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André Lewin
Ahmed Sékou Touré (1922-1984).
Président de la Guinée de 1958 à 1984.

Paris. L'Harmattan. 2010. Volume I. 236 pages


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Chapitre 32
23 Novembre 1958 — Sékou Touré, Nkrumah et Modibo Keita, esquissent avec l'Union des États africains une solution progressiste

“Nous mourrons tous, l'Afrique restera. Les actes de chacun d'entre nous sont relativement circonscrits dans le temps et dans l'espace ; nous devons résolument agir et vivre pour la grandeur, le bien-être et le bonheur de l'Afrique. En tous cas, l'évolution africaine doit faire l'objet constant des préoccupations de tous ceux qui veulent léguer aux futures générations un héritage de progrès, de fraternité et de liberté.”

Voilà ce qu'en 1947 écrivait déjà Sékou Touré 61.

Dix ans plus tard, au début de l'année qui verra l'indépendance de la Guinée, il précise son idéal d'unité africaine : “Toute idée qui tendrait à la désagrégation de l'Afrique au profit d'États isolés ou de républiques territoriales sera combattue par nous avec d'autant plus de force qu'à nos yeux, elle serait l'héritière du colonialisme diviseur.” 62 C'est pourquoi, tout comme Senghor d'ailleurs, et contrairement à Houphouët-Boigny, il voit dans le projet de Constitution de 1958 et dans l'absence de référence aux structures fédérales qu'auraient pu être l'AOF et l'AEF, un risque réel de balkanisation de l'Afrique.
Partisan déterminé et souvent chantre inspiré de l'unité africaine, d'ailleurs expressément mentionnée dans la nouvelle constitution guinéenne, Sékou Touré va multiplier les contacts et les initiatives en ce domaine. C'est sur le continent africain qu'il voyagera le plus de fin 1958 à début 1966, date à partir de laquelle il restera confiné dans son pays pendant une bonne décennie ; et c'est également l'Afrique qu'il privilégiera après 1975, lorsqu'il recommencera à parcourir le monde. Aussi n'est-il pas étonnant qu'il ait eu l'ambition d'accueillir à Conakry, en 1984, le 20ème Sommet de l'Organisation de l'Unité Africaine, lui qui était l'un des rares signataires de la Charte de 1963 à Addis Abeba encore au pouvoir.
Dès l'indépendance proclamée, Sékou Touré, sans négliger pour autant les problèmes de son pays, s'investit beaucoup dans des démarches qui tendent à l'unité du continent. C'est notamment chez les voisins de la Guinée qu'il effectue ses premiers déplacements. Paradoxalement, pour des raisons politiques, il ne peut se rendre dans les territoires qu'il connaît le mieux et qui devraient être ses partenaires naturels, Côte-d'Ivoire, Sénégal et Mali.
C'est donc avec les pays proches que les premiers contacts s'établissent : deux sont indépendants, le Liberia depuis plus d'un siècle, le Ghana depuis l'année précédente, en mars 1957 ; quant à la Sierra Leone, c'est encore une colonie britannique dotée d'un gouvernement semi-autonome, qui accédera à l'indépendance au sein du Commonwealth en 1961. Mais il apparaît vite que c'est avec le Ghana que les relations seront les plus étroites.
Monrovia est l'une des premières capitales du monde à féliciter Sékou Touré, dès le 2 octobre, mais le président Tubman reste prudent, et le Liberia ne reconnaîtra officiellement la Guinée qu'à l'issue d'un vote positif du Parlement, le 13 octobre. Une délégation libérienne se rend à Conakry début octobre ; Sékou Touré lui déclare : “Nous étions une colonie et la France exploitait nos richesses. Maintenant, nous sommes un pays indépendant. Si le Liberia désire s'associer à nous pour l'exploitation des richesses de la Guinée, ce sera un honneur pour nous puisque cela ne peut être qu'au profit des peuples guinéen et libérien.” 63
Quelques années plus tard, les deux pays concluront effectivement un accord pour exporter le minerai de fer du Mont Nimba par le port de Buchanan, déjà relié par une voie ferrée aux gisements de fer libériens exploités par la société américano-libérienne LAMCO, mais cet arrangement ne sera pas mis en oeuvre, d'une part en raison de l'évolution de la situation politique au Liberia, d'autre part parce que les projets d'exploitation du fer du Mont Nimba n'ont pas vu le jour (ils sont compliqués en Guinée par le fait que le site du Nimba est désormais inscrit au patrimoine mondial), et enfin, parce que Ismaël Touré préconisait à tout prix la construction prioritaire du chemin de fer transguinéen et récusait la solution bien plus économique du transit par le Liberia.
