1928—1980 |
Six années d'apprentissage intense et de demi-misère dans une France grise et glacée mais qui regorge de richesses spirituelles, l'usine, les cours du soir, les lectures nocturnes, l'hôpital, tels sont les mots qui résument l'expérience européenne de ce jeune Guinéen déchiré entre la civilisation occidentale et sa patrie pénétrée d'animisme traditionnel et d'islamisme. Ces années âpres mais fécondes sont coupées par des retours au pays africain, entraîné lui-même dans une évolution déconcertante dont les étapes sont la Loi-cadre, le Non à l'Union française (sic) [à la Communauté franco-africaine — T.S. Bah], puis, après la victoire du Rassemblement Démocratique Africain sur les forces modérées, la dictature de Sékou Touré. Mais au-delà de ces péripéties et ces convulsions, l'auteur, parce qu'il est poète, possède ce qu'il appelle sa « seconde patrie ». C'est l'Afrique des chants, des légendes, des rêves, des griots aux longues histoires féériques, des artisans-artistes sculptant le bois, et surtout de la beauté des femmes, femmes aux seins hauts comme les Peuhls, aux dents d'une blancheur éclatante comme les Malinkés, à l'allure provocante comme les Sousous, ou aux longs cous cerclés d'anneaux comme les filles de la zone forestière. Ce livre, qui est une véritable somme africaine, est dédié aux jeunes Africains revenus d'Europe sans les outils qu'ils ambitionnaient de rapporter, mais la tête chaude d'aventures et de rêves. Pour le lecteur occidental, il constitue un document irremplaçable sur le problème africain, auquel l'auteur de L'Enfant Noir a su donner une beauté littéraire. |
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