Paris, Maspéro, Coll. Cahiers libres, 1964. 205 pages
Nous rejetons formellement le principe de la
lutte des classes
moins par conviction philosophique que par volonté de sauver à tout
prix la solidarité africaine.
Sékou Touré
On conteste souvent l'existence d'une différenciation en classes
de la société africaine contemporaine. On conteste notamment
l'existence d'une nouvelle classe privilégiée.
Faute de grand commerce ou d'industrie entre les mains des autochtones,
il n'y a pas ou il n'y a que peu d'appropriation privée des moyens
de production par les nationaux. Se référant aux sociétés
européennes contemporaines où la division en classes s'est
effectuée à partir de la contradiction entre capitalistes
et non capitalistes, on en conclut, ipso facto, qu'il ne peut y avoir de
lutte objective de classes en Afrique.
L'appellation de bourgeoises qui est parfois attribuée aux
nouvelles couches dirigeantes aide à entretenir la confusion dans
la mesure où l'on donne couramment le même sens aux termes
de bourgeois et de détenteurs du capital productif .
Or l'origine de la différenciation en classes des sociétés
africaines modernes repose sur un processus, éminemment original,
non réductible aux modèles européens, qui est l'appropriation
par une minorité africaine de la rente raciale primitivement
versée aux seuls européens.
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