réelle préocupation pour la Guinée ».

Le dispositif de sécurité autour de l'aéroport de Conakry a été renforcé à l'occasion de la visite du président Kabbah.

Lundi une alerte à la bombe, avait eu lieu devant le portail du Centre culturel américain.


Alerte à la bombe au centre culturel américain de Conakry

Lundi 12 Avril 1999 — 16h33 GMT

CONAKRY, 12 avril (AFP) — Le centre culturel américain (CCA) de Conakry est resté fermé lundi à cause d'une alerte à la bombe, a constaté l'AFP dans la capitale guinéenne.

Des gardiens de l'immeuble situé au centre de Conakry ont découvert à 6H45 (locale et GMT) « un objet douteux et mal emballé » posé devant le grand portail d'entrée du bâtiment. Ils ont immédiatement alerté les autorités de l'ambassade américaine qui ont à leur tour informé les forces de sécurité guinéennes de la présence du paquet suspect.

Le centre culturel américain avait pris des « dispositions particulières » en installant un cordon de sécurité devant l'édifice.

Aucune information officielle n'était disponible en début d'après-midi ni du côté de l'ambassade américaine ni du côté de la sécurité guinéenne.

Cependant les mesures de sécurité ont été renforcées autour des locaux de l'ambassade et de l'USAID, où les journalistes n'ont pu accéder.

La police a enlevé le paquet suspect pour l'examiner après une fouille minutieuse du secteur.


Les membres du gouvernement guinéen prêtent serment devant le président Conté

Samedi 10 Avril 99 — 15h04 GMT

CONAKRY, 10 avril (AFP) — Les 25 membres du gouvernement guinéen ont prêté serment vendredi devant le chef de l'Etat, Lansana Conté, au cours d'une cérémonie à Conakry, rapporte samedi la télévision nationale.

Posant la main sur le Coran, pour les musulmans, et sur la Bible pour les chrétiens, ils ont tous juré tour à tour

« d'exercer (leurs) fonctions de membre du gouvernement dans l'intérêt exclusif de la Guinée et de son peuple, dans le respect des lois, de la hiérarchie et de la collégialité ».

Ils ont également juré

« de mettre toutes (leurs) forces au service de (leur) travail et de (leur) pays et de (se) conduire en tout comme un digne loyal et serviteur de la République »,

selon le texte du serment.

Au cours de cette cérémonie, le président Conté, réélu le 14 décembre 1998 pour un second mandat de 5 ans, a indiqué qu'il avait prêté serment « devant le peuple le 29 janvier, et qu'« il n'y a pas de raison pour que les ministres que je nomme ne prêtent pas serment devant moi ».

C'est la première fois dans l'histoire de la Guinée que des membres du gouvernement prêtent serment après leur nomination, selon les observateurs.


18 étudiants de l'université de Kankan radiés

Vendredi 09 Avril 1999 — 13h23 GMT

CONAKRY, 9 avril (AFP) — Dix-huit étudiants de l'université de Kankan (600 km à l'est de Conakry) ont été radiés des universités guinéennes par le conseil de l'établissement pour « à l'ordre public et vagabondage », rapporte la presse locale.

Selon les journaux, il leur est reproché d'avoir manifesté et saccagé plusieurs édifices publics et commerces pour protester après la mort d'une jeune étudiante fauché par un minu-bus, près de l'université de Kankan.

Après cette manifestation, les forces de l'ordre ont procédés à des centaines d'interpellations sur le campus.

Les autres étudiants devaient signer un engagement « à reprendre les cours, à ne plus participer à aucune manifestation de nature à perturber l'ordre et la quiétude au campus et en dehors du campus jusqu'à la fin de mon cursus universitaire », indique la presse.

D'une capacité de 300 places, l'université de Kankan compte actuellement 1.500 étudiants.


Un mort et trente blessées par du pétrole lampant « pollué » en Guinée

Vendredi 09 Avril 1999 — 12h50 GMT

CONAKRY, 9 avril (AFP) — Une personne a été tuée et trente brûlées cette semaine dans plusieurs villes de la Guinée par du pétrole lampant mélangé accidentelement à de l'essence, apprend-on de sources informées à Conakry.

Selon la télévision nationale, les deux combustibles, mélangés par mégarde au cours des opérations de manutention, prend feu rapidement et les victimes ont été prises dans les flammes après avoir frotté une allumette.

Les blessés ont été évacuées dans des centres hospitaliers et les responsables des services pétroliers se sont engagés à prendre en charge tous les frais d'hospitalisation.

Le pétrole lampant est très utilisé pour l'éclairage domestique en Guinée où les coupures de courant sont fréquentes.

La télévision a annoncé que plusieurs milliers de litres prétrole « pollué » seront détruits en présence des services de sécurité et de l'environnement.


Le HCR inquiet de l'augmentation de raids de rebelles sierra-léonais en Guinée

Lundi 22 Mars 99 — 18h52 GMT

ABIDJAN, 22 mars (AFP) — Le Haut commissariat pour les réfugiéss'inquiète de la multiplication des raids de rebelles sierra-léonais en Guinée et de leurs effets sur la situation de leurs compatriotes réfugiés dans ce pays, a indiqué lundi à Abidjan son porte-parole pour l'Afrique de l'ouest et du centre.

Khassim Diagne a indiqué à l'AFP que les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) ont lancé la semaine dernière (nuit du 17 au 18 mars) une nouvelle attaque contre le village de Tassen, dans la région de Forecariah (sud-est de Conakry, frontalière avec la Sierra-Leone). Aucun bilan du raid n'a pu être obtenu.

Quelque 58.000 réfugiés sierra-léonais se trouvent dans cette région, sur un total de près de 350.000 en Guinée.

Cette dernière attaque a été repoussée par les forces guinéennes. Conakry a renforcé les mesures de sécurité à la frontière avec la Sierra Leone, qui est officiellement fermée, sauf aux demandeurs d'asile, ce dont se félicite le HCR, a précisé M. Diagne.

Le 8 mars, un autre raid avait eu lieu contre le village de Petiloli, toujours dans la préfecture de Forecariah. Cette attaque avait fait plusieurs morts dont un réfugié sierra-léonais.

Ces raids sont destinés à piller et s'apparentent à des expéditions punitives, des soldats guinéens étant engagés dans la force d'interposition ouest-africaine ECOMOG, qui combat le RUF en Sierra-Leone.

Si ces deux attaques n'ont pas visé directement les camps de réfugiés, le HCR redoute toutefois que leur multiplication ne finisse par provoquer des pertes humaines parmi les Sierra-Léonais.

Elles ont aussi eu pour effet un afflux important de nouveaux réfugiés dans les camps de la région de Forecariah, car à leur retour de raids, les rebelles s'en prennent souvent à la population civile de leur pays, par ailleurs paniquée par les combats à la frontière.

Le nombre des réfugiés est ainsi passé de 51.000 à 58.000, entre le 8 et le 18 mars, a noté M. Diagne.
Le HCR souhaiterait que les camps de réfugiés sierra-léonais en Guinée soient éloignés de la frontière.


Importante purge dans les rangs de l'armée guinéenne

>Vendredi 19 Mar 1999 — 16h44 GMT

CONAKRY, 19 mars (AFP) — Le président guinéen Lansana Conté a procédé à une importante purge au sein de l'armée guinéenne, mettant ainsi fin à la carrière de 31 officiers et sous-officers, dont l'ex-chef d'Etat major des armées, le colonel Oumar Soumah, a-t-on annoncé de source officielle vendredi à Conakry.

Un groupe de 18 officiers de haut rang et de sous-officiers sont ainsi radiés des rangs, et 13 autres mis à la « retraite anticipée », selon le décret présidentiel qui publie la liste des radiés et retraités d'office.

Selon ce décret, les radiés sont reconnus coupables de « haute trahison » et les « retraités d'office » de « faute lourde », suite à la mutinerie des 2 et 3 février 1996, qui avait failli renverser le régime de Lansana Conté.

Cette mutinerie avait conduit à un procès de plusieurs mois en 1998, au cours duquel 88 officiers, sous-officiers et hommes de rang avaient été entendus par la Haute cour de sûreté de l'Etat.

Les radiés « perdent tout avantage » et ceux qui sont envoyés à la retraite d'office bénéficieront d'une pension militaire, mais sans aucun « rappel », précise le décret.

En plus de l'ex-chef d'Etat major des armées, l'ancien directeur de cabinet de la Défense, le colonel Mohamed Lamine Traoré, et le colonel Raymond Bangoura, de l'aviation militaire, figurent aussi parmi les retraités d'office.

Les commandants Yaya Sow et Kader Doumbouya font quant à eux partie des radiés.

Alors que certains militaires ont été emprisonnés, d'autres avaient pris la fuite après la mutinerie qui, selon des sources non officielles, avait fait une soixantaine de morts, 300 blessés et plus de 31 millions de dollars de dégâts matériels.


La Guinée refuse l'entrée de 15 demandeurs d'asile expulsés d'Allemagne

Vendredi 19 Mar 1999 — 11h44 GMT

DUESSELDORF, 19 mars (AFP) —

La Guinée a refusé l'entrée sur son territoire de 15 demandeurs d'asile expulsés d'Allemagne, a indiqué vendredi le ministère de l'Intérieur de Rhénanie du nord-Westphalie (ouest).

Les 15 demandeurs d'asile ont donc pris le chemin du retour par avion vers Duesseldorf pour être à nouveau placés en détention préalable à l'expulsion, a-t-il précisé.

Les autorités guinéennes se sont opposées mercredi à leur entrée alors qu'ils disposaient de passeports valables, a rapporté le ministère.

Selon le ministère régional de l'Intérieur, c'est à présent le ministère fédéral des Affaires étrangères qui doit être saisi de l'affaire.


Départ des derniers soldats guinéens (Conakry) de Bissau

Mercredi 17 Mar 1999 — 12h31 GMT

BISSAU, 17 mars (AFP) — Les derniers soldats du contingent guinéen (Conakry) de 500 hommes, envoyés en Guinée-Bissau pour soutenir le régime du président Joao Bernardo Vieira face à une rébellion armée, quittent Bissau mercredi, a-t-on appris de source militaire.

Vingt sept soldats guinéens de Conakry ont embarqué mercredi matin avec leur armement lourd à bord d'un premier bateau au port de Bissau, a constaté l'AFP.

Un second navire, qui doit ramener le reste de la troupe, une vingtaine soldats, est attendu au port de Bissau mercredi, a indiqué à l'AFP un officier guinéen (de Conakry).

Les soldats guinéens ont été salués à leur départ par le colonel Gnakoundé Béréna, commandant de la force ouest-africaine d'interposition (ECOMOG) à Bissau ainsi que par des officiers supérieurs représentant les loyalistes et la Junte.

Le colonel Béréna a exprimé "aux soldats guinéens et les « félicitations » du président bissau-guinéen Joao Bernardo Viera et de l'ECOMOG.

« La tâche de l'ECOMOG a été rendue plus facile sur le terrain grâce aux troupes guinéennes et sénégalaises qui avaient fait l'essentiel », a déclaré le colonel Béréna.

Les soldats étrangers présents à Bissau au début du conflit avaient été estimés à 3 000 dont 2 500 sénégalais et 500 guinéens.

La Guinée-Bissau est dirigée par un nouveau gouvernement qui s'est réuni pour la première fois le 13 mars sous la présidence du Premier ministre désigné Francisco Fadul.

Ce gouvernement avait été formé après des accords signés en novembre 1998 mettant fin à des combats issus d'une mutinerie déclenchée le 7 juin par une partie de l'armée bissau-guinéenne.


Libération de treize responsables de l'opposition

Mardi 16 Mars 1999 — 19h39 GMT

CONAKRY, 16 mars (AFP) — Treize responsables du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG, opposition), dont quatre députés, ont été remis en liberté mardi à Kankan (Haute Guinée), après avoir été condamnés pour atteinte à l'ordre public à quatre mois de prison ferme par le tribunal de cette ville, a-t-on appris auprès du RPG.

Ces treize responsables, qui ont également été condamnés à une amende de 150.000 FG (1.500 FF), avaient été arrêtés au cours de manifestations, parfois violentes, qui avaient suivi en Haute-Guinée l'arrestation d'Alpha Condé, leader du RPG et candidat à l'élection présidentielle, deux jours après la tenue du scrutin le 14 décembre dernier.

Alpha Condé, qui, selon le RPG, observe une grève de la faim depuis le début du mois de mars sur son lieu de détention à Conakry, a été inculpé pour atteinte à la sûreté de l'Etat, après avoir été accusé d'avoir recruté "des mercenaires" pour renverser le gouvernement légal.

Les treize responsables du RPG avaient déjà passé trois mois à la prison de Kankan et, selon le RPG, ils ont été remis en liberté sur instruction du président Lansané Conté, qui les aurait graciés pour le mois de prison qu'ils devaient encore faire.

Par ailleurs, selon le RPG, quinze autres responsables en fuite de ce parti ont été condamnés par contumace par le tribunal de Kankan à cinq ans de prison.

Le tribunal de Kankan doit encore se prononcer sur le sort de seize militants du RPG, qui avaient été arrêtés fin décembre au cours d'une manifestation à Baro, village d'origine d'Alpha Condé.


Renforcement de la surveillance à la frontière avec la Sierra-Leone

Samedi 13 Mar 1999 — 16h58 GMT

CONAKRY, 13 mars (AFP) — Les mesures de sécurité ont été renforcées par l'armée guinéenne le long de la frontière avec la Sierra-Leone, où cinq soldats guinéens ont été tués dans la nuit de lundi à mardi par des rebelles sierra-leonais, a-t-on appris samedi à Conakry de source autorisée.

L'attaque par des rebelles du RUF (Front révolutionnaire Uni), qui ont réussi à s'enfuir, s'est déroulée en Guinée près du village frontalier de Pamelap, qui s'est vidé de ses habitants, a-t-on indiqué de même source. La décision de renforcer les mesures de sécurité le long de la frontière a été prise après la visite jeudi dans la région de Pamelap des ministres guinéens de la Défense et de l'Intérieur.

