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Presse écrite


Nomination du premier Ministre : Pourquoi Sidimé?

L'Indépendant. 11 Mars 1999


Nomination du premier ministre : Pourquoi Sidimé pas un autre ?

Analyse : La vague de changements annoncée et qui défraie la chronique depuis la fin de la présidentielle aura commencé par la nomination du premier ministre. Lamine Sidimé, Président de la Cour suprême jusque là, succède à Sidya Touré. Le nouveau promu n'est pas un inconnu de la scène politique guinéenne, même s'il a l'allure de cacher beaucoup de secrets au sujet de ses capacités à l'avenir. Presque tout le monde en convient, si le départ de Sidya Touré n'est pas une surprise, la désignation à sa place de Lamine Sidimé était le moins attendue. Mais le Général n'aura fait que ce que le commun des Guinéens aura toujours gardé de lui : l'effet de surprise dans ses nominations.

La surprise de la nomination de Sidimé consommée, l'on se demande en maints endroits si le décret du 8 mars peut être considéré comme celui du renouveau. Comparativement à la nomination de Sidya Touré en juillet 1996, la réponse est non dans la plupart des commentaires, d'autant que le nouveau patron du gouvernement comptait depuis près d'une décennie, à tort ou à raison, dans le giron du pouvoir. Son idylle avec le Général Conté se passe de commentaire. La fidélité du premier pour le second a résisté à moult pressions depuis l'aube du tumultueux processus démocratique en cours en Guinée. D'où le verdict implacable de certains analystes : à savoir que la nomination de Lamine Sidimé est surtout la traduction dans les faits d'un slogan bien usité au cours de la dernière campagne électorale : « le changement dans la continuité » .

En filigrane, l'on en vient à s'interroger sur les motivations du choix de lamine Sidimé par le chef de l'Etat, maintenant. Là-dessus, le Président Conté a sa conviction. Mais certains faits aussi sont là palpables qui favorisent inévitablement les supputations. On ne le dira jamais assez, presque personne ne pariait sur Lamine Sidimé, surtout au lendemain d'une mission d'évaluation de Fmi qui a prédit des perspectives économiques difficiles.

Ainsi s'il était difficile d'avancer un nom pour la primature, il était aisé pour beaucoup d'observateurs d'en arriver à la conclusion que les technocrates, précisément économistes étaient favoris de la course. Oubliant que la Guinée de maintenant n'a pas que des impératifs économiques. Il y a aussi un besoin évident de surmonter la crise politique préjudiciable à la réalisation de tout programme économique. Le Général Conté a-t-il tenu compte de ce dernier facteur pour miser sur Lamine Sidimé ? Rien n'est moins sûr. En tout cas, l'ancien chef du pouvoir judiciaire exhortait le président au dialogue et à la concertation lors de la prestation de serment de l'élu. Quoi qu'il en soit, certains ont ainsi lié cette nomination au rapport plus ou moins difficile liant le chef de l'Etat à la Haute-Guinée, région d'origine du nouveau promu, jusque là bastion irréductible de l'opposition. Une façon de dire que l'élu de la dernière présidentielle voudrait à cette occasion se rapprocher de cette région. Avec ou sans Alpha Condé — toujours en prison.

Si tel est le cas, parviendra-t-il à ses fins ?

Tout compte fait, il existe des éléments qui attestent que le chef de l'Etat privilégie autre chose à la macro-économie. Notamment la stabilité politique du pays. A la faveur de la visite que lui a rendue au petit Palais, début février, la mission du Fmi, le président s'est déclaré préoccupé par l'instabilité de la sous-région ouest-africaine et affirmé que 1999 connaîtra un accroissement des dépenses militaires. Face à l'italienne Emma Bonino chargée des affaires humanitaires à l'Union Européenne, en visite à Conakry, il s'est déclaré sceptique à propos de la crise sierra-léonaise qui menace la Guinée. Admettons que ce soient les considérations politiques qui aient prévalu dans le choix de Lamine Sidimé.
Ce dernier dispose-t-il d'atouts suffisants pour combler les attentes de celui qui l'a promu ? La question est d'importance dans la mesure où il n'est pas facile de se faire une idée précise du nouveau Premier Ministre.

