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Presse écrite
La Lance
N° 153 — 24 novembre 1999

Labé : La GTZ et les technologies artisanales

Du 18 au 20 novembre s'est tenu à l'Hôtel de l'Indépendance de Labé la 2ème édition de l'atelier des technologies appropriées. Les cérémonies d'ouverture et de clôture ont été présidées respectivement par le Gouverneur de Labé et l'Ambassadeur d'Allemagne en Guinée. L'atelier a été organisé sous l'égide du Projet d'Appui aux Actions d'Auto-promotion de l'Artisanat et aux Technologies Appropriées (4A-TA) et la GTZ.
Pendant ces trois jours, les participants venus des secteurs public et privé ont fait des communications sur leurs expériences en matière de technologie appropriée. Au cours des travaux de groupes, on s'est penché sur des thèmes liés à l'introduction et à la vulgarisation de ces technologies en Guinée.
La préfecture de Labé compte environ 3300 artisans, 1559 d'entre eux (dont 730 femmes) ont crée 47 organisations d'auto-promotion parmi lesquelles 25 sont localisées en zone rurale. Ces artisans mettent en oeuvre environ 45 technologies liées à la broderie, la chaudronnerie, la couture, la fonderie, la forge, la fabrication de corbeille, la tapisserie, la menuiserie, la peinture, la saponification, le tissage et la teinture. Ce sont donc les intervenants dans tous ces secteurs qui se sont retrouvés pour discuter de nouvelles technologies pouvant être un modèle pour tous les artisans.
Ainsi, lors de la cérémonie d'ouverture, M. Mamadou Diallo, le coordinateur du projet GTZ/4A-TA a déclaré que, sur le plan de l'amélioration de la qualification, 1533 artisans dont 52% de femmes ont participé à 107 cours de perfectionnement techniques tandis que 2315 ont pris part à des cours de gestion. Evoquant la mobilisation de l'épargne endogène, le coordinateur a parlé du financement de 38 projets économiques communs, de 32 millions et 11 millions de francs mobilisés respectivement par les organisations d'auto-promotion urbaines et rurales.
Pour M. Peter Hillen, le consultant intermittent du projet, l'introduction des TA dans le secteur de l'artisanat de Labé a beaucoup contribué à ouvrir et renforcer la créativité et l'esprit innovateur des artisans et artisanes. “La découverte, les tests, l'introduction et la vulgarisation des technologies appropriées attirent aussi l'intérêt des artisans et artisanes et des consommateurs qui vivent et travaillent dans d'autres région de la Guinée”, a-t-il ajouté.
Quant au Gouverneur de Labé, M. Mounir Camara, il a affirmé que grâce à la coopération allemande, aujourd'hui les artisans de Labé ont dépassé le seuil de la pauvreté. “Ils vivent de leur art”, a-t-il ajouté.
Après les discours, les participants ont été conduits à la salle d'exposition du projet. Là, ils ont apprécié les produits exposés: chaussures, savon “kabakoudou”, pagne “leppi” et indigo, lits d'hôpitaux, charrettes et charrues… Une attention particulière a été accordée au four solaire de fabrication artisanale à base d'aluminium. Une cuisine ambulante qui fonctionne par réfraction solaire. On a aussi apprécié le travail d'un tisserand utilisant une chaise à tisser lui permettant d'avoir 1m 20 de tissus en quelques minutes. Puis, c'est le retour à l'Hôtel pour les travaux de groupes et les exposés.
Les débats de groupes ont été axés sur des thèmes liés au transfert de technologies dans les différents secteurs de l'artisanat et l'amélioration du travail des groupements. En matière de transfert, l'accent a été mis sur l'aspect d'appoint aux activités traditionnelles. En matière de vulgarisation, on s'est attardé sur la définition d'une politique nationale de vulgarisation des TA pour le secteur de l'artisanat.
Le 20 novembre, des recommandations ont été adoptées.
Entre autres: l'implication à tous les niveaux des autorités dans le secteur de l'artisanat, la mise en place d'un mécanisme de suivi de l'artisanat, la création d'une plate-forme de l'artisan et d'un fonds d'appui aux technologies appropriées. Pour le mot de la clôture, l'ambassadeur d'Allemagne en Guinée, M. Pius Fisher a soutenu que l'artisanat joue un rôle important dans l'économie nationale de la Guinée. “L'artisanat est certainement, ajoute-t-il, un des quatre piliers de l'économie de la Guinée à côté du secteur agro-alimentaire, du secteur minier. Le secteur de l'artisanat apporte beaucoup de revenus à d'innombrables familles”. Il a encouragé les artisans à continuer sur la voie qu'ils ont entamée pour améliorer leurs conditions économiques et sociales. L'atelier a été clôturé par un dîner offert par le projet 4A-TA à tous les participants.

Azoka Bah, envoyé spécial