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Presse écrite
La Lance

N° 150 — 3 novembre 1999

Le programme de la FASR est suspendu

La Guinée a abordé cette semaine avec une mauvaise nouvelle. Le programme de la Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé que la Guinée devrait avoir avec le F.M.I. et la Banque Mondiale reste suspendu. Le dossier Guinée n'a pas été présenté au Conseil d'Administration du Fonds. On se rappelle que M. Mark Plant, le chef de la mission F.M.I-BM avait annoncé lors de son dernier passage à Conakry au moins de septembre dernier, que le programme, après avoir été suspendu pendant six mois, serait repris à compter du 1er octobre 1999. La présentation du dossier de la Guinée au Conseil d'Administration du Fonds à la mi-novembre semblait relever d'une simple formalité. Accompagnée cependant de quelques conditions préalables, parmi lesquelles

• la hausse du prix du carburant
• l'introduction des enchères des devises pour que s'exprime la vérité des prix des devises entre les banques commerciales et “Wall Street” [le marché informel de devises à Conakry].

Il avait également été question de faire passer à la justice et traiter dans la transparence le dossier des détournements. Friguia et Anaim avaient été pointés du doigt. Le renforcement de la fiscalité, surtout douanière, et l'assainissement de la gestion des finances publiques devaient également figurer parmi les mesures sur lesquelles aurait insisté la mission conjointe de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International. On avait même insisté sur la lutte générale qui devrait être menée contre la corruption. Et un comité anti-corruption est en train de voir le jour.
Malheureusement, le résultat escompté n'a pas été atteint. Il est encore trop tôt pour examiner dans les détails toutes les causes de la suspension du programme de la FASR. Mais d'ores et déjà, certains avancent la décision d'augmenter les salaires de 7% au lieu de 4 % avec une retenue de 3 % servant à alimenter un fonds de retraite. La mesure a “failli” être appliquée, mais les bulletins de salaires ont été repris pour que soit effectuée la hausse des salaires de 7 %, comme “annoncée” par le ministre des Finances.
Il semble également que le marché des devises n'ait pas eu tous les résultats escomptés. La monnaie guinéenne a connu une très forte baisse qui a inquiété plus d'un opérateur économique. Les recettes et les dépenses après le départ de Conakry de la mission conjointe du F.M.I. et de la BM en septembre auraient connu des dérapages. Les chiffres prévus dans le projet du budget 2 000 risquent également de connaître des dérapages importants.
Tout cela et certainement bien d'autres raisons auraient poussé le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale à suspendre le programme de la FASR. C'est certainement un degré de plus qui vient s'ajouter aux difficultés que connaît actuellement la Guinée.

D.S