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Presse écrite


Mandiana — Ecoles communautaires

La Lance. N° 152 — 17 novembre 1999


L'ONG américaine “Save the Children” (Sauvez les Enfants) a procédé à l'inauguration officielle d'écoles communautaires dans la préfecture de Mandiana.

La cérémonie s'est tenue du 11 au 12 novembre, respectivement dans les villages de :

Au total, ce sont 20 écoles de trois classes chacunes équipées de blocs de latrines de six compartiments que l'ONG a implantées à Mandiana, avec naturellement la participation de la communauté qui a fourni briques, sable, gravier, blocs de pierres, etc.
Mandiana est l'une des dernières préfectures de la Guinée en matière de développement. A cela s'ajoute un taux de scolarisation d'environ 31%. Les communautés villageoises ont compris aujourd'hui qu'il n'y a pas de développement sans éducation des enfants. Voilà pourquoi elles se sont attelées à prendre des initiatives pour scolariser les enfants, en contribuant à la construction d'infrastructures scolaires. Ainsi, c'est avec tambours et trompettes qu'elles ont accueilli le 11 novembre à Kolomogo la délégation venue procéder à l'inauguration des écoles. Etaient présents: le Directeur de l'USAID-Guinée Henri Beernholtz, la représentante de “Save the Children” Mme Anne Martin, M. Akoï Dédé Béavogui, coordinateur des écoles communautaires, les représentants du ministère de l'enseignement pré-Universitaire et ceux des 20 villages où les écoles sont construites. Animation folklorique, danses traditionnelles, défilé des chasseurs “Donso”, chants des écoliers du village ont été les grands moments de l'accueil.
Ensuite le secrétaire général des collectivités de Mandiana a, dans son discours de bienvenue, salué l'initiative de “Save the Children” qui vient de doter ainsi Mandiana de 20 écoles. Soit, ajoute-t-il 60 classes pour quelques 3000 élèves et 180 enseignants. Prenant la parole, le représentant de l'APEAE (Association des Parents d'Elèves) a rappelé le passé triste de l'école. Les enfants, souligne-t-il, étudiaient dans des hangars recouverts de “Karata" (sorte de paille tissée).
Puis, au tour de Anne Martin, de “Save the Children” de tenir son discours. Selon elle, l'ONG est présente à Mandiana depuis 1997.

“Nous travaillons, souligne-t-elle dans le secteur de l'éducation et de la santé dans des activités visant à impliquer les populations dans la gestion des problèmes liés à la scolarisation des enfants, la vaccination et les maladies diarrhéiques”.

Henri Beernholtz de l'USAID a, quant à lui, déclaré que “donner une éducation de base à tous les enfants guinéens, surtout les filles, est la vision de l'USAID pour la Guinée”. Il a noté que c'est l'USAID qui finance la construction de ces écoles et la formation des enseignants guinéens aux USA. Pour terminer, M. Beernholtz a expliqué que sa préoccupation est liée à l'incertitude quant à la durabilité de tous ces efforts, quand les ONG ne seront plus présentes.
Toujours dans la série des interventions, M. Akoï Béavogui, le coordinateur des écoles communautaires de Mandiana a souligné que leur activité n'est pas seulement de construire des écoles, il s'agit également de faire la promotion de la scolarisation. Pour lui, ces écoles sont une alternative éducative, car l'école est suivie par la communauté. “Dans le village, enchaîne-t-il, l'enseignant travaille avec la communauté, il est nourri, payé et logé par les villageois”. Evoquant le coût de la construction, M. Béavogui affirme que chaque école a coûté 16 à 17 millions de Francs Guinéens avec une participation communautaire estimée à 3 millions. Il faut que ajouter que ce sont les villageois qui s'occupent de tout ce qui concerne le mobilier scolaire.
Après cette série de discours, le cordon inaugural de l'école de Kolomogo a été coupé par le Directeur de l'USAID. Aussitôt, la délégation s'est retirée pour se rendre dans le district de Faragbékoura où trois autres classes ont été mises à la disposition des communautés.
Le 12 novembre, le périple inaugural a continué, sans les officiels, dans les localités de Sountoudiana (7 km de Mandiana), Bonko (40 km) et Kangbéla (35 km).
Partout, la joie de la population était grande. Le constat est que, l'école créée par la communauté, est gérée par elle. En plus, tous les enfant ont été recrutés par famille et l'équité — une fille pour un garçon — a été respectée, ainsi que la norme 40 élèves par classe en zone rurale. Ainsi, tous les villageois sont fiers de déclarer “cette école, c'est notre affaire, c'est notre propriété et nous assurons sa gestion quotidienne”.

Azoka Bah. Envoyé spécial


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