En effet Lamine Sidimé est discret. On ne lui connait ni caractère de frondeur, ni réflexe d'extrémiste, encore moins un penchant pour le débat d'idées peut-être à cause de ses fonctions de Président de la Cour suprême qui requièrent la réserve. Ce qu'on sait grosso-modo de lui est qu'il croit en ses convictions et les sert sans état d'âme. Point n'est besoin de le démontrer ici.

Pour les défis économiques, est-il obligatoire qu'un premier ministre soit économiste pour réussir ? Cette qualité est certes un atout, mais pas indispensable, puis qu'un ministre de l'Economie et des Finances qui répond à ce profil et qui est d'une probité morale suffirait. Reste à savoir si Sidimé réussira là où Sidya a échoué.

Au demeurant, il faut dire que par rapport à Sidya, Sidimé n'est pas qu'un coordinateur de l'action gouvernementale. Il dirige aussi l'équipe. Aura-t-il les coudées franches ? L'avenir nous le dira. En attendant, remarquons que l'ancien président de la Cour Suprême ne s'encombre pas de gestion des affaires privées pouvant le distraire de la lourde responsabilité qui lui est confiée.

S.Savané


Le profil du nouveau premier ministre

Plus d'un mois après sa prestation de serment, le président Lansana Conté a nommé un nouveau premier ministre qui doit désormais diriger et coordonner les actions du gouvernement. Le choix du chef de l'Etat est tombé surLamine Sidimé qui était jusque là le premier président de la Cour Suprême

Contrairement à son prédécesseur le nouveau premier ministre n'est pas un technocrate mais un juriste confirmé.

Né en 1944 à Mamou, Lamine Sidimé, est marié et père de trois enfants. Sous l'ancien régime comme la plupart des jeunes intellectuels à cette époque, Lamine Sidimé va poursuivre ses études au Sénégal puis en France. En 1970, il obtient une licence en Droit privé à l'université de Paris II puis un diplôme d'études supérieures (Des) en 1970. L'année suivante il prépare et obtient un diplôme en science de criminologie à Paris I. La même année il débute sa carrière d'enseignement comme maître assistant à l'université d'Alger.

En 1980, il décroche un doctorat d'Etat en Droit privé à l'université de Dakar. Cinq ans plus tard, il sera nanti d'un agrégat en Droit privé.

En tant que chercheur, il effectue des missions au Burkina Faso, au Niger et au Burundi. Auteur de plusieurs ouvrages en droit, il publie aussi de nombreux articles dans des revues spécialisées. Son retour en Guinée remonte au début des années 1990. D'abord, il s'oriente vers l'université de Conakry où il donne des cours à la faculté de Droit, des Sciences économiques et de Gestion.

En 1990, il participe à la commission nationale chargée de rédiger la loi fondamentale. En1991 il est nommé membre du Conseil de transition pour le redressement national (CTRN) chargé d'élaborer les lois organiques. En 1992, le président de la République le nomme premier président de la Cour Suprême. C'est cet homme fortement contesté par l'opposition guinéenne qui est nommé premier ministre.

O.K. Yacine


Sidya s'en va … L'heure du bilan

A la primature, Sidya Touré rend le tablier à Lamine Sidimé. Quand les deux s'affrontaient à distance sur le sulfureux dossier de la Sofig dont l'Indépendant s'est fait largement écho, pouvaient-ils s'attendre à ce jour ? De toutes les façons la décision du chef de l'Etat fait sonner l'heure du bilan pour le premier ministre sortant, Sidya Touré.

L'exercice de bilan auquel nous allons à présent nous livrer n'est pas facile. Même si durant le "mandat" de Sidya à la primature, nous ne nous sommes pas lassés de parler de la réalité des activités gouvernementales par rapport au contenu de la lettre de mission qui l'a accrédité et ses attributions de coordinateur de l'action du gouvernement depuis le fameux réamenagement de février 1997.

