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Presse écrite


Scandales financiers
Le second rapport de la Commission Hervé …

L'Indépendant N° 151 — 29 novembre 1999


Le “missionnaire” du Chef de l'Etat, Hervé Vincent Bangoura, continue de rédiger des rapports. Le premier rapport de synthèse, adressé au Chef de l'Etat, avait déjà provoqué un grand remue-ménage. Quel sera l'impact de ce second document titré “Rapport de synthèse sur le détournement de un milliard zéro soixante trois millions de francs” ? Larges extraits…

« Plus que tout autre, pour garder le cap, un chef d'Etat doit connaître la force des vents, l'ampleur de la houle, la direction des courants, l'ardeur de l'équipage. L'information exacte à tout moment sur la position du navire est pour lui aussi essentiel que l'aiguille dont l'aimant indique toujours le nord. » a dit Lénine parlant des faits qui sont toujours “tétus” (…)
Excellence Monsieur le Président, le 12 juillet 1999, en me confiant le dossier de Friguia (…) vous me disiez citation :

« même si tu étais en poste à l'ambassade, je t'aurais fait venir pour te confier ce dossier » fin de citation. (…)

Et lorsque je me suis entretenu avec les deux éléments que vous avez alors mis à ma disposition et après que je me sois entretenu avec eux, j'ai compris que j'aurais alors à faire à des gens qui sont forts, qui ont de longs bras. Mais l'expérience m'ayant enseigné que l'histoire n'attend pas et appartient seulement à ceux qui se révèlent capables de la saisir au passage ; je me suis alors dit que je devais remplir ma mission. Après vous avoir donc déposé le premier jet du Rapport traitant du cas de : un milliard zéro soixante millions de francs qui a fait sortir de terre la profondeur de la saignée que certains cadres, auxquels vous avez donné votre confiance, ont fait de notre économie, je voudrais maintenant respectueusement attirer votre haute attention sur ce qui suit ci-dessous :

Bref aperçu sur les dépenses publiques

L'objet de la présente note n'est pas de faire ressortir quelques faiblesses techniques de la procédure de traitement des dépenses de l'Etat à l'aide des lettres d'engagements. En effet, la rupture avec l'orthodoxie financière et les violations flagrantes et permanentes des étapes classiques de traitement des dépenses publiques (engagements, liquidations, mandatements et ordonnancements) dans une première phase, le chavirement entre les procédures dans une deuxième phase, ont conduit à des “erreurs” et ont été la cause, pendant un moment non négligeable, d'un manque total de transparence dans la gestion de la chose publique.
Notre présent propos portera donc essentiellement sur les remarques ainsi que les interrogations que le profane que nous sommes pourrait se poser à la vue de certaine catégories de dépenses figurant dans la série des lettres d'engagement éditées depuis 1997 par le ministre de l'Economie et des Finances. Nous avons en effet observé la dépense autorisée à l'engagement dans sa nature, son évolution financière, son imputaiton budgétaire et nous avons noté dans un bref commentaire nos remarques et interogations.
Ainsi nous notons :

