(Etudes guinéennes, nouvelle série)
Recherches africaines. Nos. 2-3. Avril-Septembre 1963. p. 3-27
La faiblesse ou l'absence de l'industrialisation est une des caractéristiques des économies coloniales, ou, plus généralement sous-développées. Cette déficience était particulièrement accentuée dans l'ancien domaine colonial français d'Afrique Occidentale.
La quasi-totalité des produits manufacturés y était fournie par l'importation ; l'exportation ne comportait, à peu de choses près que les produits agricoles ou de cueillette. Non seulement l'industrie de transformation y était insignifiaine, mais l'extraction des matières premières minérales, si importante dans beaucoup de pays « sous-développés » , n'avait pratiquement pas été entreprise.
En 1947, la production minière de l'A.O.F. se limitait à quelques centaines de kilogrammes d'or, obtenus pour l'essentiel par les méthodes artisanales millénaires de l'orpaillage, à 60.000 carats de diamats, et quelques milliers de tonnes de sables titanifères de la « petite côte » (littoral sénégalais au Sud de Dakar) 1 : l'or de provenance artisanale représentait, en valeur, plus de la moitié du total ; les produits miniers fournissaient à peine 2 % des exportations en valeur.
Les ressources minières de l'Afrique Occidentale française, bien qu'à peine prospectées, n'étaient pas inconnues totalement : le fer du Kaloum, en Guinée, avait été décelé en 1914, et la bauxite des îles de Los reconnue en 1920.
Il fallut attendre le deuxième après-guerre et le tournant des années 50 pour que le problème de la mise en valeur des ressources minérales de l'Afrique Occidentale se trouvât posé, et par delà, celui de l'industrialisation africaine.
La recherche des minerais stratégiques, dans la conjoncture de guerre froide des années 1949-1951, incita à la mise en exploitation de ces ressources jusque-là tenues en réserve. L'exploitation des bauxites de Kassa (Iles de Los) commença en 1952 ; celle du minerai de fer du Kaloum en 1953.
On notera que cette mise en exploitation s'était portée sur des gisements permettant l'exploitation dans les conditions les plus économiques : exploitation en carrière, transport réduit au minimum, dans le premier cas la carrière jouxtant la jetée d'embarquement et, dans le second, quelques kilomètres seulement séparant les carrières du nouveau port minier de Conakry.
Ces entreprises se limitaient à l'extraction de produits bruts exportés en totalité 2.
Toutefois, dès ce moment, était envisagée la création de véritables complexes industriels.
A ce projets, on donna en premier lieu des motivations stratégiques.
« Il convient de prévoir — si gouverner est prévoir — le retour d'une situation analogue à celle de 1940-1944, où l'Europe occidentale au moins serait occupée par les troupes soviétiques.
Dans ce cas, l'Afrique servirait, face à une Europe occupée, de réduit défensif, chargé d'alimenter les théâtres d'opération possibles du Moyen-Orient, ou du Nord-Est africain, avec leurs immenses enjeux de Suez et des pétroles d'Iran, d'Irak, de Koweït et d'Arabie ; elle deviendrait ensuite une base de départ pour les offensives de reconquêtes et de libération... même si cela devait être la seule raison de l'industrialisation africaine, l'argument stratégique devrait suffire 3.
Ce furent les fameux projets de « Z.O.I.A. » (Zones d'Organisation Industrielle Africaines), échelonnées de Colomb-Béchar (Algérie) au Congo.
L'évolution de l'Afrique vers l'indépendance et le désengagement allait bientôt faire perdre toute signification à ces conceptions stratégiques.
Toutefois les projets auxquels elles avaient donné lieu ne furent pas totalement abandonnés.
En effet, à côté des raisons stratégiques qui avaient conduit à leur conception, existaient des raisons économiques moins fragiles.
Il s'agissait de mettre à profit les énormes ressources de l'Afrique en énergie hydro-électrique, estimées à 41,5 % des réserves hydro-électriques du monde. Or l'électrométallurgie (celle de l'Aluminium essentiellement) et l'électrochimie européenne éprouvent des difficultés à se procurer l'énergie nécessaire en Europe même. L'équipement des réserves européennes encore utilisables ne peut fournir qu'un courant cher, alors qu'on peut l'obtenir en Afrique à bien meilleur marché 4.
« Toutes ces initiatives nouvelles n'ont pris corps que du jour où l'épuisement des disponibilités métropolitaines a mis en cause le fonctionnement de nos grandes affaires industrielles et nécessité la recherche en Afrique de courant électrique à bon marché » 5.
Le produit obtenu étant destiné à l'exportation vers l'Europe comme matière première industrielle, voire — ce fut un temps le cas de Edéa (Cameroun) — l'Europe exportant au départ le produit brut à traiter, cette utilisation comportait en contre-partie d'énormes frais de transport. L'opération restait intéressante en raison du bas prix de la main-d'oeuvre africaine, et de l'appel aux fonds de l'Etat pour financer les investissements.
