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Presse écrite
La Lance

N° 148 — 20 octobre


La CODEM condamne la répression


Les membres de la CODEM (Coordination de l'opposition Démocratique) ont publié une déclaration le 14 octobre dernier, pour condamner la façon brutale avec laquelle les forces de l'ordre ont maté la révolte des élèves au cour de la journée du 11 octobre.
Selon les membres du bureau politique de la CODEM, cette répression impitoyable de la manifestation pour les forces combinées de la police, de la gendarmerie et de l'armée régulière, à fait provisoirement deux morts et de nombreux blessés dans les rangs des élèves. Les forces de l'ordre n'auraient pas hésité à pénétrer jusque dans les salles de classes et les habitations proches pour en extraire les élèves et les maltraiter. La CODEM condamne fermement ces abus et demande au gouvernement d'engager des poursuites judiciaires contre ceux qui ont tiré sur les élèves et contre ceux qui en ont donné l'ordre. Dorénavant, elle proclame sa décision de se porter partie civile devant les tribunaux compétents de la République pour qu'aucun crime ne reste impunie. Parce que ces élèves qui ont été sauvagement molesté réclamaient légalement et pacifiquement la réduction des tarifs de transport urbain augmenté de 50 % à la suite de la majoration de 17,5 % des prix du carburant.
Les membres de la CODEM rappellent également les multiples charges que les parents s'acquittent dans les écoles, même publiques pour la scolarisation des enfants à savoir: les tables bancs, des fournitures et tenues scolaires. C'est donc la cherté de la vie actuelle pour les élèves et leurs parents qui explique cette révolte. Et non des prétendus éléments extérieurs à l'éducation qui auraient utilisé des armes à feux contre les forces de l'ordre, comme l'affirme le ministre de l'Enseignement dans une déclaration télévisée. La coordination de l'opposition démocratique demande au gouvernement de promouvoir les transports publics en réhabilitant les entreprises TUC ou SOGETRAG. Ou, au moins d'accorder des tarifs spéciaux et avantageux aux élèves et étudiants dans les grandes villes, comme partout au monde. Au lieu de manipuler l'opinion par des telles affirmations.
La Codem estime que cette répression sanglante était préméditée parce que le directeur national des services de police a avoué sur les ondes de RFI que le gouvernement savait de façon certaine que des élèves se préparaient pour manifester leur mécontentement. A défaut d'une gestion préventive de ce mouvement, les forces de l'ordre auraient dû utiliser d'autres moyens outre que les armes de guerre et les balles réelles pour disperser les mécontents.
Cette répression sanglante a donc réanimé le débat politique qui avait sombré dans la léthargie.

Noumandjan Camara