Institut Français d'Afrique Noire
Centre de Guinée — Numéro 4. 1950
p. 25-48
Répartition et caractères. La côte de la Guinée française est habitée par un ensemble de minorités ethniques sur lesquelles aucune étude de fond n'a été faite. Refoulés par les envahisseurs susu et fula 1, ces peuples se sont réfugiés souvent dans les marécages de la côte, donc dans un habitat malsain et que les marigots et le poto-poto rendent difficilement accessibles.
Entre la Grande Scarcie (Kolenté) et la rivière de Morébaya vit un peuple que les Susu appellent Mandenyi et qui se nomme lui-même Mmani, peuple laborieux et pacifique, surtout agricole. Il tire sa subsistance de la culture du riz, et accessoirement de la pêche et de l'extraction du sel. Il parle une langue apparentée au sherbro et au bulom de la Sierra-Leone, et au kissi 2.
Puis, en remontant la côte vers le Nord-Ouest, s'échelonne un peuple assez complexe et formant divers groupes : les Baga, qu'on trouve depuis la presqu'île du Kaloum jusqu'à la rive droite du Rio-Nunez.
Les hommes sont vigoureux et trapus, au visage presque plat; leur signe caractéristique est la petitesse des oreilles 3.
Un premier groupe de Baga s'échelonne dans la presqu'île du Kaloum jusqu'au delta de la rivière de Dubréka. Ils sont agriculteurs et par nécessité, pêcheurs. Ils ont aujourd'hui perdu presque toute personnalité et ne se distinguent pas des Susu.
Il n'est pas rare d'entendre dire par un habitant de Conakry ou de Dubréka que ses parents ou ses grands-parents parlaient encore baga. Kaporo, à 30 km de Conakry, est l'un des rares villages où quelques vieillards parlent encore cette langue.
A droite, de la rivière Konkouré (rivière de Ouassou), commence le Koba, plaine côtière sablonneuse, habitée par les Koba Baga. Le phénomène d'assimilation aux Susu subsiste mais à un degré moindre. Si les jeunes gens ne parlent plus la langue paternelle, les hommes adultes l'utilisent encore dans leurs relations, bien qu'ils affectent de parler susu devant les étrangers.
Ce groupe s'étend jusqu'à l'île de Kito. Il constitua un petit royaume dont le chef résidait à Taboria et avec lequel les Français passèrent un traité.
Entre le Rio Pongo et le Rio Nunez, s'étendent différents groupes Baga et les Baga Foré assimilés à tort aux peuples précédents.
Le peuple baga aurait autrefois habité le Fouta. Arcin 5 signale, sous toute réserve, l'existence d'un peuple nommé Waélé qui serait formé au dire des Foutanké, de Baga restés en petits groupes au Fouta Djalon. Mais Northcote W. Thomas 6 dans la préface de sa grammaire timéné (1916) signale qu'il est probable que les Baga ont été séparés des Timéné par une invasion susu et qu'ils étaient autrefois voisins des Timéné dans la région de Port-Loko (Sierra Leone). Cette dernière version ne contredit pas la précédente et elle est plus certaine car elle relate des faits proches de deux siècles à peu près. Les Mmani ont en effet coupé en deux un peuple dont une fraction s'étend en Sierra Leone (Timéné) et l'autre vers le Rio Pongo (Baga). La toponymie actuelle du pays mmani est baga; il faut remonter au Nord, vers les monts du Benna, région occupée aujourd'hui par les Susu, pour retrouver la toponymie des Mmani 7.
Les Nalu sont sur les deux rives du bas Nunez, sur celles du Rio Compony (Kogon) et aux îles Tristao. Ils seraient parents des Bidyagos des îles Bissagos. Les métissages mandé ont modifié ce peuple et les Nalu du continent sont de beaux hommes au teint rouge pâle. Ceux des îles ont des caractères plus négroïdes. Les principaux villages qu'ils habitent sont Kakisa, Dapolon, Guémé Saint-Jean 8, Bel-air, Victoria.
Enfin les Landuman sont situés au nord-est et à l'est dit Nalutay, voisins des Mikhiforé, sur les deux rives du RioNunez. Ils sont agriculteurs. Leur lieu d'origine serait' le Fouta qu'ils auraient quitté à une époque difficile à déterminer (1750 ?) 9. L'explication de leur nom à partir de l'anglais land's man nous semble sujette à caution et du même acabit que celle du mot toucouleur (two colors !). il vaut mieux avouer qu'il n'est pas identifié. Ils formaient probablement autrefois un même peuple avec les Baga et les Timéné dont les langues sont presque identiques. Ils ont en commun avec les Baga de la côte certains rites animistes et plusieurs sociétés secrètes. Ils auraient été partagés en deux groupes, le groupe du Nord-Est s'appelant Tyapi.