Il en fut ainsi pour la première des réalisations de ce genre, la centrale hydro-électrique d'Edéa, sur Sanaga (Cameroun) et l'usine d'aluminium qui en utilise le courant : la centrale hydro-électrique, construite sur fonds publics pour plus des 9/10, fournit le courant au-dessous du prix de revient à l'usine Alucam, filiale du groupe Péchiney-Ugine. Alucam fit venir l'alumine nécessaire d'abord de France puis de Guinée après la mise en marche de l'usine de Fria qui constitue la deuxième réalisation effectuée dans cette perspective.
La Guinée recèle en effet, en dehors des îles de Los, d'énormes réserves de bauxite, évaluées à 2 milliards de tonnes au minimum, mais toutes situées à l'intérieur du territoire.
Les plus importantes sont probablement celles des régions de Tougué-Dabola où une prospection sommaire a décelé au moins 800 millions de tonnes disponibles. Mais leur éloignement ne permet pas d'en envisager l'exploitation dans un avenir immédiat.
Le gisement de Kindia-Friguiagbé (75 millions de tonnes à 43% d'alumine) fut reconnu dès 1942 par la Société Péchiney. Bien que se présentant dans des conditions très favorables, on lui préféra finalement pour l'exploitation immédiate le gisement de Fria.
C'est seulement en 1954 que fut reconnu le gisement de Fria, sur les rives du Konkouré (43% d'alumine, 25 % de fer) à 145 km de Conakry — sa mise en exploitation fut décidée, en même temps que celle du gisement de Boké, sur les rives du Cogon, à 120 km de la mer (réserves importantes à 57-58 % de teneur d'alumine).
Bien que relativement proches de la mer, ces gisements ne pouvaient être exploités dans des conditions rentables qu'en effectuant sur place la transformation de la bauxite en alumine, afin de réduire le volume du produit à évacuer.
Les projets supposaient la construction d'une voie ferrée reliant l'usine d'alumine au littoral et l'établissement de ports minéraliers (à Conakry, pour Fria ; à Kakandé, près de Boké, pour l'exploitation dite de Boké).
Dans une seconde étape, l'édification d'un gigantesque barrage de terre compactée sur le Konkouré dans le site de Souapiti, devait permettre la création d'une industrie électro-métallurgique transformant sur place l'alumine de Fria et de Boké en aluminium. 6
En définitive, seul le projet de Fria a été réalisé. Celui de Boké a été, provisoirement abandonné dans les conditions que nous verrons par la suite : quant au barrage du Konkouré, il reste à trouver les moyens financiers de sa réalisation.
C'est en 1954 que furent engagés les travaux préparatoires (reconnaissance complète du gisement, études de laboratoire destines à préciser les caractéristiques de la bauxite de Fria). En 1955, le procédé chimique de traitement de cette bauxite était mis au point, et des essais entrepris, sur 20.000 tonnes environ de minerai, à l'usine pilote de Gardanne (Péchiney).
En 1956, le projet définitif de l'usine était établi ; sur cette base, la « Compagnie internationale pour la fabrication de l'alumine » Fria, était constituée et concluait un accord avec le Territoire de la Guinée pour la réalisation de ce projet. En même temps, l'étude du tracé du chemin de fer indispensable a l'évacuation de l'alumine était conduite.
Les accords passés en 1957 entre le consortium et le territoire de la Guinée comportaient une concession et des garanties pour une durée de 25 ans, ainsi qu'un régime fiscal privilégié pour les 25 premières années de fonctionnement de l'entreprise.
Les premiers travaux de construction du chemin de fer furent entrepris au début de 1957 : dans le même temps, les travaux d'études de l'usine et du port aluminier étaient poussés très activement. Les premières commandes de matériel étaient passées au milieu de la même année, et leur acheminement fut entrepris dans des conditions extrêmement difficiles (pistes médiocres ; absence de pont sur le bas Konkouré, qu'il fallait franchir par bac à Ouassou).
La phase active des travaux de montage de l'usine commença en Juin 1958. Au mois d'août de la même année, la route desservant FRIA, embranchement de la route Conakry-Kindia détaché à la hauteur de Dubréka et comprenant de nombreux ouvrages d'art, dont un pont sur le Konkouré, était ouverte à la circulation.
C'est alors que survint, le 28 Septembre 1958, l'indépendance de la Guinée, évènement que nul ne prévoyait.
On sait que tous les concours financiers et techniques que le Gouvernement français prêtait à la Guinée furent immédiatement suspendus et que de nombreuses entreprises privées suivirent cette politique, allant parfois jusqu'au dégagement total, ou se bornant à l'expectative, par manque de confiance dans l'avenir de leurs investissements.
La situation de Fria était particulière. Les travaux essentiels avaient été effectués et une part importante des investissements prévus (environ 32 milliards d'anciens francs) avait été engagée. Deux possibilités s'offraient : abandonner par crainte des risques, avec perte sèche qui en aurait résulté ; ou bien faire confiance au nouvel Etat Guinéen et risquer les 36 milliards supplémentaires restant à investir.
