Paris. L'Harmattan. 1996. 111 p. : ill.
En 1948 déjà, le député de la Guinée s'était taillé une solide réputation de sérieux et d'assiduité exemplaires dans l'hémicycle du Palais Bourbon. Il était remarqué pour la sagesse de ses interventions et par la rigueur de ses propositions, dossiers qui lui valurent cette épithète « d'autorité tranquille » qui lui restera jusqu'à sa mort.
En Guinée ces qualités lui étaient reconnues même par ses adversaires politiques qui lui vouaient tous respect et considération sans jamais le ménager dans la défense de leur propre point de vue. Leurs coups étaient dignes d'homme attachés au partage du pouvoir et les parades de Yacine Diallo étaient dignes de l'homme d'État conscient de ses responsabilités qui lui interdisent tout sectarisme. Là, Yacine Diallo reste profondément pénétré de la nécessité, dans le tumulte du débat politique, quelqu'en soit les termes de préserver l'unité nationale en garantissant à chaque région naturelle de Guinée, la possibilité de participer au débat national plate-forme idéale pour éprouver, ficeler et sceller la solidarité nationale. Pour lui, dès lors que la barre du gouvernail est placée au centre des intérêts de la communauté guinéenne, les coups pouvaient tomber, peu importe leur auteur, peu importe leur violence, homme de principe, il les attendait avec une détermination que ses adversaires lui connaissaient bien.
Le 26 janvier 1948, Yacine Diallo est nommé membre de la Commission de l'Education Nationale de l'Assemblée Nationale. Le 10 février, il introduit une proposition de loi portant sur l'envoi en Afrique Occidentale Française d'une mission gouvernementale chargée de régler, sur place, la situation des anciens combattants et victimes de la guerre.
Le 17 février, Yacine Diallo procède au dépôt d'un rapport au nom de la Commission des territoires d'Outre-mer sur la proposition de résolution de Mamba Sano et plusieurs de ses collègues sur l'installation, l'équipement et le lancement de la station de quinquina de Sérédou (Macenta).
Le 14 mai 1948, il présente un rapport au nom de la Commission des territoires d'Outre-mer sur la proposition de résolution de Senghor et plusieurs de ses collègues tendant à inviter le Gouvernement à porter de 7 francs CFA à 15 CFA le prix d'achat des arachides aux producteurs sénégalais.
Le 25 octobre 194 7, lors de la quinzième séance de la Session budgétaire de l'Assemblée territoriale, Yacine Diallo se montrera très critique sur le fonctionnement du Collège moderne de Conakry :
« Nous devrions demander qu'une enquête administrative soit faite sur le fonctionnement de ce collège. Nous désirons savoir si nous allons abandonner notre jeunesse dans les conditions telles que celles que nous venons d'entendre. Ce serait un scandale. On nous a dit que deux élèves couchent dans un même lit ; au point de vue hygiénique, c'est inadmissible. Je demande à l'Assemblée d'intervenir auprès de l'Administration pour qu'une enquête administrative soit faite … »
D'ailleurs, durant toute sa vie de parlementaire, Yacine Diallo se battra pour l'amélioration effective des conditions de vie et d'études des Guinéens., citadins et ruraux. Au cours de la même Session, Yacine Diallo reviendra sur le statut des chefs de canton dont on à tant parlé et à l'Assemblée Nationale et au Conseil des ministres. Et Yacine Diallo d'avertir ses collègues :
« On est en train de faire de nouvelles lois et j'espère que des chefs de canton disparaîtront avec les nouvelles législations. Pour la désignation des chefs il ne faut pas oublier ceci : la coutume est un fait, le suffrage universel désigne un chef qui n'est pas chef. Que ferez-vous ? »
Almami Ibrahima Sori Dara 14 trouvera moyen d'ajouter :
« Le chef de canton est nommé par les notables. La population nomme les chefs de village qui désignent les chefs de canton ».
Le 5 novembre 1948, au sujet des élections du Conseil de la République, le Président de l'Union Mandé, Bérété Framoi, au cours d'une réunion, a donné lecture d'une lettre du député Yacine Diallo qui s'adresse à l'Union pour proposer la candidature de Louis Fernandez 15, médecin africain. Yacine, dans sa lettre, reconnaît qu'il faut laisser ce siège à la Basse-Guinée dans l'intérêt supérieur de l'Union en Guinée.
Après concertation, l'Union Mandé a trouvé que Yacine Diallo voulait renforcer sa position dans ces élections. Première décision : aucun pourparlers ne sera entrepris avec lui.
Au même moment, Soriba Touré, Youla Nabi, Sampil Mamadou avaient été délégués par l'Union de la Basse-Guinée auprès de Fernandez pour que celui-ci se désiste en faveur de Fodé Mamoudou Touré.
Et le 12 novembre 1948, Fernandez Henri (2ème Collège) se désiste en faveur de Fodé Mamoudou Touré, conseiller de la République sortant. Ces élections auront effectivement lieu le 14 novembre.
En 1949, Yacine Diallo est nommé membre de la Commission des immunités parlementaires. Le 1 7 juin 1949 : Yacine Diallo présente un rapport sur la proposition de résolution de Ninie et plusieurs de ses collègues demandant la reconnaissance aux anciens combattants originaires des territoires d'Outre-mer des avantages analogues à ceux accordés aux anciens combattants métropolitains (indemnité spéciale extraordinaire).
Le 8 juillet 1949 : il soumet un rapport supplémentaire au nom de la Commission des immunités parlementaires sur :
Le 21 juillet 1949 : il présente un rapport au nom de la Commission des immunités parlementaires sur l'avis donnée par le Conseil de la République sur la proposition de loi adoptée par l'Assemblée Nationale fixant les conditions dans lesquelles peut être levée l'immunité d'un député, d'un conseiller de la République ou d'un conseiller de l'Union Française.
Le 24 novembre 1949 : Yacine Diallo dépose une proposition de loi portant dérogation aux dispositions de l'article 2 de la Loi du 8 juillet 1933 complétant et modifiant la Loi du 4 juillet 1931 sur la viticulture et le commerce des vins.
Notes
14. Né à Dominghia. Boffa en 1901.
15. Almamy de Mamou, mort en 1977 à l'àge de 94 ans.
[Note. — Originaire de Timbo, capitale de l'ancien état théocratique du Fuuta-Jalon, aboli en 1897, un an après la bataille de Poredaka. Exilé à Mamou par les autorités coloniales, il était le chef de la branche Alfaya. Son cousin Soriya, Almami Aguibou, fut assigné à résidence à Dabola. — T.S. Bah]
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