Nous avons déjà signalé l'influence profonde qu'exercent les Susu sur toutes ces minorités ethniques. Le phénomène d'assimilation se produit sur toute la côte à des degrés divers au point qu'il est très souvent impossible de distinguer si l'on a affaire à un Susu, ou à un Baga ou un Mmani. Aussi les langues de ces peuples contiennent-elles déjà une certaine proportion de mots mandé. Dans le Koba les jeunes gens ne parlent plus baga, mais seulement les vieux et les adultes. Il en est de même pour les autres dialectes baga. Chez les Baga Foré et les Landuman il existe une sorte d'esprit national qui les pousse à refuser de parler le Susu ; néanmoins tous le connaissent et tous ont de multiples occasions de le parler quotidiennement. Les Nalu des îles seraient peut-être les plus réfractaires ; mais l'éloignement explique beaucoup mieux la non-ingérence des Susu.
La pénétration du susu s'effectue de pair avec celle de l'Islam. Il va sans dire que, lorsque nous parlons de la pénétration de l'Islam, celle-ci est toute superficielle. Les rites animistes sont encore très respectés, ainsi que les sociétés secrètes tels que le Simo et le Fosi 10. La côte guinéenne conserve donc encore, mais dans le plus grand secret, une partie de ses masques et de ses statuettes de bois. Les esprits des bois sacrés ont d'autant mieux subsisté que l'Islam admet la croyance aux génies. Une sorte de religion de compromis où domine l'animisme tend à s'instituer. Mais s'adonnent encore en majorité à ce qu'on appelle improprement le fétichisme : les Baga Foré et les Nalu des îles Tristao; l'île Katarak n'a pas de musulmans, l'île Kapken commence toutefois à se laisser entamer.
Si l'Islam compose avec les croyances animistes, sans les effacer, c'est que les peuples côtiers sont très individualistes : aucune forme réelle d'état, mais le plus souvent une gérontocratie élue par 'villages, ou par groupes de villages. Ils ont toujours repoussé jusqu'à la limite de leur force les envahisseurs fula et susu, ils ont refusé toute ingérence de leurs voisins. Seuls les Baga Foré et les Nalu des îles ont pu éviter la conquête de leur refuge. Tous les autres sont devenus vassaux et ont payé le sagale.
Au moment de l'époque florissante des Rivières du Sud, ces peuples étaient dans un état permanent de luttes animées par les rivalités de familles et de chefferies, rivalités encore accrues par les occasions de s'enrichir qu'offrait l'installation des comptoirs eux-mêmes rivaux. Les vaincus, hier vainqueurs, devenaient esclaves. Ces peuples ont été les premiers en contact avec les Européens qui ont représenté six nationalités différentes; ils ont pris parti les uns pour les autres, ils ont rompu et renoué de nombreuses alliances au gré de leurs intérêts.
Tous ces événements ont contribué à les refermer sur eux-mêmes. Un chef du Koba nous disait :
« Les Baga sont semblables à de la bouse de vache, qui est sèche à l'extérieur, mais humide au dedans. » Cet état de chose persiste encore aujourd'hui.
Etat actuel des connaissances. Aucune étude systématique, ni en ethnographie, ni en linguistique, n'a encore porté sur les peuples de la côte guinéenne. L'état actuel des connaissances sur ce sujet est donc assez succinct.
Seuls le Timéné et le Sherbo ont donné lieu à des grammaires. Ces langues parlées en Sierra Leone nous aident néanmoins à comprendre les dialectes Baga et Mmani (Mandényi).
Delafosse écrit à leur sujet dans son manuel de la langue dyula :
« Peut-être pourrait-on rattacher à ce groupe (Mandé) un certain nombre de dialectes parlés le long de la côte, depuis la Gambie jusqu'au Sherbro par les populations qui peu à peu sont absorbées par les Mande et qui sans doute sont les restes de tribus autochtones aux dépens desquels les Mandé se sont étendus vers l'Ouest. Mais si le voisinage des Mandé a pu influer sur ces langues côtières, il semble bien d'autre part qu'elles appartiennent à une famille différente, et d'ailleurs elles ont été encore trop peu étudiées pour qu'on puisse se prononcer d'une façon définitive à leur égard. » 11
Delafosse ultérieurement, conclura d'unea utre façon puisqu'il rattachera ces dialectes au groupe sénégalo-guinéen avec le peul, le wolof et le sérère. Mais nous avons reproduit ce passage parce que l'opinion selon laquelle les peuples côtiers ont une langue dérivée du Mandé est assez répandue en Guinée.
Le plus ancien vocabulaire donné sur les langues qui nous intéressent est celui de l'allemand Koelle dans Polyglotta Africana (1854). Northcote W. Thomas commentant ce livre dans la préface de sa grammaire timéné écrit : « The Landouma appears to be the Rio Nunez Baga of whom he (Koelle) says that they have a different language from the Isles de Los and Rio Pongo Baga. » A quoi correspond cette distinction entre les Baga du Nunez et ceux du Pongo ? L'auteur semble le seul jusqu'ici à avoir signalé deux dialectes baga.
Les quelques mots donnés par le Dr Corre 12 forment un vocabulaire très succinct et dont le défaut est de n'être pas situé quant aux lieux d'enquête. Il signale que le landuman a des rapports avec le baga et que les mots baga recueillis par lui sont différents de ceux recueillis par Koelle.
