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Le président Lansana Conté a exprimé toute sa « reconnaissance»

Vendredi 01 Jan 99 — 14h30 GMT
DAKAR, 1er janvier (AFP) — Le président Lansana Conté a exprimé jeudi soir toute sa « reconnaissance » au peuple de Guinée qui l'a réélu le 14 décembre au premier tour d'une élection contestée par l'opposition.

Dans une brève allocution radio-télévisée prononcée pour le nouvel an, le général Lansana Conté a déclaré que c'était "un grand honneur" pour lui d'avoir été élu pour la seconde fois consécutive.

Selon les résultats définitifs proclamés jeudi soir par la Cour suprême, le général Conté a été réélu avec 56,11 % des voix, devant Mamadou Ba du PRP (24,62 %) et Alpha Condé du RPG (16,58 %).

Alpha Condé a été arrêté deux jours après l'élection dans l'extrême sud-est du pays, près de la frontière ivoirienne, et ramené dans un camp militaire à Conakry.

Dans un premier temps, il lui a été reproché de vouloir quitter le pays en violation d'un décret exigeant la fermeture de toutes les frontières terrestres en raison de l'élection. Il est maintenant accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat.

« Malgré les différentes sensibilités qui existent dans le pays, je savais que la volonté commune du peuple de Guinée de vivre et d'agir ensemble et le sens des responsabilités qui le caractérise, finiront toujours par prévaloir », a déclaré jeudi soir le président Conté.

Il a indiqué que l'action gouvernementale allait connaître « un nouveau départ", auquel il souhaite associer tous les Guinéens pour » la construction d'une Guinée unie et prospère".

Prônant une culture de « tolérance, d'acceptation mutuelle et de respect des différences », il a estimé que « les conditions d'un nouveau décollage économique » sont désormais remplies en Guinée.

Sur le plan international, le président Conté a indiqué que son pays allait poursuivre sa "politique d'ouverture « pour contribuer » à la promotion d'ensembles économiques plus viables et aider au maintien de la stabilité et de la paix ».


Lansana Conté réélu avec 56,11% des suffrages (officiel)

Jeudi 31 Décembre 1998 — 22h00 GMT

DAKAR, 31 décembre (AFP) — Le général Lansana Conté, 64 ans, a été réélu président de la République de Guinée avec 56,11% des suffrages exprimés, selon les résultats définitifs de l'élection du 14 décembre proclamés jeudi à Conakry par la Cour Suprême qui modifient très peu les premiers résultats provisoires.

Selon ces résultats annoncés jeudi soir par la radio nationale guinéenne captée à Dakar, le président Conté, arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat militaire en 1984 et élu au premier tour des premières élections multipartites en Guinée en 1993, a recueilli 1.455.007 voix contre 638.563 à Mamadou Ba, candidat du PRP (Parti du renouveau et du progrès) qui obtient 24,62 % des voix.

Mamadou Ba devance Alpha Condé du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée, 16,58%) qui a été arrêté deux jours après l'élection près de la frontière ivoirienne et qui est accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat.

Le taux de participation (71,41 PC) a été élevé pour ce scrutin où 3.719.197 électeurs étaient inscrits et où 2.593.021 suffrages ont été valablement exprimés pour choisir entre cinq candidats, dont quatre de l'opposition.

Voici les résultats définitifs obtenus par chacun des cinq candidats, selon la Cour suprême:

  1. Lansana Conté, du Parti de l'Unité et du Progrès (PUP, au pouvoir) : 56,11%.
  2. Mamadou Bâ, du Parti du Renouveau et du Progrès (PRP) : 24,62%.
  3. Alpha Condé, du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) : 16,58%.
  4. Jean Marie Doré, de l'Union pour la prospérité de la Guinée (UPG) : 1,72%.
  5. Charles Pascal Tolno, du Parti du peuple de Guinée (PPG) : 0,95%.

L'opposition guinéenne a indiqué qu'elle ne reconnaîtrait pas les résultats de cette élection et a accusé le régime du général Conté d'avoir organisé une "fraude massive" pour se maintenir au pouvoir.


Le RPG rejette les accusations contre l'opposant Alpha Condé

Jeudi 31 Décembre 1998 — 14h21 GMT

DAKAR, 31 décembre (AFP) — Le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG, opposition) rejette "en bloc" comme "non fondées", les accusations de tentative d'atteinte à la sureté de l'Etat lancées contre son leader, Alpha Condé, arrêté au lendemain de l'élection présidentielle du 14 décembre.

Dans un communiqué parvenu à l'AFP à Dakar, le RPG estime que l'arrestation du député Alpha Condé, candidat à la présidentielle, est "un complot fabriqué de toute pièce" visant à le condamner afin "de le disqualifier et de l'effacer à jamais de la scène politique guinéenne".

