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Comité central du Parti démocratique de Guinée
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Guinée-Festival

Edition de la Commission Culturelle du Comité Central.
Commentaire et montage : Wolibo Dukuré dit Grand-père.
Imprimerie P. Lumumba. Conakry. 1983. 85 p.

        

Le projet intégré du Konkouré

Rappel

La République Populaire Révolutionnaire de Guinée, Château d'eau de l'Afrique Occidentale, est arrosée par 15 bassins fluviaux. La plupart des cours d'eau partent du Massif du Fouta-Djallon :

• le Niger
• la Gambie
• le Sénégal (Bafing et Bakoy)
• le Konkouré
• la Mano River

Sur le plan national, le potentiel hydro-électrique peut être évalué à 63 200 GwH dont 13 600 GwH exploitables. Selon les études déja entreprises, le fleuve Konkouré est celui dont l'aménagement est de loin le plus important, eu égard à la structure de son lit et surtout à son potentiel énergétique, qui représente les 40% du total. Parmi tous les sites possibles pour l'érection d'un barrage sur ce fleuve, seuls deux sont retenus. Dans une première phase, le barrage de Souapiti fournira une puissance de 750 Mw dont 560 Mw utilisables pour approvisionner en énergie électrique l'Usine d'Aluminium, l'Usine d'alumine de Fria et d'Ayé-Koyé et d'autres industries locales à Conakry. Dans la seconde phase, le barrage d'amaria permettra de fournir le courant dans la sous-région.
La concentration des ressources minières alliée à la grande disponibilité du potentiel énergétique fait que la République Populaire Révolutionnaire de Guinée entend poursuivre la valorisation de ses ressources minières particulièrement dans le domaine de la bauxite qui sera ainsi successivement transformée en alumine, puis en aluminium. Le barrage sur le Konkouré à Souapiti fournira, à partir de la Centrale Hydroélectrique, du courant dont les 2/3 serviront à l'électrolyse de l'alumine, et le tiers à l'usage industriel et domestique du pays.

1. Infrastructure

• Route d'accès au site dont :
  • Tronçon de route nationale à refaire : 170 km
  • Nouvelle route : 100 km
• Cité du maître de l'œuvre sur le site dont: 170 logements
  • 1ère phase : 45 logements
  • 2è phase : 125 logements
• Immeuble du Siège du Projet à Conakry.

2. Caractéristiques techniques de l'aménagement

1. Hydrologie
   • Bassin versant 10.800 km2
   • Apport annuel 11,5 milliards m3
   • Débit moyen 368 m3/j
   • Module 341/s/km2
   • Crue du Projet 5.300 m3/s
2. Barrage
   • Côte de retenue : 230 m
   • Volume de la retenue : 17 milliard de m3
   • Longueur du barrage : 1.100 m
   • Hauteur du barrage : 130 m
   • Superficie de la retenue : 650 km2
   • Volume du remblai en terre : 33 millions de m3
3. Centrale
   • Puissance installée : 750 Mw
   • Energie productible : 3.667 GwH
   • Côte de restitution : 58 m
   • Nombre de turbines : 4 de 185,5 Mw chacune
   • Type de turbines Francis à axe vertical
4. Délai. La durée de la construction sera de 6 ans.

3. Transport de l'énergie
Le courant produit à Souapiti sera transporté vers les lieux de consommation grâce à un réseau étudié à cet effet. Ce sera :

• A Aye-Koye pour pourvoir l'usine de bauxite et d'alumine à installer dans cette région
• A Fria pour l'Usine d'Electrolyse de l'alumine et l'Usine d'aluminium
• A Boké-Kamsar pour les installations de CBG et la consommation domestique
• A Sonfonia et Matoto, c'est-à-dire à Conakry, pour les besoins industriels et domestiques

4. Usine d'Aluminium
Parallélement au Proj et de Souapiti, des études on été me nées pour la construc ton d'une Usine d'Aluminium et ce, dans le cadre de l'intégration des deux Projets. Cette Usine projetée aura une capacité de 200.000 à 235.000 t. d'aluminium par an, et sera située à Fria à 40 km de l'aménagement hydro-électrique de Souapiti. Elle pourrait dans une première phase être alimentée en alumine à partir de l'Usine de Fria, dont la production actuellement de 700.000 Van, sera portée dans quelques années à 1.300.000 t./an. Le choix de ce site répond à trois critères fondamentaux :

• Proximité de la Centrale hydro-électrique
• Proximité de la source d'approvisionnement en Alumine
• Facilité de transport pour l'importation des matières secondaires et l'exportation des produits finis.

L'étude de faisabilité, faite par Aluminium Suisse, est en cours de révision selon les recommandation des experts, des bailleurs de fonds réunis en avril 1980 à Paris, et confiée à la Société américaine Bechtel. Tout récemment, on a retenu la technologie d'ALCOA pour cette future Usine.

5. Financement du Projet Intégré

Toutes les études qui ont été menées par les différents bureaux d'ingénierie ont abouti aux conclusions suivantes :

• Le Projet Intégré est considéré comme une action vitale pour le développement économique de la Guinée.
• Le Projet doit être conçu comme un tout indivisible.

Cependant le mode de financement est différent pour les deux composantes projet. L'aménagement hydro-électrique sera réalisé sous forme d'infrastructure étatique. La Guinée assurera l'intégralité du montant du financement par ses moyens propres et sur prêts extérieurs. L'usine d'Aluminium doit être réalisée dans le cadre~ d'une Société d'Economie Mixte dont les actions seront réparties entre la Guinée et un Holding de Partenaires aluminiers. Ce sont ces critères qui ont présidé à la recherche du financement tant au niveau de pays arabes qu'à celui d'autres pays amis et institutions financières internationales. La Réunion des bailleurs de fonds, tenue à Paris les 29 et 30 avril 1980, a vu la participation de 95 délégués représentant les Institutions financières internationales, les pays amis, les aluminiers comme observateurs, les ingénieurs conseils et d'autres organismes, a permis d'aboutir aux décisions suivantes :

• reprise de l'étude faite par Aluminium Suisse par un consultant indépendant
• achèvement des études sur l'aménagement de Souapiti
• étude d'intégration des deux Projets Barrage et Usine d'Aluminium
• constitution d'un Comité Consultatif présidé par la Guinée avec l'assistance de la Banque Mondiale et comprenant un représentant de chaque bailleur de fonds.

L'étude révisée de factibilité de l'Usine d'Aluminium fut confiée à Bechtel désignée conjointement par le gouvernement et la Banque Mondiale sur la base d'une liste restreinte. Cette étude est financée par le PNUD, la Banque Mondiale ayant été désignée comme agent d'exécution. Quant au supplément d'étude sur le barrage, il sera fait par EDF et financé par la Caisse Centrale de Coopération Economique (France)
L'étude d'intégration économique a été confiée à Sir Alexander Gibbs et Euroconsult et financée par le FED et la BEI. Toutes ces études en cours d'exécution permettront dès leur finalisation, de convoquer une réunion des bailleurs de fonds et de leurs experts pour statuer définitivement sur le financement du projet.