Le 4 novembre, c'est la Sierra Leone qui reconnaît la Guinée. Sékou Touré envoie alors une mission de bonne volonté à Freetown mais lui-même ne se rendra en visite officielle dans la capitale de la Sierra Leone qu'en décembre 1960; Londres a été obligé de donner son accord 64. II noue de bonnes relations avec le Premier ministre Sir Milton Margai, qu'il invite en Guinée ; Margai vient en janvier 1962, mais un malaise l'oblige à abréger son séjour 65 ; il reviendra en mars. Les deux hommes se reverront en juin 1964 à Kamzia, en Sierra Leone.
Au cours de son premier déplacement à l'étranger après l'indépendance, Sékou Touré se rend du 17 au 20 novembre 1958 à Monrovia, où il s'entretient avec le président Tubman. Puis, après une escale technique à Abidjan où il n'a aucun contact politique, il arrive encore le 20 novembre à Accra où Nkrumah, qu'il connaît depuis quelques années déjà 66, lui a organisé un accueil triomphal 67. Le leader guinéen s'est d'ailleurs déplacé dans un quadrimoteur Heron de Ghana Airways, que Nkrumah a mis à sa disposition.
Pourtant, avant même la proclamation de l'indépendance, l'ambassadeur de France à Accra, Louis de Guiringaud, avait informé les autorités ghanéennes, sur instruction de Paris, que la France continuerait en tout état de cause à représenter la Guinée sur le plan international. Le 30 septembre, Guiringaud avait fait état de la réponse qu'il avait reçue : “M Adu, le secrétaire permanent du gouvernement ghanéen, vient de me préciser que M Nkrumah n'avait pas pour l'instant l'intention de prendre une initiative quelconque à l'égard de la Guinée.” 68 Trois jours plus tard, Guiringaud informe Paris de ce que Nkrumah aurait l'intention d'inviter à Accra tous les dirigeants des territoires ayant voté “oui” au référendum, ce qui paraît surprenant, compte tenu des liens existant entre les leaders ghanéen et guinéen 69. Ou alors, il aurait pu vouloir jouer un rôle de conciliateur entre la Guinée et les autres territoires français, mais rien de précis ne l'indique.
Pendant tout le début d'octobre, Nkrumah est en tournée à travers le Ghana. Le 2 octobre, au cours d'une réunion publique tenue en pays abron et au milieu d'un discours à usage local, il tient à “féliciter le peuple de Guinée de son courage”. Il n'est pas concevable que Nkrumah ne songe pas à faire de Sékou Touré un allié pour les causes qu'il défend et qui leur sont largement communes. Il semble qu'il ait encouragé la journaliste américaine Dorothy Padmore à se rendre tout début octobre à Conakry, afin d'inciter le leader guinéen à se rapprocher de lui 70.
L'évolution va en effet être rapide. Le 6 octobre, la presse ghanéenne annonce la prochaine reconnaissance de la Guinée par Accra et affirme que des instructions sont données à Chapman, le représentant permanent du Ghana à New York, pour qu'il introduise la demande d'admission de la Guinée à l'ONU. Elle annonce aussi le prochain envoi d'une mission à Conakry. Comme Nkrumah est en tournée dans le pays ashanti (au Nord du Ghana), et que ses principaux ministres sont également absents de la capitale, il a donné ces instructions directement lui-même.
Le 7 octobre, Nkrumah délègue donc à Conakry deux de ses proches collaborateurs, Quashigan et le Dr Saleh Sinar, pour présenter à Sékou Touré les voeux personnels de Nkrumah et lui demander d'envoyer un émissaire à Accra afin de donner à Nkrumah des informations sur la situation guinéenne.
Sékou Touré reste à Accra du 20 au 24 novembre. Une partie des entretiens qu'il tient avec Nkrumah est consacrée à la candidature de la Guinée aux Nations Unies, dont il souhaite que le Ghana la parraine. C'est au cours de ce séjour que Nkrumah se fait officiellement proclamer Osagyefo (“Rédempteur”), cérémonie que Sékou qualifie en privé de “mystification” 71.

[Note. Sékou Touré se fera appeler lui-aussi Responsable Suprême de la Révolution en 1969 dans un cadre protocolaire non moins mystificateur. Saifoulaye Diallo — son ancien supérieur au sein du comité directeur du PDG de 1947 à 1950 et ex-bras droit de 1958 à 1963 — rejetta ce titre en refusant de l'appliquer à Sékou Touré, en public comme en privé. — T.S. Bah]

Le 24 novembre, Diallo Telli et Faraban Camara, qui l'accompagnent dans ce voyage, lui font rencontrer secrètement l'ambassadeur de France au Ghana, Louis de Guiringaud 72. Sékou Touré confie à ce dernier la lettre qu'il a écrite la veille au général de Gaulle pour lui demander une fois de plus que la France patronne la candidature de la Guinée à l'ONU 73.