Arrêté près de Lola, dans l'extrême sud-est du pays, Alpha Condé est notamment accusé par le procureur de la République d'avoir recruté des mercenaires pour organiser un coup de force contre le régime du président Lansana Conté.

Réagisant à cette affirmation, le RPG accuse le pouvoir d'avoir "recruté des réfugiés" sierra-léonais et libériens "pour les présenter comme rebelles à la solde du Pr Condé et prêts à envahir la Guinée".

Le parti appelle enfin "les Guinéens et les démocrates d'Afrique et du monde entier de se mobiliser" pour "dénoncer ce forfait et cette parodie de justice que le pouvoir s'apprête à faire".

L'élection présidentielle guinéenne a été remportée par le président sortant Lansana Conté avec 56,12 % des voix, devant Mamadou Ba (24,63 PC) et Alpha Condé (16,58%). Ces résultats qui doivent encore être validés par la Cour Suprême, ont été contestés par l'opposition.


Alpha Condé accusé d'avoir recruté des mercenaires pour renverser le régime

Mercredi 30 Décembre 1998 — 22h37 GMT

DAKAR, 30 décembre (AFP) — Alpha Condé, l'un des principaux candidats à la présidentielle du 14 décembre en Guinée, arrété le 16 décembre et actuellement en résidence surveillée, a été officiellement accusé mercredi d'avoir « recruté des mercenaires » pour les « introduire » dans le pays et « remplacer par la force » le gouvernement guinéen.

Dans une déclaration à la radio nationale guinéenne, captée à Dakar, M. Moundjour Chérif, procureur de la République à Conakry, a accusé le leader du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée, opposition), arrêté deux jours après l'élection à Piné, près de Lola, dans l'extrême sud-est du pays, de « tentative d'emploi illégal de la force armée ».

« En d'autres termes, a-t-il dit, il s'agit d'une entreprise qui consiste à recruter, entrainer et introduire des mercenaires en Guinée et combattre en vue de remplacer par la force le gouvernement de la République ».

Se basant sur un procès-verbal de la direction de la police judiciaire, le procureur a relevé « des présomptions graves et concordantes », concernant également une « tentative de transfert frauduleux à l'étranger de devises », « violence sur les agents de la force publique » et violation d'un décret ordonnant la fermeture des frontières terrestres pour l'élection présidentielle.

Pour toutes ces raisons, a-t-il ajouté, le parquet a ouvert une information judiciaire contre Alpha Condé, qui a été arrêté, notent les observateurs, en dépit de l'immunité que lui confère son statut de député.

Alpha Condé avait été arrêté avec cinq autres personnes, selon des sources officielles, alors qu'il tentait de gagner clandestinement la Côte d'Ivoire, « déguisé en marabout », à bord d'une voiture.

La direction du RPG avait déclaré qu'il avait été arrêté à Lola chez un ami, l'ancien maire de ville, chez qui il avait trouvé refuge, estimant que sa sécurité n'était plus assurée à Conakry.

Selon le procureur, « un ensemble de documents et de numéraires » ont été saisis sur les intéressés. La radio guinéenne a précisé qu'Alpha Condé transportait un sac dans lequel les policiers ont trouvé sept billets d'avion et des devises étrangères, soit 10.000 dollars, 101.060 FF et un million de F CFA.

Le leader du RPG, qui avait regagné la Guinée le 1er décembre après plus de 18 mois passés à l'étranger, se trouve depuis son arrestation en résidence surveillée dans un camp militaire à Conakry, où, selon les autorités guinéennes, il est traité « correctement et confortablement ».

Le RPG, de son côté, a affirmé qu'il avait été « torturé et blessé » et que ses avocats n'arrivent pas à le rencontrer.

Son arrestation a provoqué à Conakry et dans son fief de Haute-Guinée des manifestations qui ont fait plusieurs morts et des dizaines de blessés.

L'élection du 14 décembre a été remportée au premier tour par le président sortant, le général Lansana Conté avec 56,12 % des voix, suivi de Mamadou Ba (PRP, 24,63 %) et Alpha Condé (16,58%).

Les résultats de l'élection, qui dodivent encore être validés par la Cour Suprême, ont été contestés par l'opposition qui a qualifié le scrutin de « farce électorale » et ananoncé qu'elle ne reconnaitra pas la réélection du président Conté.


Alpha Condé accusé d'avoir recruté des mercenaires pour renverser le régime en Guinée

Mercredi 30 Décembre 1998 — 22h13 GMT

DAKAR, 30 décembre (AFP) — Alpha Condé, l'un des principaux candidats à la présidentielle du 14 décembre en Guinée, actuellement emprisonné, a été officiellement accusé mercredi d'avoir « recruté des mercenaires » pour les « introduire » dans le pays et « remplacer par la force » le gouvernement guinéen.