André Arcin 13 donne un vocabulaire de 130 mots baga dont il ne situe pas le lieu d'origine puis un tableau comparatif de plusieurs langues. Les conclusions sont les suivantes :
Seul Northcote W. Thomas 14 donne une définition morphologique qui, bien que s'appliquant au timéné, est valable également pour les autres langues de la côte :
« It belongs to the subfamily which inflects nouns by means of prefixes and makes, as a general rule, the adjective and in the case of inanimate objects the pronoun added to the verb, follow the prefix of the noun. »
Le timéné appartient donc au groupe des langues à classes caractérisées par l'affixation aux radicaux d'un élément morphologiquement différencié. Le peul et le bantou en sont les types. Plusieurs auteurs ont été jusqu'à affirmer que les langues de la côte guinéenne étaient des dialectes bantous. Ainsi Guiraudon et Krause (Zeils. f. afrikanische u. oceanische Sprachen t. I p. 9-50). Mais cette dernière hypothèse dépasse les faits recueillis jusqu'à ce jour. Sur les cinquante exemples donnés par Krause ce qui. est peu le grand bantouiste Meinhof n'a relevé que huit racines qui pourraient approximativement se rattacher au Bantou. Il existe certainement des racines communes, mais ces rapports parlent plutôt en faveur de l'unité des langues négro-africaines. Toutefois la question reste posée.
La théorie de Baumann et Westermann 15 jette une lumière sur ce problème. Reprenant la théorie de Sir Johnston 16, ils distinguent le groupe des langues semi-bantoues, ensemble des langues à classes voisines des langues monosyllabiques du Soudan mais sans rapport de structure avec elles.
Ces auteurs distinguent le groupe atlantique occidental à l'Ouest et au Sud du groupe mandé et le divise en deux sous-groupes. Le sous-groupe oriental comprenant le timéné, le baga, le landuman, le bulom (sherbro), le mampa, le kissi, le gola et l'adjukru; et le sous-groupe occidental avec les dialectes de la Guinée portugaise et de la Casamance. Les auteurs ajoutent : « Quelques idiomes sont proches des langues bantoues par leur système de classe et par leur vocabulaire. » Mais ils ne disent pas lesquels.
Il ressort, donc de l'ensemble de ces opinions et théories :
Les problèmes posés. Nous nous sommes livrés à une série d'enquêtes sur les dialectes de la Guinée dont nous donnons ici l'essentiel en fonction des problèmes posés par l'état actuel des connaissances. Nous avons nous-mêmes relevé les mots relatifs au koba baga, au landouman, au nalu et au baga foré. Le vocabulaire mmani est tiré d'une excellente étude encore inédite de M. Moity planteur à Benty. Les mots timéné ont été pris dans le dictioitnaire de Northcote W. Thomas 17, ceux du Sherhro dans un livre du Rev. Sumner 18.
Les problèmes qui se posent sont les suivants :
Les dialectes de la Guinée côtière ont en commun avec les parlers bantous et peuls une classe de noms appelée improprement : classe des liquides. Nous, disons improprement car il est reconnu, depuis le travail concluant de Mlle Homburger 19, que les classes ne sont pas des catégories psychologiques exprimant une soi-disant conception de la nature particulière aux Noirs, mais au contraire qu'elles s'expliquent morphologiquement et qu'elles expriment l'éloignement ou le rapprochement, un collectif, un nom d'unité, un relatif, un nom verbal etc.
Les noms de liquides et de corps gras appartiennent en bantou à la classe dont le préfixe est ma. Ces noms n'ont pas de forme du singulier. Ma est un préfixe signifiant non une pluralité, mais' une collectivité. La classe correspondante en peul a pour suffixe dham et exprime des noms de masse indéfinie, illimitée. Or dans les langues qui nous intéressent cette même classe est également caractérisée par un m ou un n (se référer au tableau).
A. Un préfixe ma est commun au landuman, au koba baga et au timéné. Son correspondant au siligulier est ta, ainsi que l'indiquent les autres noms de cette classe.
Français | Koba Baga | Landuman |
riz | tar, mar | toron, moron |
fruit | takomi, makomi | akomin yakomin |
hameçon | tananp, mananp | tanonmp, manonmp |
coeur | tim, mim | mim, yamim |
nez | tasht, masht | tashut |
sein | tasa, masa | dashan, sodashan |
Landouman | Koba Baga | Timéné | Mmani | Sherbro | Baga foré | |
huile | mar 20 | mar | mar | nkwa | nkuai | mbuyò |
boisson fermentée | manbér | mabér | ||||
miel | masa | masa | ramai | isilo | ||
sel | mèr | mèr | hél | ihél | mbis | |
eau | damun | namun | mants | mèn | mèn | òtò |
lait | masha | abinin | ||||
urine | mashotè | òtil | atuna | |||
sang | matyur | matir | nkn | nkn | yèl | |
or 21 | mabon | mabònò | oyon | ndn | ||
vin de palme | matar | mwé | mpan |
B. Pour le sherbro Sumner dit expressément « All names of liquids and oils have the prefixes m or n » . Or ce morphème caractérise un pluriel, car les mots appartenant à la même classe font :
Singulier | Pluriel | |
ongle | rontma | 'nrontma 22 |
dent | shang | 'nhsang |
orange | lembé | 'nlembé |
L'auteur signale que dans cette classe certains singuliers ont un préfixe li s'opposant, à 'n dont le point d'occlusion est celui de la consonne du radical.