A la suite de cette visite, précise-t-on de même source, l'Etat-major de l'armée guinéenne a également décidé de poursuivre, en cas d'agression, les rebelles du RUF en territoire sierra-leonais et d'interdire le déplacement des réfugiés sierra-leonais le long de la frontière.

Les autorités guinéennes ont par ailleurs décidé de procéder à un recensement des réfugiés qui devront être cantonnés dans l'un des onze camps situés dans la région de Forécariah, à 100 km au sud-est de Conakry.

Selon le HCR à Genève, près de 4.000 nouveaux réfugiés sierra-leonais ont été enregistrés depuis le début de la semaine dans la région de Forécariah, qui comptait déjà plus de 50.000 réfugiés avant les derniers incidents.

Les incursions de rebelles sierra-leonais figurent parmi les principales préoccupations des autorités guinéennes dans un pays qui accueille déjà 350.000 réfugiés en provenance de Sierra-Leone. Conakry a promis de garder les frontières ouvertes mais a demandé au HCR d'accroître la sécurité dans les camps lors d'une récente visite du haut commissaire aux réfugiés, Sadako Ogata.

Selon le HCR, la présence des rebelles à la frontière et la mauvaise situation à Kambia, dans le nord de la Sierra-Leone, font craindre un nouvel afflux de réfugiés en Guinée.


Liste du nouveau gouvernement guinéen

Samedi 13 Mar 1999 — 16h39 GMT

CONAKRY, 13 mars (AFP) — Voici la composition du nouveau gouvernment guinéen formé le 12 mars et dirigé par le premier ministre Lamine Sidimé, chargé de la direction et de la coordination du gouvernement, qui comprend 26 membres :


Formation d'un nouveau gouvernement en Guinée

Samedi 13 Mar 1999 — 00h29 GMT

CONAKRY, 13 mars (AFP) — Un nouveau gouvernement, dirigé par Me Lamine Sidimé, ancien président de la Cour suprême, a été formé vendredi soir en Guinée, alors que la plupart des ministres de l'ancienne équipe sont reconduits, traduisant une volonté de continuité dans l'action gouvernementale.

Selon un décret présidentiel rendu public dans la soirée, le nouveau gouvernement, formé de 24 membres contre 23 dans le précédent, est marqué par la création d'un ministère chargé des Affaires étrangères auprès de la Présidence, qui est attribué à Zaïnoul Abidine Sanoussi, ancien ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation.

M. Abidine, ex-ambassadeur de Guinée au Japon, est remplacé à ce poste par Moussa Solana, gouverneur de la région de Labé (Moyenne Guinée), alors que l'ancien ministre des Affaires étrabngères, Lamine Camara, se voit attribuer le ministère de l'Emploi et de la Fonction publique.

Deux autres changements concernent le ministère des Affaires sociales où Mme Saran Daraba est remplacée par un haut fonctionnaire, Mme Mariame Aribot, et le ministère de la Pêche, où un inspecteur du travail, Mansa Moussa Sidibé, remplace Boubacar Barry.

Un ministère de l'Hydraulique et de l'Energie est créé, qui est confié à Fassou Niancoye.

Aucun changement n'est enregistré dans les autres ministères, notamment aux Finances où Kassory Fofana est confirmé à son poste, alors que Mamadou Cellou Diallo, directeur de la campagne du général Lansana Conté aux dernières présidentielles, conserve le ministère du Plan et de la Coopération internationale.

A l'exception de l'ancien Premier ministre, Sydia Touré, un technocrate proche du FMI formé à Abidjan, de Boubacar Barry à la Pêche et de Saran Daraba aux Affaires sociales, tous les autres ministres figurent dans la nouvelle équipe, qui sera désormais dirigée par Me Lamine Sidibé, un juriste de renom formé à Dakar et en France.

Les raisons du départ de Sydia Touré, nommé Premier ministre en juillet 1996, ne sont toujours pas connues.

La nomination de Me Lamine Sidibé est intervenue un peu plus d'un mois après l'investiture du président Lansana Conté, qui a été réélu le 14 décembre dernier à la tête de l'Etat guinéen avec 56,11% des voix au premier tour d'une élection dont les résultats ont été contestés par l'opposition guinéenne.

Cette élection a été marquée le 16 décembre, avant la publication des résultats, par l'arrestation, près de la frontière avec la Côte d'Ivoire, d'Alpha Condé, leader du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) et l'un des principaux candidats de l'opposition.

Depuis lors, il est détenu à Conakry, après avoir été inculpé pour « atteinte à la sûreté de l'Etat » et accusé d'avoir recruté « des mercenaires » pour renverser le gouvernement légal.

Selon le RPG, Alpha Condé oberve depuis le 1er mars une grève de la faim pour protester « contre le non respect de ses droits » et son état de santé serait préoccupant.

A Dakar, un collectif pour sa libération a lancé un appel aux chefs d'Etat africains afin qu'ils agissent « pour éviter l'irréparable » et pour « sauver la vie » du leader politique.


Raid meurtrier de rebelles sierra-léonais en Guinée, selon le HCR

Vendredi 12 Mar 1999 — 12h48 GMT

GENEVE, 12 mars (AFP) — Des rebelles de Sierra Leone ont attaqué cette semaine une ville en Guinée-Conakry, tuant plusieurs personnes et provoquant un nouvel afflux de milliers de réfugiés, a déclaré vendredi le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR).

Plusieurs milliers de personnes sont allées chercher un abri dans les camps de réfugiés près de Forecariah (100 km au sud de Conakry), après le raid survenu lundi près de Pamelap, un point d'entrée des réfugiés en Guinée, a précisé le porte-parole du HCR, Kris Janowski. Un réfugié a été tué ainsi que d'autres personnes dont il n'a précisé ni le nombre ni la qualité.

Les incursions de rebelles sierra-léonais en Guinée figurent parmi les principales préoccupations du gouvernement guinéen qui accueille quelque 350.000 réfugiés sierra-léonais. Conakry a promis de garder ses frontières ouvertes mais a demandé au HCR d'accroître la sécurité des camps lors d'une visite, fin février, du haut commissaire aux réfugiés Sadako Ogata.

Le HCR a enregistré près de 4.000 arrivées de nouveaux réfugiés depuis lundi en Guinée. Des Guinéens ont été à leur tour amenés à se réfugier dans la région de Forecariah où se trouvaient 51.000 Sierra-Léonais avant le dernier incident.

Le raid rebelle et la mauvaise situation à Kambia, dans le nord de la Sierra Leone, font craindre un nouvel afflux de réfugiés en Guinée, selon le HCR. Quelque 50.000 personnes se trouveraient des conditions très difficiles à Kambia.


Etat de santé préoccupant de l'opposant Alpha Condé en grève de la faim

Jeudi 11 Mars 99 — 11h21 GMT

DAKAR, 11 mars (AFP) — L'opposant guinéen Alpha Condé, détenu depuis le 16 décembre et qui observe depuis dix jours une grève de la faim, est dans un état de santé « proccupant », indique un communiqué de son parti, le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), transmis à l'AFP.

Alpha Condé, député et candidat à la présidentielle du 14 décembre, observe depuis le 1er mars une grève de la faim "pour protester contre le non respect de ses droits", précise le communiqué et il « est en danger ».

L'opposant guinéen, inculpé « d'atteinte à la sûreté de l'Etat », après avoir été accusé d'avoir recruté « des mercenaires » pour renverser le gouvernement légal, est « gardé au secret absolu au mépris de ses droits les plus élémentaires », ajoute le texte.

A Dakar, un collectif pour la libération d'Alpha Condé, constitué par des personnalités sénégalaises, a lancé un appel au président sénégalais Abdou Diouf et aux chefs d'Etat africains pour qu'ils « agissent pour éviter l'irréparable » et pour « sauver la vie de Alpha Condé ».

En février, les avocats de l'opposant ont renoncé à la défense de l'accusé, dénonçant dans un communiqué, les « atteintes graves à l'état de droit », « l'absence d'indépendance des juges et le non respect du principe de la liberté et de la confidentialité de l'entretien de l'avocat et de son client », du fait de l'isolement total dans lequel se trouve Alpha Condé.


Détention de députés : création d'une Commission parlementaire

Mercredi 10 Mar 1999 — 22h47 GMT

CONAKRY, 10 mars (AFP) — L'Assemblée nationale a décidé mercredi la création d'une Commission parlementaire chargée de prendre contact avec les autorités guinéennes en vue de la libération de quatre députés de l'opposition arrêtés depuis l'élection présidentielle du 14 décembre dernier.

Ces quatre députés, membres du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée), ont été arrêtés au cours de manifestations qui ont suivi l'arrestation le 16 décembre de leur leader, Alpha Condé, dans l'extrême sud-est du pays, près de la frontière avec la Côte d'Ivoire.

Depuis, Alpha Condé, qui est détenu à Conakry, a été inculpé « d'atteinte à la sûreté de l'Etat », après avoir été accusé d'avoir recruté « des mercenaires » pour renverser le gouvernement légal.

Selon le RPG, plusieurs centaines de sympathisants ont été arrêtés en Haute-Guinée au cours de violentes manifestations qui ont suivi son arrestation.

Selon un député du PUP (Parti de l'Unité et du Progrès, au pouvoir), la Commission parlementaire aura à examiner le cas des quatre députés du RPG arrêtés, à l'exception d'Alpha Condé, qui relève désormais de la justice.

La Commission, a-t-il précisé, soumettra ses conclusions à l'Assemblée nationale en vue de l'adoption d'une résolution "appelant très prochainement à l'élargissement" des quatre députés.

Par ailleurs, l'Assemblée nationale, qui siégeait mercredi en présence des députés de la majorité et de l'opposition, à l'exception de plusieurs représentants du RPG, a décidé la création de Commissions d'enquête parlementaire sur la gestion de diverses sociétés dans les secteurs de l'eau, de l'électricité, des télécommunications et de Friguia (usine d'aluminium).

Mercredi soir, à Conakry, la classe politique attendait toujours la constitution d'un nouveau gouvernement après la désignation comme Premier ministre de Me Lamine Sidimé, président de la Cour Suprême, en remplacement de M. Sidya Touré.


Désignation d'un nouveau Premier ministre en Guinée

Lundi 08 Mars 1999 — 23h57 GMT

CONAKRY, 9 mars (AFP) — Le président guinéen Lansana Conté a désigné lundi soir par décret un nouveau Premier ministre, Me Lamine Sidimé, qui était jusqu'alors premier président de la Cour Suprême.

Me Lamine Sidimé remplace au poste de Premier ministre M. Sidya Touré, un technocrate qui avait été nommé à ce poste en juillet 1996 pour assurer la relance de l'économie guinéenne.

Le choix de Lamine Sidimé comme Premier ministre, chargé « de la direction et de la coordination » du gouvernement, a créé la surprise lundi soir à Conakry à la veille de l'ouverture d'une session parlementaire extraordinaire consacrée au budget.

La composition du nouveau gouvernement devrait être connue dans les prochains jours.

La nomination de Me Sidimé intervient un mois après l'investiture du président Lansané Conté, qui a été réélu le 14 décembre dernier président de la République avec 56,11% des voix au premier tour d'une élection dont les résultats ont été contestés par l'opposition guinéenne.

En tant que premier président de la Cour Suprême, notent les observateurs, Me Lamine Sidimé avait joué un rôle déterminant dans la validation de l'élection présidentielle de 1993, le premier scrutin multipartite organisé en Guinée.

Cette élection, remportée par le général Lansana Conté, avait déjà été vivement contestée par l'opposition.

La dernière présidentielle, qui s'est tenue en décembre, a été marquée par l'arrestation près de la frontière avec la Côte d'Ivoire d'Alpha Condé, l'un des principaux candidats de l'opposition et leader du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée).

Depuis lors il est détenu à Conakry où il a été notamment inculpé pour "atteinte à la sûreté de l'Etat".


Des « dissidents » libériens s'entraînent en Guinée, accuse M.Taylor

Vendredi 26 Février 1999 — 11h11 GMT

MONROVIA, 26 février (AFP) — Des « dissidents » libériens s'entraînent en Guinée, a accusé le président libérien Charles Taylor, qui a envoyé à ce sujet une « note » au gouvernement guinéen.

« Nous avons des informations selon lesquelles des dissidents s'entraînent à Macenta (NDLR : dans le sud-est de la Guinée, près de la frontière libérienne) », a affirmé jeudi M. Taylor lors d'un entretien avec la presse.

Selon lui, l'ancien chef de guerre Alhaji Kromah, ancien rival de M. Taylor, est impliqué dans ces camps d'entraînement.

« Nous ne pensons pas qu'il serait sage pour quiconque de tenter de ramener la guerre au Liberia », a ajouté M. Taylor.

Le président libérien a par ailleurs démenti que des « dissidents » guinéens ou sierra-léonais s'entraînent au Liberia.

A ce sujet, il a suggéré que les présidents guinéen Lansana Conté et sierra-léonais Ahmad Tejan Kabbah envoient des forces de sécurité en civil au Liberia pour travailler avec les forces libériennes et « vérifier s'il y a des dissidents ici ».

« J'espère qu'ils accepteront également que le Liberia envoie des personnels de sécurité en civil en Guinée et en Sierra Leone pour identifier les dissidents libériens. S'ils acceptent de relever le défi, je suis prêt dès maintenant », a poursuivi M. Taylor.

Plusieurs pays ont accusé le Liberia d'aider les rebelles sierra-léonais, ce que Monrovia a toujours démenti, tout en concédant que des Libériens pouvaient combattre en Sierra Leone pour leur propre compte.

Le gouvernement libérien a d'ailleurs demandé lundi à l'ONU de l'aider à rapatrier ces "mercenaires" libériens.


Les avocats de l'opposant Alpha Condé renoncent à le défendre

Mercredi 24 Février 1999 — 09h24 GMT

DAKAR, 24 février (AFP) — Le collectif des avocats de l'opposition guinéen Alpha Condé renonce à sa défense en raison, affirme-t-il, des « atteintes graves à l'état de droit et à l'exercice de la profession d'avocat ».

