webGuinée
Presse écrite


Côte d'Ivoire. — Qui est le Général Robert Gueï ?

La Lance. N° 158 — 29 décembre 1999


Le Général Robert Gueï est né en 1941 à Kabacouma dans l'ouest de la Côte d'Ivoire. Diplômé de l'école de guerre de Saint-Cyr, ancien chef d'Etat-major des forces armées, il en a été écarté en 1995 par le Président Bédié. Ce n'est pas pour rien qu'on l'a qualifié de militaire rancunier dès l'annonce de la prise du pouvoir. Le Général Gueï a commencé à apparaître sur la scène politique ivoirienne au lendemain des l'élections d'octobre 95 qui a vu la victoire du président Bédié. Cette élection a été précédée de manifestations de rue organisées par les principales formations politiques de l'opposition qui avaient boycotté le scrutin. M. Bédié avait alors demandé à l'armée d'intervenir.
— “Je ne vois pas les raisons pour l'armée de s'exciter dans la rue” avait déclaré à l'époque le général Gueï.
Pour lui, l'armée n'intervient que lorsque la République est en danger. Le Président Bédié n'a jamais toléré cet acte du Général Gueï . Ainsi, en novembre 1996, le Général Gueï et quelque six autres officiers sont accusés d'avoir fomenté un complot contre l'autorité de l'Etat. Traduit en justice, M. Gueï a été renvoyé.
Bien avant l'ère Bédié, au temps du Président Houphouët, le nouvel homme fort de Côte d'Ivoire avait occupé le poste de ministre du service civique pour élaborer un plan d'installation des jeunes agriculteurs. Après la réélection du “Vieux” en octobre 1990 pur un septième mandat, Gueï est nommé chef d'Etat-major de l'armée. Sa mission consistait alors, à remettre de l'ordre au sein de la grande muette qui venait de se mutiner pour la première fois dans l'histoire du pays. Le Général avait tellement réussi sa mission que sous ses ordres, en mai 91, l'armée a violemment réprimé les manifestations sur le campus universitaire.
Le parcours du Général? De 1948 à 1950 il a fréquenté l'école Primaire du camp militaire de Bouaké et de 1950 à 1959, la mission catholique de Man; il est ensuite admis à l'école militaire préparatoire africaine de Ouagadougou où il a terminé le cycle primaire. Il est également passé par l'Ecole militaire préparatoire africaine de Saint Louis (Sénégal) où il a entrepris des études secondaires. Là, il obtint deux diplômes militaires supérieurs 1 et 2, ainsi que son baccalauréat sciences expérimentales. Ce qui le conduira à l'Ecole spéciale militaire (ESM) de Saint Cyr, à Coëtquidam, dans l'ouest de la France. En 1966, poursuivant sa formation militaire, il entre à l'Ecole d'Application d'infanterie de Saint-Maixent. Quelques mois plus tard, il rentre au bercail. Il est nommé instructeur des jeunes gradés de l'Ecole des Forces Armées (EFA) de Bouaké. il y reste jusqu'en 1974. De 1974 à 1975, c'est le retour en France pour un stage de capitaine et de cours d'Etat-major à Montpellier. A nouveau, il revient en Côte d'Ivoire où il passe d'abord par l'EFA comme directeur de l'instruction. Ensuite, il est muté à Bingerville pour diriger l'EMPT, un établissement paramilitaire auquel on accède par un concours très sélectif. Il y restera deux ans, avant de retourner encore en France pour s'inscrire à l'Ecole supérieure de guerre de 1978 à 1980. Revenu à Abidjan, le Général Gueï est nommé commandant des sapeurs-pompiers de la ville. Poste qu'il occupera pendant cinq ans. En 1989, il est nommé commandant de la IV zone militaire à Korhogo. En 1990, il est rappelé à Abidjan suite à la mutinerie. Le général Gueï est nommé chef d'Etat major des FANCI (Forces Armées Nationales de Côte d'Ivoire). Il assumera cette fonction du 7 juin 1990 au 21 octobre 1995.

Jeune Afrique


Facebook logo Twitter logo LinkedIn Logo