Sékou Touré est plus jeune d'une dizaine d'années que Kwame Nkrumah, qui a été éduqué dans des écoles chrétiennes et a reçu une excellente formation universitaire ; à la fois idéologue et pragmatique, le leader ghanéen se proclame adepte du Mahatma Gandhi, apôtre de la nonviolence ; il a longtemps combattu politiquement les Anglais, qui l'ont à plusieurs reprises longuement emprisonné, avant de le reconnaître comme partenaire, de le placer à la tête d'un gouvernement semi-autonome en 1951 et finalement d'accepter l'indépendance du Ghana en 1957. Leur itinéraire est donc très différent. Mais les deux leaders, qui se sont déjà rencontrés notamment l'année précédente à Abidjan et en Guinée (ils se sont ensemble rendu à Kankan sur la tombe de Chérif Fantamadi, et c'est au cours de cette visite qu'aurait été discutée pour la première fois l'idée d'Union Ghana-Guinée), partagent le même engagement idéologique, ont la même foi en l'unité de leur continent et croient en la dignité et en la liberté de l'homme africain ; ils ont également l'un et l'autre un tempérament d'autocrate et de visionnaire. Lors de cette visite, ils parlent aussi du renforcement des relations entre leurs deux pays et de l'avenir de l'Afrique.

Fantamadi Cherif
Fantamadi Chérif, fils de Karamo Sidiki Chérif,
marabout de Samori. (source : I. Kaké & T. Niane)

A l'issue de trois jours d'entretiens, ils procèdent le 23 novembre, devant tout le corps diplomatique (Guiringaud est également présent), à la signature de deux accords. En vertu du premier de ces textes, le Ghana accorde à la Guinée, sur ses réserves propres, un prêt de 10 millions de livres sterling 74 et se déclare prêt à lui fournir une assistance technique et administrative.
Le second accord, le plus spectaculaire, crée l'Union Ghana-Guinée, point de départ à leurs yeux de l'unité de l'Afrique occidentale. A cette fin, ils décident d'adopter un drapeau de l'Union et d'harmoniser la diplomatie, la défense et la politique économique des deux pays ; l'étape suivante devrait être l'adoption d'une constitution. Les deux hommes lancent un appel à tous les gouvernements indépendants d'Afrique et à tous les leaders des peuples encore colonisés, afin qu'ils soutiennent leur initiative et se joignent à l'Union 75. Fodé Cissé, sous-secrétaire d'État guinéen, se rend au Libéria du 14 au 21 décembre 1958 pour tenter d'associer le Libéria à l'Union Ghana-Guinée et pour négocier un traité de commerce d'amitié.
Nkrumah et Sékou Touré prennent cependant la précaution de préciser que l'Union ne doit en aucune manière compromettre les relations présentes et futures entre le Ghana et le Commonwealth, ni entre la Guinée et la Communauté. Nkrumah envoie d'ailleurs le 22 novembre un message en ce sens à Londres et à toutes les capitales du Commonwealth 76. Le 28 novembre, Sékou Touré présente lui-même cet accord à l'Assemblée nationale guinéenne, qui l'approuve à l'unanimité.
Peu après, le 1er décembre, une mission financière ghanéenne conduite par M. Gbedemah se rend à Conakry, mais en repart le 6, à la suite du protocole d'accord signé le 2 décembre entre la France et la Guinée, qui maintient ce dernier pays dans la zone Franc. Rien n'explique l'absence, quelques jours plus tard, de Sékou Touré en personne à la première “Conférence de tous les peuples africains” ("All African Peoples Conference") organisée à Accra du 8 au 13 décembre 1958 par Georges Padmore à la demande de Nkrumah. Il y eût rencontré, souvent pour la première fois, le Zambien Kenneth Kaunda, le Tanzanien Julius Nyerere, Joshua Nkomo de la Rhodésie du Sud (futur Zimbabwe), le Kenyan Tom Mboya, l'Angolais Roberto Holden, le Congolais Patrice Lumumba, le Camerounais Félix Moumié, ainsi que Frantz Fanon 77 (accompagné d'une délégation algérienne qui comprend Ahmed Boumendjel et Chawki Mostefai). Mais Madame Andrée, l'épouse du leader guinéen, fait partie de la délégation venue de Conakry.
Le 19 décembre, Abdoulaye Diallo, secrétaire d'État aux PTT, est nommé ministre-résident au Ghana et auprès de l'Union Ghana-Guinée, et Michel Collet, ministre de l'enseignement technique, est nommé ambassadeur au Liberia.
Du 23 avril au 9 mai 1959, Nkrumah est à son tour accueilli officiellement en Guinée 78.
Pendant quelques jours, Sékou et son hôte visitent le Fouta-Djalon ; ils sont accompagnés par Félix Moumié 79. Le 1er mai, ils sont de retour à Conakry pour le défilé traditionnel. Nkrumah fait un discours plus violent dans la forme que dans le fond. “Lorsque nous disons aux Européens de quitter l'Afrique, nous nous adressons à ceux qui voudraient y maintenir ou y rétablir un gouvernement ou un régime colonial, mais non pas aux autres.”