Cette décision est contenue dans une déclaration adressée au ministre guinéen de la Justice, au juge d'instruction et au bâtonnier de l'ordre des avocats et dont copie a été transmise mercredi à l'AFP.

Dans son texte, le collectif déclare qu'il « refuse de servir de faire valoir à une procédure inique » et dénonce le « traitement politique » du dossier de Alpha Condé, député et candidat à la présidentielle du 16 décembre, arrêté au lendemain de cette élection et accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat.

Il dénonce également « l'absence d'indépendance des juges », le non respect du principe de la liberté et de la confidentialité de l'entretien de l'avocat et de son client (...) du fait même de l'isolement total dans lequel se trouve M. Alpha Condé ».

Le collectif s'élève par ailleurs contre l'interpellation d'un de ses membres, qui constitue « une menace réelle et sérieuse pour tous les avocats » et le refoulement et le refus d'admettre des avocats étrangers, qui constituent, affirme-t-il « une entrave grave à un procès juste et équitable ».

L'avocat parisien Pierre Olivier Sure, qui s'est constitué pour la défense d'Alpha Condé, a été refoulé le 19 février à son arrivée à l'aéroport de Conakry.


Inhumation mercredi du Guinéen assassiné à New-York

Mardi 16 Février 1999 — 20h02 GMT

CONAKRY, 16 février (AFP) — Le jeune guinéen, assassiné le 4 février dernier à New-York par des policiers américains, sera inhumé mercredi dans son village natal près de Lélouma, à 400 kilomètres de Conakry, a-t-on appris mardi soir de bonnes sources dans la capitale guinéenne.

Mardi, de nombreux Guinéens ont manifesté leur solidarité et leur sympathie aux proches de la victime à la morgue de l'hôpital de Conakry, où le corps du jeune Ahmed Diallo a été transporté dès son arrivée lundi à Conakry.

Ils se sont également rendus à la grande mosquée du Roi Fayçal où la journée a été consacrée à la lecture du Coran et aux prières pour le repos de l'âme du défunt.

La même mobilisation avait été notée lundi à l'aéroport international de Conakry où tous les membres du gouvernement guinéen, des députés et plusieurs centaines de personnes avaient assisté au rapatriement du corps du jeune Ahmed Diallo.

Les parents de la victime, divorcés et vivant aux Etats-Unis, ainsi qu'une forte délégation américaine, essentiellement composée d'Africains-Américains, dont des journalistes, ont accompagné la dépouille mortelle en terre guinéenne.

Des ressortissants guinéens émigrés aux Etats-Unis ont également tenu à faire le déplacement en signe de solidarité et, selon des témoins, l'arrivée du corps a donné lieu à quelques scènes d'hystérie collective à l'aéroport.

Arrivé aux Etats-Unis il y a deux ans et demi, Ahmed Diallo, 22 ans, vendeur ambulant, avait été tué de sang-froid, alors qu'il regagnait son appartement, par quatre policiers en civils qui recherchaient un violeur en série dont le portrait-robot ne correspondait pas à la victime.

Le corps du jeune Guinéen avait été criblé de 24 balles tirées par les policiers en civil appartenant à une unité d'élite de répression de la criminalité à New-York.


Un leader de l'opposition libéré après deux mois de détention

Samedi 13 Février 1999 — 18h53 GMT

DAKAR, 13 février (AFP) — Le secrétaire général du PDA-G (Parti démocratique africain de Guinée) a été libébéré mercredi après deux mois d'emprisonnement, a-t-on appris samedi dans son entourage à Conakry.

Marcel Cross, qui avait été arrêté à Conakry la veille de l'élection présidentielle du 14 décembre, a été libéré en même temps que 14 de ses proches, dont des sympathisants du PDA, interpellés le même jour à son domicile, a-t-on précisé de même source.

L'élection présidentielle du 14 décembre, fortement contestée par l'opposition, a été remportée au premier tour avec 56,11 % des voix par le président sortant, le général Lansana Conté.

Marcel Cross, un ancien ministre [et beau-père du fils] de Sékou Touré, avait été accusé de « détention illégale » d'armes et de munitions et était incarcéré depuis lors à la prison centrale de Conakry. La police avait saisi quatre fusils de chasse à son domicile.

M. Cross avait fait la campagne électorale pour Alpha Condé, président du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) et l'un des principaux challengers du président Conté.

Alpha Condé, accusé de s'enfuir à l'étranger, avait été arrêté deux jours après l'élection dans l'extrême est du pays. Depuis lors, il a été accusé « d'atteinte à la sûreté de l'Etat » et d'avoir recruté « des mercenaires » pour renverser le gouvernement légal. Son arrestation a entraîné de violentes manifestations dans son fief politique en Haute-Guinée, et l'arrestation, selon l'opposition, de plusieurs centaines de personnes, dont quatre députés, malgré leur immunité parlementaire.


Alpha Condé rejette les accusations d'atteinte à la sûreté de l'Etat

Mardi 09 Février 1999 — 17h34 GMT

PARIS, 9 février (AFP) — L'opposant guinéen Alpha Condé, placé en résidence surveillée à Conakry à la fin de l'année dernière, a rejeté toutes les accusations d'atteinte à la sûreté de l'Etat portées contre lui par le gouvernement.
Dans une interview publiée mardi par l'hebdomadaire Jeune Afrique, l'opposant se défend d'être le cerveau d'une conspiration internationale visant à faire envahir la Guinée par des « mercenaires », avec le parrainage du Libéria et du Burkina Faso.

« Il n'y a pas d'Etat de droit en Guinée », a affirmé Apha Condé, candidat à l'élection présidentielle du 14 décembre dernier en Guinée, et arrêté le 16 décembre avant la proclamation des résultats. Il est accusé par le procureur de la République de Conakry d'atteinte à la sûreté de l'Etat par une action « consistant à recruter, entraîner et introduire des mercenaires en Guinée et à combattre en vue de remplacer par la force le gouvernement de la République ».

« Les autorités affirment, sans craindre le ridicule que je disposerais de 10.000 hommes au Liberia. On a perdu tout sens de la mesure », dit-il.

Démentant les affirmations du procureur, selon lesquelles les forces de sécurité ont saisi sur lui « un ensemble de documents et de numéraires », l'opposant a affirmé qu'il a été victime d'une machination. « Quelques jours après mon arrestation, ils ont récupéré mon sac de voyage » et « ils y ont fourré des documents fabriqués de toutes pièces pour tenter de faire croire que je m'apprêtais à ordonner une agression contre la Guinée », a-t-il affirmé.

Alpha Condé, qui avait regagné la Guinée le 1er décembre après plus de 18 mois passés à l'étranger, se trouve depuis son arrestation en résidence surveillée dans un camp militaire à Conakry. Son arrestation a provoqué à Conakry et dans son fief de Haute-Guinée des manifestations qui ont fait plusieurs morts et des dizaines de blessés.


Le président Conté pour la fermeté contre les fauteurs de troubles

Samedi 30 Janvier 1999 — 11h12 GMT

DAKAR, 30 janvier 1999 (AFP) — Le président guinéen Lansana Conté s'est prononcé pour la fermeté à l'encontre des fauteurs de troubles, dans un message diffusé par radio Conakry captée à Dakar après son investiture vendredi à la tête de l'Etat.

« Nous ne tolérerons plus les désordres et les troubles sociaux, a-t-il déclaré, ajoutant que « des instructions sont données aux forces de l'ordre et la justice est invitée à prendre toutes les dispositions nécessaires à poursuivre et punir les auteurs et responsables de troubles à l'ordre public ».

« Il est plus que jamais nécessaire que soient maintenues la quiétude et la paix sociale », a-t-il souligné.
« Les théoriciens et les importateurs de la démocratie et des droits de l'homme doivent savoir que la Guinée n'a pas eu besoin d'eux pour créer et devélopper son espace démocratique et l'état de droit », a-t-il poursuivi, estimant que « l'état de droit, la démocratie et le respect des droits de l'homme sont une réalité » dans son pays où « l'unité nationale et la paix civile (...) sont incontestables ».

Deux jours après la présidentielle du 14 décembre et avant la proclamation des résultats, l'un des principaux candidats de l'opposition, Alpha Condé, a été arrêté ainsi que plus de 400 personnes, dont des députés, qui manifestaient pour réclamer sa libération.

Le bilan de ces manifestations est de huit morts et plusieurs dizaines de blessés, selon l'opposition et les organisations de défense des droits d'hommes qui dénoncent également la torture et les mauvais traitements subis par les personnes arrêtées.

L'opposant Alpha Condé a été inculpé notamment d'atteinte à la sûreté de l'Etat, a été incarcéré à la prison centrale de Conakry.


Investiture du président Conté en présence de huit chefs d'Etat Etrangers

DAKAR, 29 janvier (AFP)

Le président guinéen Lansana Conté, réélu le 14 décembre dernier, a prêté serment vendredi au Palais du peuple au cours d'une cérémonie d'investiture en présence de huit chefs d'Etat africains, a rapporté radio Conakry captée à Dakar.
Selon la radio, les huit chefs d'Etat présents à la cérémonie étaient les présidents

Les neuf chefs d'Etat ont ensuite assisté à un déjeuner, au cours duquel ils ont évoqué la situation en Sierra Leone.
Le général Lansana Conté a été réélu le 14 décembre dernier avec 56,11 % des voix au premier tour d'une élection dont les résultats ont été contestés par l'opposition.


Appel "solennel" d'Amnesty pour la libération des détenus politiques

Jeudi 28 Janvier1999 — 17h19 GMT

DAKAR, 28 janvier (AFP) — L'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty international, basée à Londres, a lancé jeudi un appel « solennel » au président guinéen Lansana Conté pour la libération des détenus politiques guinéens, arrêtés en décembre dernier.

Cet appel, lancé à la veille de la prestation de serment vendredi du président guinéen, est contenu dans un communiqué parvenu au bureau de l'AFP à Dakar et « déplore l'arrestation de centaines de personnes » pendant la période électorale.

Si certaines de ces personnes ont été libérées, la plupart sont toujours en prison « sans procès » et sans qu'aucune charge n'ait été retenue contre elles, selon Amnesty.

Le communiqué fait également état de plusieurs cas de torture dans « des centres de détention secrets », dont notamment le camp Boiro, « tristement célèbre » sous le régime de l'ex-président Sékou Touré.

L'arrestation des leaders, intervenue « avant la proclamation » des résultats, préoccupe également Amnesty, surtout pour les cas de Marcel Cross du Parti démocratique africain de Guinée (PDAG) et d' Alpha Condé, du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG).

Plusieurs autres députés ou élus locaux ont été arrêtés dans les mêmes conditions, déplore Amnesty qui exige leur « libération immédiate et inconditionnelle ».

Enfin l'organisation demande un procès juste et équitable pour ceux des détenus ayant commis des crimes avérés.

Lors du scrutin de décembre, le général Conté avait été réélu président avec 56,11% des suffrages exprimés mais l'opposition guinéenne l'avait accusé d'avoir organisé une "fraude massive" pour se maintenir au pouvoir.


Alpha Condé ne peut recevoir ses proches en prison, selon le RPG

Mar 26 Janvier 1999 — 16h56 GMT

DAKAR, 26 janvier (AFP) — L'opposant guinéen Alpha Condé, dirigeant du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) arrêté le 16 décembre, ne peut recevoir la visite de sa femme ni d'aucun membre de sa famille, a affirmé mardi dans un communiqué la direction de ce parti.

Selon ce communiqué reçu à Dakar, le procureur de la République, qui instruit le dossier du dirigeant guinéen inculpé notamment d'atteinte à la sûerté de l'Etat, s'oppose aux visites de ses proches en dépit d'une demande répétée par son avocat.

Le RPG admet que le député Alpha Condé ne serait plus « sequestré » mais « incarcéré » dans un lieu sous contrôle judiciaire et dément les rumeurs relatives à un assouplissement des conditions d'incarcération de son chef.

Il s'agit de rumeurs « véhiculées par les cercles proches du pouvoir guinéen », ajoute le communiqué.

Alpha Condé, candidat à la présidentielle du 14 décembre, a été arrêté près de Lola, dans l'extrême sud-est de la Guinée, deux jours après l'élection. Il est notamment accusé d'atteinte à la sureté de l'Etat.


Rebel leader calls for end of looting, killing in Sierra Leone

In a telephone call arranged by U.N. officials Wednesday, the jailed leader of Sierra Leone's rebels called on his followers to stop looting and killing, but he did not explicitly order a cease-fire.

Rebel chief Foday Sankoh spoke with the top rebel military commander, Sam Bockarie, for about three hours, their discussion monitored by U.N. officials.

Sankoh, who has been sentenced to death for his role in a May 1997 military coup, has demanded his freedom in exchange for a cease-fire. He has no daily control over the rebels, but remains highly respected by them.

Sankoh was flown to neighboring Guinea on Tuesday for talks with West African mediators, following seven days of fierce fighting in Sierra Leone's capital, Freetown.

U.N. special envoy Francis Okelo was optimistic about sealing a cease-fire after meeting with Sierra Leone President Ahmad Tejan Kabbah on Wednesday.

"I am very hopeful we will make a breakthrough in cease-fire negotiations," Okelo said.

Freetown was quiet late Wednesday, with no sounds of fighting, witnesses said.

The commander of the Nigerian-led West African defense force, known as ECOMOG, claimed his troops had virtually banished the rebels from Freetown.

"The operation is almost complete," ECOMOG commander Timothy Shelpidi told reporters. He said rebels had caused "colossal" damage to parts of the city since they invaded Freetown on January 6, but he hoped electricity and phone services would be restored by the weekend.

Shelpidi described ECOMOG casualties as "light" but would not be more specific. He said more than 1,000 rebels had been killed in Freetown.

Many homes in the capital were set on fire, and an increasing number of wounded were being taken to hospitals, the humanitarian officials reported.

Freetown's main hospital has been destroyed, but the Sierra Leone Red Cross has set up makeshift clinics to help the victims.

ECOMOG restored Kabbah to power in March 1998 after expelling a military junta. The rebels and defectors from Sierra Leone's army launched a major counter-offensive in recent weeks.


