L'Indépendant. N° 151 29 novembre 1999
Depuis que notre groupe de presse s'est résolument engagé dans la campagne de lutte contre le corruption en révélant l'Affaire Friguia , nous faisons l'objet de graves pressions et menaces, de toutes parts, et de toutes sortes. La semaine dernière, nous avons appris qu'une haute personnalité, devant témoins, aurait promis de faire arrêter le fondateur du journal, Aboubacar Sylla, et de brûler nos imprimeries au cas où son nom serait cité dans les scandales financiers par un des journaux du groupe (L'Indépendant Plus du lundi et L'Indépendant du jeudi).
Déjà, les principaux responsables du Groupe sont pris en filature par des individus à la solde de ceux qui, visiblement, ont décidé d'engager un bras de fer avec nos journaux. Nos lecteurs, et tous ceux qui sont épris de transparence et de liberté, conviendront avec nous que la situation est assez particulière et grave pour mériter une mise au point. En tant qu'organe de presse, nous estimons qu'il est de notre devoir de porter à la connaissance du public toutes les informations crédibles qui pourraient lui permettre de porter un jugement.
Avons-nous le droit de passer sous silence un rapport redigé par un ancien ministre, ancien commissaire de police, mandaté par le Chef de l'Etat en personne, pour faire la lumière sur toutes ces nébuleuses affaires qui ont failli mettre le pays à genoux ? Pouvons-nous douter de sa crédibilité, compte tenu des faits sus-évoqués ? Si près du but (la manifestation de la vérité) avons-nous le droit de céder aux pressions et aux menaces ? Evidemment non, parce que autrement notre mission serait réduite à néant .
Nos journaux ont toujours été et seront toujours des sources d'information
et des tribunes pour tous ceux qui voudraient infirmer les allégations
portées contre leur personne. A plusieurs reprises, nous en avons
administré la preuve. Notre objectif n'est nullement de provoquer
la chute de tel ou tel autre responsable, mais d'informer le public,
sans plus. Penser autrement serait un dangereux amalgame qui pourrait
porter un sérieux coup à l'Etat de droit. C'est le lieu de rappeler
que même le Chef de l'Etat n'a jamais ordonné une poursuite ou exercé des pressions contre
un quelconque organe de presse. Nul doute que le Général Lansana Conté a compris, plus que quiconque, que sans une presse libre, il
n'y pas de transparence, pas de liberté et donc pas de démocratie.
C'est pourquoi, nous prenons le public à témoin de tout ce qui
pourrait advenir après la publication des résultats de nos enquêtes.
Le Groupe de presse L'Indépendant
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