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Régime d'Autonomie (Loi-Cadre)
Premières années d'Indépendance


B. Ameillon
La Guinée : Bilan d'une Indépendance

Paris, Maspéro, Coll. Cahiers libres, 1964. 205 pages


2. Nature et hétérogénéité
de la classe dirigeante guinéenne.

Cependant cette classe n'était pas monolytique et son hétérogénéité se reflétait sur le plan politique dans la prolifération de groupuscules plus ou moins achalandés et dans le caractère spécifique de la formation majoritaire, le P.D.G., moins doctrinale que tactique, moins Parti que Front National.
Ce ne sont rien moins, en effet, que

qui se partageaient l'opinion publique de ce petit pays de quelque deux millions et demi d'habitants dont 80 % vivaient encore dans la brousse une vie traditionnelle.
Cette prolifération toutefois ne recouvrait pas, comme souvent en Afrique des ambitions personnelles, elle traduisait, et c'est là son importance, les divisions internes de la nouvelle classe privilégiée guinéenne.
Certes un des deux partis ne constituait plus guère que la clientèle d'hommes politiques dépassés. Le P.R.A. en effet n'était plus en Guinée depuis la défaite de la chefferie, que le moyen d'action de Barry III qui d'ailleurs depuis la répression sanglante des rébellions du Fouta se gardait dans une apparente neutralité, n'intervenant guère à l'Assemblée Territoriale où il était l'un des deux représentants de l'opposition avec Barry Diawadou. Par contre les mouvements de jeunesse, celui des Parents d'élèves et surtout les clandestins P.A.I. représentaient une fraction de la nouvelle classe qui, pour être numériquement minoritaire, n'en représentait pas moins une force avec laquelle la majorité se devait de compter. Le Parti Africain de l'Indépendance et les autres groupuscules se différenciaient de la majorité par le caractère extrême de leurs revendications : ils voulaient non l'autonomie mais l'indépendance immédiate et, par indépendance, ils entendaient non seulement l'indépendance politique mais aussi l'indépendance économique. Le fonds de leurs troupes, et c'était là leur possible force d'avenir, était composé de tous les intellectuels, étudiants, lycéens qui n'avaient pas, parce que trop jeunes ou absents au moment de la curée, trouvé des situations dans la nouvelle organisation politique et administrative guinéenne issue de la Loi-Cadre.

L'africanisation des cadres administratifs, la suppression de la chefferie avaient en effet donné lieu à une ruée sur les places. La formation des ministéres, des cabinets ministériels, l'attribution des postes administratifs en brousse, des présidences des conseils de circonscription de villages et des Sociétés Mutuelles de développement rural avaient été la grande affaire depuis 1957. Il ne pouvait en être autrement dans un pays démographiquement limité où la politique tend à devenir une affaire de famille. Or toutes les nominations avaient été faites par l'intermédiaire du Bureau Politique du P.D.G. Certes théoriquement il en allait tout autrement. Des circulaires, émanant du même Bureau Politique, adressées à toutes les sections et sous-sections, recommandaient la désignation démocratique des candidats au sein du Parti, mais dans l'ensemble des cas, de l'aveu même du Secrétaire Général Sékou Touré, les candidats avaient été désignés par les secrétaires des sections.
Ce népotisme, assez diffus en ce qui concernait les postes secondaires, était très strict au niveau des postes de direction. Classes d'âge, camaraderie d'école, de village, de parti furent à l'origine des fortunes politiques : sur onze ministres que comprenait le premier ministère guinéen,

Cette seule exception était Diallo Abdouramane, un des fondateurs du P.D.G. Or, dans ce pays de Parti pratiquement unique, ces situations risquaient d'être à vie. Devant cette situation de fait, les jeunes intellectuels guinéens ne pouvaient donc, dans leur propre pays, envisager aucun avenir de direction tant dans le secteur public que dans le secteur para-étatique et même privé. Comme il leur fallait attaquer brutalement, ils mettaient l'accent sur « l'embourgeoisement » de cette nouvelle classe dans la mesure surtout où elle investissait en biens immobiliers et ils donnaient à leur analyse une terminologie nettement marxiste.
Cette tendance trouvait, au sein même du P.D.G., des alliés, à titre individuel. Certains, la plupart, étaient avant tout des intellectuels.