Jailed Sierra Leone Rebel Leader Is Flown to Guinea for Truce Talks

By Jeff Koinange [AFP]

Wednesday, January 13

Freetown, Sierra Leone, — Sierra Leone's jailed rebel leader was flown today to neighboring Guinea, where U.N. sources said he took part in long talks on a cease-fire after a week of fierce factional fighting here in the capital.

Foday Sankoh, who has been a prisoner in Sierra Leone and Nigeria for the past two years and was convicted and sentenced to death in October for supporting a 1997 coup here, met with West African mediators and Sama Banya, foreign minister in Sierra Leone's embattled government.

The U.N. sources in the Guinean capital, Conakry, said the talks were adjourned after three hours with no agreement between Sankoh's Revolutionary United Front and the Nigerian-led West African intervention force that is backing Sierra Leonean President Ahmad Tejan Kabbah's government.

The rebel front seized eastern and central districts of Freetown last Wednesday, but spokesmen for the West African force said Monday that its troops had recaptured many areas. Independent news from the battle zone was scarce, but witnesses in Freetown said today that bodies littered the streets and that rebels had burned houses and cars as they retreated.

« The rebels are burning and destroying everything in sight as they retreat — cars, buildings, everything, » said Josephine Garnem, 25, a hotel worker who fled the rebel-held eastern part of Freetown along with her Lebanese boyfriend.

« As we were walking back, we saw lots of bodies in the streets — civilian and military. It was bad, very bad. For several days, nothing to eat or drink,» Garnem said after the couple's six-mile walk.

Columns of smoke billowed up on the eastern horizon today, and the sound of sporadic artillery fire was heard. In front of the Cape Sierra Hotel in western Freetown, which is held by the intervention force, hungry and exhausted residents from neighboring Aberdeen defied a stay-at-home order to beg for food. Some scrambled for palm kernels from trees or combed the nearby beach for things to eat.

« We haven't eaten in seven days, » said an elderly man who was picking up dried coconuts. « We are dying here. We need help. »

The rebels had demanded Sankoh's transfer out of the country before they would consider a cease-fire or talks on Sierra Leone's political future. But Ali Kamara, Sierra Leone's ambassador to Guinea, said earlier that Sankoh is still « not a free man. »

The foreign ministers of Togo and Ivory Coast took custody of him in Freetown, flew with him to Conakry and participated in the cease-fire talks, diplomats said.

In a related development, the role of Liberia, Sierra Leone's eastern neighbor, in the conflict was heavily criticized today by the European Union and the Economic Community of West African States.Liberian Vice President Enoch Dogolea denied Liberia had supported the the rebels, but on Monday the United States formally accused Liberia of backing them.


L'opposant Alpha Condé transféré à la prison centrale, (selon ses avocats)

Mercredi 13 Janvier 1999 — 15h16 GMT

DAKAR, 13 jan (AFP) — L'opposant Alpha Condé, arrêté au lendemain de la présidentielle du 14 décembre en Guinée, a été transféré à la Prison centrale de Conakry « à l'insu de ses avocats », affirment ces derniers dans un communiqué transmis à l'AFP.

Réagissant aux déclarations de l'ambassadeur de Guinée en France, selon qui les avocats ont accès permanent au dossier et rencontrent régulièrement leur client qui serait en résidence surveillée, les avocats de Condé affirment qu'ils n'ont rencontré leur client « qu'une fois pendant 15 minutes et ce, en présence du procureur de la République et d'un groupe de militaires ».

Ils déclarent également qu'ils « n' ont pas encore eu une seule fois accès au dossier de la procédure, malgré les multiples demandes formulées à cet effet », indique le communiqué.

Alpha Condé, candidat à la présidentielle du 14 decembre, est notamment accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat.


Quatre ambassadeurs ont rendu visite à l'opposant Alpha Condé

Mardi 12 Janvier 1999 — 16h00 GMT

PARIS, 12 janvier (AFP) — Les ambassadeurs des Etats-Unis, du Canada, d'Allemagne et le représentant de l'Union européenne ont rendu visite lundi à l'opposant guinéen Alpha Condé, actuellement en résidence surveillée à Conakry, la capitale guinéenne, a-t-on appris mardi à Paris.

L'ambassadeur de Guinée en France, Ibrahima Sylla, a indiqué que les quatre diplomates avaient eu lundi « un contact » dans la villa où l'opposant au président Lansana Conté. Il n'a pas précisé le contenu des entretiens que les quatre ambassadeurs avaient eu avec Alpha Condé.

M. Sylla a précisé lors d'une conférence de presse que le dirigeant du Rassemblement du peuple guinéen (RPG) était « dans une villa gardée, en résidence surveillée pour le moment ».
L'ambassadeur guinéen a indiqué qu'une information judiciaire avait été ouverte contre l'opposant guinéen et que le Procureur général de Conakry lui avait notifié plusieurs chefs d'accusations dont celui d'atteinte à la sûreté de l'Etat.

Il a souligné que c'est désormais « la justice qui décide » et indiqué que M. Condé avait pris trois avocats pour assurer sa défense.

Alpha Condé, candidat à l'élection présidentielle du 14 décembre en Guinée, a été arrêté le 16 décembre avant la proclamation des résultats.

L'ambassadeur guinéen en France a affirmé mardi que « ce candidat à la présidence qui n'a pas daigné voter pour lui même, a voulu franchir de nuit, clandestinement, une frontière terrestre (la frontière guinéo-ivoirienne), fermée par décret pour cause d'élection ».

Huit personnes, dont deux femmes, ont été tuées et 40 autres blessées en Guinée depuis l'arrestation du leader du RPG, a affirmé lundi ce parti d'opposition dans un communiqué transmis à l'AFP à Dakar.

Le RPG, qui dénonce « le terrorisme d'Etat », déclare dans ce texte que 457 opposants ont été arrêtés à la suite des manifestations organisées à Conakry et dans le reste du pays pour réclamer la libération de M. Condé.


L'Assemblée nationale s'inquiète de l'arrestation de députés d'opposition

Samedi 09 Janvier 1999 — 11h31 GMT

DAKAR, 9 janvier (AFP) — L'Assemblée nationale guinéenne se déclare inquiète de la récente arrestation en Guinée de quatre députés de l'opposition, dans une lettre adressée au chef de l'Etat guinéen dont une copie est parvenue samedi à l'AFP à Dakar.

Le bureau de l'assemblée écrit qu'il « s'inquiète de cette situation très préoccupante pour la bonne raison qu'ils (les députés arrêtés) sont couverts par l'immunité parlementaire ».

Il souligne que les députés, qui appartiennent tous au Rassemblement du Peuple guinéen (opposition), dont le leader Alpha Condé a été arrêté deux jours après la présidentielle du 14 décembre en Guinée, ont été victimes de tortures.

Le bureau de l'Assemblée, selon la lettre, « souhaiterait être informé des raisons et circonstances de leur arrestation » et demande au chef de l'Etat Lansana Conté d'« envisager des mesures adéquates aux fins d'une solution rapide et appropriée » de cette situation.

Selon l'opposition, plus de quatre cents personnes ont été arrêtées en Guinée à la suite de manifestations à Conakry et dans plusieurs villes de l'intérieur pour demander la libération d' Alpha Condé.

Celui-ci, en détention à Conakry, est accusé « d'atteinte à la sûreté de l'Etat » et de « transfert frauduleux de devises ».


Huit morts en Guinée depuis l'arrestation d'Alpha Condé, selon son parti

Lundi 04 Janvier 1999 — 11h15 GMT

DAKAR, 4 janvier (AFP) — Huit personnes, dont deux femmes, ont été tuées et 40 autres blessées en Guinée depuis l'arrestation le 16 décembre du leader du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), Alpha Condé , a affirmé lundi ce parti d'opposition dans un communiqué transmis à l'AFP à Dakar.

Le RPG, qui dénonce « le terrorisme d'Etat », déclare dans ce texte que 457 opposants ont été arrêtés à la suite des manifestations organisées à Conakry et dans le reste du pays pour réclamer la libération de M. Condé.

Ces manifestations « ont été sauvagement réprimées par les forces de sécurité, entraînant plusieurs morts, des dizaines de blessés par balles réelles des centaines d'arrestations arbitraires », assure le RPG.

Parmi les personnes arrêtées, figurent, selon le texte, cinq députés, dont Alpha Condé, ainsi que six maires, maires adjoints et conseillers municipaux.

Les arrestations continuent « dans des conditions qui violent la loi », selon le RPG, qui affirme que lorsque les personnes recherchées sont absentes, les services de sécurité « arrêtent les membres de leur familles présents, y compris les enfants, pour les soumettre à des tortures humiliantes dans les casernes militaires ».

Le communiqué assure que « de nombreux responsable » du RPG et de l'opposition ont été arrêtés à Lola (extrême-est de la Guinée). Les autorités, ajoute le texte, leur demandent de signer un document selon lequel « le RPG a recruté des 'mercenaires' pour le compte de M. Alpha Condé ».

L'opposant guinéen avait été arrêté à Lola deux jours après l'élection présidentielle du 14 décembre, pour laquelle il était l'un des cinq candidats et qui avait vu la réélection du président sortant Lansana Conté.

Il est accusé d'avoir voulu introduire en Guinée des mercenaires pour y organiser un coup de force contre le régime de M. Conté. Son parti a rejeté cette accusation, la qualifiant de « vaste complot cousu de fil blanc ».


Le RPG accuse le pouvoir de recruter des mercenaires sierra-leonais

Vendredi 01 Janvier 1999 — 14h36 GMT

DAKAR, 1er janvier (AFP) — Le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG, opposition) d'Alpha Condé a accusé vendredi le pouvoir de recruter des mercenaires parmi les réfugiés sierra-leonais pour accréditer "la thèse d'une prétendue agression" contre la Guinée, attribuée à leur leader.

Alpha Condé, candidat à l'élection présidentielle du 14 décembre, a été arrêté deux jours plus tard dans l'extrême sud-est du pays, alors que, selon les autorités guinéennes, il tentait de passer en Côte d'Ivoire, en contravention d'un décret ordonnant la fermeture des frontières en raison de l'élection.

Depuis lors, ramené à Conakry, il a été accusé d'avoir voulu introduire en Guinée des mercenaires pour y organiser un coup de force contre le régime du président Lansana Conté.

Dans une déclaration parvenue à Dakar, le RPG affirme que des "réfugiés Sierra Léonais sont actuellement recrutés par le pouvoir pour jouer le rôle de mercenaires afin d'accréditer la thèse de l'agression".

« L'agression est annoncée à grands bruits, les mercenaires sont recrutés, le scénario est donc complet », affirme le RPG, selon lequel le président Lansana Conté "vient d'organiser une réunion des maires des communes de Conakry pour les informer de l'imminence d'une agression de la Guinée par des mercenaires qui viendraient de la Sierra-Leone voisine".

Le RPG lance enfin un appel à l'opinion nationale et internationale pour faire échec à un « vaste complot cousu de fil blanc » et sauver Alpha Condé, victime, selon lui, « d'une arrestation arbitraire ».


Le président Conté exprime sa « reconnaissance » au peuple de Guinée

Vendredi 01 Jan 99 — 14h30 GMT

DAKAR, 1er janvier (AFP) — Le président Lansana Conté a exprimé jeudi soir toute sa « reconnaissance » au peuple de Guinée qui l'a réélu le 14 décembre au premier tour d'une élection contestée par l'opposition.

Dans une brève allocution radio-télévisée prononcée pour le nouvel an, le général Lansana Conté a déclaré que c'était "un grand honneur" pour lui d'avoir été élu pour la seconde fois consécutive.

Selon les résultats définitifs proclamés jeudi soir par la Cour suprême, le général Conté a été réélu avec 56,11 % des voix, devant Mamadou Ba du PRP (24,62 %) et Alpha Condé du RPG (16,58 %).

Alpha Condé a été arrêté deux jours après l'élection dans l'extrême sud-est du pays, près de la frontière ivoirienne, et ramené dans un camp militaire à Conakry.

Dans un premier temps, il lui a été reproché de vouloir quitter le pays en violation d'un décret exigeant la fermeture de toutes les frontières terrestres en raison de l'élection. Il est maintenant accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat.

« Malgré les différentes sensibilités qui existent dans le pays, je savais que la volonté commune du peuple de Guinée de vivre et d'agir ensemble et le sens des responsabilités qui le caractérise, finiront toujours par prévaloir », a déclaré jeudi soir le président Conté.

Il a indiqué que l'action gouvernementale allait connaître « un nouveau départ", auquel il souhaite associer tous les Guinéens pour » la construction d'une Guinée unie et prospère".

Prônant une culture de « tolérance, d'acceptation mutuelle et de respect des différences », il a estimé que « les conditions d'un nouveau décollage économique » sont désormais remplies en Guinée.

Sur le plan international, le président Conté a indiqué que son pays allait poursuivre sa "politique d'ouverture « pour contribuer » à la promotion d'ensembles économiques plus viables et aider au maintien de la stabilité et de la paix ».


Lansana Conté réélu avec 56,11% des suffrages (officiel)

Jeudi 31 Décembre 1998 — 22h00 GMT

DAKAR, 31 décembre (AFP) — Le général Lansana Conté, 64 ans, a été réélu président de la République de Guinée avec 56,11% des suffrages exprimés, selon les résultats définitifs de l'élection du 14 décembre proclamés jeudi à Conakry par la Cour Suprême qui modifient très peu les premiers résultats provisoires.

Selon ces résultats annoncés jeudi soir par la radio nationale guinéenne captée à Dakar, le président Conté, arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat militaire en 1984 et élu au premier tour des premières élections multipartites en Guinée en 1993, a recueilli 1.455.007 voix contre 638.563 à Mamadou Ba, candidat du PRP (Parti du renouveau et du progrès) qui obtient 24,62 % des voix.

Mamadou Ba devance Alpha Condé du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée, 16,58%) qui a été arrêté deux jours après l'élection près de la frontière ivoirienne et qui est accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat.