Ce préfixe apparaît rarement car le sherbro semble perdre ses affixes de classe surtout au singulier. Toutefois dans les exemples suivants li est bien un préfixe puisqu'il est remplacé, au pluriel par 'n.
couteau | liken | 'nken |
raphia | litul | 'ntul |
palme | liwal | 'nwal |
feu | lijém | 'njém |
Or en bantou le préfixe ma s'oppose à un singulier di, li ou ri, et « les noms déterminés par di sont des noms d'unité qui s'opposent au nom collectif » 23
Mais, d'autre part, nous avons, toujours en bantou, un préfixe du pluriel n s'opposant à un préfixe du singulier du (lu, ru) 24. Il nous est impossible encore de dire si le 'n du pluriel en sherbro est représenté par le bantou ma ou n.
Peut-être les deux sont-ils représentés car 'n forme le pluriel d'un grand nombre de mot sherbros qui n'ont au singulier aucun préfixe, ce qui rend plus difficile son identification.
La pluralité est également exprimée en bantou par le préfixe di (ti, li, zi, ji, etc.) qui s'oppose à du, préfixe du singulier. Mlle Homburger écrit expressément : « Ce morphème est caractéristique du pluriel de noms d'animaux et d'objets inanimés divers. »
Or le dialecte sherbro forme les pluriels des noms d'animaux en préfixant i ou si et ceux des objets inanimés en préfixant ti 25
Français | Singulier | Pluriel |
pou | lan | ilan |
ver | kel | sikel |
wharf | bond | thibond |
village | faka | thifaka |
chapeau | gban | igban |
rivière | hial | thihial |
vache | ná | siná |
planche | beth | sibeth |
rat | bel | sibel |
tête | bol | thibol |
antilope | shal | sishal |
coeur | gbol | thigbol |
Sumner, qui ne devait pas connaitre la notion de classe, a vicié sa grammaire en présentant son tableau des préfixes et des pronoms à partir d'une classification arbitraire : noms d'animaux, d'objets inanimés, de liquides ; c'est pourquoi plusieurs mêmes morphèmes de classe se chevauchent ou bien plusieurs pluriels absolument différents, a, 'n, si, sont donnés pour une même catégorie, celle des animaux. En vérité, les préfixes si, li dont les préfixes verbaux correspondants sont au singulier, w et hon, au pluriel , han et ta et les démonstratifs lo au singulier, silo et tilo au pluriel expriment la pluralité; le préfixe li (préfixe verbal correspondant lo), le singulier d'un objet énumérable. Le préfixe li a presque disparu, comme tous les morphèmes pronominaux du singulier et s'oppose à un pluriel n (préfixe verbal correspondant : ma)
La comparaison des oppositions singulier, pluriel, collectif (un collectif n'est pas un pluriel) en Sherbro et en Bantou nous conduit à considérer comme valable l'hypothèse de l'identité des préfixes. Il est probable que le préfixe li représente le Bantou di qui, l'un comme l'autre, s'opposent à un préfixe du collectif, ma en bantou, qu'on retrouve en Sherbro sous la forme n devant les substantifs et ma devant les verbes. Mais le n, très fréquent dans les pluriels en Sherbro peut aussi représenter le morphème bantou n préfixé à des pluriels. Les préfixes li, si, i exprimant un pluriel semblent être le préfixe bantou dî (li, li, ji) s'opposant au singulier du, disparu en Sherbro.
Le préfixe bantou du s'oppose également au collectif ma. La correspondance d, t étant normale en négro-africain, on peut considérer que l'opposition du, ma se retrouve en Lauduman, en Baga et en Timéné sous la forme ta-ma, singulier-collectif.
Sherbro | Bantou | Signification | |
Préfixe nominal | li-'n | di-ma | unité-collectif |
Préfixe verbal | l-ma | ||
Préfixe nominal | zéro-'n | (du-n) ? | singulier-pluriel |
Préfixe nominal | zéro-ti, si, i | du-di | singulier-pluriel |
BagaBaga | Bantou | Signification | |
Préfixe nominal | ta-ma | du-ma | unité-collectif |
Ils ont également une langue à classes mais ses affixes sont peu apparents; ils sont même souvent absents dans les substantifs. Il n'est possible de les déterminer exactement que lorsqu'ils sont préfixés aux formes verbales et dans les démonstratifs. Les noms de liquides et de corps gras y compris celui dit sel, appartiennent à une classe dont les affixes nominaux, quand ils subsistent, sont m pour le singulier; au pluriel est préfixé a et suffixé in, les préfixes verbaux sont mi- i; les démonstratifs ni-yé.
palmier | mpan apanin |
le palmier pousse | mpan nu-ndum |
les palmiers poussent | apanin i-lum |
ce palmier | mpan ni |
ces palmiers | apanin yè |
Nous retrouvons les mêmes affixes dans les noms de liquides suivants :
Cette huile est bonne : mbuyò ni nu-ndump.
