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Presse écrite
La Lance

N° 151 — 10 novembre 1999

Foday Sankhon acclamé à Kailahun !

La deuxième étape de la tourné de Foday Sankhon, en vue de la sensibilisation de ses guérilleros à propos de l'accord de Lomé sur le désarmement s'est déroulée à Buebu, base principale du RUF dans le district de Kailahun, durant les huit années de guerre. Il était accompagné du chef d'état major des observateurs militaires de l'ONU, le général SC. Joshi, du commandant de L'ECOMOG, le Général Kpamber, le commandant du contingent guinéen, le Colonel Diallo, et du secrétaire exécutif du désarmement et de la démobilisation Dr. Kaikai.
Lors de la réunion tenue à Kissi Tongi Community centre de Buebu, le chef de la commission de sensibilisation Syb Rogers, a souligné que cette rencontre était historique, parce que la guerre avait débuté par Kailahun. Au nom des combattants du RUF, Eldreo Collins a noté l'importance de la présence de Sankhon. Le Général Kpamber, après avoir loué Foday pour le retour de la paix et la stabilité en Sierra Leone, a donné des conseils aux rebelles du RUF. Citant Mahatmat Ghandi: “Oeil pour oeil peut rendre le mode entier aveugle”. Les exhortant à épauler l'ECOMOG pour faire pardonner et pousser le pays vers la paix, la prospérité et la stabilité.
Dans son adresse de remerciement, le chef des observateurs militaires de l'ONU a fait remarquer aux rebelles du RUF que s'il y a la paix en Sierra Leone aujourd'hui, elle deviendra le pays le plus riche de la sous-région. Après lui, le Secrétaire exécutif du désarmement, de la démobilisation et de la réhabilitation, Dr Kaikai a donné les détails de l'assistance financière de la communauté internationale à la commission national de réhabilitation et du retour des réfugiés et de la commission de désarmement/démobilisation. Quant au chef d'état major du RUF, Sam Bockary, il a exprimé sa satisfaction pour le désarmement. Disant que le RUF et la junte étaient depuis longtemps dans l'attente de ce programme.
Le caporal Foday Sankhon, dans son adresse, a demandé aux combattants de déposer les armes, pour entrer dans la politique. Il a félicité ses combattants pour avoir combattu le “communisme” en Sierra Leone, en faveur de la démocratie. “J'ai auparavant appelé pour la paix avant les élections mais le gouvernement de l'époque ne m'avait jamais écouté. On ne se bat pas pour s'enrichir. Le pouvoir appartient au peuple!” A la foule qui l'acclamait, il a dit qu'il s'était battu pour l'éducation libre et la santé pour tous. Beaucoup pensaient que sa présence à Kailahun susciterait des rancoeurs. Il s'est dit porteur d'un message de salutation du président Kabbah. Après ce discours, P.C. Ganakia, chef de canton de Kissi Teng a tenu à reconnaître publiquement que Sam Bockary a été bien respectueux envers lui et tous les résidents de Kissi Teng, pendant les trois ans d'absence de Sankhon. A noter que ces retrouvailles se sont déroulées dans une ambiance de fête, avec des femmes et des enfants portant des t-shirt à l'effigie du leader historique du RUF.
D'ailleurs Sankhon et sa délégation ont dû passer deux jours à Kailahun. Finalement, il a donné l'ordre de libérer la famille de Johny Paul Kromah et de trois autres anciens membres du RUF qui avaient monté un coup contre lui, après l'accord d'Abidjan en 1996: Fial Musa, Deen Jalloh et Filipe Palmer.

Karim Kamara