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Presse écrite
La Lance

N° 148 — 20 octobre 1999


Diplomatie
Mme Albright à Conakry.
Escale d'une demi heure !

madeleine albright

Mme Madeleine Albright, la secrétaire d'Etat (ministre des affaires Etrangères) américaine, a entamé au matin du lundi 18 octobre son troisième périple officiel par Conakry sur le continent.
Dès 6 h le dispositif de sécurité américain assistée des guinéens s'est mis en branle à l'aéroport international de Conakry. On a fouillé au détail près la presse nationale et internationale. Les cameras et tous les accessoires de la presse ont été passés à la loupe. A 6 h 50 les regards se lèvent vers le ciel, attirés par un appareil. Il se mobilise sur la piste à 7 h. C'est un Boeing 757. A son bord la secrétaire d'Etat américaine accompagnée de James Rubin son porte parole, de Mme Susan Rice la sous secrétaire d'Etat aux affaires africaines, et un staff d'agents de sécurité. Mme Madeleine Albright habillée tout en rouge et coiffée d'un sombrero a été accueillie au bas de la passerelle par M. Zaïnoul Abidine Sanoussi, ministre des affaires étrangères et Mme Joyce leader la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis à Conakry.
On a interdit aux photographes de presse de s'approcher de l'appareil. A 7 h 5mn Mme Albright et sa délégation sont reçues par le président Lansana Conté au salon d'honneur. Une vingtaine de minutes d'entretien. A la fin de ce tête à tête seule la presse américaine, l'AFP et les cameramen de l'ORTG ont été invités pour la pose photo. A sa sortie, la secrétaire d'Etat américaine a répondu juste à une question.
De quoi il a été question au cours de son entretien avec le président de la République? :
— “On a parlé d'abord de la Guinée, de ce qui se passe ici. Je lui ai dit que l'Amérique peut donner de l'argent pour aider à l'amélioration de la situation économique de la Guinée. Et pour annuler la dette du pays vis à vis des Etats-Unis. Ensuite on a parlé des problèmes des réfugiés. Ce que nous pouvons faire pour qu'ils rentrent chez eux…”
Malheureusement elle a dit n'avoir pas compris le sens de cette question :
— “les Etats-Unis ont décider d'apporter leur soutien dans les reformes économiques sur l'ensemble du continent. Est-ce que la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, les questions des droits de l'homme vont être des conditions à ce soutien?” Elle n'a pas répondu à la question.
A 7 h 30 Mme Albright et sa délégation embarquent à bord d'un hélicoptère MI8 de fabrication soviétique immatriculé RA-24012. A destination de la Sierra Leone. L'objectif de ce voyage est de “contribuer au renforcement du processus de paix dans ce pays” a estimé, dans une dépêche du “Washington File”, M. Herman Cohen l'ancien secrétaire d'Etat adjoint chargé des affaires africaines. Mme Madeleine Albright est revenue à Conakry aux environs de 16 h. Elle et sa suite se sont aussitôt envolées pour Bamako. M. Cohen souligne que la visite de Mme Albright “au Mali sera importante, car elle constituera un hommage à l'un des Etats les plus démocratiques d'Afrique.” Concernant la visite de la secrétaire d'Etat américaine au Nigeria M. Cohen affirme que “le président Obasanjo a besoin de toute l'aide qu'il peut obtenir. Les nigérians m'ont paru résolu à décentraliser le pouvoir politique”. Après le Kenya, elle va assister en Tanzanie aux obsèques de l'ancien président Tanzanien M. Julius N'yéréré prévues le 23 octobre dans le village natal du défunt.

Benn Pepito