Cette huile est salée : mbuyò ni nu-noko.
Ce sel est blanc : mbis ni ni-mpul.
Ces noms s'emploient au singulier et n'ont pas de pluriel correspondant. L'inverse vaut pour les noms suivants :
Cette eau est chaude : òtò yè i-ben.
Cette eau est froide : òtò yè i-won.
Ce lait est bon : abenin yè ilump.
Ce lait est blanc : abenin yè i-pul.
1. Classe des hominins | ||
Français | Landuman | Koba Baga |
sorcier | òsir, asir | isir, asir |
griot | wòyéli, ayéli | yéli, ayéli |
danseur | wòpisa, apisa | ipisa, apisa |
circoncis | òsin, asin (circoncision: kòkòns) | ikòntsa, akòntsa |
incirconcis | òfel, èfel | |
homme | òrukuni, arukuni | iruni, aruni |
femme | òrani, arani | irani, arani |
mère | kar, akar | mi, ami 26 |
ancien | òbaki, abaki | ibaki, abaki |
La classe des hominins est représentée en Landuman par les affixes ò (sing.), a (plur.); en Baga par i (sing.), a (plur.).
2 | ||
Français | Landuman | Baga |
marigot | dabat, yabat | dabon, söbon |
marché | démarkit, yémarkit | démarkiti |
igname | datsak, yatsak | kbàk, tsbàk 27 |
fibre | dabéna, yabéna | tayé, nayé |
oeuf | damès, yamès | damès, émès |
oeil | dafòr, yafòr, | dafòr, efòr |
dent | dasik, yasik | dasik, èsik |
Les préfixes landuman sont da, ya, représentés en Baga par da, è.
3 | |||
Français | Landuman | Koba Baga | Timéné |
ongle | asanns, yasanns | asanns, esanns | asantek, mèsantek |
aiselle | abafta, yabafta | abafota, èbafota | abafta, öbafta |
voile | abéla, yabéla | abèla, èbèla | abèla, èbèla |
gouvernail | afèya, yafèya | afèya, èfèya | |
pirogue | abil, yabil | abanka, tsb | baka (susu banki) abil, öbil ou tsèbil |
poisson | alp, yalp | kurup, èrup | |
oreiller | asotsènè, yasotsènè | kunsasé, tsunsasé | |
semence | atsir, yatsir | kötsöm, tsötsöm | |
lougan | abaf, yabal | abaf, tsabaf | baf |
palmier | akonmp, yakonmp | akump, èkump | akamp, ékamp |
fruit | akomin, yakomin | akomi, yèkomi | komi : fructifier |
racine | atsonns, yatsonns | kötöt, ètöt | atön |
termite | até, yaté | atè, été | |
charognard | adyipa, yadyipa | ayiba, èyiba | |
caméléon | alakachen, yalakachen | arankachen, tsérankachén | |
porc-pic | alip, yalip | arip, tsôrip | alip, tsölip |
cynocéphale | atofan, yatofan | atofun, tsotofun |
Aux préfixes landuman a, ya, correspondent en Koba Baga les préfixes a, è.
4 | ||
Français | Landuman | Koba Baga |
cuisine | dapats, sapats | abutu, tsubutu |
siège | dabit, tsôbit | abéts, èbents |
aiguille | dasta, sasota 28 | |
tête | dahomp, tsöhomp | dabomp, söbomp |
sourcil | dakup, tsökup | |
bras | dakan, tsakan | tamann, mamann |
genou | dabu, tsöbu | dahu, sahu |
sein | daga, södasha | tasa, masa |
rivière | dabon,södabon | dabô, södabö |
lieu | dalonmp, södalonmp | daromp, tsaromp |
Les mots de cette classe ne nous semblent pas très nombreux. Les préfixes sont identiques dans les deux dialectes.
5 | |||
Français | Landuman | Koba Baga | Timéné |
fourmi | kögbè, tsögbè 29 | kantganbé, tsatagbé | |
arbre | kötòk, tsötòk | kòns, tsòns | |
bagage | köt, tsöt | koton, tsoton | |
cauris | köfans, tsöfans | kofants, tsofants 30 | kofant, tsofant |
bataille | komona, tsomona | koshim, tsòshim | tsima |
sorgho | köbanè, tsöbané | ||
arachide | kolon, tsolon | takàn, makàn | |
cola | kola, tshola | ||
gomme | kak,tsak | kak, tsak | |
jardin | kur,tyur | sardyen (Fr. jardin) | |
grenier | kinki, tsinki | kòbosaka, tsòbasaka | |
coupe-coupe | kötönon, tsötönon | agbwenti, ègbwenti | |
cendre | köbuf, tsöbuf | kòbuf | |
charbon | kuns, tyuns | tsunts | |
pilon | köronmp, tsöronmp | kòrump, tsòrump | |
cuillère | kökèp, tsökèp | kòbip, tsòbip | |
coq | kötsépi,tsötsépi | kòtsipi, tsòtsipi | |
cheveu | köfôn, tsöfôn | kòfun, èfun | |
menton | kenké, tsenké | kögbétsòm, tsögbetsòm | |
cou | kölimp, tsölimp | kòsuk, tsòsuk | |
main | kötsa, tsötsa | kotsa, etsa | |
ventre | kur, tsur | kur, tsur | |
nombril | köbunt, tsöbunt | kòbunt, tsòbunt |
Les préfaces de classe sont les mêmes dans les deux dialectes avec une différence dans la vocalisation.
