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Littérature


Camara Laye
L'Enfant Noir

Editions Plon. Paris. 1953. 221 p.


Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6
Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12

2

De tous les travaux que mon père exécutait dans l'atelier, il n'y en avait point qui me passionnât davantage que celui de l'or ; il n'y en avait pas non plus de plus noble ni qui requit plus de doigté et puis ce travail était chaque fois comme une fête, c'était une vraie fête, qui interrompait la monotonie des jours.
Aussi suffisait-il qu'une femme, accompagnée d'un griot, poussât la porte de l'atelier, je lui emboîtais le pas aussitôt. Je savais très bien ce que la femme voulait : elle apportait de l'or et elle venait demander à mon père de le transformer en bijou. Cet or, la femme l'avait recueilli dans les placers de Siguiri où, plusieurs mois de suite, elle était demeurée courbée sur les rivières, lavant la terre, détachant patiemment de la boue la poudre d'or.
Ces femmes ne venaient jamais seules ; elles se doutaient bien que mon père n'avait pas que ses travaux de bijoutier ; et même n'eut-il que de tels travaux, elles ne pouvaient ignorer qu'elles ne seraient ni les premières à se présenter, ni par conséquent les premières à être servies. Or, le plus souvent, elles avaient besoin du bijou pour une date fixe, soit pour la fête du Ramadan, soit pour la Tabaski ou pour toute autre cérémonie de famille ou de danse.
Dès lors, pour aider leur chance d'être rapidement servies, pour obtenir de mon père qu'il interrompit en leur faveur les travaux en cours, elles s'adressaient à un solliciteur et louangeur officiel, un griot, convenant avec lui du prix auquel il leur vendrait ses bons offices.
Le griot s'installait, préludait sur sa cora, qui est notre harpe, et commençait à chanter les louanges de mon père. Pour moi, ce chant était toujours un grand moment. J'entendais rappeler les hauts faits des ancêtres de mon père, et ces ancêtres eux-mêmes dans l'ordre du temps ; à mesure que les couplets se dévidaient, c'était comme un grand arbre généalogique qui se dressait, qui poussait ses branches ici et là, qui s'étalait avec ses cent rameaux et ramilles devant mon esprit. La harpe soutenait cette vaste nomenclature, la truffait et la coupait de notes tantôt sourdes, tantôt aigrelettes.
Où le griot puisait-il ce savoir ? Dans une mémoire particulièrement exercée assurément, particulièrement nourrie aussi par ses prédécesseurs, et qui est le fondement de notre tradition orale. Y ajoutait-il ? C'est possible : c'est métier de griot que de flatter! Il ne devait pourtant pas beaucoup malmener la tradition, car c'est métier de griot aussi de la maintenir intacte. Mais il m'importait peu en ce temps, et je levais haut la tête, grisé par tant de louanges, dont il semblait rejaillir quelque chose sur ma petite personne. Et si je dirigeais le regard sur mon père, je voyais bien qu'une fierté semblable alors l'emplissait, je voyais bien que son amour-propre était grisé, et je savais déjà qu'après avoir savouré ce lait, il accueillerait favorablement la demande de la femme. Mais je n'étais pas seul à le savoir : la femme aussi avait vu les yeux de mon père luire d'orgueil ; elle tendait sa poudre d'or comme pour une affaire entendue, et mon père prenait ses balances, pesait l'or.
— Quelle sorte de bijou veux-tu ? disait-il.
— Je veux …
Et il arrivait que la femme ne sût plus au juste ce qu'elle voulait, parce que son désir la tiraillait ici, la tiraillait là, parce qu'en vérité elle aurait voulu tous les bijoux à la fois; mais il aurait fallu un bien autre tas d'or, que celui qu'elle avait apporté pour satisfaire une telle fringale, et il ne restait dès lors qu'à s'en tenir au possible.
— Pour quand le veux-tu ? disait mon père.
Et toujours c'était pour une date très proche.
— Ah ! tu es si pressée que ça ? Mais où veux-tu que je prenne le temps ?
— Je suis très pressée, je t'assure ! disait la femme.
— Jamais je n'ai vu femme désireuse de se parer, qui ne le fût pas ! Bon ! je vais m'arranger pour te satisfaire. Es-tu contente ?
Il prenait la marmite en terre glaise réservée à la fusion de l'or et y versait la poudre ; puis il recouvrait l'or avec du charbon de bois pulvérisé, un charbon qu'on obtenait par l'emploi d'essences spécialement dures ; enfin il posait sur le tout un gros morceau de charbon du même bois.
Alors, voyant le travail dûment entamé, la femme retournait à s es occupations, rassurée, pleinement rassurée cette fois, laissant à son griot le soin de poursuivre des louanges dont elle avait tiré déjà si bon profit.