En présence de Nkrumah, Sékou Touré annonce l'adoption prochaine d'un plan triennal, axé sur la production agricole. Le 2 mai, les deux leaders confirment leur décision de créer l'Union Ghana-Guinée, mais proposent de la transformer en une Union des États Indépendants d'Afrique. Nkrumah devait alors repartir chez lui, mais il décide de rester quelques jours de plus en Guinée; ainsi, ils se rendent ensemble sur la tombe de Chérif Fanta Madi à Kankan, puis à Kindia — où ils visitent l'Institut des Fruits et Agrumes Tropicaux — et à Fria — où ils inspectent les travaux de la mine de bauxite et de l'usine d'alumine (l'inauguration de cette double installation aura lieu un an plus tard). Ces deux dernières étapes ont été inscrites au programme à la demande de Nkrumah, qui souhaite voir des réalisations pratiques, alors que Sékou tendrait plutôt à lui parler des projets politiques et sociaux, et de surcroît ne tient pas trop à montrer à son hôte des réalisations françaises. Pourtant, à Fria, Sékou Touré remercie la compagnie française Pechiney d'avoir fait confiance à la Guinée. Finalement, Nkrumah quitte la Guinée le 9 mai, après avoir encore assisté à une réunion du Bureau politique.
Sékou Touré se rend ensuite du 16 au 19 juillet 1959 à Saniquellié au Liberia, où il confère avec Nkrumah et Tubman. Les trois hommes décident de convoquer rapidement une conférence au cours de laquelle serait créée une Communauté des États Africains. Mais ils discutent aussi de la situation en Algérie et de la reconnaissance du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA). Il est également question des essais nucléaires français au Sahara (le premier de ces essais aura lieu en février 1960) et de la discrimination raciale en Afrique du Sud.
Il existe cependant des divergences entre les trois leaders ; c'est pour les avoir publiquement exposées que le journaliste (togolais d'origine, mais ayant un passeport ghanéen) Ben Dorkenou, correspondant de l'AFP à Accra, est arrêté le 16 août 1959 lors d'un passage à Conakry; il sera libéré le 21 août.
Après les réunions d'Accra, de Monrovia et de Casablanca, le 5 septembre 1959, le journal de Khartoum El Zaman écrit :

“L'Arabisme et l'Africanisme doivent s'appuyer l'un sur l'autre pour combattre l'impérialisme. La liberté du monde africain est complémentaire de la liberté du monde arabe car l'une et l'autre ont un cadre, géographiquement et historiquement commun”.
C'est la raison pour laquelle les questions algérienne et palestinienne ont été évoquées à ces deux congrès ; c'est la raison pour laquelle la situation au Nyassaland et au Cameroun, ainsi que la discrimination raciale en Afrique du Sud, ont été inscrites a l'ordre du jour de la réunion de Casablanca, parce que ces questions avaient un rapport direct avec le concept de la liberté absolue des peuples arabes et africains. Cette solidarité anticolonialiste a été formulée avec une rare éloquence par le délégué guinéen qui a affirmé à Casablanca “que les Africains se trahiraient eux-mêmes s'ils ne se tenaient pas aux côtés des États arabes au moment où se poursuit l'atroce guerre d'Algérie, où les Arabes de Palestine sont toujours chassés de chez eux et où la France, par de viles manoeuvres, prépare l'explosion d'une bombe atomique au Sahara.”

Il était nécessaire, poursuit le journal, qu'une telle déclaration fût prononcée par le délégué guinéen parce qu'elle était l'émanation même de l'esprit “du rebelle africain, du géant noir qu'est le président Sékou Touré, espoir de tous les peuples d'Afrique. Bien qu'il ne soit que le chef d'un petit pays peu peuplé, indépendant depuis un an seulement, il est cependant devenu par la seule force de ses idées le guide de toute l'Afrique et il est considéré par les milieux colonialistes comme l'homme le plus dangereux de ce continent.”
Cet enthousiasme pour la personne du chef de l'État guinéen reflète une orientation qui s'est manifestée récemment jusque dans les milieux gouvernementaux de Khartoum, pour lesquels la vocation africaine du Soudan doit prendre le pas sur sa vocation arabe. Le journal soudanais s'en prend d'ailleurs à l'attitude de Nkrumah, qui de son côté s'est rendu à Londres, a été reçu à Balmoral, et a été nommé membre du Conseil privé de la Reine 80.