6 | ||
Français | Landuman | Koba Baga |
bovidé | wana, tsana | ana, tsana |
capridé | whir, tsir | wir, fsir |
céphalophe | wor, tsor | wr, tsr |
guib | watsök, tsôtsök | atsòk, tsòtsòk |
singe | wakar, tsakar | wakran, tsakran |
En face des morphèmes w, ts du Landuman, nous trouvons en Koba Baga un morphème unique du pluriel ts et deux morphèmes du singulier a et wa. Dans les deux dialectes la semi-consomme labiale s'allonge en w (prononciation de huit : wit) quand le radical commence par une voyelle.
7 | |||
Français | Landuman | Koba Baga | Autres |
lance | tamba, mamba | tamamuru, mamamuru | (Susu : també) |
piège | tahul, mahul | kiti, tsiti | (Timéné : atik : panier) |
noyau | tabòk, mabòk | tabòk, mabòk | |
hache | tamuk, mamuk | abéra, èbéra | |
houe | tèl, mèl | kara, tsara | |
ruche | takötonp, makötonp | ||
perle | taka, maka | (Timéné : maka) | |
chat | tamusa, mamusa | anyari, ènyari | (Susu : nyari) |
hameçon | tanonmp, manonmp | tananp, mananp | |
nez | tashut, mashut | tashòt, mashòt | |
langue | tamer, mamer | damer, sömer | (Timéné: römer, tömer) |
doigt | tasulör, masulör | tasn, masn | (Timéné : tsosul) |
Les préfixes sont les mêmes dans les deux dialectes.
racine | kôtöt, ètöt |
poisson | kòrup, èrup |
bruit | kòwòka, awòka |
terre | kôpat, èpat |
main | kòtsa, ètsa |
poil | kòfun, èfun |
os | kòbannt, èbannt |
Nous pouvons dès lors présenter le tableau comparatif des affixes de classe du Landumâ et du Koba Baga.
Landuman | Koba Baga | |||
singulier | pluriel | singulier | pluriel | |
1. | o, wo | a | i | a |
2. | a | ya | a | è |
3. | da | tsö | da | tsò |
4. | kö | tsö | kò | tsò |
5. | wa | tsa | wa, a | tsa |
6. | ta | ma | ta | ma |
7. | x | x | kò | è |
Koba BagaKoba Baga | Landuman | Timéné | |
1 | pin | tin | pin |
2 | paran | maran | pérén |
3 | pasas | masas | pésas |
4 | panéré | mangélé | panlè |
5 | tsamat | kotsamat | tsamat |
6 | tsamat ri kin | kotsan tin | tsamat ro kin (avec un) |
7 | tsamat rö paran | kotsan ta maran | tsamat dé ren |
8 | tsomat rö pasas | kotsan to masas | tsamat rè sas |
9 | tsamat rö panéré | kotsan to màgélé | tsamat rè nanlé |
10 | tsofats | pu | tòfat |
11 | tsofats po pin | pu dé tina | tôfat pin |
20 | kéré marà | pu marâ | kégbà. |
30 | kéré masas | pu inasas | kégbâ tô fôt |
100 | kémé kin | kémé | kémé kin |
1000 | awuliyin | awul hin |
Le système de numération est quinaire dans les trois dialectes. Les termes sont les mêmes jusqu'à 10, le p du Baga et du Timéné alterne avec t ou m en Landuman. Le chiffre 5 est en réalité le mot signifiant la main (racine mat. Au-dessus de 5 on emploie l'expression 5 avec 1, 5 avec 2, etc.
Nous n'avons pas encore identifié les nombres 10 et 20; 10 vient peut être de tsöfants = cauris, 100 est emprunté au Malinké kémé ou au Peul temedere, eux-mêmes empruntés au Berbère.
A. Nous donnons un vocabulaire du Baga foré et du Nalu sans affirmer définitivement qu'ils sont deux dialectes d'une même langue. Néanmoins nous pensons que les rapports que nous avons relevés posent quelques problèmes.