  1. Lettre d'Engagement n°2
    Le titre 1 — Dépenses d'investissements — fait ressortir du 4122 :
    Projet PEV/SSP/ME Mode de financement “FINEX” — entendre Financement extérieur — un premier montant de Deux cent quarante cinq millions de francs (245 000 000 FG) au bénéfice de SIMAD/GUINEE et un deuxième montant de Deux cent quarante quatre millions huit cent cinquante cinq mille francs (244 855 000 FG) au bénéfice de TABIU BUSINESS. Concernant donc le premier montant (245 000 000 Fg) virs au compte de SIMAD/Guinée, il y a lieu de rappeler que ce cas aurait fait l'objet de vérification par une certaine commission qui avait alors préféré d'arrêter à mi-chemin pour des raisons qu'elle est seule à connaître or, des information en notre possession, il ressort que quelques éléments d'appréciation avaient été apportées sur la première note de programmation des dépenses, élaborée par la Direction nationale des investissements publics, et de la note de synthèse du budget qui, elle, transmettait les propositions des différentes Directions qui ont en charge la programmation des dépenses au ministre du Budget. S'agissant du second montant (244 855 000 Fg) virés au compte de la société TABIU BUSINESS, ce montant avait, lui aussi, été jugé comme étant frauduleux par la commission d'enquête dite SPECIALE. Des informations que nous avons recueillies concernant ce second cas, indiquent que le gérant de cette société TABIU BUSINESS « aurait accepté d'accuser certains cadres du ministères des Finances comme quoi il leur aurait donné de l'argent » et un certain Saliou Diallo, alors chef comptable du projet PEV/SSP/ME aurait même « cité comme témoin à charge le gérant de TABIU contre certains cadres » et très malheureusement, ce gérant ne se serait « jamais présenté à cette commission Spéciale aux fins de clarifier ses allégations » et la commission s'en est tenue là.
  2. Titre III Dépenses en instance au niveau de la Direction nationale du Trésor
    Dans cette rubrique, il est apparu en première ligne ENCO 5 pour un montant en dollars US de Un million cinq cent cinquante huit mille quatre cent quatre vingt deux et six sent (1 558 182,600 Dollars US) pour les dépenses payables à l'ENTREPRISE ENCO 5 or, il est établi que la République de GUINEE avait négocié ce contrat de travaux de la route — voies LE PRINCE et TRANSVERSALES — en faisant supporter la charge par les exportations de bauxite de la SBK suite à des complications constatées au niveau de l'usine en UKRAINE, un important DECOUVERT BANCAIRE avait été sollicité et obtenu auprès de la Société Générales des Banques en Guinée (SGBG) en faveur de ENCO 5 et ce découvert, nous signale-t-on aurait « été payé par débit d'office par les comptes du trésor. » De ce qui précède donc la question que l'on est en droit de se poser aujourd'hui est celle de savoir :
    Si oui ou non la SBK continue à payer cette dette contractée auprès de la SGBG et cela simultanément avec le ministère des Finances ? Et s'il est difficile au profane que nous sommes de répondre à une telle question, il y a lieu cependant de préciser qu'un contrat lierait « un homme de paille — (un certain BIB BALDE actuel Directeur de ENCO 5) à l'Entreprise RUSSE ENCO 5 et portant sur une ristourne de 10% sur l'ensemble des paiements que l'ETAT GUINEEN effectuerait en faveur de ENCO 5. » Ces mêmes informations précisent ce BIB BALDE n'ayant aucune agence de promotion ou de courtage, « il n'est fort que de l'amitié qu'il entretient avec l'actuel ministre de l'Economie et des Finances. » Des informations persistantes font croire en outre que « certains paiement effectués par l'ETAT GUINEEN en faveur de ENCO 5, n'ont servi qu'au rachat de cette entreprise pour Monsieur BIB BALDE actuel Directeur général de ENCO 5 et son ami le ministre de l'Economie et des Finances. »
  3. Lettre d'Engagement n°4 CODE 3149 — Relative à l'achat d'un équipement topographique d'un montant de deux cent quarante sept millions (247 000 000 Fg) qui aurait été viré à l'entreprise ROCKIE BUSINESS suivant contrat N°96/159/1/4/1/2 du 10 septembre et pour le premier point, cette opération aurait aussi « été jugée frauduleuse » par la Commission Spéciale qui se serait également arrêtée à mi-chemin.
  4. Lettre d'Engagement n°72 qui fait ressortir au niveau des Dépenses d'investissement A — Exercice 1997 au 3121057 un montant de Quatre cent soixante seize millions de francs guinéens (476 000 000 Fg) viré au compte du « Projet Investissement Secteur Minier » . Ce montant comme beaucoup d'autres devrait être justifié étant donné l'existence de l'ANAIM créée à cet effet.
    Au niveau B — Exercice 1996 un montant de Quatre cent quatre vingt deux millions cinq cent mille francs (482 500 000 Fg) avait été viré au compte de SIMAD/GUINEE au titre du fameux projet PEV/SSP/ME au tite de l'année budgétaire 1996 or, il est apparu que ces différents dossiers avaient été traités avant Décembre 1996 et la comptabilisation du montant avait été effectuée dans les livres du budget ce qui permet de dire sans grande erreur que le sieur Saliou DIALLO alors chef comptable du PEV avait, quelque part menti.
  5. Lettre d'Engagement n°88 BIS code 3142 — « Fonds de soutien au secteur privé » fait ressortir un dégagement d'un montant de cinq cent millions de francs (500 000 000 Fg) et dont aucun résultat, aucune situation, aucune étude ou motivation n'a été en retour communiqué par le ministère dépensier. (…)