Rappelons que la nomination en 1996 de Sidya Touré comme premier ministre a suscité au sein de la population, un engouement sans précédent depuis 1984. La publication de sa lettre de mission a chassé le doute chez presque tout le monde quant au décollage réel de la Guinée. Mais c'était compter sans les effets hallucinogènes du pouvoir.

Bien sûr que l'arrivée de Sidya aux affaires a permis à la Guinée — en cessation de paiement — de renouer le fil du dialogue avec les bailleurs de fonds. Mais aujourd'hui, il n'est pas besoin d'être fin observateur pour constater que l'administration a gardé la quasi-totalité de ses habitudes décriées. A qui imputer cette méforme ? Naturellement Sidya ne peut être innocenter, dans la mesure où contrairement à ce qui est répandu, ce cadre technocrate expérimenté a connu sept mois d'exercice de fonctions de super ministre de l'Economie et des Finances. Apparemment, il n'a pas réussi à faire respecter ses engagements pris lors de sa première allocution radio-télévisée. A savoir la moralisation de l'administration et l'application de certaines mesures économiques, principalement, l'assainissement des finances publiques. Pourtant , lorsqu'il a procédé à l'arraisonnement d'un navire transportant le carburant de Tramer Guinée, pour fraude, la rue s'attendait à ce que le chef de l'Etat interfère. Rien n'y fit. Ce qui donna espoir aux plus septiques quant à l'éradication de la fraude par la bénédiction de Sidya Une telle détermination aurait dû être maintenue par l'intransigeance du premier ministre dont la mission était essentiellement économique. Mais hélas ! Puis vint la troublante affaire Tombo IV qui a défrayé la chronique et fait en son temps les choux gras de la presse. Autrement dit la transanction en haute mer qui a permis le rachat d'un groupe thermique en panne venant du Nigeria et mis à la disposition de la Sogel. Laquelle société n'a pu enfin de compte s'en servir. Certaines sources ont ainsi accusé Sidya Touré d'avoir joué un rôle décisif dans ce marché.

Par ailleurs, certains reprochent à Sidya d'avoir été durant la période de juillet 1996 à février 1997, plus un ministre des finances qu'un premier ministre. Précisant qu'il s'est laissé distraire de l'assainissement de l'administration et des finances publiques au profit des négociations avec les bailleurs de fonds. Notamment en privilégiant la macro-économie dont les rétombées sont peu perceptibles dans le panier de la ménagère. Ce qui donna du coup, de la vigueur aux prédateurs qui ont continué de puiser dans les caisses de l'Etat plusieurs milliards de nos francs.

En ce qui concerne spécifiquement le contrôle des dépenses publiques, même si la structure ministérielle a été mise en place à la primature, il faut dire qu'elle n'a pas été opérationnelle. Ou du moins l'a été pour un laps de temps.

On dira que Sidya n'a pas eu la marge de manoeuvre nécessaire de juillet 1996 à février 1997. Admettons que ce soit le cas, qu'est-ce qui prouve alors qu'il ne pouvait pas taper du poing sur la table ? Tout compte fait, en pareilles circonstances, l'arme du ministre, c'est la démission. Or Sidya n'a pas rendu le tablier comme l'ont fait avant lui, Jean Claude Diallo en 1986 et Soumana Sako — en république du Mali.

Le Premier ministre de Guinée est non seulement resté en poste, mais s'est conformé. Pendant ce temps, des critiques lui reprochaient de bien prendre soins de ses capitaux dans certaines sociétés de la place. Outre Western Union, Bonagui et Sobragui, il serait actionnaire dans Soprochim. Certains parlent aussi de la Sag et de ses propriétés dans l'immobilier.

Dès lors, peut-on se demander si avec ces avantages une démission est possible à un poste où les exonérations et une influence certaine sur les membres du gouvernement sont à portée de main. Quoiqu'il en soit comme l'a si bien dit Jean Pierre Chevènement, alors ministre français de la Défense, « Un ministre, ça ferme sa gu… ou ça démissionne » . C'est dire que le choix de la première option équivaudrait à cautionner la gestion du gouvernement. Par conséquent à s'apprêter à assumer sa part de responsabilité.