Nous avons trouvé nous-même au vilage de Kahyesh, dans l'île Katarak (archipel des îles Tristao) un Nimba. Ce masque rituel avait toujours été attribué aux Baga. Or, bien que trouvé en plein pays nalu, il est identique à ceux du Rio Pongo; la seule différence se trouve dans les scarifications qui sont typiquement nalu : quatre petits traits verticaux disposés sur deux lignes, alors que les Baga n'ont que deux trait sur une seule ligne. Mais voice un autre argument plus convaincant ; dans le numéros de mars 1931 de la revue de Mgr Lerouge, La Voix de Notre-Dame, un article intitulé Koukouba village nalou donne les nombre de 1 jusqu'à 10 dans le dialecte de ce village (partie droite du delta du Nunez). Ces vocables sont conformés à ceux que nous avons relevés aux îles Tristao. Mais l'auteur de l'article ajoute que la langue parlée à Kukuba est assez rapprochée de celle de Taïbé et de Bigori. Or ces villages sont dans le pays des Baga; et seule la langue Baga foré peut soutenir cette comparaison.
Enfin, dernier argument, le nom propre Sanpöl, ancêtre des Baga foré se retrouve en Nalu sous la forme de Sanpil. Ces trois faits montrent que les rapports entre ces deux dialiectes méritent d'être examinés. Nous ne donnerons ici que quelques vocables dont l'analogie nous semble évidente.
Français | Baga foré | Nalu |
deux | shili | bilen |
trois | shitet | pat |
quatre | shinen | bina |
dix | étèlè | tébèlè |
cent | bbin (shibin =1) | ba dendé (dendé =1) |
panthère | mbel, mbèlinil | nyibbel, bènyibèlè |
arbre | kiti ti | nti, ati |
saison sèche | kuwul | mfur |
huile | mboeyò | amunben |
fleur | yéyén, kiyéyén | muyan, amuyan, |
poterie | iké | hal, ahal |
calebasse | boté | mb, ab |
feu | mbut | mèt |
maison | kulò, shulò | nkuk, akuk |
mouton | ankisi, ankisilin | kékisa |
lait | abinin | mbim |
chien | abut, abutul | mabét, babété |
coq | kishipi, shishipilin | kinsho |
oeuf | kin, shiyin | nyin, anyin |
grand filet | kasinet | kasinet, akashinet (anglais, net) |
gri-gri | sèpè, sisèpèlen | mshèbè, ashèbè |
poil | épuli | afil |
eau | òtò | anol |
acheter | èyei | wayan |
Ces quelques mots ont certainement une parenté. Le dialecte des Baga foré se rattache-t-il à celui des Nalu ? Il ne faut pas se laisser abuser par le terme. Sans doute, ce peuple, isolé au milieu des Baga, n'a-t-il pas été distingué de ses voisins. L'adjectif qui y est adjoint foré, et qui signifie « noir » , ne souligne pas un trait anthropologique, mais il est la traduction du terme foula bhaleedyo. Est bhaleedyo, le noir, le « fétichiste » . Ce mot est synonyme de kafir. Quels sont les authentiques Baga ? Quels sont ceux qui bénéficient d'un nom d'emprunt ? Si la parenté des deux dialectes dont nous venons de donner un vocabulaire est démontrée, le dialecte des Baga foré et le Nalu se rattacheraient aux langues de la Guinée portugaise. Mais nous ne pouvons encore affirmer cette parenté que sous toute réserve.
B. Le dialecte des Baga foré n'ayant jamais été décrit à notre connaissance nous donnerons quelques exemples des affixes de classe à l'appui de ce fait affirmé plus haut : les affixes de classe sont difficilement identifiables dans les substantifs. Les pluriels sont caractérisés par des préfixes et par des suffixes; il semble en être de même dans les pluriels des noms nalu. Les affixes correspondants sont nettement conservés dans les formes verbales et dans les démonstratifs.
Si l'on considère l'ensemble des affixes, on remarque que :
Bien que cette étude ne vise qu'à défricher le terrain et que, partant, elle pose plus de problèmes qu'elle n'en résout, nous sommes en mesure d'ordonner l'ensemble des opinions qui ont été émises par différents auteurs.
Le sous-groupe oriental du groupe atlantique déterminé par Baumann et Westerman et classé dans les langues semi-bantoues doit être subdivisé. En effet, bien que le Baga et le Mmani aient une structure analogue, ils diffèrent sémantiquement. Les dialectes des Landuman, des Baga (depuis le Rio Nunez jusqu'au Kaloum) et des Timéné ont entre eux une intime parenté. Les Mmani, entre la Morébaya et la frontière de la Sierra Leone, ont envahi la côte et séparé les Timéné des Baga; ils parlent un dialecte qui se rattachent au Bulom, au Krim et au Kissi.
Avec les Nalu commence un troisième sous-groupe qui se continue en Guinée portugaise. Le peuple de Monchon, appelé improprement Baga foré parle un dialecte qui se rattacherait au Nalu.
La conclusion essentielle de notre étude se trouve dans l'appui que l'examen des affixes nominaux apporte à l'hypothèse de la parenté de ces dialectes avec les parlers bantous. Nous avons signalé l'identité de lormes et de sens de certains préfixes, plus précisément dans les oppositions de singulier à pluriel et de nom d'unité à nom collectif.