D'autres, par contre, n'étaient que d'anciens fonctionnaires aigris par les vexations multiples que leur avaient fait subir leurs chefs européenset qui en conservaient un racisme anti-européen virulent. Dans ce groupe, se situait :

Cette fraction de l'opinion était forte de la valeur sentimentale de ses slogans et surtout de la solide armature de son argumentation politique. En outre quand elle ne s'exprimait pas au sein du P.D.G., cette minorité bénéficiait de la position favorable de l'opposant et ne se faisait pas faute d'en user. C'est ainsi qu'au mois de juillet 1958, lors du meeting de clôture du IVè Congrès des étudiants et élèves de Guinée, un étudiant en médecine, Camara Kamou Thiécoura, rapporteur sur les incidents survenus en mai 1958 à Conakry, reprochait ses mains sales au gouvernement. Après avoir indiqué que son rapport avait été constitué à la suite de renseignements recueillis par six groupes de jeunes qui s'étaient rendus dans tous les services administratifs et qu'il ferait l'objet d'un Livre Rouge, présenté à la masse pour contrecarrer les allégations du Ministre de l'Intérieur dans son Livre Blanc, le jeune orateur posait la question Où sont les responsables ? Et d'y répondre :

Certes les dirigeants du P.R.A. se sont placés dans l'illégalité en créant une atmosphère malsaine mais les coeurs se serrent car il était possible d'arrêter ces effusions de sang. Avec l'armée à sa disposition et 95 % des effectifs de la police sous ses ordres, Monsieur Sékou Touré se devait d'agir en homme d'Etat. Pourquoi avoir tué son propre frère ? Oui, vous avez lancé des feux çontre des fréres. Vous qui avez allumé l'incendie, demain, vous serez responsables devant une Afrique libre et Indépendante.

Toutefois, l'audience de cette minorité était en 1958 très limitée et en aucune façon la masse paysanne n'avait été atteinte. La classe au pouvoir, en effet, malgré des traits de classe privilégiée, constituait encore une classe potentiellement révolutionnaire, quoique pris individuellement certains de ses représentants nouvellement promus aient eu tendance à se comporter en profiteurs, malgré les menaces de Sékou Touré :

Que de nouveaux chefs de village élus se comportent comme les anciens féodaux ! Nous disons non ! Camarades, les chefs de village élus doivent servir la cause de la collectivité et non profiter de leur mandat.
Vous savez combien nous réprouvons certaines attitudes sociales où l'honnêteté et la justice sont absentes.
Tout élu du Parti qui dessert les masses, les utilise à ses fins personnelles sera exclu du Parti sans appel.
Vos principaux dirigeants ont parcouru ce pays durant plus de dix ans en se refusant partout d'accepter le moindre don des paysans (argent, poulet, mouton, boeuf), tout don de quelque nature que ce soit a été interdit dans les rapports des dirigeants ou élus avec les populations.
Qu'on ne vienne pas nous dire qu'il s'agit d'une coutume du pays pour justifier l'acceptation d'un don !
Avec la chefferie, ancienne formule, ont été supprimées toutes pratiques qui étaient une charge pour les paysans ?
(Assises du P.D.G., 23-26 janvier 1958.)

Mais dans ce pays où la propriété des terres est surtout collective et où le prolétariat, par ailleurs peu nombreux, n'est employé pratiquement que par des étrangers, les intérêts nationaux de la nouvelle classe se confondaient avec l'intérêt de tous.