Le caractère international de la Société pesa sur la décision, la direction y voyant une garantie : une société purement française pouvait craindre d'être traitée sans ménagement, en raison de la politique gouvernementale française en matière guinéenne : en revanche la République de Guinée, soucieuse de sortir de son isolement et d'obtenir
la reconnaissance internationale n'avait pas intérêt à mécontenter les participants non-Français, dont les gouvernements auraient pu user de représailles. Ces considérations firent prévaloir la seconde solution.
Les travaux furent donc poursuivis au rythme prévu. Sur la route ouverte en août 1958, 50.000 tonnes d'acier pour charpentes et 200.000 tonnes de matériel divers furent acheminées, souvent par convois exceptionnels pour les
pièces particulièrement lourdes (certaines dépassaient le poids de 45 tonnes).
Dès la fin de l'année 1959, le chemin de fer put assurer l'essentiel des transports de Conakry à Fria, et notamment l'acheminent des matières premières nécessaires au démarrage de l'usine.
Le montage fut achevé en janvier 1960, et à la fin de mars une première moitié des installations était mise en production ; l'autre moitié l'était en juin. Le port aluminier de Conakry procédait aux premières exportations.
Il convient de souligner l'extraordinaire exploit technique que représentent le montage et la construction en moins de deux ans, pour l'ensemble, du complexe de Fria (usine, chemin de fer, port, cités), dans des conditions exceptionnellement difficiles.
L'usine proprement dite occupe une superficie d'environ 100 ha sur un plateau de 200 m. d'altitude environ, dominant la vallée profonde et étroite du Konkouré. Elle est implantée à proximité des gisements de bauxite, et notamment de celui de Kimbo dont elle n'est séparée que par quelques centaines de mètres.
L'espace compris dans l'enceinte n'est pas encore, à l'heure actuelle, entièrement utilisé : il comprend les emplacements prévus pour l'extension des divers éléments de l'usine, devant permettre de multiplier par trois la capacité présente de production.
La voie ferrée y aboutit, assurant une liaison directe entre l'usine et le port aluminier de Conakry. La proximité du Konkouré assure l'approvisionnement en eau indispensable, tant à l'alimentation de la population qu'au processus technologique de fabrication de l'alumine.
L'usine comporte, outre les installations destinées au traitement de la bauxite, diverses installations annexes :
Proche de l'usine, mais à quelque distance, a été construite la cité de FRIA.
Les trois villages primitifs du site :
ont gardé leur caractère et continuent à tirer l'essentiel de leurs ressources d'une agriculture et d'un élevage médiocres, encore que la proximité du nouveau centre industriel y ait développé des activités annexes et en ait grossi la population de nombreux étrangers vivant directement ou indirectement d'activités liées au fonctionnement de FRIA.
La cité nouvelle de Fria en est entièrement distincte. Elle comporte des logements destinés au personnel : pour les célibataires et familles sans enfants, 3 buildings de 9 étages totalisant 180 logements dressent leur silhouette insolite au milieu du plateau ; des maisons individuelles, dotées du confort moderne (celles destinées aux cadres comportant distribution d'eau chaude et climatisation) abritent le reste du personnel. Une galerie marchande, des locaux administratifs (Délégation du Gouvernement), un hôpital, des écoles, un stade, une piscine, complètent l'ensemble urbain, qui demeure très aéré, et d'un modernisme inaccoutumé.
Les baraquements montés pour abriter le personnel employé lors de la construction et du montage n'ont pas entièrement disparu, non plus que quelques fragments du « bidonville » qui s'était constitué à ce moment, abritant une population parasitaire attirée par les travaux et l'argent mis en circulation. On s'efforce d'en éliminer les derniers vestiges qui ont totalement perdu leur raison d'être. La création et le développement de cette cité dont la population atteint 13.000 habitants et dont on prévoit qu'elle pourra atteindre jusqu'à 25.000 habitants a entraîné une modification de la carte administrative de la Guinée.
L'importance nationale de Fria a d'abord conduit le gouvernement à nommer et à installer sur place un « Délégué du Gouvernement » dont les attributions sont devenues très vite analogues à celles d'un gouverneur de Région administrative 7. Il en exerce aujourd'hui les pouvoirs sur un territoire détaché des anciens cercles voisins, dont l'essentiel est formé par l'ex-canton de Tormelin (ancien cercle de Bofa), et qui comprend outre la résidence de Fria, deux postes administratifs, aujourd'hui arrondissements : Bagny et Tormelin.
Les gisements de bauxite de Fria comportent des réserves reconnues pouvant assurer l'alimentation de l'usine pour cent ans à sa capacité actuelle.
Le gisement de Kimbo, principale source actuelle d'approvisionnement en bauxite, est exploité en carrière, à quelques centaines de mètres de l'usine, sur 8 à 12 m. d'épaisseur. L'abattage est effectué à l'explosif (15 à 20.000 tonnes à la fois) ; 3 pelles mécaniques reprennent les blocs ; 7 camions bennes de 25 tonnes (dont il n'y a généralement pas plus de 3 en service en même temps) alimentent les concasseurs. L'ensemble de l'extraction n'exige qu'un personnel de 77 ouvriers et cadres.
