La Lance. N° 159 — 5 janvier 2000
Dans certains milieux politiques le discours du Chef de l'Etat à l'occasion du Nouvel An était très attendu. On pensait qu'il aborderait l'emprisonnement de M. Alpha Condé, leader du RPG, qui attend son procès depuis plus d'un an. Le Chef de l'Etat a plutôt parlé de gouvernance, de détournements de deniers publics par les cadres du pays. Il estime que la relance économique de la Guinée comporte des satisfecits. Il a appelé à la mobilisation générale les fils de ce pays pour réussir le développement économique durable. Sur la question des détournements, il a parlé de “course folle vers l'enrichissement illicite” de certains cadres guinéens qui foulent au pied l'intérêt national en puisant dans les caisses de l'Etat. Il a promis des mesures pour lutter contre la corruption et la gabegie. Il a aussi déclaré:
— “Nous allons également renforcer et consolider les institutions républicaines”.
La Cour Suprême est en panne, faute de président, depuis le 8 mars 1999. Date à laquelle M. Lamine Sidimé, président d'alors, a été nommé premier ministre. Depuis, la chambre administrative de la Cour Suprême est paralysée. Ce qui explique le blocage de moult problèmes dont cette chambre est saisie. Comme c'est le chef de l'Etat qui promet lui même de renforcer et de consolider les institutions de la République…
Une nouveauté a marqué le fond du discours du président Lansana Conté; son appréciation des acteurs politiques guinéens :
— “Ils ont une mission éducative auprès des populations”.
Mieux, il leur propose le “dialogue constructif”. Parce qu'en définitive, “la Guinée est un patrimoine commun”. Par conséquent, la non appartenance à une même famille politique ne doit pas pour autant s'apparenter à un rejet systématique de l'adversaire, sur fond de haine et de rancune.
Benn Pepito
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