  6. Lettre d'Engagement n°127. Au chapitre 130 et article 15 de cette lettre un paiement de Quatre cent quarante millions de francs (440 000 000 Fg) a été effectué en faveur de SAKOBA et au titre du projet CREVETTE KOBA. Ce projet ayant été cédé à des capitaux privés, il devient donc judicieux de justifier l'opportunité d'une mise à disposition de crédits. Toujours dans cette lettre en son chapitre 310 article 48, un paiement de cent millions de francs (100 000 000 FG) a été effectué à un projet baptisé “Palais présidentiel” or, des informations que nous recueillons, il ressort que les frais de voyage de la délégation guinéenne pour la Chine, les frais de sondage et d'études du sol et autres frais liés à la phase du projet de la construction de palais présidentiel avaient « été supportés par l'ACGP sur la ligne 31-41-41- FONDS DE DEVELOPPEMENT REGIONAL » à quoi ont donc servi les 100 millions de francs ? (…)
  7. Lettre d'Engagement N°182
    Comme la précédente, cette lettre est essentiellement consacrée au réglement de la dette extérieure et elle totalise un montant exprimé en US dollars de dix-huit millions deux cent quatre vingt dix huit mille quatre cent soixante et soixante sept US dollars (18 298 460,67 dollars US) dont Onze millions cent trente neuf mille six soixante six et trente deux US dollars (11 139 666,32 Dollars US) en intérêts et Sept millions cent cinquante huit mille sept cent quatre vingt quatorze et trente cinq US dollars (7 158 794,35 dollars Us) en principal et comme on peut le constater aucune indication sur les institutions financières qui en sont bénéficiares et les échéances de paiement n'ont pas été indiquées.
  8. Lettre d'Engagement n°189. Exclusivement consacrée à la dette extérieure, cette autre lettre totalise elle aussi Six millions huit cent quatre huit mille zéro vingt un et zéro six US dollars (6 888 021,06 Dollars US) dont cinq millions zéro quatre vingt treize trois soixante quinze et quatre vingt douze US Dollars (5 093 375,92 Dollars US) en intérêts et un million sept cent quatre vingt quatorze mille six cent quarante cinq et quatorze US dollars (1 794 645,14 dollars Us) en principal et comme pour la précédente ; AUCUNE INDICATION portant sur les bénéficaires ou les échéances de règlement n'a été donnée. Ces deux lettres respectivement datées du 18 juin et 27 juin 1997 totalisent à elles seules la somme de vingt cinq millions cent quatre vingt six mille quatre cent quatre vingt un et soixante treize US dollars (25 186 481,73 Dollars US) et montant qui nous paraît assez élevé pour une échéance quand on note surtout que l'échéance du mois de mai a été réglée dans les lettres N°144 et N°172. Aussi, comment explique-t-on qu'à l'intervalle de neuf (9) jours (18 juin-27juin 1997) le règlement d'un tel montant (25 186 481,73 dollars Us) intervienne ? Ce qui nous amène à nous demander :
    Primo : quel était l'enjeu qui contraignait notre pays à payer une telle somme à l'intervalle de neuf (9) jours ?
    Secondo : quel bénéfice notre pays tirait-il de cette opération au titre de l'apport extérieur ?
    Tertio : La Guinée a-t-elle encaissé au moins cinquante millions de dollars (50 000 000 dollars Us) et sinon pourquoi ? En tout cas, et à notre humble avis, si AUCUNE rentrée substantielle de devises ou si AUCUNE facilité n'a été obtenue pour notre pays après cette opération, nous disons que RIEN absolument RIEN, ne justifiait le paiement dans l'intervalle de neuf (9) jours de plus de 25 000 000 dollars US pour un pays en voie de développement comme la GUINEE. (…)
  9. Lettre d'Engagement n°207
    Dont l'étude fait ressortir un paiement de : un milliard trois cent millions de francs guinéens (1 300 000 000 Fg) en faveur de ENCO 5 dont nous avons parlé plus haut et le règlement d'un montant de deux millions six cent cinquante neuf mille huit cent trente quatre et quatre vingt dix huit US dollars (2 659 834,98 dollars Us) en faveur dit-on, des défférentes créances du club de Paris et cela après règlement de plus de 25 millions de dollars US entre le 18 et le 27 juin 1997. L'on pourrait donc se demander, à la date du 21 juillet 1997, de quels CREANCIERS il pourrait s'agir ici ? (…)
  10. Lettre d'Engagement n°247
    Qui fait, elle, ressortir un paiement de 500 millions de francs guinéens (500 000 000 Fg) en faveur du ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat pour dit-on « des travaux de rénovation de l'Université de Conakry » or, nous signale-t-on, étant donné le caractère contractuel des travaux à effectuer et étant donné la tutelle de l'Université une note technique aurait été adressée à l'époque par la Direction du Budget au ministre des Finances tirer son ntion sur les dispositions la loi relative à la gestion des contrats et crédits. Le ministre n'en tient pas comte et la régie fut payée au ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat en violation on ne plus outrancière de la loi des Finances et de la loi Organique portant e la loi des Finances. (…)
  11. Lettre d'Engagement n°392
    Traitant du complèment de la régie en faveur du ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat pour tous les travaux de rénovation de l'UNIVERSITE a été payé cette fois sous forme de SUBVENTION et à hauteur de 780 513 810 francs guinéens. Cette autre opération nous fait encore nous poser la question de savoir quelle est la raison d'être et du ministère de l'Enseignement supérieur et du RECTORAT de l'UNIVERSITE. C'est donc justement de cette opération que naît le doute car, et bien que profane en la matière, nous pensons que si la mise à disposition de crédits sous forme de régie exige la fixation d'un montant plafond et la désignation d'un régisseur responsable exclusivement et individuellement des fonds mis en place dont il devra justifer l'utilisation avant renouvellement de la régie, la subvention elle, échappe aux règles de contrôle de l'ordonnateur et n'exige qu'une simple constatation de l'écriture comptable. De ce qui précède donc et s'agissant ici des travaux dits contractuels, il y a lieu de reconnaître que la violation de la loi a été on ne peut plus trop flagrante.