Sur un signe de mon père, les apprentis mettaient en mouvement les deux soufflets en peau de mouton, posés à même le sol de part et d'autre de la forge et reliés à celle-ci par des conduits de terre. Ces apprentis se tenaient constamment assis, les jambes croisées, devant les soufflets ; le plus jeune des deux tout au moins, car l'aîné était parfois admis à partager le travail des ouvriers, mais le plus jeune — c'était Sidafa, en ce temps-là — ne faisait que souffler et qu'observer, en attendant d'être son tour élevé à des travaux moins rudimentaires.
Pour l'heure, l'un et l'autre pesaient avec force sur les branloires, et la flamme de la forge se dressait, devenait une chose vivante, un génie vif et impitoyable.
Mon père alors, avec ses pinces longues, saisissait la marmite et la posait sur la flamme.
Du coup, tout travail cessait quasiment dans l'atelier: on ne doit en effet, durant tout le temps que l'or fond, puis refroidit, travailler ni le cuivre ni l'aluminium à proximité, de crainte qu'il ne vint à tomber dans le récipient quelque parcelle de ces métaux sans noblesse. Seul l'acier peut encore être travaillé. Mais les ouvriers qui avaient un ouvrage d'acier en train, ou se hâtaient de l'achever, ou l'abandonnaient carrément pour rejoindre les apprentis rassemblés autour de la forge. En vérité, ils étaient chaque fois si nombreux à se presser alors autour de mon père, que je devais, moi qui étais le plus petit, me lever et me rapprocher pour ne pas perdre la suite de l'opération.
Il arrivait aussi que, gêné dans ses mouvements, mon père fit reculer les apprentis. Il le faisait d'un simple geste de la main : jamais il ne disait mot à ce moment, et personne ne disait mot, personne ne devait dire mot, le griot même cessait d'élever la voix ; le silence n'était interrompu que par le halètement des soufflets et le léger sifflement de l'or. Mais si mon père ne prononçait pas de paroles, je sais bien qu'intérieurement il en formait; je l'apercevais à ses lèvres qui remuaient tandis que, penché sur la marmite, il malaxait l'or et le charbon avec un bout de bois, d'ailleurs aussitôt enflammé et qu'il fallait sans cesse renouveler.
Quelles paroles mon père pouvait-il bien former ?
Je ne sais pas; je ne sais pas exactement: rien ne m'a été communiqué de ces paroles. Mais qu'eussent-elles été, sinon des incantations ?
N'était-ce pas les génies du feu et de l'or, du feu et du vent, du vent soufflé par les tuyères, du feu né du vent, de l'or marié avec le feu, qu'il invoquait alors ; n'était-ce pas leur aide et leur amitié, et leurs épousailles qu'il appelait ? Oui, ces génies-là presque certainement, qui sont parmi les fondamentaux et qui étaient également nécessaires à la fusion.
L'opération qui se poursuivait sous mes yeux, n'était une simple fusion d'or qu'en apparence ; c'était une fusion d'or, assurément c'était cela, mais c'était bien autre chose encore : une opération magique que les génies pouvaient accorder ou refuser ; et c'est pourquoi, autour de mon père, il y avait ce silence absolu et cette attente anxieuse. Et parce qu'il y avait ce silence et cette attente, je comprenais, bien que je ne fusse qu'un enfant, qu'il n'y a point de travail qui dépasse celui de l'or. J'attendais une fête, j'étais venu assister à une fête, et c'en était très réellement une, mais qui avait des prolongements. Ces prolongements, je ne les comprenais pas tous, je n'avais pas l'âge de les comprendre tous ; néanmoins je les soupçonnais en considérant l'attention comme religieuse que tous mettaient à observer la marche du mélange dans la marmite.
Quand enfin l'or entrait en fusion, j'eusse crié, et peut-être eussions-nous tous crié, si l'interdit ne nous eût défendu d'élever la voix ; je tressaillais, et tous sûrement tressaillaient en regardant mon père remuer la pâte encore lourde, où le charbon de bois achevait de se consumer. La seconde fusion suivait rapidement ; l'or à présent avait la fluidité de l'eau. Les génies n'avaient point boudé à l'opération !
— Approchez la brique! disait mon père, levant ainsi l'interdit qui nous avait jusque-là tenus silencieux.
La brique, qu'un apprenti posait près du foyer, était creuse, généreusement graissée de beurre de karité. Mon père retirait la marmite du foyer, l'inclinait doucement, et je regardais l'or couler dans la brique, je le regardais couler comme un feu liquide. Ce n'était au vrai qu'un très mince trait de feu, mais si vif, mais si brillant ! A mesure qu'il coulait dans la brique, le beurre grésillait, flambait, se transformait en une fumée lourde qui prenait à la gorge et piquait les yeux, nous laissant tous pareillement larmoyant et toussant.