Le taux de participation (71,41 PC) a été élevé pour ce scrutin où 3.719.197 électeurs étaient inscrits et où 2.593.021 suffrages ont été valablement exprimés pour choisir entre cinq candidats, dont quatre de l'opposition.

Voici les résultats définitifs obtenus par chacun des cinq candidats, selon la Cour suprême:

  1. Lansana Conté, du Parti de l'Unité et du Progrès (PUP, au pouvoir) : 56,11%.
  2. Mamadou Bâ, du Parti du Renouveau et du Progrès (PRP) : 24,62%.
  3. Alpha Condé, du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) : 16,58%.
  4. Jean Marie Doré, de l'Union pour la prospérité de la Guinée (UPG) : 1,72%.
  5. Charles Pascal Tolno, du Parti du peuple de Guinée (PPG) : 0,95%.

L'opposition guinéenne a indiqué qu'elle ne reconnaîtrait pas les résultats de cette élection et a accusé le régime du général Conté d'avoir organisé une "fraude massive" pour se maintenir au pouvoir.


Le RPG rejette les accusations contre l'opposant Alpha Condé

Jeu 31 Décembre 1998 14h21 GMT

DAKAR, 31 décembre (AFP) — Le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG, opposition) rejette "en bloc" comme "non fondées", les accusations de tentative d'atteinte à la sureté de l'Etat lancées contre son leader, Alpha Condé, arrêté au lendemain de l'élection présidentielle du 14 décembre.

Dans un communiqué parvenu à l'AFP à Dakar, le RPG estime que l'arrestation du député Alpha Condé, candidat à la présidentielle, est "un complot fabriqué de toute pièce" visant à le condamner afin "de le disqualifier et de l'effacer à jamais de la scène politique guinéenne".

Arrêté près de Lola, dans l'extrême sud-est du pays, Alpha Condé est notamment accusé par le procureur de la République d'avoir recruté des mercenaires pour organiser un coup de force contre le régime du président Lansana Conté.

Réagisant à cette affirmation, le RPG accuse le pouvoir d'avoir "recruté des réfugiés" sierra-léonais et libériens "pour les présenter comme rebelles à la solde du Pr Condé et prêts à envahir la Guinée".

Le parti appelle enfin "les Guinéens et les démocrates d'Afrique et du monde entier de se mobiliser" pour "dénoncer ce forfait et cette parodie de justice que le pouvoir s'apprête à faire".

L'élection présidentielle guinéenne a été remportée par le président sortant Lansana Conté avec 56,12 % des voix, devant Mamadou Ba (24,63 PC) et Alpha Condé (16,58%). Ces résultats qui doivent encore être validés par la Cour Suprême, ont été contestés par l'opposition.


Alpha Condé accusé d'avoir recruté des mercenaires pour renverser le régime

Mercredi 30 Décembre 1998 — 22h37 GMT

DAKAR, 30 décembre (AFP) — Alpha Condé, l'un des principaux candidats à la présidentielle du 14 décembre en Guinée, arrété le 16 décembre et actuellement en résidence surveillée, a été officiellement accusé mercredi d'avoir « recruté des mercenaires » pour les « introduire » dans le pays et « remplacer par la force » le gouvernement guinéen.

Dans une déclaration à la radio nationale guinéenne, captée à Dakar, M. Moundjour Chérif, procureur de la République à Conakry, a accusé le leader du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée, opposition), arrêté deux jours après l'élection à Piné, près de Lola, dans l'extrême sud-est du pays, de « tentative d'emploi illégal de la force armée ».

« En d'autres termes, a-t-il dit, il s'agit d'une entreprise qui consiste à recruter, entrainer et introduire des mercenaires en Guinée et combattre en vue de remplacer par la force le gouvernement de la République ».

Se basant sur un procès-verbal de la direction de la police judiciaire, le procureur a relevé « des présomptions graves et concordantes », concernant également une « tentative de transfert frauduleux à l'étranger de devises », « violence sur les agents de la force publique » et violation d'un décret ordonnant la fermeture des frontières terrestres pour l'élection présidentielle.

Pour toutes ces raisons, a-t-il ajouté, le parquet a ouvert une information judiciaire contre Alpha Condé, qui a été arrêté, notent les observateurs, en dépit de l'immunité que lui confère son statut de député.

Alpha Condé avait été arrêté avec cinq autres personnes, selon des sources officielles, alors qu'il tentait de gagner clandestinement la Côte d'Ivoire, « déguisé en marabout », à bord d'une voiture.

La direction du RPG avait déclaré qu'il avait été arrêté à Lola chez un ami, l'ancien maire de ville, chez qui il avait trouvé refuge, estimant que sa sécurité n'était plus assurée à Conakry.

Selon le procureur, « un ensemble de documents et de numéraires » ont été saisis sur les intéressés. La radio guinéenne a précisé qu'Alpha Condé transportait un sac dans lequel les policiers ont trouvé sept billets d'avion et des devises étrangères, soit 10.000 dollars, 101.060 FF et un million de F CFA.

Le leader du RPG, qui avait regagné la Guinée le 1er décembre après plus de 18 mois passés à l'étranger, se trouve depuis son arrestation en résidence surveillée dans un camp militaire à Conakry, où, selon les autorités guinéennes, il est traité « correctement et confortablement ».

Le RPG, de son côté, a affirmé qu'il avait été « torturé et blessé » et que ses avocats n'arrivent pas à le rencontrer.

Son arrestation a provoqué à Conakry et dans son fief de Haute-Guinée des manifestations qui ont fait plusieurs morts et des dizaines de blessés.

L'élection du 14 décembre a été remportée au premier tour par le président sortant, le général Lansana Conté avec 56,12 % des voix, suivi de Mamadou Ba (PRP, 24,63 %) et Alpha Condé (16,58%).

Les résultats de l'élection, qui dodivent encore être validés par la Cour Suprême, ont été contestés par l'opposition qui a qualifié le scrutin de « farce électorale » et ananoncé qu'elle ne reconnaitra pas la réélection du président Conté.


Alpha Condé accusé d'avoir recruté des mercenaires pour renverser le régime en Guinée

Mer 30 Décembre 1998 — 22h13 GMT

DAKAR, 30 décembre (AFP) — Alpha Condé, l'un des principaux candidats à la présidentielle du 14 décembre en Guinée, actuellement emprisonné, a été officiellement accusé mercredi d'avoir « recruté des mercenaires » pour les « introduire » dans le pays et « remplacer par la force » le gouvernement guinéen.

Dans une déclaration à la radio nationale guinéenne, captée à Dakar, M. Moundjour Chérif, procureur de la République à Conakry, a accusé le leader du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée, opposition), arrêté deux jours après l'élection à Piné, près de Lola, dans l'extrême sud-est du pays, de « tentative d'emploi illégal de la force armée ».

« En d'autres termes, a-t-il dit, il s'agit d'une entreprise qui consiste à recruter, entrainer et introduire des mercenaires en Guinée et combattre en vue de remplacer par la force le gouvernement de la République ».

Se basant sur un procès-verbal de la direction de la police judiciaire, le procureur a relevé « des présomptions graves et concordantes », concernant également une « tentative de transfert frauduleux à l'étranger de devises », « violence sur les agents de la force publique » et violation d'un décret ordonnant la fermeture des frontières terrestres pour l'élection présidentielle.

Pour toutes ces raisons, a-t-il ajouté, le parquet a ouvert une information judiciaire contre Alpha Condé, qui a été arrêté, notent les observateurs, en dépit de l'immunité que lui confère son statut de député.


La Guinée saisit la CIJ d'un différend l'opposant à la République Démocratique du Congo

Mer 30 Décembre 1998 — 17h52 GMT

LA HAYE, 30 décembre (AFP) — La République de Guinée a saisi unilatéralement la Cour internationale de justice (CIJ) pour régler un différend l'opposant à l'ancien Zaïre devenu République démocratique du Congo (RDCongo), dans une « requête aux fins de protection diplomatiques », a annoncé mercredi la CIJ dans un communiqué.

« La Guinée demande à la Cour de condamner la République démocratique du Congo pour les graves violations du droit international qu'elle a commises sur la personne d'un ressortissant guinéen, M. Ahmadou Sadio Diallo », a indiqué la CIJ, dont le siège est à La Haye.

Dans sa requête reçue par la Cour le 28 décembre, la Guinée a affirmé que M. Diallo, homme d'affaires ayant passé 30 ans au Congo, a été « injustement incarcéré par les autorités de cet Etat », et « spolié de ses importants investissements, entreprises et avoirs mobiliers, immobiliers et bancaires ».

M. Diallo a été expulsé le 2 février 1996 de l'ancien Zaïre, devenu la RDCongo en mai 1997 après la prise du pouvoir par Kabila.

« Il réclamait le paiement de créances qui lui étaient dues par (Kinshasa) et par des compagnies pétrolières installées dans le pays: Shell Zaïre, Mobil Zaïre et Fina Zaïre en vertu de contrats passés avec des entreprises lui appartenant », Africom-Zaïre et Africontainers-Zaïre, selon le communiqué.

Le montant de ces créances n'a pas été précisé.


RSF dénonce les sanctions prises contre un journaliste de l'AFP et de RFI

Mardi 29 Décembre 1998 — 13h47 GMT

DAKAR, 29 décembre (AFP) — Reporters Sans Frontière, organisation de défense de la presse basée à Paris, a protesté mardi contre la décision du Conseil National de la Communication (CNC) en Guinée d'annuler l'accréditation de Mouctar Ba, correspondant de l'AFP et de RFI dans ce pays.

Dans une lettre adressée au président guinéen Lansana Conté et dont une copie est parvenue à l'AFP Dakar, RSF lui demande d'intervenir auprès des autorités compétentes « afin qu'elles reviennent sur cette décision ».

Selon l'organisation, cette décision « va à l'encontre de la loi organique du CNC (article 25, section 2), puisque Mouctar Ba s'est vu refuser le droit de répondre directement aux accusations du CNC ».

« Il est de votre devoir, souligne RSF, de veiller à la libre circulation nationale et internationale de l'information et de garantir aux journalistes « le droit à la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations », comme le stipule l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par la Guinée".

L'accréditation de Mouctar Ba, journaliste de nationalité guinéenne, lui a été retirée par le CNC le 24 décembre, dix jours après l'élection présidentielle en Guinée, qui a vu la victoire au premier tour du président Lansana Conté, victoire contestée par l'opposition.

Le CNC a notifié le jour même la décision au bureau régional de l'AFP à Dakar, en dénonçant le caratère « tendancieux » des informations données par le journalistes.

L'AFP, qui a entrepris des démarches auprès des autorités guinéennes, considère que Mouctar Ba a couvert cette élection de manière professionnelle dans des conditions difficiles.

De son côté, RFI a protesté contre « cette atteinte à la liberté d'informer » et doit également entreprendre des démarches auprès des autorités guinéennes.


Deux morts au cours d'affrontements entre militants du PUP et du RPG (officiel)

Vendredi 25 Décembre 1998 — 12h26 GMT

DAKAR, 25 décembre (AFP) — Deux personnes ont été tuées et huit autres blessées au cours d'affrontements qui ont éclaté mercredi entre militants de partis adverses à Baro, près de Kouroussa en Haute-Guinée, a annoncé la Radio Nationale guinéenne captée à Dakar.

Selon la radio, les affrontements ont opposé des militants du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée, opposition) et du PUP (Parti de l'Unité et du Progrès, au pouvoir), et les locaux la radio rurale de Baro ont été saccagés.

Selon des sources informées contactées à Conakry depuis Dakar, les deux personnes tuées sont des militants du PUP, qui célébraient la victoire du président Lansana Conté à l'élection présidentielle du 14 décembre.

La Haute-Guinée est le fief d'Alpha Condé, l'un des principaux candidats à l'élection, qui a été arrêté au lendemain du scrutin à Lola, dans l'extrême Sud-est du pays, en Guinée Forestière.

Selon des sources officielles, il tentait de quitter la Guinée pour se rendre en Côte d'Ivoire, alors que toutes les frontières du pays étaient fermées pour cause d'élection. Le RPG, de son côté, affirme qu'il avait trouvé refuge chez un ami à Lola, sa sécurité n'était pas assurée à Conakry.

Selon les autorités guinéennes, Alpha Condé se trouve à Conakry où une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de sa « fuite ».

Le leader du RPG, dont l'arrestation a déjà provoqué des manifestations violentes à l'intérieur de la Guinée, se trouve en résidence surveillée dans un camp militaire à Conakry, où « il est traité correctement et confortablement », selon le gouvernement guinéen.


Retrait de l'accrédidation du correspondant de l'AFP et de RFI en Guinée

Jeudi 24 Décembre 1998 — 17h27 GMT

DAKAR, 24 décembre (AFP) — L'accréditation de Mouctar Ba, correspondant de l'AFP et de RFI en Guinée, lui a été retirée jeudi par le Conseil National de la Communication (CNC) à Conakry, dix jours après l'élection présidentielle dans ce pays, qui a vu la victoire au premier tour du président sortant Lansana Conté.

Ce retrait d'accréditation, qui interdit à Mouctar Ba d'exercer sa profession en Guinée, a été signifié par un fax du président du CNC, Emile Tompapa, au bureau régional de l'AFP à Dakar.

Dans cette lettre, le CNC dénonce le caractère « tendancieux » des informations données par le journaliste, qui est de nationalité guinéenne.

L'AFP, qui va entreprendre des démarches auprès des autorités guinéennes, considère que Mouctar Ba a couvert de manière professionnelle, dans des conditions difficiles, les lendemains d'une élection qui a donné lieu à diverses manifestations, parfois sanglantes.

De son côté, Radio France-Internationale a protesté dans un communiqué contre « cette atteinte à la liberté d'informer » et va entreprendre également des démarches.

Les accusations du CNC semblent traduire un raidissement des autorités guinéennes dans un pays où les résultats de l'élection présidentielle sont sérieusement contestés par l'opposition.