Informations de dernière heure

Des informations de dernière heure qui nous parviennent ont fait état de la radiation de la fonction publique des sieurs HABIB DIARRA, ex chef comptable à la Direction nationale des Eaux et Forêts, et SACKO TOURE pour avoir monté avec la Direction nationale des investissements publics d'un document intitulé “GESTION RESSOURCES RURALES” d'un montant de 105 mllions de francs guinéens et dans cette affaire la commission spéciale n'a pas cru devoir interpeller les cadres DNIP. Des mêmes informations de dernière heure, il ressort qu'un dossier monté par un certain SALIOU DIALLO, ex chef-comptable du projet PEV et « parrainé par l'inspection générale du ministère des Finances » serait actuellement en étude au niveau de l'actuel équipe du projet PEV/SSP/ME à laquelle équipe, l'inpection aurait « demandé de prendre ce document en charge et le valoir sur le crédit annuel du projet PEV/SSP/ME et le paiement du montant à Monsieur SALIOU DIALLO » Ce dossier nous précise-t-on serait « en étude pour la forme à l'inspection générale des finances où il a été affecté à un certain Monsieur NOURDINE BALDE pour étude » et ce serait « pour les services RENDUS — entendre Faux témoignage » que l'inspection générale du ministère des Finances aurait fait monter ce dossier par SALIOU DIALLO qui aurait mencé de revenir sur ses précédentes déclarations devant la commission Spéciale si RIEN n'était fait pour lui.
S'agissant de la radiation de Fonction publique d'un certain OYE ONIVOGUI du ministère de l'Agriculture, il est apparu que c'est parce que certains fonds provenant d'un dossier relatif au règlement à SOTELGUI d'un certain montant au titre des arriérés inscrits à la dette et qui dépasserait le MILLIARD de francs guinéens avaient transité dans ses comptes. OYE ONIVOGUI et le sieur SACKO TOURE auraient été radiés de la fonction publique mais pas de la Direction des Investissements publics.

Sociéte Générale de Surveillance (SGS)
Au niveau de cette société, c'est de la « disparition ou détournement » de huit cent (800) véhicules dont il faudrait, dit-on, « demander à monsieur le ministre de l'Economie et des Finances » . Il y a lieu aussi de demader au ministre de l'Economie et des Finances les circonstances dans lesquelles cette SGS a été admise en Guinée après qu'elle ait été chassée du Gabon.