Nkrumah et Modibo Keita, devenu en septembre 1960 président du Mali 81, rencontrent Sékou Touré à Conakry les 23-24 décembre 1960 ; un communiqué publié à l'issue des entretiens annonce que les trois leaders ont décidé de réaliser entre les trois États l'Union des États Africains, d'établir des représentations diplomatiques communes et d'harmoniser leur politique économique et monétaire. Selon une rumeur répandue dans les milieux diplomatiques de la capitale, la réunion a été écourtée (elle devait durer jusqu'au 25) en raison de divergences sur l'éventualité de créer une monnaie commune. Deux comités sont mis en place pour étudier les modalités pratiques de l'Union ; les chefs d'État se réuniront quatre fois par an, deux fois à Accra, une fois à Conakry et une fois à Bamako.
Le 29 avril 1961, la Charte constitutive de l'Union des États Africains, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, est signée par les trois présidents ; elle garantit l'intégrité territoriale des trois pays et stipule que l'agression contre l'un d'entre eux sera considérée par les deux autres pays comme une agression contre eux-mêmes ; elle couvre aussi les échanges culturels, la planification économique, la coordination de la recherche et l'harmonisation des représentations diplomatiques. L'Union des Etats Africains sera ouverte à tout autre État ou fédération d'États sur le continent. Cependant, à la date du 1er juillet 1961, la ratification par le parlement ghanéen n'est pas encore intervenue.
Du 2 au 7 janvier 1961, un certain nombre de leaders africains se sont réunis à Casablanca, sous la présidence du roi Mohamed V, qui a lancé les invitations. Sont présents les présidents Nasser, Nkrumah, Sékou Touré et Modibo Keita 82, le ministre des affaires étrangères de Libye, le chef du gouvernement provisoire algérien Ferhat Abbas, ainsi que l'ambassadeur du Congo-Léopoldville auprès de l'ONU, Thomas Kanza, qui représente le gouvernement de Patrice Lumumba (mais celui-ci a été arrêté le mois précédent et son assassinat interviendra dix jours plus tard). En revanche, la Tunisie 83, le Nigeria, le Togo et le Liberia ont décliné l'invitation. Le prince héritier Moulay Hassan est présent ; il succédera à son père lors du décès de celui-ci, quelques semaines plus tard.
Au cours de la réunion, les participants adoptent une Charte Africaine, mais la Libye et l'Algérie ne la signent pas. Ce texte est à la fois dans la ligne de l'Union des Etats Africains et dans l'esprit de la future Charte de l'OUA. Ses principes directeurs sont le non alignement, la libération de l'Afrique encore colonisée, la liquidation du colonialisme et du néocolonialisme, le refus de troupes et de bases étrangères sur le sol du continent africain. Elle prévoit une assemblée consultative africaine, et plusieurs comités sont créés — un pour les affaires politiques réunissant les chefs d'État, des commissions économique et culturelle, ainsi qu'un Haut commandement africain composé des chefs d'État-major. La conférence adopte aussi des résolutions sur le Congo-Léo, qui encouragent le retrait des contingents de Casques bleus (à l'exception de celui du Ghana), exigent la restauration du gouvernement Lumumba, le désarmement des troupes du colonel Mobutu et la réunion rapide du Parlement congolais, et qui enfin demandent à la Belgique de ne pas utiliser le Rwanda et le Burundi comme bases d'agression contre le Congo.
D'autres textes sont adoptés sur l'Algérie (soutien à l'indépendance par tous les moyens, recrutement de volontaires pour participer à une armée de libération 84), sur la Mauritanie (soutien à la position marocaine de refus d'en reconnaître l'indépendance, compte tenu des revendications territoriales de Rabat 85), sur le soutien au Maroc contre l'Espagne à propos de la décolonisation du Sahara espagnol, sur la condamnation des essais nucléaires français au Sahara, sur la politique raciste sud-africaine, et à la demande de Nasser, sur la condamnation d'Israël (dont le leader égyptien affirme qu'il se tient “aux côtés des impérialistes dans toute question africaine importante, et qu'il s'agit d'un instrument de l'impérialisme et du néocolonialisme non seulement au Moyen-Orient, mais aussi en Afrique”).
A l'issue de cette réunion, Sékou Touré estime que les fondations de l'Afrique politique unie sont établies. A son retour à Conakry, il doit faire face à une démarche de l'ambassadeur d'Israël, qui proteste (comme ses homologues au Mali et au Ghana), et rappelle l'aide reçue d'Israël et l'amitié entre les dirigeants des deux pays 86.
C'est également en janvier 1961 qu'un projet cher à Sékou reçoit un coup sérieux. Quarante et une organisations syndicales réunies à Dakar constituent une confédération de “syndicats libres”, liée à la Confédération Internationale des Syndicats Libres ; le siège s'en établit à Dakar, et le secrétaire général de l'Union Générale des Travailleurs tunisiens, Ahmed Tlili, en devient le président. Une réunion tenue à Casablanca du 25 au 30 mai 1961 réunit 35 organisations syndicales de 33 pays, crée la Confédération Générale Africaine des Travailleurs, liée à la Fédération Syndicale Mondiale ; la conférence interdit la double appartenance, défendue par Tom Mboya du Kenya. Seuls finalement les syndicats des six pays membres du groupe de Casablanca restent dans la Confédération Générale Africaine des Travailleurs, qui fait ainsi double emploi avec l'UGTAN, toujours basée à Conakry. Mohamed V meurt le 26 février 1961 ; Sékou reportera sur son successeur Hassan II l'amitié qu'il avait pour son père ; ce dernier aurait dit au prince héritier que s'il connaissait un jour des problèmes en Afrique, il devrait faire confiance à Sékou Touré; Hassan II suivra ce conseil judicieux lorsque, vingt-cinq années plus tard, se posera de manière aiguë la question du Sahara occidental.