L'un de ses principaux dirigeants, Alpha Condé, a été arrêté à Lola dans l'extrême sud-est du pays, et a été placé en résidence surveillée dans un camp militaire à Conakry. Les autorités guinéennes lui reprochent d'avoir tenté de quitter « illégalement » le pays, alors que toutes les frontières terrestres de la Guinée étaient fermées en raison de la tenue de l'élection.

Un correspondant de l'AFP et de RFI, Serge Daniel, de nationalité béninoise, s'était fait expulser de Guinée il y a deux ans, après la mutinerie militaire de février 1996 à Conakry, sans aucune raison officiellement notifiée.


Constitution d'un comité pour la libération d'Alpha Condé

Mercredi 23 Décembre 1998 — 15h13 GMT

PARIS, 23 décembre (AFP) — Un comité pour la libération de l'opposant guinéen Alpha Condé, regroupant plusieurs personnalités françaises et africaines, s'est constitué à Paris, a-t-on appris mercredi auprès de l'une de ces personnalités.

Parmi les membres du comité figure notamment M. Guy Labertit, délégué national à l'Afrique du Parti Socialiste français.

Dans un communiqué, le comité appelle « tous les démocrates à se mobiliser face à la gravité de la situation et aux lourdes menaces qui pèsent sur la vie d'Alpha Condé ». Il demande la « libération immédiate et sans conditions » de M. Condé et que « le mur du silence érigé autour de son arrestation soit brisé ».

M. Condé a été arrêté le 16 décembre, deux jours après l'élection présidentielle. Le conseil des ministres guinéen affirme qu'Alpha Condé a été arrêté alors qu'il tentait de franchir la frontière entre la Guinée et la Côte d'Ivoire dans la nuit du 15 au 16 décembre dans la région de Lola (1.000 km au sud-est de Conakry), alors que les frontières étaient fermées en raison des élections.

L'opposant guinéen a été arrêté avant la proclamation des résultats de la présidentielle du 14 décembre. Il était l'un des cinq candidats à cette élection qui a été remportée au premier tour par le président sortant Lansana Conté.


Ouverture d'une enquête après l'arrestation d'Alpha Condé (officiel)

Mercredi 23 Décembre 98 — 11h10 GMT

CONAKRY, 23 décembre (AFP) — L'opposant guinéen Alpha Condé, arrêté le 16 décembre deux jours après l'élection présidentielle, fait l'objet d'une enquête, a annoncé le gouvernement guinéen une semaine après son arrestation.

Dans un communiqué, le conseil des ministres affirme qu'Alpha Condé a été arrêté alors qu'il tentait de franchir la frontière entre la Guinée et la Côte d'Ivoire dans la nuit du 15 au 16 décembre dans la région de Lola (1.000 km au sud-est de Conakry), alors que les frontières étaient fermées en raison des élections.

Le gouvernement a décidé de procéder à la « clarification de cette troublante situation » et a donc ouvert une enquête qui s'« effectuera conformement à la loi », ajoute le texte.

En attendant, Alpha Condé, leader du RPG, restera assigné « à une résidence surveillée où il est traité correctement et confortablement », indique le communiqué.

L'opposant guinéen a été arrêté avant la proclamation des résultats de la présidentielle du 14 décembre. Il était l'un des cinq candidats à cette élection qui a été remportée au premier tour par le président sortant Lansana Conté.

Dans un éditorial, la radio télévision officielle guinéenne (ORTG) affirme que « Alpha Condé n'était soumis à aucun danger », et qu'il « n'a pas été kidnappé, mais appréhendé pour violation des textes en vigueur ».

« La Guinée n'a pas de leçon de démocratie à recevoir de quelque parti politique étranger que ce soit », déclare l'ORTG faisant allusion aux critiques de partis politiques africains et européens après l'arrestation ou l'assignation à résidence de plusieurs responsables politiques guinéens.


L'OGDH exprime sa « vive préoccupation » face aux arrestations en Guinée

Mardi 22 Décembre 1998 — 18h01 GMT

CONAKRY, 22 décembre (AFP) — L'Organisation guinéenne de défense des droits de l'homme et du citoyen (OGDH), a exprimé mardi sa « vive préoccupation » face aux arrestations des leaders politiques, dont Alpha Condé, candidat à l'élection du 14 décembre dernier et leader du rassemblement du peuple de Guinée (RPG).

« C'est une violation flagrante » des Droits de l'homme et du citoyen, a indiqué l'OGDH, dans un déclaration remise à la presse, ajoutant que M. Condé, couvert par l'immunité parlementaire, qu'on « prétend » avoir arrêté pendant qu'il tentait de franchir les frontières officiellement fermées, ne devrait logiquement qu'être refoulé vers son point de départ.

L'OGDH précise que, selon des informations en sa possession, Alpha Condé est détenu au Camp dit « Koundara », siège du Bataillon autonome de la sécurité présidentielle (BASP), qui échappe au contrôle de la Justice et de l'Administration pénitentiaire.

L'Organisation a lancé un appel au président Lansana Conté, afin qu'il « veille à la consolidation de la paix sociale qui ne doit pas être un slogan creux » et a invité les partis politiques à se conformer à la loi dans la revendication de leurs droits.

M. Alpha Condé candidat malheureux à l'élection présidentielle, Marcel Cross, secrétaire général du Parti démocratique africain (PDA) et 4 députés du RPG, ont été arrêtés et écroués à Conakry et à Kankan entre les 13 et 21 décembre.


Une centaine de personnes dont 4 députés d'opposition arrêtées en Guinée

Mardi 22 Décembre 1998 — 17h59 GMT

CONAKRY, 22 décembre (AFP) — Une centaine de personnes, militants et sympathisants de l'opposition, dont 4 députés du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), ont été arrêtées pendant les manifestations qui ont secoué lundi Conakry et Kankan, annoncent mardi plusieurs sources à Conakry.

Selon la radio d'Etat, une vingtaine de femmes qui manifestaient « nues » dans les rues de la banlieue de Conakry pour « exiger » la libération du professeur Alpha Condé, ont été arrêtées pour « atteinte à la pudeur ».

Trente autres jeunes gens qui avaient érigé des barricades, brûlé des pneus et incendié des voitures dans le même secteur pour protester contre les résultats de l'élection présidentielle du 14 décembre, ont été arrêtés, bastonnés et conduits à une destination inconnue, ont rapporté des témoins à l'AFP.

A Kankan, (600 km à l'est de Conakry), fief de l'opposition, soixante personnes dont deux députés du RPG, ont été arrêtées et écrouées dans une garnison de la ville.

Deux autres députés, tous du RPG, ont été arrêtés lundi à Siguiri (extrême est) après les manifestations sanglantes qui ont fait deux morts et plusieurs blessés dimanche dans cette ville, affirme la direction du parti.


Trois partis sénégalais d'opposition condamnent l'arrestation d'Alpha Condé

Mardi 22 Décembre 1998 — 11h38 GMT

DAKAR, 22 décembre (AFP) — Trois partis l'opposition sénégalaise, dits du "Pôle de Gauche", ont condamné l'arrestation de l'opposant guinéen Alpha Condé, indique un communiqué diffusé mardi à Dakar.

Les trois partis, le PIT, AJ-PADS et LD-MPT, accusent le président guinéen Lansana Conté d'avoir procédé à l'arrestation de « son principal adversaire » avant la proclamation des résultats de l'élection présidentielle du 14 décembre en Guinée.

Ils exigent la libération de l'opposant Alpha Condé qui est arrivé troisième à la présidentielle remportée par le président Conté.

Le PIT comdamne pour sa part, « le coup de force électoral du président Conté » et demande au gouvernement du Sénégal « d'intervenir diplomatiquement pour la restauration de la paix civile en Guinée, avant que ce pays ne plonge dans l'instabilité et l'horreur ».

Alpha Condé, l'un des principaux opposants guinéens et candidat à l'élection présidentielle a été interpellé le 15 décembre à la frontière avec la Côte d'Ivoire.


Manifestations pour la libération d'Alpha Condé : deux morts à Kankan

Lundi 21 Décembre 98 — 19h01 GMT

CONAKRY, 21 décembre (AFP) — Deux personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées lundi lors d'une manifestation de sympathisantes du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) qui demandaient la libération d'Alpha Condé, candidat de ce parti à l'élection présidentielle, a-t-on appris auprès du RPG à Conakry.

La manifestation en faveur du Pr Condé, candidat à l'élection du 14 décembre, a eu lieu à Kankan en Haute-Guinée.

Une dizaine de personnes ont été également blessées au cours d'une autre manifestation de femmes du RPG à Conakry, dont les quartiers nord sont toujours quadrillés par l'armée, a-t-on indiqué de même source.

Une autre manifestation avait déjà fait deux morts dimanche à Siguiri, en Haute-Guinée, fief du Pr Alpha Condé.

Selon le RPG, quelque 500 opposants ont été arrêtés dans la capitale depuis l'élection présidentielle, qui a été remportée au premier tour par le président sortant Lansana Conté avec 56,12%, selon des résultats provisoires officiels.

Aucune réaction officielle n'a pu être obtenue lundi à Conakry, où Alpha Condé, le leader du RPG, a été écroué le 16 décembre dans un camp militaire, après avoir été arrêté à Lola, dans l'extrême sud-est du pays, alors que, selon le ministère de l'Intérieur, il tentait de s'enfuir vers le Libéria "déguisé en marabout".

Selon le RPG, les forces de l'ordre ont procédé lundi à de nombreuses interpellations à Conakry et à Kankan, où les personnes arrêtées sont gardées à vue au camp militaire Soundiata Keita.

Par ailleurs, une manifestation de jeunes a fait lundi matin une dizaine de blessés dans les quartiers populaires au nord de Conakry, où les forces de l'ordre ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Ceux-ci avaient érigé des barricades, brûlé des pneus et incendié des véhicules sur une autoroute entre Hamdallaye et Simbaya, bastions traditionnels du PRP (Parti du Renouveau et du Progrès) de Mamadou Bâ.

Avec 24,63 PC des voix, celui-ci est arrivé second à l'élection présidentielle du 14 décembre, devançant de huit points Alpha Condé (16,58%).

Les résultats de l'élection, qui doivent encore être validés par la Cour Suprême, sont contestés par l'opposition qui l'a qualifiée de "farce électorale" et annoncé qu'elle ne reconnaîtra pas la réélection du président Conté.


Manifestation pour la libération d'Alpha Condé à Siguiri: 2 morts

Dimanche 20 Décembre 1998 — 22h03 GMT

CONAKRY, 21 décembre (AFP) — Deux personnes au moins ont été tuées dimanche à Siguiri, à 700 km à l'est de Conakry, au cours d'une manifestation pour réclamer la libération d'Alpha Condé, président du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée), selon le direction de ce parti à Conakry.

Selon le RPG, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche dans les rues de Siguiri, en Haute-Guinée, « pour exiger » la libération de son leader, arrêté il y a cinq jours à Lola (extrême sud-est du pays) et placé depuis lors « en résidence surveillée » au camp de Koundara à Conakry.

La manifestation a dégénéré et, selon le RPG, les forces de l'ordre ont tiré « à balles réelles », tuant un manifestant et une adolescente, atteinte par « une balle perdue ».

Depuis une semaine, des manifestations hostiles au régime du général Lansana Conté, réélu au premier tour de l'élection présidentielle du 14 décembre, se déroulent à Conakry et dans plusieurs villes du pays, suite notamment à l'arrestation d'Alpha Condé.

Samedi, à Conakry, qui est toujours quadrilléee par les forces de l'ordre, plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées dans des quartiers populaires favorables à l'opposition, alors qu'elles s'apprêtaient à organiser une « marche pacifique » pour demander la libération du président du RPG.

Par ailleurs, indique-t-on de bonne source, des affrontements ont éclaté samedi à Mamou, en Moyenne Guinée, entre les forces de l'ordre et des manifestants qui contestent les résultats de l'élection présidentielle.


Mamadou Bâ a été assigné en résidence surveillée, selon la CIJ

Vendredi 18 Décembre 98 — 20h30 GMT

OUAGADOUGOU, 18 décembre (AFP) — La Commission internationale de Juristes (CIJ), une organisation non gouvernementale basée à Genève, a exprimé vendredi sa « vive préoccupation » à la suite de l'« assignation en résidence surveillée » à laquelle est soumis, selon elle, l'opposant guinéen Mamadou Bâ.

Dans un communiqué transmis à l'AFP à Ouagadougou et signé du secrétaire général de la CIJ, Adama Dieng, présent dans la capitale burkinabé, l'organisation se dit aussi grandement préoccupée par l'arrestation, mardi soir, d'un autre opposant guinéen, Alpha Condé.

Alpha Condé, leader du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) et Mamadou Ba, leader du PRP (Parti du Renouveau et du Progrès), étaient tous deux challengers malheureux du président Lansana Conté à l'élection présidentielle de lundi en Guinée. Le général Conté a été réélu dès le premier tour, sur fond de contestation de l'opposition, qui a dénoncé des « fraudes massives ».

Dans son communiqué vendredi, la CIJ appelle les « autorités guinéennes à se ressaisir et libérer sans condition Alpha Condé et à lever la mesure à l'encontre de Mamadou Bâ ».
La Commission, met également en garde les autorités guinéennes contre « les risques d'une violence généralisée et d'une polarisation ethnique et régionale lourde de périls pour l'unité et la cohésion nationales ».

La CIJ invite le gouvernement guinéen à « prendre conscience de la gravité de la situation et se conformer aux règles de droit sans lesquelles le pluralisme serait vide de tout sens ».


Réélection contestée du président Conté dans un climat de grande tension

Vendredi 18 Décembre 98 — 16h48 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Le président Lansana Conté a été réélu avec 56,12 % des voix au premier tour d'un scrutin qui a provoqué une grande tension dans le pays et dont l'opposition a dénoncé les « fraudes multiples ».

Mais, alors que le scrutin avaient donné lieu à de graves incidents qui ont fait, samedi, au moins 6 morts et 15 blessés graves à Conakry, la proclamation officielle des résultats n'a donné lieu jeudi à aucun trouble.