La parenté bantoue en ce qui concerne les langues guinéennes commence d'ailleurs à prendre forme. M.F.R. Quintino la signale également dans une étude sur le dialecte des Balantes 31. Il conclut en substance que, parmi les langues parlées en Guinée portuguaise, le Balante n'est pas la seule à présenter des affinités avec le Bantou, mais aussi le Manjak, le Brame, le Biafade, le Papel et le Dyola.
Quelles sont l'importance et la valeur de cette parenté ? Les travaux ne sont pas encore assez nombreux pour le dire; de plus il ne faut pas rattacher automatiquement au groupe bantou tous les dialectes qui en rappellent le système. Mais il serait curieux de constater que depuis la Casamance (Sénégal) jusqu'à Port-Loko (Sierra Leone) et peut-être plus loin (certains auteurs ont cru voir des rapports entre le Baga, l'Adjukru et l'Ashanti) s'échelonne une infinité de minorités ethniques dont les dialectes auraient une même structure.
Les parlers côtiers de la Guinée française semblent donc former un ensemble assez homogène. Les peuples qui les parlent, acculés sur la côte par les envahisseurs, sont certainement très anciens. D'ailleurs ils ne participent pas aux grands courants d'évolution auxquels les autres Noirs obéissent, mais disparaissent peu à peu en se fondant dans la masse des Mandé. Ces conditions font qu'il est urgent de fixer leur langue.
Enfin, comme ces peuples vivent selon une culture archaïque dont le trait essentiel est la stagnation, on peut s'attendre, bien que cette conséquence ne soit pas nécessaire à ce qu'ils offrent une langue encore relativement bien constituée et présentant dans leur sens primitif des morphèmes qui, dans les grandes langues devenues plus ou moins véhiculaires, auraient disparu ou se seraient fixés aux radicaux.
Notes
1. Nous avons conservé le plus possible l'écriture phonétique pour les noms propres en ayant soin toutefois de n'y mettre aucun signe diacritique.
2. Nous prenons ces renseignements dans une étude encore inédite sur la langue mmani de M. Moity, planteur à Benty.
3. Claudius Madrolle. En Guinée, Paris, 1895.
4. Dr Meo. Etudes sur le Rio-Nunez (Bull. Com. Etudes hist. scient. de l'A.O.F., no. 4, octobre-décembre, 1919).
5. Arcin. La Guinée française, Paris, 1907.
6. Northcote W. Thomas. Timne grammar and stories. London, 1916.
7. Moity, loc. cit.
8. Le nom français de ce village doit provenir du susu geme sansan, le camp de pierres selon les uns, la barrière de pierre selon les autres.
9. Dr Meo, loc. cit.
10. Le Fosi est une société secrète originaire du Nalutay et comprenant trois sectes ayant ses rites particuliers et ses initiés propres : le bèlèkèté et le kandu dont le chef est une prêtresse, le bansonyi réservé aux hommes. Le Simo se rencontre chez les Nalu, les Landuman et les Susu. La société propre aux Mmani et aux Timéné est le poro. Les chefs de chacune de ces sociétés et de ces sectes ont un costume et un masque propres. Les initiés s'entretiennent dans un langage secret mi-parlé, mi-sifflé. Ces sociétés ont une influence à la fois politique, sociale et religieuse et constituent le principal obstacle à l'Islam.
11. Essai de manuel pratiqué de la langue mandé ou mandingue. Paris, 1901, p. 220.
12. Dr Corre, Idiomes du Rio-Nunez (in Revue de linguistique et de philologie comparée, t. X, 1er fascicule, juillet 1877).
13. A. Arcin, La Guinée française, Paris, 1907.
14. Loc. cit.
15. M. Baumann et D. Westermann, Les peuples et les civilisations de l'Afrique, trad. française, L. Homburger, Payot, 1948.
16. Sir Harry H. Johnston, A comparative study of the bantu and semi-baniu languages, Oxford, 1922.
17. Timne-English dictionary, London, 1916.
18. The Rev. A. T. Sumner. Handbook of the Sherbro language (B. A., London, 1921).
19. Les préfixes nominaux dans les parlers peul, haoussa et bantous, Paris, 1929.
20. L'accent aigu désigne une voyelle fermée é, ô; l'accent grave une voyelle ouverte è, ô.
Le tildé : voyelle nasale, an = an ; ö est le son français « eu » ; u = le Fr. ou; ny : n vélaire.
21. L'or est considéré comme un liquide dans beaucoup de langues africaines.
22. L'apostrophe placée avant la consomme initiale indique qu'un son sourd et purement nasal précède le mot lui-même. Ce son existe aussi en mmani.
23. Mlle Homburger, loc. cit.
24. t indique la spirantisation; anglais th.
25. t (surligné) indique la spirantisation : anglais th.
26. Landuman ma mère = kar kami ; Baga, ma mère = mi kem.
27. Ton descendant.
28. Ton montant.
29. Le g est très dur et très proche de k.
30. Ton descendant.
31. Serào os Balantes negros sudaneses ? (in Boletin cultural da Guiné portuguesa, no 6, avril 1947).
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