Deux concasseurs (le premier à cylindres) réduisent successivement la bauxite en blocs de 30 à 40 cm de diamètre, puis de 2 à 3 cm. Un dernier broyage la réduit à l'état d'une poudre rouge, de granulométrie inférieure à 1,5 mm, condition physique indispensable à l'efficacité du traitement chimique ultérieur.
Avant de décrire les étapes du processus technologique, indiquons-en brièvement le principe : il consiste à dissoudre dans une liqueur de soude caustique chaude, l'alumine contenue dans la bauxite, ce qui permet d'en séparer les matières dites « stériles » , telles que l'oxyde de fer, et de les éliminer par des procédés physiques. L'aluminate de soude ainsi purifiée est ensuite traitée de manière à obtenir la précipitation de cristaux d'alumine hydratée, dont on extrait enfin par calcination l'alumine anhydre Al2O3.
Donc après broyage, la bauxite passe dans des cuves, chauffées à 100 % à la vapeur, où elle est brassée par des agitateurs à hélice dans une solution de soude caustique à 205 g/litre. Le procédé (procédé Bayer) datant de 1880 est classique, les modalités d'application ont dû toutefois être mises au point en fonction du minerai de Fria.
Dans l'aluminate de soude ainsi obtenue en solution, les matières stériles restent en suspension et diverses opérations ont pour objet leur élimination :
La solution d'aluminate de soude obtenue n'est pas encore parfaitement pure : elle subit, pour finir, une filtration (dite filtration rouge) sous pression et à 100° à travers une toile de Rilsan extrêmement fine afin que soient retenues les impuretés légères ayant échappé à la décantation.
Alors commence la seconde étape du processus : obtention de l'alumine hydratée cristallisée.
La solution d'aluminate est d'abord refroidie aux environs de 50° par des échangeurs de température, puis conduite dans des cuves où elle est additionnée d'un produit amorçant la décomposition qui n'est autre que l'alumine hydratée : on obtiendra la précipitation, autour des particules d'alumine hydratée ainsi ajoutées qui servent d'amorce, de l'alumine en solution dans la liqueur.
Cette décomposition s'effectue dans 26 énormes cuves de 35 m. de haut et d'une capacité unitaire de 3.000 m3 : l'air comprimé injecté dans la solution provoque une constante agitation des cristaux d'alumine hydraté en suspension qui s'accroissent lentement ; la durée nécessaire à l'opération est de 40 heures environ.
La décomposition s'effectue en « continu » c'est-à-dire que le procédé n'autorise aucun arrêt inopiné lié à une défaillance de l'air comprimé : tout arrêt dépassant quelques minutes entraînent un « calage » des décomposeurs (précipitation brutale de l'alumine en suspension), et la paralysie de l'entreprise pour plusieurs mois.
On obtient ainsi un mélange de liqueur d'aluminate de soude et de cristaux d'alumine hydratée ; ce mélange est soumis à filtration (dite filtration blanche) sur des filtres à disques recouverts de toile de nylon et fonctionnant sous vide. La solution de soude est récupérée, tandis que l'alumine hydratée se dépose sur la toile des filtres et est évacuée par bandes transporteurs.
Une partie de l'alumine hydratée ainsi obtenue retourne à la décomposition où, comme nous l'avons vu plus haut, elle sert d'amorce au processus.
Le reste va subir enfin la dernière opération : la calcination, qui se fait dans des fours rotatifs, chauffés à 1.280° C et dont le but est d'éliminer l'eau de constitution des cristaux d'alumine hydratée.
Ces fours de 101,5 m. de long, sont par leurs dimensions les plus importants qu'utilise dans le monde l'industrie de l'aluminium : en France, les plus grands ne dépassent pas 60 m.
A la sortie, l'alumine anhydre se présente sous forme de poudre blanche, mate, extrêmement fine, dont la manipulation pose certains problèmes : elle peut être transportée par fluidisation, mais doit être stockée dans des récipients parfaitement étanches pour éviter tant la dispersion que des détériorations éventuelles.
Au total, le processus demande 135 à 140 heures.
Si la production de l'alumine ne fait appel qu'à un petit nombre de matières premières, en revanche les tonnages utilisés sont considérables.
La consommation de fuel de FRIA dépasse celle de tous les autres utilisateurs existant en Guinée réunis : la centrale thermique en absorbe l'essentiel, fournissant la vapeur nécessaire au réchauffage des divers circuits des liqueurs de l'usine, et l'énergie consommée tant par les compresseurs d'air que par les multiples dispositifs de pompage et d'agitation ; les fours de calcination sont les seconds gros consommateurs de fuel.
La soude caustique est, en principe, récupérée et réutilisée continuellement dans le processus de production : il s'en perd toutefois une certaine partie, tant par voie chimique que par élimination physique. L'appoint correspondant à ces pertes est effectué en permanence et entraîne l'importation de dizaines de milliers de tonnes de soude annuellement.
Le fuel, le carbonate de soude et la soude électrolytique constituent ainsi les éléments essentiels du trafic de la voie ferrée à la remontée (Conakry-Fria). Il s'y ajoute 30.000 tonnes environ de calcaire par an (pour la préparation de la chaux). Enfin, au départ il fallut importer, paradoxalement, les 8.000 tonnes d'alumine hydratée cristallisée indispensables pour amorcer la réaction de décomposition.