Le général Conté, 64 ans, au pouvoir depuis 1984 devance Mamadou Bâ, candidat du PRP qui, avec 24,63 % des voix, devient le principal leader de l'opposition devant Alpha Condé (16,58 %)

Les résultats de cette élection qui a atteint — avec 70% — un taux de participation rare en Afrique devront être validés dans un délai de 8 jours par la Cour suprême.

Persuadée d'être majoritaire dans le pays, l'opposition crie au scandale et dénonce des « fraudes massives » notamment à l'intérieur du pays

Elle a jugé le résultat de l'élection « mathématiquement impossible » et a menacé de tout faire pour empêcher le président Conté de gouverner.

La CODEM (Coordination de l'opposition démocratique), qui regroupe les trois principaux partis d'opposition, et présentait 4 candidats, avait dénoncé jeudi dans un communiqué « les nombreuses irrégularités » du scrutin, estimant qu'il n'était « qu'une parodie électorale ».

Et les 18 membres de l'opposition qui participent au Haut conseil pour les affaires électorales (HCE), ont annoncé qu'ils démissionnaient de cet organisme chargé de superviser le scrutin.

Pourtant les observateurs étrangers présents à Conakry ont estimé que les opérations de vote s'étaient bien déroulées et que les éventuelles irrégularités ne remettaient pas en cause le scrutin.

Après plusieurs jours de grande tension, la vie a repris peu à peu son cours normal vendredi à Conakry où quelques magasins ont commencé à rouvrir leurs portes mais où les principaux points stratégiques sont toujours occupés par des blindés et des militaires en armes

Et l'arrestation dans des conditions mal définies puis l'emprisonnenement du principal leader de l'opposition Alpha Condé, provoque de nombreuses et vives réactions.

Vendredi, dans un communiqué, son parti le RPG a affirmé qu'il a été « blessé et torturé » et vit « dans des conditions dégradantes » dans un cachot du camp Koundara, [Conakry] siège de la garde présidentielle. Mais de source officielle, on indique qu'il se trouve sous contrôle judiciaire dans une villa confortable de Koundara en attendant les résultats d'une enquête sur les circonstances de sa fuite prétendue à l'étranger.


Le président Conté réélu au premier tour en Guinée, l'opposition conteste

Jeudi 17 Décembre 1998 — 19h39 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Le président guinéen, le général Lansana Conté, a été réélu au premier tour de l'élection du 14 décembre, selon des résultats officiels diffusés jeudi du scrutin dont l'opposition a contesté la validité.

Conakry, où les magasins et les marchés sont resté fermés jeudi, est quadrillé par un important dispositif militaire et policier visant à empêcher toute tentative de troubles. Toutes les frontières terrestres de la Guinée sont fermées jusqu'au 20 décembre.

Un des opposants au général Conté, Alpha Condé, a été arrêté mardi dans l'extrême est de la Guinée, et accusé de vouloir fuir le pays pour se réfugier en Côte d'Ivoire. Son parti le RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) a expliqué qu'il considérait que sa sécurité n'était plus assurée à Conakry.

Le général Conté, 64 ans, au pouvoir depuis 1984 après un coup d'Etat militaire, est crédité de 56,12 % des suffrages exprimés, selon le ministère de l'Intérieur. Ce score est meilleur que celui de 1993 où il l'avait emporté avec 51,70 %.

Ce résultat devra être confirmé par la Cour Suprême.

Les 18 membres de l'opposition, participant au Haut Conseil pour les affaires électorales (HCE), ont fait savoir jeudi qu'ils démissionnaient de cet organisme chargé superviser le scrutin, accusant les organisateurs de fraudes multiples.

La CODEM (Coordination de l'opposition démocratique), regroupant les trois principaux partis d'opposition, a dénoncé jeudi dans un communiqué « les nombreuses irrégularités » du scrutin de lundi, estimant que celui-ci n'a été « qu'une parodie électorale ».

Les observateurs étrangers, africains et européens, présents à Conakry, ont cependant estimé que les opérations de vote s'était bien déroulées et que même s'il y a eu des irrégularités, elles ne remettaient pas en cause le scrutin.

Arrivé second des résultats avec 24,63 % des voix, Mamadou Ba, leader du PRP (Parti du Renouveau et du Progrès), a déclaré qu'il ferait tout « pour empêcher le président Conté de gouverner », affirmant qu'il était « mathématiquement impossible » que le général Conté l'emporte au premier tour,

Alpha Condé, chef du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) a obtenu 16,58 % des suffrages.

Le caractère ethnique des élections en Guinée a été une fois de plus démontré, chaque candidat faisant le plein des voix dans sa région d'origine, à l'exception du président Conté, qui réalise de bons scores dans tout le pays, sauf en Moyenne-Guinée, le fief des Peulhs.

Le taux de participation de 69,8 % — 2.650.790 votants sur 3.796.293 inscrits — a été relativement élevé, bien qu'inférieur aux 78 % enregistrés à la première élection multipartite en 1993.

La fin de la campagne électorale a été marquée par de graves incidents qui ont fait au moins six morts et quinze blessés graves, sans que l'on sache exactement a qui en attribuer la responsabilité.

Les élections se sont déroulées lundi dans un climat tendu, les forces de l'ordre, policiers et militaires, ayant pris position aux points stratégiques de la capitale.


Les représentants de l'opposition démissionnent du HCE

Jeudi 17 Décembre 98 - 16h54 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Les 18 représentants de l'opposition au sein du Haut Conseil aux affaires électorales (HCE, 68 membres) ont annoncé jeudi à Conakry leur décision de démissionner de cet organisme chargé de superviser la présidentielle du 14 décembre en Guinée.

La CODEM (Coordination de l'opposition démocratique), regroupant les trois principaux partis d'opposition, dénonce dans un communiqué « les nombreuses irrégularités » du scrutin, pour expliquer cette décision, estimant que celui-ci n'a été « qu'une parodie électorale ».

Affirmant que la loi électorale a été violée « en amont et en aval » par l'administration, la CODEM affirme que ses représentants ont été exclus des travaux des Commissions administratives de recensement des votes et que les résultats « ont été falsifiés au seul bénéfice du candidat du PUP » (Parti de l'Unité et du Progrès, au pouvoir).

La CODEM dénonce également « le kidnapping et la séquestration » de leaders de l'opposition, dont le candidat du RPG, Alpha Condé.

Rappelant que celui-ci est député à l'Assemblée nationale, elle estime que son arrestation s'est faite « au mépris de toute légalité et de son immunité parlementaire ».


Alpha Condé gardé à vue à Conakry

Jeudi 17 Décembre 98 — 15h04 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Alpha Condé, l'un des principaux leaders de l'opposition arrêté la veille à Lola, à l'extrême est de la Guinée, est gardé à vue depuis mercredi soir au commissariat central de Conakry, a-t-on appris jeudi de source policière.

A l'issue d'un délai de garde à vue de 72 heures, renouvelable, le président du RPG, candidat à l'élection présidentielle dont le premier tour s'est déroulé dimanche 13 décembre, sera présenté à juge qui décidera ou non d'ouvrir une enquête, indique la même source.

Selon le ministère de l'Intérieur, Alpha Condé a été arrêté mardi soir alors qu'il tentait de gagner illégalement la frontière avec la Côte d'Ivoire, « déguisé en marabout ».

Les responsables de son parti assurent en revanche qu'Alpha Condé a été arrêté au domicile d'un de ses amis, l'ancien maire de Lola, où il s'était réfugié « par mesure de sécurité ».

En raison de l'élection présidentielle, les frontières terrestres de la Guinée sont fermées jusqu'au 20 décembre.

Une source interrogée jeudi par l'AFP au siège du RPG, à Conakry, s'est déclarée « très inquiète » du sort de M. Condé. Dans un premier temps, a-t-elle ajouté, il avait été indiqué qu'Alpha Condé serait ramené chez lui, à Conakry, pour être placé sous contrôle judiciaire.

En attendant le résultat définitif de l'élection, toute la ville de Conakry est quadrillée par un important dispositif policier et militaire, notamment le quartier de Madina où réside le leader du RPG.


Lansana Conté largement en tête, selon des premiers résultats partiels

Jeudi 17 Décembre 1998 — 10h04 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Le président Lansana Conté, candidat à sa propre succession, arrive largement en tête de l'élection présidentielle en Guinée dans 15 des 18 circonsciptions où les résultats sont connus, a annoncé jeudi matin le ministère de l'Intérieur.

Dans ces 18 préfectures ou communes de Conakry, le président Conté réalise globalement un score d'environ 64% des suffrages exprimés, suivi par Mamadou Ba (PRP, 25%), qui l'emporte dans trois circonscriptions, et Alpha Condé (RPG, 9%).

Si ces résultats se confirment, Mamadou Ba deviendrait le principal leader de l'opposition, devant le Pr Alpha Condé qui l'avait devancé lors de la présidentielle en 1993.

Celui-ci, accusé par les autorités guinéennes d'avoir voulu quitter le pays par la frontière avec la Côte d'Ivoire, a été arrêté mercredi matin et ramené dans la journée à Conakry, où une enquête doit être ouverte. L'endroit où il réside n'est pas connu.

Les deux autres candidats de l'opposition, Jean-Marie Doré (UPG) et Pascal Tolno, réalisent dans ces 18 circonscriptions des scores qui oscillent autour de 1%.

L'opposition, regroupée au sein de la CODEM, a fait savoir qu'elle refuserait le résultat de l'élection, au cas où le président Conté serait élu au premier tour, et qu'elle ferait tout « pour l'empêcher de gouverner ».

Les responsables du RPG, le parti d'Alpha Condé, ont fait savoir mercredi qu'ils « ne répondraient pus de rien » si leur leader n'était pas arrivé dans la soirée à son domicile de Conakry.

Conakry est quadrillée depuis 24 heures par un important dispositif policier, afin d'empécher toute tentative de troubles.

Des policiers ont pris position mercredi soir devant les domiciles des principaux lers de l'opposition, dans une ville où les résultats de l'élection sont attendus avec appréhension.


Menace du RPG après l'arrestation de son leader Alpha Condé

Mercredi 16 Décembre 1998 — 17h51 GMT

CONAKRY, 16 décembre (AFP) - Les responsables du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) ont déclaré, lundi après-midi à Conakry, qu'ils « ne répondraient plus de rien », si leur leader Alpha Condé, interpellé à Lola, dans l'extrême Sud-Est de la Guinée, n'était pas arrivé dans la soirée à Conakry.

Alpha Sow, directeur de la campagne du Pr Condé, l'un des principaux candidats à l'élection présidentielle, a, par ailleurs, démenti les circonstances de son interpellation telles que les a présentées le ministre de l'Intérieur.

Selon le RPG, Alpha Condé a été arrêté, de nuit à Lola, par des policiers au domicile d'un ami chez qui il avait été reçu en attendant la proclamation des résultats de l'élection.

Le ministère de l'Intérieur avait indiqué qu'il avait été interpellé, « déguisé en marabout », alors qu'il s'apprêtait à gagner frauduleusement la frontière ivoirienne très proche, à bord d'un véhicule où avaient pris place trois personnes.

Pour l'élection présidentielle, toutes les frontières terrestres de la Guinée ont été fermées du 5 au 20 décembre, par mesure de sécurité.

Le leader du RPG devait être ramené dans la journée, sous escorte, à Conakry, où il sera placé sous contrôle judiciaire en attendant l'ouverture d'une enquête.

M. Sow a indiqué que la direction du RPG avait demandé à Alpha Condé d'attendre les résultats du scrutin à l'intérieur du pays, estimant que sa sécurité « n'était plus assurée » dans la capitale.

« Nos militants sont en effervescence mais nous leur demandons de ne pas céder à la provocation, a-t-il ajouté. Nous appelons au calme. Nous ne voulons pas d'affrontements à notre initiative ».

Les rues étaient peu animées, mercredi à Conakry, où la publication des résultats étaient attendue avec appréhension.

Le quartier de Madina, où réside Alpha Condé, était quadrillé par la police, y constatait l'AFP.

Les résultats de l'élection devaient être rendus publics dans la soirée.


L'opposition exige la libération « immédiate » de deux de ses dirigeants

Mercredi 16 Décembre 1998 — 17h37 GMT

CONAKRY, 16 décembre (AFP) - L'opposition guinéenne a exigé mercredi après-midi « la libération immédiate et inconditionnelle » de deux de ses dirigeants « arbitrairement arrêtés » avant et après l'élection présidentielle du 14 décembre.

Il s'agit du Pr Condé, candidat du RPG à l'élection, interpellé mardi soir, et de Marcel Cross, leader du PDA-Guinée, arrêté la veille du scrutin à Conakry, en même temps qu'une dizaine de personnes.

Au cours d'une conférence de presse, les responsables de la CODEM (Coordination de l'opposition démocratique) ont dénoncé le caractère « arbitraire » de ces arrestations.

Ils ont par ailleurs affirmé que « plus de 200 jeunes gens », militants de l'opposition, ont été arrêtés et sont toujours détenus à la prison centrale de Conakry après les incidents violents qui ont fait samedi 6 morts et 15 blessés graves.

En ce qui concerne l'interpellation d'Alpha Condé à Lola, ville proche de la frontière ivoirienne, la CODEM a indiqué que « rien n'empêche un leader politique de quitter Conakry pour aller chez un ami dans n'importe quel coin du pays ».

Les responsables de la CODEM ont par ailleurs dénoncé l'arrestation de Marcel Cross, ancien ministre de Sékou Touré, au domicile duquel les policiers ont trouvé dimanche cinq fusils.

Ils ont demandé sa libération en indiquant que Marcel Cross « est un chasseur professionnel » et qu'il disposait des permis de port d'armes.

Dans l'attente des résultats de l'élection mercredi soir, tous les commerces ont baissé leur rideau à Conakry qui est quadrillée par d'importantes forces de sécurité.


Alpha Condé interpellé à la frontière avec la Côte d'Ivoire

Mercredi 16 Décembre 98 — 13h48 GMT

CONAKRY, 16 décembre (AFP) — Alpha Condé, l'un des principaux opposants guinéens et candidat à l'élection présidentielle a été interpellé, mardi soir, à la frontière avec la Côte d'Ivoire, et doit être ramené à Conakry, a-t-on appris mercredi auprès du ministère de l'Intérieur.

