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Presse écrite

Conference de presse
L'UFD dénonce la bourgeoisie militaire !

La Lance. N° 153 — 24 novembre 1999

Après une absence de plusieurs mois de la scène politique guinéenne , l'UFD, (Union des Forces Démocratiques) a refait surface le 17 novembre dernier à l'Hôtel Camayenne pour un débat autour du thème: “Où allons-nous et que faire?”.
D'entrée de jeu, le professeur Alfa Sow, président de l'UFD, a estimé que les journalistes et les acteurs de la vie politique “devraient aménager un espace de réflexion et de débats largement ouverts sur l'avenir”. Cet espace a permis au professeur de dépeindre tous les maux dont souffre l'administration guinéenne:

• le laxisme ultra-libéral succédant à la dictature meurtrière du PDG
• la bourgeoisie militaro-bureaucratique qui s'est emparé du pays en mettant hors-la-loi l'honnêteté et les valeurs cardinales des traditions culturelles
• la destruction systématique des documents comptables
• les trafics d'influence, les commissions occultes, les déficits financiers, les pillages et détournements de la propriété collective et de l'aide internationale
• l'existence d'une bourgeoisie vorace et prédatrice allergique à tout esprit d'entreprise

On est ensuite venu à l'exercice des questions/réponses, entre journalistes et orateurs.
Première question: sur quel sauveur l'UFD compte-t-elle pour tenir cette conférence alors que le parti est dissout depuis belle lurette par le ministère de la décentralisation?
Le professeur a indiqué que cette suspension est illégale et non basée sur un jugement valable. Evidemment, le parti a porté plainte à la cour suprême, mais les juges qui devraient statuer sur l'affaire n'ont pas encore tranché. “Nous attendons fermement que la Cour Suprême dise le droit sur ce dossier, cela a trop duré. Nous nous considérons comme un parti qui reste et demeure légal”.
Quant au projet d'instauration d'une démocratie véritable? L'UFD propose une alliance entre les principaux partis de l'opposition. Et pourquoi? “Cela permettra de faire partir Lansana Conté et son gouvernement, qui n'est plus en mesure de diriger le pays. C'est dans cette optique que nous avons décidé de signer le pacte qui nous lie au RPG” explique-t-il.
A la question de savoir comment faire partir le Général Lansana Conté, le conférencier prône la méthode de la non-violence, l'union de la société civile. Pour prouver l'incapacité du gouvernement actuel à diriger, Saliou Wann, le secrétaire général du parti, a évoqué les dérapages macro-économiques qui ont provoqué la colère de Mark Plant et de son équipe : “on ne pourra jamaismener un programme à terme avec ce gouvernement” assure-t-il. Il cite encore l'exemple du commerce mondial, avant d'aboutir à la conclusion que la bauxite et l'alumine seuls ne peuvent mener le pays vers le redressement économique.
Par ailleurs, il a été question de la démission de la section UFD de Côte d'Ivoire ainsi que de la dissidence ayant abouti à la création de l'UFDG. Le professeur Sow a fait remarquer que ces faits relèvent de la cuisine interne de l'UFD avant de donner des réponses évasives.
Concernant la section UFD de Côte d'Ivoire, il affirme que la coalition de la section de Guinée avec le RPG n'aurait pas plu aux autres, c'est tout !
Justement, l'UFD n'a-t-elle pas tendu la main au RPG pour éviter de sombrer? L'air un peu nerveux, le professeur Sow de marteler que son parti ne risquait pas de sombrer. “L'UFD reste toujours un parti au top. Même s'il a préféré soutenir la candidature du leader d'un autre parti que d'en présenter un” a-t-il soutenu mordicus.

Abou Bakr

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