Le 4 avril 1961, Sékou Touré accepte de s'associer à l'envoi d'invitations à une conférence qui doit se tenir à Monrovia pour discuter de l'ensemble des problèmes africains, avec notamment des délégations du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, du Liberia, du Nigeria, du Togo et du Mali. Dix neuf pays acceptent l'invitation. Puis début mai, le Ghana, la Guinée et le Mali demandent que la tenue de la conférence soit retardée. Sékou Touré explique notamment qu'il y a de trop grandes divergences de vues sur le Congo ex-belge notamment, entre les six pays qui avaient assisté à la conférence de Casablanca et les 19 pays qui doivent se réunir à Monrovia, pour qu'il accepte de s'y rendre. Sékou Touré avait d'ailleurs demandé qu'une invitation soit adressée au gouvernement “lumumbiste” de Stanleyville dirigé par Antoine Gizenga, et non au gouvernement congolais dirigé par Kasavubu.
La conférence de Monrovia se tient finalement du 8 au 18 mai 1961, mais la Guinée n'y assiste pas, de même que le Ghana, le Mali, le Maroc — à cause de la Mauritanie —, la RAU d'Égypte, la Libye et le Soudan. Recevant Soekarno quelques jours après la conférence, Nkrumah déclare que si la conférence de Monrovia a réuni le plus grand nombre d'États, “cette majorité est illusoire car elle ne représente pas la force et la puissance des masses africaines.” Il déclare également que l'Afrique nouvelle doit rejeter les frontières héritées de la colonisation, car elles ne reflètent pas les besoins des populations et ne tiennent pas compte de leurs composantes ethniques et sociales.
Presque simultanément avec la réunion de Monrovia, le 5 mai 1961, la Charte de Casablanca est signée au Caire par les ministres des affaires étrangères du Ghana, de la Guinée, du Mali, du Maroc, de l'Égypte et du GPRA. Ni Sékou, ni Nkrumah n'assistent cependant au premier Sommet tenu au Caire les 28 et 29 août 1961 ; Nkrumah est en vacances en Union soviétique et Sékou est mobilisé par la crise née de ses relations avec les églises, qui l'empêchera également d'assister à la conférence des non alignés à Belgrade quelques jours plus tard.
Sékou Touré, comme les autres chefs d'État de Casablanca, n'assiste pas non plus à la conférence de Lagos (25-30 janvier 1962), à laquelle 19 pays indépendants ont été invités. Réunis à Accra le 20 janvier, les ministres des affaires étrangères du groupe de Casablanca estiment que les invitations ont été envoyées sans consultation du groupe, et que le GPRA n'est pas invité (ce qui amène également Bourguiba à finalement ne pas se rendre à Lagos).
Par ailleurs, seul le gouvernement congolais-zaïrois “légitime” est invité. A Lagos, le Négus Hailé Sélassié lance un vibrant appel à l'union de l'Afrique, estimant que les groupes, les appels, les chartes, ne font que diviser le continent ; il suggère que des représentants des groupes de Monrovia et de Casablanca se réunissent afin d'examiner leurs divergences et de les résoudre dans un esprit d'unité africaine. Le 30 janvier, Tubman présente un projet d'Organisation des États Africains qui sera soumis à tous les gouvernements afin d'obtenir un texte destiné à être discuté au prochain Sommet.
Le 16 juin 1962 a lieu une réunion de six chefs d'État du groupe de Casablanca. Sékou Touré y est chargé de contacts secrets avec le groupe de Monrovia, afin de tenter de le dissoudre. Le lendemain, Sékou Touré se rend à Khartoum, puis à Addis Abeba. Il envoie des émissaires dans tous les pays, et reçoit 22 réponses favorables. Il propose ensuite la création d'un comité d'honneur pour amorcer la négociation sur la création d'une organisation unique, avec Hailé Sélassié, William Tubman, Houphouët, Senghor et Nyerere. Ainsi, les jalons sont posés pour que se tienne en mai 1963 la Conférence d'Addis-Abeba, qui verra la naissance de l'Organisation de l'Unité Africaine 87.


