Le Lynx. N° 370 - 26 avril 1999
L'essentiel de la présente session des lois semble commencer— dans les coulisses. Que la plénière aille se faire voir ailleurs. Depuis l'ouverture de la scission le 6 avril, une seule plénière a animé la galerie. Les dépités ont failli se quitter à queue de poisson. Les rancoeurs et les frustrations longtemps refoulées sont remontées à la surface. A la dernière étape de la législature, chaque député veut dire plus haut ce que l'ensemble pense plus bas. On est en demoncrack-tie, non? Souvenirs et misères bloquent l'élection du nouveau bureau. Nos députés ont bénéficié de plusieurs avantages qui auraient été zélés chez les uns, beurrés chez les autres. Le plus vieux des conflits de nos parlementaires s'exprime en terme de carburant. Le fuel coulerait à flot dans l'hémicycle. Totalisons au sommet du bureau 100 litres d'essence par jour. Vingt dans les périphéries. Pour le commun des députés 10 litres pendant les sessions. Le principe a fonctionné pour tout le monde.
Seulement, au niveau des hauts cadres de l'administration parlementaire, l'essence doit couler aussi. Les conseillés, les directeurs de cabinet ont droit à 10 litres par jour. Ce principe là a aussi fonctionné normalement au début. Puis la notion d'affinité s'est imposée. Désormais, pour avoir droit à 10 litres "administratifs" il faut être dans les grâces de la questure. Certains y sont parvenus et ont continué à percevoir les 10 litres de reconn-essence. D'autres ne se sont pas prêtés au jeu. Les 10 litres ont été dévalués à 3 par jour. Rien à faire. Il n'y a pas une cellule de dépôt de plainte à l'Assemblée . Pas en tout cas pour les membres du personnel de l'administration. Sinon bonjour la porte.
Au mois de novembre dernier, les députés non membres du bureau ont constaté un changement : le carburant n'est plus servi. Le robinet a séché partout sauf au niveau des membres du burea. Pour eux, c'est la continuité dans le changement. C'est aussi la goutte d'essence qui fait déborder la valse.
Conséquences ? L'élection du bureau pose problème. La majorité des députés veut entrer dans le bureau. Mais, il n'y a que 10 postes. En terme clair, il faut mettre dehors tout l'ancien bureau. Soixante candidats. Comme la Codem est hors-jeu, le groupe parlementaire concerné serait allé consulter son patron. Aboubacar Somparé, qui vient d'arriver de la Mecque. Le turban sur la tête, la main sur le réservoir, celui-ci leur aurait demandé de régler le problème entre eux. De retour à l'hémicycle, le 20 avril, des groupuscules se sont fait remarquer. D'une part des dames, de l'autre les députés provenant d'une certaine région du pays. Les demandes formulées ? Simples. Les dames réclameraient quatre places dans le bureau. Celui-là n'en compte qu'une seule, qui exerce ses talents à la questure. L'autre équation, c'est le voeux des députés d'une ethnie qui réclameraient quatre places dans le bureau. Les deux places occupées jusque-là ne suffisent plus. C'est cela aussi la logique de Mamou, qui avait prévalu lors de la création du parti en 1992. A qui la faute? Toutes les mamayas sont permises.
Abou Bakr
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