Les autres matières sont obtenues sur place : d'abord et bien entendu la bauxite, ensuite l'eau, fournie par la station de pompage de Fella-Kouré, située sur le fleuve à 7 ou 8 km de l'usine.
Le maintien en production de l'usine exige un travail continu en 3 postes de 8 heures : dans ces conditions, la capacité de production est actuellement de 1.300 tonnes par jour, soit 180.000 tonnes par an, production qui est assurée par deux unités de production seulement, de 240.000 tonnes chacune, qui sont les plus importantes du monde.
La production d'une tonne d'alumine, dont on extraira 500 kgs d'aluminium, exige le traitement de 3 à 3,5 tonnes de bauxite, et consomme 200 kWh d'énergie.
Comme ou l'a vu, l'extension de la capacité de production de l'usine est prévue : au stade définitif, cette capacité pourrait être triplée. Au stade actuel, le volume de production (1.300 tonnes par jour) place FRIA au 5e ou 6e rang mondial des usines d'alumine, assez loin après l'usine de Bâton Rouge aux USA, qui détient le record mondial (2.500 tonnes/jour), mais avant les usines françaises similaires les plus importantes (Gardanne : 1.000 tonnes jour).
Depuis la mise en route de l'usine en mars 1960, la production n'a cessé de s'accroître :
Année | Production (en tonnes) |
1960 | 185.000 |
1961 | 400.000 |
1962 | 460.000 |
L'usine tourne actuellement au régime maximum, après que de sérieuses mises au point aient été effectuées progressivement, sans interrompre bien entendu la production.
La voie ferrée Conakry-Fria, voie privée, est utilisée exclusivement au transport des marchandises. A la fois pour raisons d'économie et pour permettre la connection avec le « Conakry-Niger » on a construit une voie à écartement métrique. La difficulté, du profil n'en a pas moins exigé, pour 145 km de tracé, 533 ouvrages d'art, dont le plus imposant est le pont à 7 travées métalliques, d'une ouverture totale de 250 ni, qui franchit le fleuve Konkouré au km 106.
Le matériel roulant est extrêmement moderne, mais réduit au minimum indispensable :
Le volume du trafic annuel dépasse 700.000 tonnes. Les installations portuaires destinées à Fria prolongent le port de commerce de Conakry : elles ont été construites sur fonds du F.I.D.E.S. et le financement en a été poursuivi par la France (fait exceptionnel) après l'indépendance de la Guinée. Elles couvrent 90.000 m2 entièrement gagnés sur la mer, et doublent ainsi la surface du port existant. Deux postes à quai totalisent 350 m. permettant la réception de cargos important les matières premières et chargeant l'alumine entreposée dans de vastes silos d'une capacité de 36.000 tonnes. Les installations permettent par ailleurs le stockage de 57.000 tonnes de fuel, 13.000 tonnes de carbonate de soude et 5.000 tonnes de calcaire.
La manutention est assurée par un pipe-line de 2.000 m. pour le mazout, par des voies ferrées et des transporteurs automatiques permettant des débits horaires très élevés (700 tonnes/heures au déchargement des wagons : 1.100 tonnes/heures au chargement des cargos).
L'exportation de l'alumine est effectuée par cargos spécialisés (alumininers) : elle s'effectue, en principe, en direction des pays dont les firmes participent au capital de FRIA, au prorata des capitaux engagé : la part de Pechiney est exportée vers le Cameroun, pour être transformée en aluminium à l'usine d'Edéa, et vers la France.
La Compagnie FRIA est en effet un consortium international de consommateurs d'alumine, dont le capital est ainsi reparti :
Les statuts donnent toutefois à Pechiney une position majoritaire au Conseil d'Administration, en considération de ses apports techniques (conception et construction de l'usine) : l'administration et la direction technique de l'entreprise sont demeurées françaises.
Le capital de la Société est officiellement de 8.400 millions de francs guinéens (soit 16,8 milliards d'anciens francs, ou 33 à 34 millions de dollars. Le surplus représente des investissements effectués sur fonds d'Etat français (travaux d'extension du port), ou a été couvert par la Société grâce à des emprunts.
Nous avons vu dans quelles conditions s'est terminée la construction de l'usine, engagée dans les conditions coloniales.
Pour les commanditaires de l'usine, il s'agissait évidemment de résoudre leurs problèmes : c'est-à-dire de se procurer, à des conditions économiquement compétitives, la matière première nécessaire à leurs industries.
Pour la Guinée — représentée par l'Assemblée Territoriale sous la loi-cadre — par le Gouvernement de la Guinée indépendante par la suite — l'intérêt de l'opération était d'apporter au pays un élément d'industrialisation et donc de diversification de l'économie, d'augmenter les revenus fiscaux et de créer des emplois nouveaux.
Ces objectifs ne sont pour le moment que très partiellement atteints.