Notes
61. Sous le titre “Vigilance” dans le journal Le Réveil du 25 décembre 1947.
62. Sékou Touré, Rapport moral et politique aux Assises du PDG, Conakry, 23 janvier 1958.
63. Agence France-Presse, service AFP Spécial Outre-mer, 18 octobre 1958
64. Ce qui avait donné lieu, lorsqu'il avait été pour la première fois question de cette visite, à un éditorial du journal de Freetown "Shekpende" (du 30 juin 1960) affirmant : “Il est plaisant de noter que Sa Majesté a eu la grande bienveillance d'accepter la requête de Sir Milton Margai pour l'invitation du président guinéen, notre frère et notre plus proche voisin. Il est également digne de remarque que nous ne pouvons pas inviter un frère qui habite à quelques centaines de kilomètres sans obtenir d'abord la permission de quelqu'un qui se trouve à près de cinq mille kilomètres, qui n'a pas de relations avec nous, même dans le domaine de la couleur, et qui n'a jamais vu notre pays, c'est-à-dire une personne avec laquelle nous n'avons rien de commun, si ce n'est les relations entre gouvernants et gouvernés. On appelle cela “protocole” et celui-ci a été utilisé pour tenir les leaders africains à l'écart en maintes occasions. Nous tirons notre chapeau à Sir Milton pour avoir eu la présence d'esprit d'inviter un grand frère africain à venir sur notre sol.”
65. Ce séjour coïncide avec la visite officielle du président fédéral allemand Heinrich Lübke, ainsi qu'avec un voyage de François Mitterrand et d'André Bettencourt.
66. Sékou Touré a notamment transité deux fois par Accra quelques mois avant l'indépendance, les 6 et 11 juillet 1958 ; il avait à chaque fois rencontré l'ambassadeur de Guiringaud.
67. Notons qu'à l'époque, l'un comme l'autre ne sont pas encore chefs d'État, mais chefs de gouvernement. Nkrumah deviendra officiellement président en juillet 1960, alors que Sékou Touré l'est déjà depuis le 15 janvier 1959. [Lire l'erratum chapitre 33. — T.S. Bah]
68. Télégramme diplomatique d'Accra n° 419 du 30 septembre 1958 signé Guiringaud (archives du Quai d'Orsay, Guinée-Politique GU-Pol 1958).
69. Télégramme diplomatique d'Accra n° 426/429 du 3 octobre 1958 signé Guiringaud (archives du Quai d'Orsay, Guinée-Politique GU-Pol 1958). L'ambassadeur connaissait bien les liens entre les deux hommes, car Sékou avait transité par Accra à deux reprises les 6 et 11 juillet 1958 et avait vu Guiringaud à chaque fois.
70. Elle était l'épouse de George Padmore, écrivain noir né à Trinidad, militant de la cause panafricaine et des idées socialistes — certains disent même communistes —, avec qui Nkrumah s'est lié d'amitié lors de son séjour aux États-Unis en 1945, et qui séjourne au Ghana, où il joue un rôle important comme directeur du Bureau des affaires africaines de 1957 jusqu'à sa mort survenue en 1959. Certains se demandent si sa démarche auprès de Sékou Touré n'a pas été inspirée par Washington — ou même par Londres — qui n'auraient pas vu d'un mauvais oeil la Guinée independante se détacher complètement de l'ensemble francophone pour s'associer au Commonwealth. Lorsque le Premier ministre britannique Harold Macmillan visita le Ghana en JnvJer 1960, Nkrumah alla jusqu'à déclarer : “Tout État qui abandonne la Communaute françatse peut entrer dans le Commonwealth sans difficultés”.
71. Témoignage d'André Blanchet, journaliste au Monde, recueilli par Valéry Gaillard et Laurent Duret pour le film "Le Jour où la Guinée a dit non" (Les Films d'Ici, 1998). De même, les Guinéens (et d'autres Africains francophones) se gaussent des longues perruques des magistrats ghanéens.
72. Il sera ultérieurement ambassadeur représentant permanent de la France auprès des Nations Unies (il encouragera l'auteur dans ses négociations pour la normalisation des relations avec la Guinée), puis ministre des affaires étrangères de Valéry Giscard d'Estaing.
73. Pour plus de détails sur cette visite au Ghana et sur l'admission de la Guinée aux Nations Unies, voir le chapitre 3 de l'ouvrage de l'auteur : Diallo Telli, le tragique destin d'un grand Africain, Paris, Ed. Jeune Afrique Livres, coll. Destins, 1990, et le chapitre 34 du présent ouvrage.
74. Leader de l'opposition, M. Busia, qui n'a pas été consulté, a vivement contesté ce prêt, qui représenterait 70% du budget de développement du pays. En fait, un dixième seulement du montant prévu sera effectivement versé à la Guinée.