Il m'est arrivé de penser que tout ce travail de fusion, mon père l'eût aussi bien confié à l'un ou l'autre de ses aides : ceux-ci ne manquaient pas d'expérience ; cent fois, ils avaient assisté à ces mêmes préparatifs et ils eussent certainement mené la fusion à bonne fin. Mais je l'ai dit ; mon père remuait les lèvres ! Ces paroles que nous n'entendions pas, ces paroles secrètes, ces incantations qu'il adressait à ce que nous ne devions, à ce que nous ne pouvions ni voir ni entendre, c'était là l'essentiel. L'adjuration des génies du feu, du vent, de l'or, et la conjuration des mauvais esprits, cette science, mon père l'avait seul, et c'est pourquoi, seul aussi, il conduisait tout.
Telle est au surplus notre coutume, qui éloigne du travail de l'or toute intervention autre que celle du bijoutier même. Et certes, c'est parce que le bijoutier est seul à posséder le secret des incantations, mais c'est aussi parce que le travail de l'or, en sus d'un ouvrage d'une grande habileté, est une affaire de confiance, de conscience, une tâche qu'on ne confie qu'après mûre réflexion et preuves faites. Enfin je ne crois pas qu'aucun bijoutier admettrait de renoncer à un travail — je devrais dire : un spectacle! — où il déploie son savoir-faire avec un éclat que ses travaux de forgeron ou de mécanicien et même ses travaux de sculpteur ne revêtent jamais, bien que son savoir-faire ne soit pas inférieur dans ces travaux plus humbles, bien que les statues qu'il tire du bois à coup d'herminette, ne soient pas d'humbles travaux !
Maintenant qu'au creux de la brique l'or était refroidi, mon père le martelait et l'étirait. C'était l'instant où son travail de bijoutier commençait réellement ; et j'avais découvert qu'avant de l'entamer, il ne manquait jamais de caresser discrètement le petit serpent lové sous sa peau de mouton; on ne pouvait douter que ce fût sa façon de prendre appui pour ce qui demeurait à faire et qui était le plus difficile.
Mais n'était-il pas extraordinaire, n'était-il pas miraculeux qu'en la circonstance le petit serpent noir fût toujours lové sous la peau de mouton? Il n'était pas toujours présent, il ne faisait pas chaque jour visite à mon père, mais il était présent chaque fois que s'opérait ce travail de l'or. Pour moi, sa présence ne me surprenait pas, depuis que mon père, un soir, m'avait parlé du génie de sa race, je ne m'étonnais plus ; il allait de soi que le serpent fût là : il était averti de l'avenir. En avertissait-il mon père ? Cela me paraissait évident : ne l'avertissait-il pas de tout ? Mais j'avais un motif supplémentaire pour le croire absolument.
L'artisan qui travaille l'or doit se purifier au préalable, se laver complètement par conséquent et, bien entendu, s'abstenir, tout le temps de son travail, de rapports sexuels. Respectueux des rites comme il l'était, mon père ne pouvait manquer de se conformer à la règle. Or, je ne le voyais point se retirer dans sa case ; je le voyais s'atteler à sa besogne sans préparation apparente. Dés lors il sautait aux yeux que, prévenu en rêve par son génie noir de la tâche qui l'attendait dans la journée, mon père s'y était préparé au saut du lit et était entré dans l'atelier en état de pureté, et le corps enduit de surcroît des substances magiques celées dans ses nombreuses marmites de gris-gris. Je crois au reste que mon père n'entrait jamais dans son atelier qu'en état de pureté rituelle ; et ce n'est point que je cherche à le faire meilleur qu'il n'est — il est assurément homme, et partage assurément les faiblesses de l'homme — mais toujours je l'ai vu intransigeant dans son respect des rites.
La commère à laquelle le bijou était destiné et qui, à plusieurs reprises déjà, était venue voir où le travail en était, cette fois revenant pour de bon, ne voulant rien perdre de ce spectacle, merveilleux pour elle, merveilleux aussi pour nous, où le fil que mon père finissait d'étirer, se muerait en bijou.
Elle était là à présent qui dévorait des yeux le fragile fil d'or, le suivait dans sa spirale tranquille et infaillible autour de la petite plaque qui lui sert de support. Mon père l'observait du coin de l'oeil, et je voyais par intervalles un sourire courir sur ses lèvres ; l'attente avide de la commère le réjouissait.
— Tu trembles ? disait-il.
— Est-ce que je tremble ? disait-elle.
