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Presse écrite
La Lance

N° 151 — 10 novembre 1999


Toujours au bord du gouffre !


La paix est encore fragile en Sierra Leone. Même si des rebelles ont fini par accepter sous la pression internationale, de faire taire leurs armes. Les chefs rebelles, Foday Sankhon du RUF et Johnny Paul Kromah de la Junte, bien qu'ayant accepté de faire partie d'un gouvernement de reconstruction nationale, ne se font guère confiance. A Freetown, chacun d'eux s'est barricadé et est bien gardé par ses propres fidèles. Il semble même qu'ils sont mieux gardés que le président Kabbah lui-même. Les trois forces sont là et s'épient. Et l'Angleterre a pris la charge de revigorer les forces gouvernementales. Ainsi 1000 léonais ont été recrutés pour former la nouvelle armée du pays. Que Londres a équipé en armes: 7500 SLR (Self Loading rifles), armes légères, 250 mitrailleuses, 20 mortiers. A en croire certaines sources, ces armes étaient en fait destinées à l'ECOMOG, la force d'interposition ouest-africaine. La lenteur administrative britannique a été telle que le bateau transportant ces armes a quitté tard l'Angleterre pour accoster à Freetown.
Comme on a décidé de préparer la paix en Sierra Leone on ne s'est pas embarrassé à filer ces armes à la nouvelle armée léonaise. Une armée de 1000 personnes pour toutes ces armes? Ce qui amène les observateurs à se poser pas mal de questions sur ce réarmement de la force de frappe du gouvernement de El Hadj Tejan Kabbah. Foday Sankhon et Johnny Paul Kromah ne dorment pas sur leurs lauriers. Il paraît qu'eux aussi continuent à se ravitailler en armement.
C'est en cela que des observateurs indexent la Guinée comme la plaque tournante des trafics d'armes qui ravitaillent les belligérants Sierra Léonais. Pour le malheur des populations vulnérables de ce pays. Autant dire que rien n'est encore moins sûr en Sierra Leone. A la moindre étincelle, si la guerre reprend, c'est toute la sous région qui risque de s'embraser.

Benn Pepito


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