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Presse écrite

Fin de Ramadan &mash; Aid El Fitr

La Lance. N° 160 — 12 janvier 2000


Après un mois d'abstinence et de privations, les fidèles musulmans ont célébré, le 8 janvier, l'Aïd El Fitr ou fête de fin de Ramadan. Pour l'occasion, des délégations de la Ligue Islamique nationale, des représentants des autorités communales et certains chefs de quartier ont été dépêchés dans tous les lieux de prière de la capitale pour accorder au rituel tout son éclat.

Dès après la rupture du jeûne de la journée du 7 janvier, la Ligue Islamique nationale a annoncé la fin du mois de carême. Par la même occasion, elle a annoncé aux fidèles musulmans que la fête de l'Aïd El Fitr serait célébrée le 8 janvier sur toute l'étendue du territoire national. La nouvelle qui a, certes, procuré la joie à certains a été plutôt accueillie avec froideur dans d'autres milieux de la capitale. En effet, arguant que c'est l'apparition du croissant lunaire qui seule justifie la fin du Ramadan, certains se sont bornés à scruter l'horizon à la recherche de cet indice de décision. Ne l'ayant pas vu, ils ont décidé de poursuivre l'épreuve jusqu'au 9 janvier. Mais la grande majorité de la population a suivi l'appel et la prière de la fête a été officiée dans tous les lieux habituels. Le Général Lansana Conté et certains membres de son gouvernement se sont acquittés de leurs obligations religieuses sur l'esplanade du Palais des Nations.
Dès la mi-journée, les rues de la capitale ont enregistré une forte animation. Les enfants, parés dans de belles tenues de fête, les pères de famille pressés d'aller rendre visite aux parents, ont ajouté à l'ambiance habituelle une animation particulière dans la ville. Salutations, mots de sympathie et demandes de "salimafo" (le cadeau de la fête) ont animé les quartiers pendant toutes la journée. Pendant ce temps, sur les trottoirs, les vendeurs de camelote, de gadgets et de jouets pour enfants se démenaient, comme de petits diables. Avec eux, les cireurs de chaussures pour lesquels les jours de fête constituent les meilleurs moments de recettes.
Si dans l'ensemble, le fête, s'est déroulée sans incidents majeurs, il convient de signaler les gigantesques embouteillages qui ont paralysé la circulation dans certains grands carrefours. En la matière, le tronçon Hamdallaye-Cosa a été le plus affecté. Des heures durant, et ce, malgré le déploiement d'un contingent de policiers, les usagers ont été bloqués à Cosa. Las d'attendre, certains ont fini par faire le reste du trajet à pied.
A ce phénomène s'ajoutent les pratiques habituelles en de telles circonstances: le vol à la tire. Les fillettes sont les victimes les plus fréquentes de cette pratique. Les vols de chaînes, de montres, de bracelets en or et d'autres bijoux ont été déclarés un peu partout. C'est "le prix de la fête" déclarent certains philosophes. A l'instar des fidèles musulmans de la capitale, ceux de l'intérieur du pays ont aussi fêté l'Aïd El Fitr. Après les prières, des bénédictions ont été dites en faveur de la paix et de la quiétude sur le territoire guinéen, dans le continent et partout ailleurs. Bonne fête a tous !

Abou Bakr


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