S. Savané


Lamine Sidimé à la primature : Une surprise

Le décret de nomination de Me Lamine Sidimé au poste de premier ministre, en remplacement de Sidya Touré, met un terme à la longue période d'attente qui prévalait dans le pays depuis quelques mois. Cette nomination surprend à plus d'un titre car selon nombre d'observateurs, elle semble faire fi de la situation de crise que traverse la Guinée.

Tel un couperet, le décret de nomination de M Lamine Sidimé au poste de premier ministre du gouvernement guinéen, est tombé lundi 8 mars au soir. Pour une surprise, ç'en est vraiment une. D'abord si l'on considère la situation générale du pays, caractérisée par des difficultés économiques. Pour preuve, la récente mission du Fmi et de la Banque mondiale a prévenu que l'année 1999 serait difficile pour nous. Disons même très difficile. A cause de l'insuffisance des recettes non minières, de l'encours de la dette, de la faiblesse des réserves monétaires etc… Surprise ensuite, parce que l'autre boulet que nous traînons c'est l'inefficacité de notre administration, caractérisée par la corruption et les détournements de deniers publics. Tant et si bien que le Président de la République a, en personne, reçu la commission d'enquête chargée d'éclairer l'opinion nationale sur le grand scandale financier causé par les bandits à col blanc.

Eu égard à cette situation de crise économique, aggravée par les méfaits d'une administration corrompue et rompue dans l'art de la prévarication, nombre d'observateurs s'attendaient à un premier ministre "baroudeur", familier des arcanes économiques et administratives, avec une expérience capable de relancer la production nationale, promouvoir les exportations autre que minières, consolider la monnaie qui perd du terrain et réduire la pauvreté qui nous étreint. En effet, éradiquer les difficultés économiques en vue de relancer la machine économique et rendre l'administration transparente et efficace apparaissent comme les premières priorités du gouvernement du deuxième quinquennat.

La dernière surprise réside dans le maintien d'un poste de premier ministre non-constitutionnalisé. Beaucoup pensent que l'Assemblée nationale aurait dû introduire l'existence de ce poste dans la constitution pour laisser les coudées franches au nouveau premier ministre. Le pessimisme refait surface à l'idée que ce dernier travaillera avec les attributions qui étaient celles de Sidya suite au réamenagement du gouvernement qui avait réduit ses prérogatives.

Finalement, pour relativiser, n'allons pas vite en besogne. Si la nomination de M Lamine Sidimé n'a pas suscité grand engouement parce que beaucoup se disent non convaincus, on pourrait s'attendre à d'autres surprises qui lui rendraient la tâche facile. Par exemple la nomination de ministres expérimentés, chargés de relever les défis du développement. Mais surtout des ministres compétents et patriotes. Sinon ce n'est pas demain, l'euphorie…

Ousmane Diaby


Réactions à la nomination du premier ministre

Suite au decret présidentiel nommant Lamine Sidimé, premier ministre en remplacement de Sidya Touré, nous avons rencontré certaines personnalités pour leurs réactions.

Réné Zoumanigui, député PUP, premier vice-président de l'Assemblée nationale

— L'Indépendant : Quels sont vos sentiments après cette nomination ?
— M. Réné Zoumanigui : Avant tout, je suis heureux de vous recevoir. Ensuite, je suis satisfait que vous vous intéressez au sujet d'actualité. Sur la question, mes sentiments face à la nomination du premier président de la Cour suprême, M. Lamine Sidimé sont fondés sur la base de ce que l'on connait de l'homme. A mon avis, le choix porté sur M. Lamine est parti de son comportement, de sa capacité et de sa compétence, car il a fait ses preuves au niveau de l'institution judiciaire. D'autant plus, qu'il faut un homme valable en matière de démocratie pour être du bras droit du président de la république afin de diriger avec efficacité la destinée de notre pays.
— Sachant qu'aucun texte de loi de notre constitution ne prévoit le poste de Premier.Ministre, quelles pourraient être les prérogatives de celui qui vient d'être nommé ?
— S'agissant de la loi fondamentale de la Guinée, il est clair que nulle part il n'est fait mention du poste de premier ministre.
— Cependant, il faut reconnaître que chez nous, le régime est présidentiel. Ainsi, le président de la république a "la latitude de confier une partie de ses pouvoirs à un membre de son cabinet", selon l'article 39 de notre constitution qui le stipule. C'est par exemple le cas de M. Sidya Touré. Donc, la nomination de M. Lamine Sidimé se situe au titre de Premier.Ministre ou tout simplement il pouvait être appelé le premier des ministres qui a la charge des attributions selon les besoins du président, le Général Lansana Conté.