Excellence Monsieur le Président,
Comme vous le constatez par la lecture de ce document, l'institution par le Ministère des Finances de la “Lettre d'Engagement” a été d'une manière on ne peut plus machiavélique pour sortir frauduleusement d'importantes sommes d'argent des caisses de l'ETAT dès lors que le trésor avait déjà fait sortir les fonds avant même qu'ils ne soient comptabilisés. Le détournement de un milliard zero soixante trois millions de francs par certains cadres du ministère de l'Economie et des Finances et du ministère des Mines, de la Géologie et de l'Environnement est très peu de chose par rapport à la saignée qu'une dangereuse mafia qui a pénétré toutes nos institutions politiques, économiques et administratives a porté à notre économie et nous n'en voudrons pour preuve que cet autre fait. Dans la nuit du 03 au 04 juin 1999, un pan du mur d'enceinte du stade de Coléah dans la commune de Matam s'était écroulé et des informations immédiatement recueillies concernant l'édification de ce mur d'enceinte ont permis de savoir qu'un certain DIAMET DIOP, soudeur de son état domicilié au quartier Boulbinet avait, dans le cadre de reconstruction du stade de Coléah bénéficié de trois lots suite à un appel d'offre et de GRE à GRE en lots se répartissant comme suit :

  1. le premier portait sur la confection du portail et des grilles métalliques ce qui relève de la profession de DIAMET DIOP
  2. le second lot portait, lui, sur la rénovation des gradins et la construction des guichets et les gardes fous des gradins
  3. le troisième lot enfin portait sur la construction du mur d'enceinte et c'est là qu'apparaït la légèreté et sinon l'inconséquence de nos cadres qui ont en charge la gestion de notre économie.

Des informations que nous recueillons en effet, il est apparu que si l'Entreprise de soudure de DIAMET DIOP était chargée de construire le mur d'enceinte, le cahier de charges était, lui détenu par une certaine société dénommée "ROSSMO" que l'on dit avoir réalisé le stade.
Toujours selon les informations en notre possession, il ressort que le nommé DIAMET DIOP aurait travaillé « en sous-traitance avec l'Administration et Contrôle des Grands Projets — ACGP — et avec les conseils de son ingénieur chargé de la cellule bâtiments. »
Il faut rappeler que le stade de Coléah devait abriter la Coupe d'Afrique des Nations (CAN 99) et construit dans la précipitation sans études préalables, la non-prévoyance des caniveaux d'évacuation des eaux devaient immanquablement faire céder le mur et c'est ce qui est arrivé (…) Il y a lieu d'ailleurs de signaler que le coût d'exécution de ce mur d'enceinte du stade de Coléah côté sud, d'une longueur de 74 mètres et d'une hauteur de 4 m a été de : 31 768 875 (trente un millions sept cent soixante huit mille huit cent soixante quinze) francs guinéens.
La situation que voici démontre à suffisance et très éloquemment le peu de conscience que certains cadres accordent à la chose publique comme ce Monsieur MORY KABA qui se trouve à la tête de l'Administration et Contrôle des grands Projets (ACGP) (…) il y a lieu de se pencher sur les différentes gabégies dont MORY KABA se serait rendu « comptable lors de la construction du stade de LABE et avec l'aide de certains autres complices. »
Il est en effet revenu que les travaux de rénovation du « stade de LABE concernaient entre autres le drainage de l'aire de jeu, l'aménagement de la piste d'athlétisme, le bétonnage de la cour, la construction de toitlettes extérieures et enfin l'équipement. » Le lot N°2 du projet aurait « été réalisé par l'entreprise TED/AFRIC pour un volume d'exécution physique de 40% contre 100% initialement prévu. Les 60% auraient été exécutés par ROSSMO, une entreprise RUSSE sous-traitance de TED/AFRIC et cela avec la bénédiction de l'administrateur général de l'ACGP — MORY KABA — pour un coût de 250 millions de francs guinéens contre 113 552 500 Fg initialement facturés par TED/AFRIC et exécuté pour un montant de 99 255 000 Fg dont 9 855 000 Fg pour les bordurettes de la piste d'athlétisme ; 32 300 500 Fg pour l'aménagement de la piste d'athlétisme et 86 613 000 Fg pour l'aire de jeu soit une différence de cent treize millions cinq cent cinquante deux mille cinq cent (113 552 500) Francs guinéens dont SEULS MORY KABA et SEKOU SANGARE, son ex-conseiller technique et actuel Directeur général d'Air Guinée, peuvent justifier la destination.
La construction des toilettes extérieures quant à elle a connu le pire sous la Direction de MORY KABA pour coût d'investissement de 45 000 000 francs guinéens contre 18 000 000 FG initialement prévu par TED/AFRIC soit un écart de 27 000 000 Fg. Nous tenons à préciser que l'entreprise TED/AFRIC avait en stock d'agrégats 17 chargements de sable soit 238 m3 pour un montant de 935 000 Fg, 12 chargements de gravier pour un montant de 540 000 Fg et 12 000 L d'eau dans le bassin de TED/AFRIC pour un montant de 220 000 Fg. Ces matériaux ont été utilisés sur ordre de MORY KABA pour la construction des toilettes extérieures. Elles ont été construites à l'aide de briques en terre stabilisée contre des briques à ciment initialement prévues par le cahier de charges. En définitivement le coût réel des travaux de construction de ces toilettes extérieures a été de 7 800 000 Fg contre 45 000 000 Fg, qui ont été effectivement décaissés par MORY KABA, soit un détournement de plus de 37 200 000 Fg au préjudice de l'ETAT. En ce qui concerne les travaux de bétonnage de la cour, le coût initialement prévu était de 6 700 000 Fg contre 23 000 000 Fg effectivement décaissé soit une différence de 16 300 000 Fg à justifier par MORY KABA et SEKOU SANGARE. Quant à l'équipement, le marché a été exécuté pour un montant de 45 000 000 Fg contre 89 000 000 Fg effectivement décaissés soit une différence de 44 000 000 Fg à justifier par MORY KABA et SEKOU SANGARE. Monsieur MORY KABA est auteur de détournement des fonds de l'entreprise TED/AFRIC et de l'ETAT GUINEEN de plus de 239 747 500 Fg, de 40 tonnes de ciment d'une valeur de 6 200 000 Fg. A tout ce qui précède, il faut ajouter que sur ordre de MORY KABA, M. Siba ONIPOGUI représentant de l'ACGP sur le chantier de LABE a fait virer le mercredi 10 juin 1997 de la BICIGUI de LABE pour la BICIGUI de CONAKRY les montants suivants :

