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Presse écrite

Culture. — Interview du Directeur de l'AGS

La Lance. N° 160 — 12 janvier 2000


Créée par un décret du 27 octobre 1999, l'Agence Guinéenne de Spectacles a pour mission de promouvoir le spectacle vers les industries culturelles et la réglementation des spectacles en République de Guinée. La Lance a rencontré le Directeur , Isto Keïra.

La Lance : Isto, tu viens d'être nommé Directeur Général de l'Agence Guinéenne de Spectacles. Quelles sont les circonstances qui ont conduit à la naissance de cette agence ?
Isto Keïra : L'idée de création de l'Agence Guinéenne de Spectacles a jailli lors des journées nationales de la culture tenues du 15 au 18 septembre 1999 au Palais. Madame Koumba Diakité a pris en compte les préoccupations des agences privées de spectacles. L'Agence guinéenne de spectacles est un établissement public à autonomie administrative, juridique et financière. Cette agence a été créée par un décret du Président de la République en date du 27 octobre 1999. Le siège de l'Agence se trouve au stade de 28 septembre. Nous avons pour mission de promouvoir le spectacle vers les industries culturelles et aussi réglementer les spectacles en République de Guinée.

Que devient Mass Production dont tu étais le Directeur ?
L'Agence Mass Production est une structure privée, qui est dirigée par Maciré Camara. A ce niveau, il n y a pas d'amalgame. Toutes les responsabilités sont au niveau de Maciré.

Quelles sont tes premières démarches pour faire connaître l'agence ?
La première démarche a été de recenser toutes les agences privées évoluant à Conakry. Il y a eu une réunion de prise de contact au cours de laquelle nous avons défini les grandes lignes rentrant dans la réglementation du spectacle en Guinée. Il faut déjà noter la mise sur pied d'une licence d'entrepreneur de spectacle. Elle donne droit à l'organisation des spectacles en Guinée. Les licences ont une validité de deux ans. L'obtention d'une licence est sanctionnée par le paiement d'un montant forfaitaire de cinq cent mille (500 000 FG), représentant le Fonds de Soutien à la Création Artistique et Littéraire (FOSCAL).

Qui parle de spectacle, parle de lieux de manifestations. Est-ce que c'est dans vos prérogatives de créer des centres d'accueil des spectacles ? Quels sont vos rapports avec ceux qui gèrent les maisons de spectacles?
Après les agences des spectacles, je dois entreprendre une offensive vers la presse pour sensibiliser les acteurs de terrain pour donner d'amples informations sur la création de l'Agence Guinéenne de Spectacles. Concernant les gérants de maisons pouvant abriter les spectacles, il faut dire que ce sont mes partenaires privilégiés. Je dois rencontrer l'Administrateur Général du Palais pour essayer d'arrêter des taux, en collaboration avec les gérants des maisons pour qu'on puisse alléger les charges aux entrepreneurs de spectacles.

L'Agence est nationale, mais tu ne parles que du cas de Conakry ?
Il est difficile de réglementer tout à la fois. Nous commençons d'abord à Conakry où il y a plus de 30 agences qui doivent se mettre obligatoirement en règle. A partir du 31 janvier 2000, toute agence qui n'a pas sa licence, ne doit plus organiser. Quand nous aurons fini de réglementer les agences au niveau de Conakry, nous allons nous déployer à l'intérieur du pays. Nous allons contacter les jeunes qui s'intéressent à la promotion culturelle dans nos différentes régions naturelles.

L'agence peut-elle organiser des spectacles ?
Nous avons dit qu'une des formes d'obtention de recettes de l'Agence, c'est de faire des concerts ponctuels. L'Etat peut nous confier l'organisation d'un événement capital. Tout comme nous pouvons donner notre marché à une agence privée de la place pour essayer de piloter tel ou tel événement.

Est-ce que vous avez les moyens de votre politique ?
Nous commençons très petit. Nous n'avons pas la prétention de commencer avec fanfares. C'est une nouvelle structure. Petit à petit, nous allons mettre en place tout ce qu'il faut pour que les spectacles en Guinée soient fiables.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Je saisis l'opportunité pour souhaiter bonne et heureuse année 2000 à tout le peuple de Guinée. Je voudrais profiter de cette interview pour lancer un appel à toutes les agences qui, au lendemain de ma nomination, m'ont exprimé leurs sentiments de satisfaction. Je lance un appel à toutes les agences pour qu'on puisse produire des concerts crédibles et fiables. Pour qu'on puisse, dans un moyen terme, exporter la musique africaine de Guinée.

Propos recueillis par A. Bah


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