La Lance. N° 158 — 12 janvier 2000
A l'occasion de l'an 2000, M. Sékou Goureissy Condé, le ministre de la Sécurité, a présenté les voeux de nouvel an à la presse nationale, le 5 janvier dernier. Initié par "un groupe de journalistes", la cérémonie s'est déroulée dans la salle de conférences du nouveau siège du ministère de la sécurité, à Coléah. En présence des représentants de la presse nationale et des responsables du ministère.
M. Goureissy Condé en a profité pour éclaircir certaines zones d'ombres qui existent entre le ministre de la sécurité et les journalistes de la presse privée.
Il a tout d'abord souhaité bonne chance à ceux qui animent la presse nationale, malgré les accrochages entre les policiers et les journalistes au cours de l'année 1999. Il a ensuite reconnu que les journalistes sont les précurseurs d'une culture de médias au sens républicain du terme, chez nous. Puis, il a rappelé l'amitié qui le liait aux journalistes guinéens, avant même qu'il ne soit à la tête du département de la sécurité. M. Condé a enfin rappelé le climat de violence et de guerre qui sévit en Afrique. Il en a appelé aux hommes de médias pour créer le dialogue, au lieu de chercher à en découdre avec lui. Il a surtout invité les hommes de presse à chercher à connaître ceux qui nous dirigent dans l'intérêt de notre pays.
Le ministre a suggéré la création d'un observatoire national de la presse afin d'améliorer les rapports entre les journalistes et les pouvoirs publics. Pour ce qui est du cas de notre confrère "L'Indépendant ", ", toujours fermé par les services de police, le ministre de la Sécurité a révélé que le dossier est aujourd'hui entre les mains de la justice. C'est au juge d'instruction de prononcer un non-lieu ou de poursuivre l'action pour manipulation de l'opinion. Parce que "L'Indépendant" aurait publié un document censé être entre les mains de la justice. C'est ce qui aurait failli compromettre les rapports entre la Guinée et les bailleurs de fonds.
— « Les pays donateurs ont horreur de la corruption. Quand on veut déstabiliser un pays, on dit qu'il est corrompu. Puis, on monte une tête fêlée pour l'agresser ».
Selon Goureissy Condé, M. Sylla, le propriétaire de "L'Indépendant", veut se servir de ses journaux pour régler des comptes personnels.
— « Il critique le pouvoir en place alors qu'il a occupé de hauts postes de l'Etat », déclare-t-il.
Il a demandé aux journalistes de refuser l'obédience de "patrons de presse". Qui n'auraient aucune culture des médias. En fait M. Koureissy Condé encourage les journalistes à créer leurs propres journaux. Que chacun d'eux ait son propre journal. Son argument a été que les banques sont disposées à soutenir financièrement ces journaux qui vont naître.
Au sujet de l'arrestation et de l'expulsion de notre confrère Saliou Samb, rédacteur en chef de "L'Indépendant Plus", M. Condé affirme que le journaliste, de nationalité sénégalaise, n'a aucun papier en règle sur lui et qu'il se permet d'insulter les membres du gouvernement par des mises en cause personnelles. C'est pourquoi, la police l'a expulsé vers Accra (Ghana). Le Ministre de la Sécurité promet que si Samb revient en Guinée, son acte sera considéré comme "une agression contre la nation".
Pour ce qui est de l'interpellation de Hervé Vincent Bangoura, le ministre a rappelé que nul n'est au-dessus de la loi et que Hervé Vincent Bangoura a été convoqué pour juste savoir si le rapport qui circule est de lui ou non. Mais Hervé Vincent Bangoura a défié l'autorité publique en refusant de répondre à la convocation.
Après cet exposé du Ministre de la sécurité, M. Tibou Kamara du journal "Le Spécial" lui a présenté les meilleurs voeux de la presse. Bien que M. Goureissy Condé ait été "ami" des journalistes, la presse vit actuellement des heures sombres.
Noumandjan Camara
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