Enfin une information de dernière minute non encore recoupée, laisse entendre que M. MORY KABA à cause de l'ampleur de ses détournements est sur le point de quitter le pays si des précautions n'étaient pas immédiatement prises pour l'en empêcher.

Et voilà quelques faits que des vérifications opérées autour du détournement de 1 063 000 000 FG ont fait apparaître au grand jour d'une part et d'autre part que la logique des auteurs de tels crimes économiques se résume à un SEUL objectif : METTRE LA GUINEE EN FAILLITE et ou le régime en place en cessation de paiement et c'est concients du mal qu'ils ont fait et font encore au pays que les auteurs de telle forfaitures ne pouvaient accepter que l'on procède à une contre-enquête, dans des dossiers traités par ceux-là qui sont par leur dévotion. (…)
La mission qui nous a été confiée consiste à rechercher la vérité, RIEN de plus et surtout RIEN de moins.
Excellence Monsieur le Président, si au départ les faits ci-dessus signalés n'apparaissent dans le dossier de 1 063 000 000 FG (un milliard zero soixante trois millions) de francs guinéens, il y a lieu de préciser qu'il constitue l'un des crimes que ceux-là qui ont aujourd'hui peur de les voir découverts (…) ont commis contre notre pays et c'est cela qui explique la situation critique que travers notre économie nationale et le lourd déficit budgétaire entraînant de gros découvert des comptes du trésor à la BCRG et dont le montant avoisinerait aujourd'hui les cent soixante dix (170) milliards de francs guinéens pour un découvert admissible de quatre vingt (80) milliards soit donc le double.
(…)
Il reste à éclairer l'affaire des trois milliards qui opposerait la société GETMA et l'administration des douanes et affaire qui pourra être clarifiée dès que vous en aurez donné l'ordre.

Avec l'espoir que nous avons aidé à la manifestation de la vérité, croyez, Excellence Monsieur le Président, à notre Haute considération. »


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