Dans une déclaration à la radio nationale guinéenne, captée à Dakar, M. Moundjour Chérif, procureur de la République à Conakry, a accusé le leader du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée, opposition), arrêté deux jours après l'élection à Piné, près de Lola, dans l'extrême sud-est du pays, de « tentative d'emploi illégal de la force armée ».

« En d'autres termes, a-t-il dit, il s'agit d'une entreprise qui consiste à recruter, entrainer et introduire des mercenaires en Guinée et combattre en vue de remplacer par la force le gouvernement de la République ».

Se basant sur un procès-verbal de la direction de la police judiciaire, le procureur a relevé « des présomptions graves et concordantes », concernant également une « tentative de transfert frauduleux à l'étranger de devises », « violence sur les agents de la force publique » et violation d'un décret ordonnant la fermeture des frontières terrestres pour l'élection présidentielle.

Pour toutes ces raisons, a-t-il ajouté, le parquet a ouvert une information judiciaire contre Alpha Condé, qui a été arrêté, notent les observateurs, en dépit de l'immunité que lui confère son statut de député.


La Guinée saisit la CIJ d'un différend l'opposant à la République Démocratique du Congo

Mercredi 30 Décembre 1998 — 17h52 GMT

LA HAYE, 30 décembre (AFP) — La République de Guinée a saisi unilatéralement la Cour internationale de justice (CIJ) pour régler un différend l'opposant à l'ancien Zaïre devenu République démocratique du Congo (RDCongo), dans une « requête aux fins de protection diplomatiques », a annoncé mercredi la CIJ dans un communiqué.

« La Guinée demande à la Cour de condamner la République démocratique du Congo pour les graves violations du droit international qu'elle a commises sur la personne d'un ressortissant guinéen, M. Ahmadou Sadio Diallo », a indiqué la CIJ, dont le siège est à La Haye.

Dans sa requête reçue par la Cour le 28 décembre, la Guinée a affirmé que M. Diallo, homme d'affaires ayant passé 30 ans au Congo, a été « injustement incarcéré par les autorités de cet Etat », et « spolié de ses importants investissements, entreprises et avoirs mobiliers, immobiliers et bancaires ».

M. Diallo a été expulsé le 2 février 1996 de l'ancien Zaïre, devenu la RDCongo en mai 1997 après la prise du pouvoir par Kabila.

« Il réclamait le paiement de créances qui lui étaient dues par (Kinshasa) et par des compagnies pétrolières installées dans le pays: Shell Zaïre, Mobil Zaïre et Fina Zaïre en vertu de contrats passés avec des entreprises lui appartenant », Africom-Zaïre et Africontainers-Zaïre, selon le communiqué.

Le montant de ces créances n'a pas été précisé.


RSF dénonce les sanctions prises contre un journaliste de l'AFP et de RFI

Mardi 29 Décembre 1998 — 13h47 GMT

DAKAR, 29 décembre (AFP) — Reporters Sans Frontière, organisation de défense de la presse basée à Paris, a protesté mardi contre la décision du Conseil National de la Communication (CNC) en Guinée d'annuler l'accréditation de Mouctar Ba, correspondant de l'AFP et de RFI dans ce pays.

Dans une lettre adressée au président guinéen Lansana Conté et dont une copie est parvenue à l'AFP Dakar, RSF lui demande d'intervenir auprès des autorités compétentes « afin qu'elles reviennent sur cette décision ».

Selon l'organisation, cette décision « va à l'encontre de la loi organique du CNC (article 25, section 2), puisque Mouctar Ba s'est vu refuser le droit de répondre directement aux accusations du CNC ».

« Il est de votre devoir, souligne RSF, de veiller à la libre circulation nationale et internationale de l'information et de garantir aux journalistes « le droit à la liberté de Rechercher, de recevoir et de répandre des informations », comme le stipule l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par la Guinée".

L'accréditation de Mouctar Ba, journaliste de nationalité guinéenne, lui a été retirée par le CNC le 24 décembre, dix jours après l'élection présidentielle en Guinée, qui a vu la victoire au premier tour du président Lansana Conté, victoire contestée par l'opposition.

Le CNC a notifié le jour même la décision au bureau régional de l'AFP à Dakar, en dénonçant le caratère « tendancieux » des informations données par le journalistes.

L'AFP, qui a entrepris des démarches auprès des autorités guinéennes, considère que Mouctar Ba a couvert cette élection de manière professionnelle dans des conditions difficiles.

De son côté, RFI a protesté contre « cette atteinte à la liberté d'informer » et doit également entreprendre des démarches auprès des autorités guinéennes.