Et nous riions de sa mine. Car elle tremblait ! Elle tremblait de convoitise devant l'enroulement en pyramide où mon père insérait, entre les méandres, de minuscules grains d'or. Quand enfin il terminait l'oeuvre en sommant le tout d'un grain plus gros, la femme bondissait sur ses pieds.
Non, personne alors, tandis que mon père faisait lentement virer le bijou entre ses doigts pour en étaler la régularité, personne n'aurait pu témoigner plus ample ravissement que la commère, même pas le griot dont c'était le métier, et qui, durant toute la métamorphose, n'avait cessé d'accélérer son débit, précipitant le rythme, précipitant les louanges et les flatteries à mesure que le bijou prenait forme, portant aux nues le talent de mon père.
Au vrai, le griot participait curieusement — mais j'allais dire : directement, effectivement — au travail lui aussi s'enivrait du bonheur de créer ; il clamait sa joie, il pinçait sa harpe en homme inspiré ; il s'échauffait comme s'il eût été l'artisan même, mon père même, comme si le bijou fût né de ses propres mains. Il n'était plus le thuriféraire à gages ; il n'était plus cet homme dont chacun et quiconque peut louer les services : il était un homme qui crée son chant sous l'empire d'une nécessité tout intérieure. Et quand mon père, après avoir soudé le gros grain qui achevait la pyramide, faisant admirer son oeuvre, le griot n'aurait pu se retenir plus longtemps d'énoncer la « douga », ce grand chant qui n'est chanté que pour les hommes de renom, qui n'est dansé que par ces hommes.
Mais c'est un chant redoutable que la « douga », un chant qui provoque, un chant que le griot ne se hasarderait pas à chanter, que l'homme pour qui on le chante ne se hasarderait pas non plus à danser sans précautions. Mon père, averti en rêve, avait pu prendre ces précautions dès l'aube ; le griot, lui, les avait obligatoirement prises dans le moment ou il avait conclu marché avec la femme. Comme mon père, il s'était alors enduit le corps de gris-gris, et s'était rendu invulnérable aux mauvais génies que la « douga » ne pouvait manquer de déchaîner, invulnérable encore à ses confrères mêmes qui, jaloux peut-être, n'attendaient que ce chant, l'exaltation, la perte de contrôle qu'entraîne ce chant, pour lancer leurs sorts.
A l'énoncé de la « douga », mon père se levait, poussait un cri où, par parts égales, le triomphe et la joie se mêlaient, et brandissant de la main droite son marteau, insigne de sa profession, et de la gauche une corne de mouton emplie de substances magiques, il dansait la glorieuse danse.
Il n'avait pas plus tôt terminé, qu'ouvriers et apprentis, amis et clients attendant leur tour, sans oublier la commère à laquelle le bijou était destiné, s'empressaient autour de lui, le complimentant, le couvrant d'éloges, félicitant par la même occasion le griot qui se voyait combler de cadeaux — cadeaux qui sont quasi ses seules ressources dans la vie errante qu'il mène à la manière des troubadours de jadis. Rayonnant, échauffé par la danse et les louanges, mon père offrait à chacun des noix de kola, cette menue monnaie de la civilité guinéenne.
Il ne restait plus à présent qu'à rougir le bijou dans un peu d'eau additionnée de chlore et de sel marin. Je pouvais disparaître : la fête était finie! Mais souvent, comme je sortais de l'atelier, ma mère qui était dans la cour à piler le mil ou le riz, m'appelait.
— Où étais-tu? disait-elle, bien qu'elle le sût parfaitement.
— Dans l'atelier.
— Oui, ton père travaillait l'or. L'or ! Toujours l'or ! Et elle donnait de furieux coups de pilon sur le mil ou le riz qui n'en pouvaient mais.
— Ton père se ruine la santé ! Voilà ce que ton père fait !
Il a dansé la « douga », disais-je.
— La « douga » ! Ce n'est pas la « douga » qui l'empêchera de s'abîmer les yeux ! Et toi, tu ferais mieux de jouer dans la cour plutôt que d'aller respirer la poussière et la fumée dans l'atelier !
Ma mère n'aimait pas que mon père travaillât l'or. Elle savait combien la soudure de l'or est nuisible : un bijoutier épuise ses poumons à souffler au chalumeau, et ses yeux ont fort à souffrir de la proximité du foyer ; peut-être ses yeux souffrent-ils davantage encore de la précision microscopique du travail. Et même n'en eût-il été rien, ma mère n'eût guère plus aimé ce genre de travail : elle le suspectait, car on ne soude pas l'or sans l'aide d'autres métaux, et ma mère pensait qu'il n'est pas strictement honnête de conserver l'or épargné par l'alliage, bien que ce fut chose admise, bien qu'elle acceptât, quand elle portait du coton à tisser, de ne recevoir en retour qu'une pièce de cotonnade d'un poids réduit de moitié.


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