Selon le ministère de l'Intérieur, Alpha Condé, leader du RPG, (Rassemblement du Peuple de Guinée), a été interpellé au moment où il tentait de traverser la frontière à l'extrème sud-est du pays. Il était « déguisé en marabout » et accompagné de son chauffeur et d'un garde du corps, a-t-on précisé de même source.

Toutes les frontières terrestres de la Guinée ont été fermées du 5 au 20 décembre en raison de l'élection présidentielle

Cette décision, prise le 5 décembre par décret, invitait les ministres de l'Intérieur, de la Défense et de la Sécurité à prendre des « dispositions immédiates pour l'application de cette mesure ».

Les trois hommes ont été amenés devant le préfet de Lola (Guinée forestière) qui a reconnu le leader politique, et a décidé de le faire reconduire sous escorte à Conakry où, selon le ministère de l'Intérieur, il sera placé en résidence surveillée.

A Conakry, la direction du RPG, a affirmé qu'Alpha Condé avait été arrêté à Lola et qu'il n'était pas déguisé en marabout.

Dimanche, la direction du RPG avait décidé, dimanche, qu'Alpha Condé devait se retirer « momentanément » de Conakry où, selon elle, "sa sécurité n'était pas assurée".

La nouvelle de l'arrestation d'Alpha Condé, qui avait dénoncé à diverses reprises des « fraudes massives » dans la préparation de l'élection, s'est répandue comme une traînée de poudre à Conakry et à Kankan, son fief de Haute-Guinée.

Le leader du RPG qui vivait à l'étranger depuis plus de dix-huit mois, était rentré le 1er septembre en Guinée pour faire sa campagne, particulièrement dans son fief de Haute-Guinée à majorité malinké.

L'arrestation, dimanche, puis l'incarcération lundi à la prison centrale de Conakry, de Marcel Cross, président du Parti Démocratique Africain (PDA Guinée), qui avait fait campagne pour Alpha Condé apparait, a posteriori, comme un avertissement au leader du RPG.

Marcel Cross, au domicile duquel cinq fusils ont été découverts, était soupçonné de préparer « un coup avec l'aide de mercenaires basés à l'étranger », a appris l'AFP de sources proches du pouvoir.

Les résultats de l'élection sont attendus avec appréhension à Conakry où de nombreux magasins et le marché central de Madina sont restés fermés mercredi matin.

L'opposition affirme qu'elle ne reconnaîtra pas les résultats au cas où le président Lansana Conté, candidat à sa propre succession, serait élu dès le premier tour.


La Guinée retient son souffle dans l'attente des résultats

Mardi 15 Décembre 98 - 13h37 GMT

CONAKRY, 15 déc (AFP) - La Guinée retient son souffle dans l'attente des résultats des élections présidentielles de lundi qui se sont déroulées dans le calme après les violents incidents qui avaient fait samedi 6 morts et une quinzaine de blessés graves à Conakry.

L'annonce des résultats, qui ne devraient pas être connus avant mercredi, est attendue avec appréhension à Conakry où l'opposition a déjà fait savoir qu'elle n'accepterait pas une victoire du président sortant Lansana Conté au premier tour.

« Selon les premiers résultats en notre possession, sa réélection au premier tour est impossible à moins d'une fraude massive », a déclaré mardi à l'AFP Siradiou Diallo, directeur de campagne de Mamadou Ba et ancien candidat à l'élection de 1993.

Siradiou Diallo assure qu'à quelques exceptions près, les électeurs ont voté normalement mais qu'une "fraude massive et grossière" a été organisée au niveau de la centralisation des procès-verbaux.

Selon lui, les représentants de l'opposition réunis au sein de la CODEM n'ont pas été admis au contrôle de ces procès-verbaux.

« Leurs chiffres à Conakry ne correspondent pas à ceux enregistrés dans les communes », assure-t-il en indiquant que l'opposition décidera de la conduite à tenir lorsque les résultats définitifs seront connus.

Même réaction au siège du RPG d'Alfa Condé où les responsables ont également passé la nuit à analyser les premiers résultats.

La capitale, où toute circulation avait été interdite lundi, a repris une vie normale et presque tous les magasins ont rouvert leurs portes dans une ambiance animée.

La capitale, où des blindés ont été installés aux points stratégiques, continue cependant à être quadrillée par les forces de l'ordre et le sera jusqu'aux fêtes de fin d'année après la proclamation des résultats, a indiqué à l'AFP Fodé Moussa Sylla, directeur général de la police.

« Aucun trouble ne sera toléré, a-t-il déclaré, les forces de police seront intraitables. Les fauteurs de troubles ou leurs commanditaires seront arrêtés et conduits devant les tribunaux ».

Pour sa part, Rachid Touré, président du HCE (Haut Conseil aux affaires électorales), a confirmé l'arrestation de plusieurs délégués du PRP à Gaoual, en Moyenne Guinée, qui ont été conduits au camp militaire de Boké au nord-ouest de Conakry. Le ministre de l'Intérieur, a-t-il dit, a pris des dispositions pour leur libération.

Par ailleurs, faisant allusion à des rumeurs selon lesquelles "des mercenaires étrangers « auraient été arrêtés lundi à Conakry, M. Sylla a confirmé que Marcel Cross, président du parti démocratique africain (PDA Guinée), a été incarcéré lundi à la prison centrale de Conakry pour détention illégale d'armes à son domicile.

Celui-ci,au domicile duquel des coups de feu avaient été échangés dimanche, avait affirmé qu'il disposait de ces armes, 7 fusils, en toute légalité.

Ancien ministre de Sékou Touré, M. Cross avait fait la campagne électorale pour Alfa Condé, candidat du RPG à la présidentielle. Son arrestation, soulignent les observateurs, pourrait être un avertissement en direction d'Alfa Condé. Selon la police, 10 autres personnes se trouvant à son domicile ont été arrêtées et sont actuellement interrogées.

Les Guinéens semblent avoir voté en masse lundi malgré les graves incidents du week-end qui leur avaient fait craindre le pire. Nombreux sont ceux qui appréhendent à Conakry le moment où les résultats seront officiellement annoncés dans un pays où le « vote ethnique » est une donnée incontournable.


Conakry quadrillée par les forces de l'ordre

Lundi 14 Décembre 1998 - 22h30 GMT

CONAKRY, 14 déc (AFP) - Conakry était quadrillée lundi soir par les forces de l'ordre, après une journée d'élection qui s'est déroulée dans le calme.

Les bureaux de vote ont fermé, comme prévu, à 18H00 GMT et le décompte des voix a commencé pour établir des procès-verbaux qui seront ensuite acheminés au ministère de l'Intérieur.

Diverses anomalies ont été relevées par l'opposition, notamment l'absence ou l'insuffisance dans certains bureaux de bulletins de Mamadou Ba, candidat du PRP, et le refoulement d'observateurs de la CODEM (Coordination de l'opposition démocratique) de bureaux de vote à l'intérieur du pays.

Rachid Touré, président du HCE (Haut Conseil aux affaires électorales) a confirmé lundi soir l'arrestation de plusieurs délégués du PRP à Gaoual, en Moyenne Guinée, qui ont été conduits au camp militaire de Boké, au nord-est de Conakry.

Le ministère de l'Intérieur, a-t-il dit à des journalistes, a pris des dispositions pour leur libération.

M. Touré a par ailleurs indiqué que tous les bureaux de vote de Guinée avaient fermé à 18H00 GMT, à l'exception de deux d'entre eux à Kankan (Haute-Guinée), où le vote avait commencé avec du retard. Ce retard serait dû à l'absence de bulletins au nom de Mamadou Ba, qui ont été amenés par la suite.

Par ailleurs, a-t-on appris de source sûre, Marcel Cross, président du Parti Démocratique Africain (PDA Guinée), a été incarcéré lundi à la prison centrale de Conakry, accusé de détenir des armes à son domicile.

Ancien ministre de Sékou Touré, M. Cross avait fait campagne pour Alpha Condé, candidat du RPG à la présidentielle de lundi.

[M. Cross est aussi le beau-père de Mohamed Touré, le fils de Sékou Touré.]

Les Guinéens semblent avoir voté en masse lundi, après les incidents sanglants survenus samedi qui laissaient craindre le pire. Tous les commerces, notamment les restaurants, étaient fermés lundi soir dans la capitale.


Les Guinéens ont voté dans le calme pour l'élection présidentielle

Lundi 14 Décembre 1998 - 17h12 GMT

CONAKRY, 14 déc (AFP) - Les Guinéens ont voté lundi pour le premier tour de l'élection présidentielle dans le calme, aussi bien à Conakry, où des heurts avaient fait samedi six morts et une quinzaine de blessés graves, que dans le reste du pays.

L'opposition au président Lansana Conté, au pouvoir depuis 1964 et candidat à sa propre succession, a dénoncé des anomalies et des tentatives de fraudes qu'elle attribue au Parti de l'Unité et du Progrès (PUP, au pouvoir). Toutefois selon des observateurs indépendants, dont certains diplomates, le scrutin semblait d'une manière générale bien organisé.

Les anomalies, selon l'opposition, concernent essentiellement, dans certains bureaux de vote, l'absence ou le nombre limité de bulletins du candidat Mamadou Ba, leader du Parti du Renouveau et du Progrès (PRP), sans doute le principal challenger du président Conté, 64 ans.

Les bulletins du PRP auraient ainsi été absents dans plusieurs bureaux de Kankan, en Moyenne-Guinée, et distribués en nombre insuffisant dans ceux de Ratoma, autre fief de Mamadou Ba à Conakry.

"C'est là où je suis le plus fort que mes bulletins manquent, ils veulent me compliquer l'existence", s'est plaint M. Ba, qui a protesté auprès du ministère de l'Intérieur.

L'opposition, réunie au sein de la CODEM (Coordination de l'opposition démocratique) a aussi dénoncé l'impossibilité pour ses représentants de se rendre dans plusieurs bureaux de province, notamment en Moyenne-Guinée, où une cinquantaine d'entre eux ont été, selon elle, arrêtés à Gaoual et transférés dans un camp militaire.

Malgré la tension qui régnait ces derniers jours à Conakry, l'élection semble s'etre déroulée partout dans le calme, notamment dans les quartiers nord de la ville à majorité peulhe, où les bagarres avaient été samedi les plus violentes.

Dès le matin, de longues files d'attente se sont formées devant les bureaux de vote, laissant prévoir un taux de participation élevé. Celui-ci avait été de 78% il y a cinq ans pour la première élection pluraliste organisée en Guinée, malgré un appel de l'opposition au boycott ou à l'abstention.

Les forces de l'ordre étaient très discrètes, parfois absentes, autour des bureaux de vote, mais des patrouilles mixtes, composées de policiers et de militaires en armes, sillonnaient les rues prêtes à intervenir en cas de litige. Quelques véhicules blindés avaient été postés à des endroits stratégiques de la capitale.

Avant même la tenue du scrutin, l'opposition avait dénoncé des "fraudes massives" et demandé le report des élections, affirmant que seulement 40% des cartes d'électeurs avaient été distribuées, en priorité aux militants du PUP. Le ministère de l'Intérieur a démenti en déclarant que les cartes avaient été distribuées "à presque 100%".

3,8 millions d'électeurs, en Guinée et à l'étranger, étaient appelés à voter lundi dans quelque 8.000 bureaux de vote pour élire un nouveau président pour un mandat de cinq ans. Le président sortant, le général Lansana Conté, affrontait quatre candidats de l'opposition :

L'opposition a déjà affirmé qu'il était impossible pour le président Conté d'être réélu au premier tour, si l'élection n'était pas "truquée". Les premiers résultats ne devraient pas être connus avant mercredi.


Les Guinéens se rendent aux urnes pour élire leur président (Lever de rideau)

Lundi 14 Décembre 1998 - 06h26 GMT

Conakry, 14 déc (AFP) - Quelque 3,8 millions de Guinéens se rendent aux urnes lundi pour élire leur président parmi cinq candidats, dont le président sortant, le général Lansana Conté, qui pourrait être reconduit dans ses fonctions dès le premier tour.

L'ambiance est tendue dans le pays, et en particulier à Conakry, après les graves incidents qui ont fait samedi six morts et une centaine de blessés, dont 15 grièvement atteints, selon un nouveau bilan non officiel.

Cinq candidats se présentent à cette élection, pour laquelle la date d'un éventuel second tour n'a pas été fixée.

Le général Lansana Conté, 64 ans, qui dirige le pays depuis 1984 — il avait pris le pouvoir à la faveur d'un putsch après le décès du dictateur Ahmed Sekou Touré — et avait été élu pour la première fois lors d'une élection pluraliste en décembre 1993 avec 51,70% des voix, apparaît comme le favori du scrutin.

D'origine soussou, il affronte, dans un scrutin où les données ethniques paraissent déterminantes, trois de ses concurrents de 1993:

Ces trois partis font partie de la Coordination de l'Opposition démocratique (CODEM) et se sont engagés à voter pour le candidat de l'opposition le mieux placé en cas de second tour.

Le cinquième candidat, Pascal Tolno, est un ancien ministre — peu connu — de Lansana Conté qui se présente au nom du Parti du Peuple de Guinée (PPG).

Les candidats de l'opposition ont déjà dénoncé des "fraudes massives" dans la préparation du scrutin, affirmant que seulement 40% des électeurs avaient reçu leur carte d'électeur.

Le président du RPG, le Pr Alpha Condé, l'un des principaux challengers du président sortant, a appelé tous les électeurs inscrits sur les listes électorales à aller voter avec ou sans leur carte, au risque de créer des tensions dans les 8.001 bureaux de vote.

Mais dimanche soir, le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, Abidine Sanoussi Zaïnoul, a officiellement donné une consigne qui va dans le même sens, déclarant que les électeurs inscrits sur les listes mais n'ayant pas reçu leur carte pourraient tout de même aller voter.

Selon le ministère, ces électeurs ne représentent que 0,7% des inscrits.