A cette situation objective, s'ajoutait la formation marxiste des dirigeants du P.D.G. Elle les rendait sensibles à l'évolution historique et à la nécessité d'aller dans le sens de cette évolution, c'est-à-dire dans le sens des intérêts de la masse même si, tout en gardant la méthodologie, la notion notamment de matérialisme historique, le Bureau Politique du P.D.G. entendait rejeter une partie des conclusions qui en avaient été tirées dans un çontexte différent, celui de l'Europe capitaliste et industrielle du XIXè siècle. Même si, en particulier, il se refusait à en adopter l'athéisme, la notion de classe et de lutte contre la propriété privée.
Défendant avec passion la notion de négritude, voulant mettre au premier plan les apports culturels que l'Afrique était susceptible de faire au monde, la majorité du P.D.G. mettait l'accent sur le mysticisme noir et affirmait comme inapplicable à la religiosité guinéenne, le matérialisme communiste. Il est vrai que le principal obstacle auquel se heurtait encore le P.D.G. était la puissance des chefs religieux et qu'en dehors de toute croyance personnelle, il était plus politique d'absorber que de combattre de front les crovancec qui étaient celles de l'immense majorité du pays.
Avec la même virulence, Sékou Touré s'attaquait à la notion de lutte de classes, d'une part parce qu'il affirmait son inexistence en Afrique et d'autre part parce qu'il jugeait cette notion inopportune : la lutte essentielle étant celle contre le colonialisme, toute conception tendant à affaiblir le front africain retardait d'autant la libération.
Enfin il ne pouvait étre question de nationalisation au moment même où l'on s'efforçait d'attirer les capitaux étrangers dans ce pays sous-développé.
Cette politique progressive sans être communiste, nationale sans être prolétarienne s'est traduite dans toute la legislation guinéenne après la Loi-Cadre qui était, aux dires de Sékou Touré,

progrés et danger selon qu'elle consistait à placer à la tête du pays des instruments dociles prêts à cautionner l'ancienne politique et à s'identifier au régime colonial, ou, selon que les bénéficiaires du suffrage universel allaient avec vigueur accentuer la lutte pour la libération des populations et ainsi, faire des nouvelles institutions, des moyens efficaces d'une évolution pacifique, pour ne pas dire, d'une véritable révolution.
(Assises du P.D.G., 23-26 janvier 1953)

A côté des mesures affermissant la situation des dirigeants, tout un ensemble de textes visant à relever le niveau de vie de la masse (relèvement du S.M.I.G., diminution du taux de l'impôt dit du minimum fiscal, libre circulation du riz) et à favoriser la production autochtone (création de coopératives, accession d'Africains à l'exploitation des diamants, création du Fond d'Aménagement régional qui devait faire benéficier l'ensemble du pays des bienfaits de la création d'une usine d'aluminium).

Le Secrétaire Général du P.D.G.

