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Presse
L'Indépendant


Lettre du Président de l'Assemblée nationale
au Président de la République sur le sort des députés arrêtés
11 janvier 1999


Inquiétudes : Sales temps pour les députés. Ceux de l'opposition, bien sûr, depuis l'arrestation de Alpha Condé. Ces derniers temps, on les pêche comme des poissons. Comme si leur immunité parlementaire n'était que des écailles. Ce qui inquiète le patron du Législatif encore obligé de monter au créneau et de s'adresser à celui de l'Exécutif. Quelle tâche ingrate pour le vieux Biro.

Ce qui retient l'attention, c'est bien l'arrestation du leader du Rpg, député et candidat, en position inconfortable de fuite. Mais les problèmes de Biro ne s'arrêtent pas là. Quatre autres de ses pairs de l'opposition, tous du Rpg sont aussi arrêtés et sous les verrous à Kankan. Et ce qui préoccupe le Président du Parlement et inquiète le Bureau de l'Assemblée, c'est qu'au-delà de ce qu'on reproche à ces députés, il y a cette mesure qui sape la notion d'immunité parlementaire. Et Biro l'exprime dans sa lettre datée du 5 janvier. Il tenait à préciser que son bureau venait d'être informé, « de l'interpellation et de l'arrestation à Kankan des honorables députés

tous les quatre représentants du Rpg » .

S'adressant au président de la République, celui du Parlement juge « cette situation très préoccupante pour la bonne raison qu'ils sont couverts par l'immunité parlementaire, conformement à l'article 54 de la Loi Fondamentale » .

Conséquemment, « Le Bureau de l'Assemblée souhaiterait être informé des raisons et des circonstances » de ces arrestations. Sur ce sujet, on se perd bien en conjectures, quant à la réussite de ses démarches, par rapport, d'une part, à l'enjeu de cette affaire en cours. Et d'autre part, pour le fait que du temps où le vieux Biro était en cours (sic), il n'a pas pu faire entendre et respecter cette notion d'immunité parlementaire, lorsqu' il a été question de Bâ Mamadou et des deux députés de son parti dans l'affaire « Kaporo-rails » . Ce qui fait qu'on ne doute pas tellement du sort que l'Exécutif réservera à sa « plaidoirie » Mais au sujet de ses pairs emprisonnés Biro va plus loin et fait mention au Général-Président du contenu d'une lettre dont il a joint une copie, qui détaille les « tortures dont ils ont été victimes » .

Enfin, Biro et son Bureau ont « l'espoir d'une réaction diligeante » du Général-Président dans cette affaire, et qu'ils lui en seraient « infiniment obligés de bien vouloir faire envisager des mesures adéquates aux fins d'une solution rapide et appropriée »

Aboubacar Condé & Kerfala Kourouma


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