Interview réalisé par Emmanuel T.

N'Famary CondéRpg, député

La Guinée a un grand problème au niveau du respect des lois. Que le Gouvernement actuel soit dirigé par un juge, je crois que c'est encore une occasion pour tromper l'opinion nationale et internationale. En fait, il s'agit de faire croire que désormais ce gouvernement a le soucis des lois. Or ce n'est pas vrai.En réalité, cette nomination reflète un peu un conflit qui existe au sein même de la mouvance présidentielle. Parceque dans d'autres pays, le premier ministre est souvent le sécrétaire général du parti qui est au pouvoir. C'est-à dire Somparé.Je ne sais pas ce qui se passe, Somparé n'est pas en odeur de saintété auprès du pouvoir, sinon c'est lui qui devait être nommé Qu'on fasse appel à un autre, c'est vrai que Lamine Sidimé est PUP. Mais tout cela démontre que la Cour Suprême n'a jamais été objective dans toutes les élections qui ont eu lieu en Guinée. C'est le PUP qui était là, qui jouait le rôle de la Cour Suprême. Donc il est normal que toutes les élections aient été faussées, truquées. Voilà un aspect. Ce qui est arrivé à Sidya est dommage, mais il faut dire qu'il l'a cherché et après tout on l'a tellement marginalisé que maintenant il s'en va sans avoir pu démontrer s'il peut faire quelque chose ou pas. C'est dommage pour lui. C'est dommage pour nous.
Simplement, moi je pense qu'il faut faire attention; peut être que Conté à l'intention de faire jouer un jeu à Sidya Touré. Il lui dit, bon écoutes, les affaires économiques tu en as fait, fait un peu de politique pour jouer le rôle de défunt. Peut-être c'est possible. Mais ça il fallait que Sidya Touré soit dans les rues comme tout le monde. Je ne veux pas être prophète mais je pense qu'il y a un peu de tout çà.
Quoiqu'il en soit, ce n'est pas encore la solution. La solution c'est avec les forces vives de la Nation, c'est-à-dire avec l'opposition et naturellement avec le président Alpha Condé. C'est la seule manière de sauver le pays.

Bâ Mamadou , député Upr

J'ai été surpris pour deux raisons: Parceque je pensais d'abord que Sidya n'avait pas démérité. Donc pour l'enlever, il aurait fallu quand même qu'on prenne quelques précautions. Il est vrai que le président est libre de nommer qui il veut, comme il veut. Je suis encore étonné qu'on ait choisi le président de la Cour suprême, la 3ème personnalité de l'Etat qui est nommé à titre inamovible. C'est à dire qui ne peut pas être destitué par le président de la République. Ce qui veut dire en même temps qu'il ne peut pas l'affecter quelque part. Il n'est pas à sa disposition. Dès lors qu'il a été nommé, il ne peut être enlevé que pour au fond des motifs très difficiles à maintenir. C'est étonnant qu'il l'ait nommé. Connaissant l'homme, je ne crois pas qu'il soit l'homme qu'il faut pour les phases difficiles que vit le pays. Il a montré qu'il se moque de la loi, il préfère au fond faire plaisir au président Lansana Conté.
ça veut dire qu'il a fait un bon choix pour lui. Il a quelqu'un qui ne désobéira pas, qui ne fera pas ce qu'on ne lui a pas demander de faire. Tout ce qu'il lui dira il le fera à la lettre.

Propos recueillis par Mohamed Aziz Sall & Bamaba Kamissoko


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