Pendant la période de construction, l'entreprise a employé plus de 10.000 personnes : Européens spécialisés hautement payés : Africains venus parfois des régions les plus éloignées de l'Ouest Africain, utilisés surtout comme manoeuvres. Mais les travaux de chantier, conduits avec une extrême rapidité si l'on considère leur ampleur, n'ont pas duré plus 20 à 24 mois.
La fin du montage a conduit à une réduction brutale du personnel.
C'est dire que la reconversion du personnel de montage rendu disponible par la fin des travaux de construction a posé des problèmes : le paysan engagé temporairement comme ouvrier revient toujours difficilement à la terre. Les Chantiers du plan triennal lancé en Juin 1960 ont pu absorber progressivement le personnel guinéen disponible.
Il est toutefois évident que le caractère extrêmement moderne de la technique utilisée réduit la main-d'oeuvre au minimum.
L'ensemble des processus de fabrication est suivi et télécommandé à partir de salles de contrôle qui n'occupent qu'un nombre réduit d'employés ; le personnel-clé est constitué par des ingénieurs et des techniciens qui assurent le fonctionnement et l'entretien des circuits de commande, de régulation et de contrôle ; ce personnel est relativement peu important.
En juin 1962, le personnel s'élevait à 1.242 techniciens et ouvriers dont 387 expatriés (Français pour la plupart) et 855 Guinéens — auxquels viennent s'ajouter 1.550 Guinéens ou expatriés employés dans les services extérieurs (Chemin de fer, Port, siège administratif de Conakry).
Les ateliers annexes de l'entreprise, absorbent la majeure partie du personnel qualifié.
La fabrication elle-même ne demande qu'un travail de surveillance et d'entretien (nettoyage, etc.). La présence de soude caustique à presque toutes les étapes de la production ne rend pas ce travail sans danger : le port de vêtements spéciaux et de lunettes protectrices est obligatoire.
L'orientation du Centre d'Apprentissage et de la Formation Professionnelle de l'usine est donc nécessairement double : elle doit à la fois former du personnel pour les ateliers d'entretien et pour les services de production.
La formation du personnel d'entretien est obtenue après sélection parmi des candidats âgés de 16 à 20 ans, munis du C.E.P.E. Ils sont entièrement pris en charge par la Compagnie et, après deux mois de formation générale, répartis en cinq sections spécialisées (Ajustage - Chaudronnerie - Soudure - Mécanique - Electricité). L'horaire est de 48 heures par semaine ; dont la moitié d'atelier. Après deux ans, les élèves se présentant sa C.A.P et en cas de succès obtiennent un emploi an moins en 5e catégorie. Des cours de perfectionnement permettant aux meilleurs de se présenter an B.E.I, (Brevet d'Enseignement Industriel) (3 succès en 1962 parmi les élèves recrutés cri 1959), et d'accéder à la maîtrise.
La formation du personnel de production présente des difficultés très particulières ; il n'était pas possible de créer une usine miniature sur laquelle le personnel pourrait être formé sans risques. FRIA a donc créé à l'intérieur des services de production eux-mêmes, et en liaison intime avec le centre de Formation Professionnelle, une organisation spécifique qui met en place des ouvriers sélectionnés, contrôlés par des moniteurs de fabrication, et qui permet d'assurer peu à peu la relève des ouvriers de fabrication expatriés. La même formule est utilisée actuellement pour former les agents de maîtrise de fabrication, la durée des stages et de la formation s'étendant sur 18 mois environ.
Enfin, pour les ouvriers qui n'ont pas eu la chance de recevoir une formation spécialisée avant d'entrer à la Compagnie, des stages de recyclage sont institués qui permettent de compléter cas par cas la formation professionnelle, souvent acquise sur le tas, du personnel en fonction à l'usine, afin que celui-ci puisse accéder à une qualification supérieure.
Ces recyclages sont caractérisés par un rapport extrêmement élevé du nombre de moniteurs au nombre d'élèves en stage (en principe un moniteur pour 4 ou 5 élèves).
Enfin, et toujours dans le même esprit, des cours d'alphabétisation fonctionnent, qui sont suivis par environ 200 employés et qui autorisent ensuite les ouvriers alphabétisés à poursuivre leur formation professionnelle dans le cadre de l'Usine.
Toutes ces actions de formation intéressent plus de 300 ouvriers et représentent un effort extrêmement important tant sur le plan de l'organisation que sur le plan financier.
Le personnel est rétribué aux tarifs officiels des conventions collectives ; mais il est certain que les avantages sociaux dont il jouit (logements confortables à loyers modestes, etc.) et ceux particuliers à FRIA (prime à la production) donnent aux salariés de FRIA une situation nettement supérieure à celle de leurs homologues employés ailleurs.
L'organisation syndicale et le Gouvernement Guinéen ont posé à plusieurs reprises et avec force le problème de l'Africanisation des cadres. La proportion du personnel expatrié (près du tiers) est en effet considérable. Elle reflète d'ailleurs le niveau technique de l'entreprise. Le remplacement progressif des cadres étrangers par des cadres guinéens est évidemment conditionné par la formation de cadres locaux. L'africanisation est financièrement avantageuse pour la Compagnie, les indemnités d'expatriation constituant une lourde charge.