Député-maire de Conakry, vice-président du Conseil, Sékou Touré était la vivante incarnation de cette politique. D'aucuns se sont complus à stigmatiser son hypocrisie, d'autres ont vanté sa souplesse politique. L'important ne réside pas dans un quelconque jugement moral, d'ailleurs de part et d'autre empreint de parti pris, mais dans le fait, qu'efficience ou fourberie, cette dualité de caractère répondait à la dualité même de la Guinée. A ce titre, il était l'idole incontestée de tout un peuple. C'est Silly, 1, le grand éléphant au charme duquel nul n'échappait, ni la masse féminine qu'il voulait affranchir, ni les paysans, les griots, dont il s'était institué le défenseur, ni les intellectuels, séduits par la logique de sa dialectique, ni même les Europeens qui l'avaient approché, charmés par son extrême affabilité, sa politesse courtoise.
En lui, l'homme privé s'était effacé devant l'homme public ou plutôt sa vie était tellement intégrée au sol africain qu'elle apparaissait la conjonction symbolique du passé et de l'avenir noirs.
Contrairement à beaucoup de ses collaborateurs, fils de notables ou de fonctionnaires, et malgré une certaine coquetterie à se prétendre descendant, par sa mère, de Samory — chef africain, promu premier résistant contre le colonialisme- Sékou Touré est un fils de paysan, né en 1922 à Faranah, en pays malinké. Comme d'autres enfants de son village, il a fréquenté l'école coranique et l'école primaire. Son instituteur l'aiguilla non vers une école secondaire mais vers une école professionnelle, l'école Georges Poiret, ce que, dit-on, Sékou Touré ne lui pardonnera pas. A dix-huit ans, comme la plupart des jeunes sortis des écoles primaires, il brigua une situation d'employé et devint commis dans une maison de commerce, le Niger Français, succursale, malgré son appellation, du trust Unilever. Mais encore une fois, comme tous les intellectuels 2, il aspira à la fonction publique et, au bout d'une année passée derrière un comptoir, il se retrouva derrière un guichet des P.T.T. aprés avoir réussi le concours d'accès aux cadres. Beaucoup de gens se rappellent encore lui avoir fait peser leurs lettres. Mais le destin qui le guettait, celui de tous les fonctionnaires satisfaits des miettes que leur octroyait le colonialisme ne pouvait satisfaire cet ambitieux. En même temps qu'il poursuivait des études secondaires par correspondance, en même temps qu'il préparait le concours de comptable au Trésor, il se lanca dans le syndicalisme et devint en 1945, à l'âge de 23 ans, le Secrétaire Général du Syndicat du Personnel des P.T.T.

Désormais celui qui a été un jeune Guinéen en apparence traditionnel va commencer à incarner l'Afrique de demain. Il le fit d'abord par le biais du syndicalisme, syndicalisme actif, puisque dès 1945, il est membre de la commission consultative fédérale du Travail, de la Commission Consultative Territoriale de Guinée et des commissions mixtes paritaires et administratives mais aussi syndicalisme théorique. Dès cette époque, cet autodidacte, doué d'une capacité de travail et d'une mémoire hors de l'ordinaire, a connu la doctrine marxiste, grâce aux cellules communistes de Conakry. Cette expérience doctrinale liée à la pratique journalière donna naissance, chez Sékou Touré, à une conception originale du syndicalisme en Afrique qui aboutit essentiellement sous son égide à la création en janvier 1957 à Cotonou de l'U.G.T.A.N. 3, centrale strictement africaine, organiquement autonome des centrales métropolitaines et de toute confédération internationale.

Plaçant donc au deuxième plan le problème de la lutte des classes, le nouveau syndicalisme mit au contraire l'accent sur l'industrialisation qui doit être menée certes dans l'intérêt supérieur des populations africaines et après suppression de l'économie de traite, mais par tous les moyens adéquats, y compris l'introduction des capitaux privés et publics de toutes provenances. 4.

Par cette unification, il était mis fin entre les principaux syndicats africains à des querelles de doctrines qui trouvaient leur origine moins dans des divergences locales que dans les querelles politiques métropolitaines. L'on pense notamment à l'opposition entre C.G.T. et C.G.T.-F.O. qui ne correspondait à rien outre-mer :

Les travailleurs d'Afrique étaient engagés dans des batailles qui souvent n'étaient pas les leurs, batailles dont une des conséquences désastreuses entre toutes était de les dresser les uns contre les autres, alors que le patronat leur opposait partout, dans les différents secteurs d'activité, un front unique et cohérent. Sékou Touré, 18 janvier 1959, Congrès U.G.T.A.N.

