La Lance. N° 158 — 29 décembre 1999
En lieu et place des militants de la CODEM, ce sont des femmes parées d'effigies du PUP et des jeunes athlètes, numéros sur le torse, qui ont pris d'assaut le quartier de Dixinn, le 18 décembre 1999. Les forces de l'ordre (policiers, gendarmes et gardes républicains), armes aux poings étaient postés sur l'itinéraire prévu pour la manifestation de l'opposition.
Cette sortie combinée des forces de l'ordre et des militants du PUP semble démontrer que si les sympathisants de la CODEM avaient maintenu leur marche, l'affrontement aurait été inévitable. Le marathon des athlètes qui a justement pris le départ sur l'esplanade du palais du peuple d'où les manifestants de la CODEM devaient partir, était organisé par l'inspection de la jeunesse de la ville de Conakry et la fédération guinéenne d'athlétisme. Ces jeunes athlètes qui sont pour la plupart des membres du COMOC (comité de mobilisation de la ville de Conakry) du gouverneur M'Bemba Bangoura ont traversé la ville au pas de course, avec comme point d'arrivée la place des martyrs. Comme le 18 décembre correspond à la victoire de l'équipe Hafia 77, les organisateurs de cette manifestation sportive ont donc justifié cette coïncidence par la commémoration du triplé.
Seulement voilà. A la place des vétérans et anciens du “Hafia” annoncés, c'étaient plutôt "des loubards" du COMOC qui ont animé la compétition. Appuyés par la présence du foule de femmes balayeuses qui scandaient des slogans en l'honneur du gouverneur M'Bemba Bangoura. Un fait insolite, pour des gens venus “encourager” les athlètes, comme a tenté de justifier un organisateur de la mobilisation.
Les forces de l'ordre étaient là.
Noumandjan Camara
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