Dès à présent la Compagnie FRIA a mis au point, pour presque tous les secteurs, un programme progressif d'africanisation dont le gouvernement a été tenu informé.
Toutefois, la politique de la Compagnie en ce domaine reste prudente, et reflète certaines hésitations à remplacer trop vite un personnel ayant de longues années de pratique par un personnel, même de qualification théorique égale, mais de moindre expérience.
D'autre part, la variété des secteurs intéressés par l'africanisation introduit nécessairement des décalages entre ces secteurs, ce qui ne manque pas de poser des problèmes délicats.
L'existence de Fria ne constitue donc qu'une promesse d'avenir pour l'industrialisation de la Guinée. On pourrait dire en paraphrasant une formule employée à propos d'Edéa, que Fria constitue la solution d'un problème Péchiney en Guinée (ou des problèmes des associés de Péchiney), et non la solution d'un problème guinéen par Péchiney.
Ilôt d'industrie moderne au milieu de la brousse africaine traditionnelle, Fria constitue un exemple typique de ce que certains économistes ont appelé les « enclaves » économiques des pays sous-développés. Avec son chemin de fer et son port, Fria constitue en quelque sorte un circuit économique branché sur l'extérieur, étroitement dépendant des entreprises-mères situés en Europe ou en Amérique, mais totalement indépendant du contexte africain. Si toute la Guinée venait à disparaître, Fria, son chemin de fer et son port subsistant seuls, le fonctionnement de l'entreprise n'en serait pratiquement pas troublé.
Dans les structures sociales et les circuits économiques guinéennes, l'existence de Fria n'a apporté, aucun changement sensible. La présence d'un millier d'emplois nouveaux, même comportant des salaires sensiblement supérieurs à la moyenne, n'apporte pas de modifications appréciables à la structure économique ; ils n'entraînent pas une extension sensible du marché intérieur, d'autant plus que, non seulement l'équipement, mais une partie importante des approvisionnements destinés au personnel, alimentation comprise, est importée directement par Péchiney.
L'approvisionnement en légumes frais pourrait toutefois être assuré par la création aux environs mêmes de Fria de cultures maraîchères, ou par l'amélioration des relations avec Kindia. Pour le moment la seule route réellement carrossable (d'ailleurs en fort mauvais état sur le tronçon ancien qui va de la route Conakry-Kindia au pont du Konkouré) est celle qui relie Fria à Conakry.
Une piste Kindia-Fria est utilisée par les marchands de bestiaux qui assurent l'approvisionnement en viande de l'agglomération : elle n'est pas praticable aux automobiles.
En revanche, l'activité de Fria apporte un élément positif dans la balance commerciale et dans la balance de comptes de [l'Etat de] Guinée : les exportations de la Guinée s'élevaient, en valeur, à 5.121 millions de francs CFA en 1957, contre 9.250 millions d'importations.
En 1961, ces chiffres sont passés à 15.175.276.000 francs guinéens 8 pour les exportations et 17.570.500.000 francs guinéens pour les importations. Or, à elle seule, l'alumine exporté représente une valeur de plus de 7 milliards 9. Sa présence a permis la réduction du déficit de la balance commerciale guinéenne, tant en valeur relative qu'en valeur absolue.
L'intérêt des exportations d'alumine pour la balance des comptes de la Guinée, sans être négligeable, n'est pas du même ordre.
Immédiatement après la réforme monétaire. Fria continua à encaisser à l'étranger, en devises, le produit de ses exportations, en ne rapatriant en Guinée que la valeur des approvisionnements et équipement nécessaires à la marche de l'entreprise et le minimum indispensable au règlement des salaires (compte tenu qu'une partie des salaires du personnel expatrié était désormais versé directement en France).
Le Gouvernement guinéen ne tarda pas à exiger que le montant des devises ainsi encaissées fut placé, au moins en partie, sous son contrôle, et mis à sa disposition. Le versement en est effectué au compte de la Guinée à l'Union des Banques Suisses, d'où le gouvernement débloque les contingents nécessaires aux besoins de l'entreprise, rémunération des capitaux engagés y compris. Cette solution n'a pas été acceptée par Fria sans résistance, mais il lui était difficile de s'y soustraire.
L'avantage qu'en retire le Gouvernement guinéen est modeste par rapport au volume des bénéfices réalisés par Fria, mais lui fournit quand même la source la plus importante de devises fortes dont elle dispose : les exportations agricoles sont orientées en effet principalement vers les pays de l'Est, dont elles servent à équilibrer (très incomplètement d'ailleurs), dans le cadre d'accords de clearing, les fournitures d'équipement et de produits manufacturés.
Pour l'avenir, la Guinée — l'Assemblée territoriale du temps de la « loi cadre » l'avait souligné dès 1957 — souhaite que l'amorce d'industrialisation constituée par Fria soit complétée par l'édification d'un complexe industriel permettant à la Guinée de disposer du cycle complet allant de l'extraction de la bauxite à la production de produits finis (articles d'aluminium).
Cela supposerait la construction du barrage du Konkouré qui exige, on l'a vu, des investissements de l'ordre de 60 milliards d'anciens francs.