Parallèlement à cette activité syndicaliste, Sékou Touré mena une activité politique. Toutefois, malgré sa participation à la fondation du R.D.A. à Bamako en octobre 1946, il faut attendre 1953 pour lui voir jouer un rôle de premier plan au moins en Guinée. A cette date, en effet, il fut élu conseiller territorial de Beyla. Il était alors le seul représentant du nationalisme africain dans ce qu'on a appelé « l'Assemblée des planteurs » car par le jeu du double collège et de l'action administrative, les intérêts représentés étaient surtout les intéréts économiques européens qui tendaient alors à se confondre avec ceux des planteurs de bananes.
Dans les nombreuses interventions qu'il fit à cette époque, Sékou Touré apparaissait impulsif, plus intuitif que déductif, préférant parfois la sonorité des mots à leur signification, doué d'une aussi totale compréhension théorique des problèmes que d'une totale ignorance pratique, refusant d'admettre tout argument allant à l'encontre de ses désirs. C'était avant tout un tribun et un visionnaire. Son goût des palabres, sa croyance que le mensonge du jour serait la vérité du lendemain le liaient à la masse africaine, à toutes les masses sans doute d'ailleurs. Toutefois sa carrière politique qui se déroula d'abord uniquement en Guinée allait s'élargir à la métropole puisqu'il fut élu député en 1956 et à l'Afrique Occidentale Française dont il fut grand conseiller en 1957. Ses années de lutte politique, sa carrière syndicaliste, ses inlassables études personnelles, sans doute l'appui plus ou moins occulte de Diallo Saifoulaye joints aux contacts qu'il acquit à Paris et à Dakar lui permirent d'affermir sa personnalité politique. Peu à peu il devint le leader qui monte au sein du R.D.A., sa position commença à menacer celle du Président du Parti, Houphouët-Boigny et seule sa volonté de ne pas diviser le R.D.A., fit s'incliner Sékou Touré, lors du congrès de Bamako en septembre 1957. C'est qu'outre ses qualités de meneur d'hommes, il sut s'élever jusqu'à une doctrine politique dont les mots d'ordre, unité, dignité, les buts, industrialisation, autonomie retentissaient profondément dans les curs africains. S'il a pu le faire, il le dut certes à son intelligence, à son intégrité morale et financière, à son dévouement à la cause de l'homme noir. Mais il n'était pas le seul leader en Afrique à posséder ces qualités. La raison profonde est qu'il était le fils en même temps que le chef d'un territoire qui, par suite de son contexte social qui avait permis la suppression de la chefferie, de sa richesse minière qui avait suscité l'implantation d'usines, de sa situation économique générale qui s'intégrait harmonieusement dans l'en semble fédéral représentait un idéal aux yeux d'individus assoiffés d'un mieux-être matériel et moral.
Mais cet ideal était ambivalent.
Certes, en plein essor économique, du moins sous l'angle de la transformation de la bauxite, la Guinée, en 1958, se trouvait à l'avant-garde politique de l'Afrique Noire. Certes, elle était gouvernée par une équipe nationale rompue à la théorie marxiste.
Mais elle se trouvait comprise dans l'orbite des intérêts des grands trusts industriels internationaux.
C'est dire qu'en même temps que la tête de file des territoires africains d'obédience française, elle était la réalisation la plus achevée du néo-colonialisme.

A mi-chemin de la Côte d'lvoire d'Houphouet-Boigny, lieu d'élection de la chefferie, et du Sénégal, seul territoire où le P.A.I. avait quelque force politique, elle incarnait objectivement cettte troisième force que certains ont prétendu avoir cherchée en vain en Afrique. Mais c'était une troisième force correspondant à des réalités locales obiectives et non de celles qui n'existent que pour se laisser enfermer dans les rets de l'adversaire.
Or, c'est à elle que s'adressa, en Guinée, la Cinquième République Française.

Notes
1. L'Elephant, en soussou 'Sily', est le symbole du R.D.A.
2. En Afrique, on devient intellectuel avec le Brevet élémentaire.
3. Union Générale des Travailleurs d'Afrique Noire.
4. Résolution sur la doctrine, Conférence de Cotonou, Janvier 1957.


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