75. La proposition est faite en particulier à Félix Moumié, leader de l'Union des Populations du Cameroun (UPC), et à Patrice Lumumba dès que ce dernier devient Premier Ministre de l'ex-Congo belge ; Sékou en parlera à ce dernier lors de sa visite à Conakry en août 1960, et Nkrumah en fera de même lors du voyage de Lumumba à Accra à la même époque ; un accord secret aurait été signé à cette occasion. En fait, seul le Mali, qui s'est entre temps séparé du Sénégal avec lequel il avait formé l'Union Sénégal-Mali, se joindra à l'Union, à la suite de la décision du 24 décembre 1960 et de l'accord signé le 29 avril 1961 par Modibo Keita, Nkrumah et Sékou Touré.
76. Paris utilisera de son côté l'annonce de l'Union Ghana-Guinée pour tenter de dresser un obstacle supplémentaire à l'admission de la Guinée à l'ONU en raison du flou juridique ainsi créé (voir chapitre sur l'admission de la Guinée à l'ONU).
77. Le Portrait de Frantz Fanon d'Alice Cherki (Paris, Seuil, 2000) affirme — à tort — en page 204 que Frantz Fanon et Sékou Touré se seraient rencontré pour la première fois lors de cette conférence.
78. Le 27 au soir, lors du grand dîner officiel offert à Nkrumah, le chargé d'affaires français Francis Huré est assis entre Nkrumah et Madame Andrée Touré, dont il partage la conversation et à qui il sert d'interprète ! “Las de se faire l'interprète entre deux personnes qui avaient si peu de choses à se dire et qui se comprenaient si mal, j'ai opté pour M. Nkrumah.”
Ayant demandé quels étaient les pays déjà représentés à Conakry, Nkrumah affirme qu'il n'aurait “jamais toléré chez lui aussi rapidement un tel nombre d'ambassades de l'Est. Le neutralisme africain n'exclut pas le maintien d'un climat de défiance préférentielle avec l'Ouest ; il nous permet d'éviter d'être contaminés par les divisions de l'Europe, mais il permet de choisir ses amis. C'est ce que je tache de faire comprendre ici. J'ai entendu ici l'expression de nombreux ressentiments contre la France. Au Ghana, nous avons également connu notre crise d'anglophobie ; mais elle n'a pas duré longtemps et n'a pas atteint un tel degré.” Sur ces entrefaites, poursuit Francis Huré dans son compte-rendu, “Sékou Touré est arrivé à notre table et la conversation s'est aussitôt éteinte.” (Archives Guinée du Quai d'Orsay, Guinée politique, 1959).
79. Celui-ci sert aussi occasionnellement d'interprète lorsqu'il y a des délégations anglophones. Moumié a été expulsé de Lagos au début d'avril 1959 ; de nombreux Camerounais militaient depuis le Nigeria (encore colonie britannique à l'époque) en faveur de la réunification et de l'indépendance des deux Cameroun, sous double tutelle britannique et française. On peut noter que cette expulsion est intervenue au lendemain d'une visite du ministre français des Affaires étrangères Couve de Murville à Londres.
80. Ces informations sont données par une dépêche de l'ambassade de France à Khartoum en date du 14 septembre 1959 (Archives Guinée du Quai d'Orsay, dossiers politiques GU.POL 1959).
81. Il s'est séparé du Sénégal, avec lequel il a formé pendant quelques mois la fédération du Mali. Sékou Touré et Modibo Keita se sont déjà rencontrés en tête à tête à Siguiri le 4 et 5 décembre 1960. En février, 1961 Sékou Touré se rendra à Bamako.
82. Sékou Touré, Modibo Keita et Nkrumah ont quitté ensemble Conakry pour se rendre à Casablanca. Leur départ a dû être retardé parce que l'Ilyouchine 18 du président guinéen n'a pu faire le plein en kérosène à l'aéroport de Conakry, dont l'approvisionnement en carburant était insuffisant.
83. Sur le refus de Bourguiba et le déroulement de la conférence, voir Annexe 1.
84. Voir Portrait de Frantz Fanon, par Alice Cherki, pages 216 et sq.
85. Pourtant, le 28 novembre 1960, Sékou Touré avait envoyé un message de félicitations à Moktar Ould Daddah lors de la proclamation de l'indépendance de la Mauritanie, et la Guinée avait voté aux Nations Unies en faveur de l'admission de ce pays, admission qui sera cependant bloquée pendant plusieurs mois par le veto soviétique.
86. En 1983, dans son discours au Sommet de l'OUA. Sékou rappelle que la Guinée a été le premier pays à rompre avec Israël après la guerre des Six Jours en 1967, mais tient à “rendre hommage à l'action du Premier ministre israélien d'alors, Madame Golda Meir, qui n'avait pas hésité à mettre à notre disposition des experts pour aider au démarrage des institutions du nouvel État ; et je reste reconnaissant à l'action de Golda Meir.” Cette dernière, encore ministre des affaires étrangères, s'était rendue à Conakry en janvier 1960 et a également rencontré Sékou Touré à l'ONU à New York.
87. Voir le chapitre 54.

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