L'affaire avait été envisagée par les intérêts participant à Fria et par d'autres associées, notamment les Bauxites du Midi (Aluminium of Canada Ltd.) intéressés par le traitement possible de l'alumine de Boké et Montecatini (Italie).
Mais l'usine d'alumine de Boké n'a pas été construite : ce projet parallèle à celui de Fria, n'était en 1958 qu'au stade des études. Après de longues hésitations, la société des Bauxites du Midi, fin 1961, se déclara incapable de remplir les engagements pris (construction d'une usine d'alumine) et en demanda la révision, proposant de limiter l'exploitation à l'exportation de la bauxite brute.
Le Gouvernement guinéen dénonça ce « procès verbal de Carence » et mit en demeure les Bauxites du Midi de remplir ses engagements, faute de quoi il se considérait de son côté comme délié de toute obligation à l'égard de cette société.
A l'expiration du délai fixé, les Bauxites du Midi n'étaient pas revenues sur leur décision, le Gouvernement guinéen procéda à la nationalisation des concessions et installations de cette société : Kassa (îles de Los) et Boké.
Fin 1962, un accord a été conclu par le Gouvernement guinéen avec un groupe américain en vue de reprendre la réalisation du projet de Boké.
En attendant, ce retard diminue l'intérêt immédiat de l'entreprise du Konkouré, qui ne pouvait être rentable qu'avec l'apport conjoint de l'alumine de Fria et de celle de Boké...
Mais surtout les sociétés privées n'étaient intéressées au Konkouré que dans leur optique propre. Elles souhaitaient pouvoir utiliser de l'énergie électrique à bon marché, grâce aux conditions locales favorables : puissance de l'installation ; bas salaires, enfin financement de l'entreprise, pour une bonne part, sur fonds d'Etat. Cette dernière condition n'existant plus, le Capital privé a cessé de s'intéresser au Konkouré.
Le Konkouré eût-il été construit, le problème de l'industrialisation de la Guinée n'eût pas été résolu pour autant : les capitaux privés (l'exemple d'Edéa le prouve) s'intéressaient à la production d'aluminium brut, destiné à l'approvisionnement de leurs usines d'Europe et d'Amérique, bien plus qu'à la création d'une industrie de transformation locale.
Il reste que la construction du Konkouré, pour le moment, ne peut être envisagée par la Guinée sans concours extérieurs.
Dans cette conjoncture, Fria et l'Etat guinéen ont également intérêt au statu quo.
Notes
1. Avant la guerre de 1939-1945, la production d'or (fournie essentielleaient par l'orpaillage guinéen de la région de Siguiri) avait atteint jusqu à 3 tonnes (1936) et occupe la 3è place dans les exportations. L'exploitation des sables titanifères (ilménite) s'était poursuivie avec des variations considérables, en fonction de la conjoncture. L'extraction du diament n'a commencé qu'en 1936, dans la région de Beyla (Guinée).
2. Il en fut de même par la suite des phosphates (Sénégal et Togo) ; il en sera de même sans doute, du fer de Mauritanie.
3. J. Chardonnet. Une oeuvre nécessaire : l'industrialisation de l'Afrique, Paris-Genève. Ed. Droz-Minard, 1956 (Publications de l'Institut universitaire des Hautes Etudes Internationales, n° 26, p. 54). Consulter aussi « L'avenir de la Guinée française »
4. Cf. chronique de G. Lasserre, L'équipement hydro-électrique de l'Afrique tropicale (Cahiers d'Outre-Mer, 1958, p. 291-297).
5. René Hoffherr. Coopération économique franco-africaine, Paris, Sirey, 1958, p. 91.
6. Le projet de Souapiti (barrage, centrale et usine d'aluminium) représenterait 30 milliards de francs guinéens d'investissements (un peu moins que le coût de Fria). L'irrégularité du régime du Konkouré rendait; indispensable la création d'une vaste retenue d'eau, d'une surface équivalent aux 3/5 du lac de Genève, soit 400 km2 environ. La production d'électricité (3 milliards de kWh par an, soit le triple d'Edéa) serait entièrement absorbée par l'usine d'aluminium, qui fournirait annuellement 160.000 tonnes de métal, à peu près l'équivalent de la production française de 1957.
7. La région administrative correspond aux anciens cercles ou subdivisions de l'époque coloniale. La délégation de FRIA a été érigée en région administrative à partir du 1er Janvier 1963.
8. 1 franc C.F.A.= 1 franc guinéen = 2 anciens francs.
9. Source : M. Sékou Touré, Rapport au VIe Congrès du Parti Démocratique de Guinée (Horoya n° 225 du 28 décembre 1962 pp. 3 et 4).
[ Home | Etat | Pays | Société | Bibliothèque | IGRD | Search | BlogGuinée ]
Contact :info@webguine.site
webGuinée, Camp Boiro Memorial, webAfriqa © 1997-2013 Afriq Access & Tierno S. Bah. All rights reserved.
Fulbright Scholar. Rockefeller Foundation Fellow. Internet Society Pioneer. Smithsonian Research Associate.