Deux morts au cours d'affrontements entre militants du PUP et du RPG (officiel)

Vendredi 25 Décembre 1998 — 12h26 GMT

DAKAR, 25 décembre (AFP) — Deux personnes ont été tuées et huit autres blessées au cours d'affrontements qui ont éclaté mercredi entre militants de partis adverses à Baro, près de Kouroussa en Haute-Guinée, a annoncé la Radio Nationale guinéenne captée à Dakar.

Selon la radio, les affrontements ont opposé des militants du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée, opposition) et du PUP (Parti de l'Unité et du Progrès, au pouvoir), et les locaux la radio rurale de Baro ont été saccagés.

Selon des sources informées contactées à Conakry depuis Dakar, les deux personnes tuées sont des militants du PUP, qui célébraient la victoire du président Lansana Conté à l'élection présidentielle du 14 décembre.

La Haute-Guinée est le fief d'Alpha Condé, l'un des principaux candidats à l'élection, qui a été arrêté au lendemain du scrutin à Lola, dans l'extrême Sud-est du pays, en Guinée Forestière.

Selon des sources officielles, il tentait de quitter la Guinée pour se rendre en Côte d'Ivoire, alors que toutes les frontières du pays étaient fermées pour cause d'élection. Le RPG, de son côté, affirme qu'il avait trouvé refuge chez un ami à Lola, sa sécurité n'était pas assurée à Conakry.

Selon les autorités guinéennes, Alpha Condé se trouve à Conakry où une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de sa « fuite ».

Le leader du RPG, dont l'arrestation a déjà provoqué des manifestations violentes à l'intérieur de la Guinée, se trouve en résidence surveillée dans un camp militaire à Conakry, où « il est traité correctement et confortablement », selon le gouvernement guinéen.


Retrait de l'accrédidation du correspondant de l'AFP et de RFI en Guinée

Jeudi 24 Décembre 1998 — 17h27 GMT

DAKAR, 24 décembre (AFP) — L'accréditation de Mouctar Ba, correspondant de l'AFP et de RFI en Guinée, lui a été retirée jeudi par le Conseil National de la Communication (CNC) à Conakry, dix jours après l'élection présidentielle dans ce pays, qui a vu la victoire au premier tour du président sortant Lansana Conté.

Ce retrait d'accréditation, qui interdit à Mouctar Ba d'exercer sa profession en Guinée, a été signifié par un fax du président du CNC, Emile Tompapa, au bureau régional de l'AFP à Dakar.

Dans cette lettre, le CNC dénonce le caractère « tendancieux » des informations données par le journaliste, qui est de nationalité guinéenne.

L'AFP, qui va entreprendre des démarches auprès des autorités guinéennes, considère que Mouctar Ba a couvert de manière professionnelle, dans des conditions difficiles, les lendemains d'une élection qui a donné lieu à diverses manifestations, parfois sanglantes.

De son côté, Radio France-Internationale a protesté dans un communiqué contre « cette atteinte à la liberté d'informer » et va entreprendre également des démarches.

Les accusations du CNC semblent traduire un raidissement des autorités guinéennes dans un pays où les résultats de l'élection présidentielle sont sérieusement contestés par l'opposition.

L'un de ses principaux dirigeants, Alpha Condé, a été arrêté à Lola dans l'extrême sud-est du pays, et a été placé en résidence surveillée dans un camp militaire à Conakry. Les autorités guinéennes lui reprochent d'avoir tenté de quitter « illégalement » le pays, alors que toutes les frontières terrestres de la Guinée étaient fermées en raison de la tenue de l'élection.

Un correspondant de l'AFP et de RFI, Serge Daniel, de nationalité béninoise, s'était fait expulser de Guinée il y a deux ans, après la mutinerie militaire de février 1996 à Conakry, sans aucune raison officiellement notifiée.


Constitution d'un comité pour la libération d'Alpha Condé

Mercredi 23 Décembre 1998 — 15h13 GMT

PARIS, 23 décembre (AFP) — Un comité pour la libération de l'opposant guinéen Alpha Condé, regroupant plusieurs personnalités françaises et africaines, s'est constitué à Paris, a-t-on appris mercredi auprès de l'une de ces personnalités.

Parmi les membres du comité figure notamment M. Guy Labertit, délégué national à l'Afrique du Parti Socialiste français.

Dans un communiqué, le comité appelle « tous les démocrates à se mobiliser face à la gravité de la situation et aux lourdes menaces qui pèsent sur la vie d'Alpha Condé ». Il demande la « libération immédiate et sans conditions » de M. Condé et que « le mur du silence érigé autour de son arrestation soit brisé ».

M. Condé a été arrêté le 16 décembre, deux jours après l'élection présidentielle. Le conseil des ministres guinéen affirme qu'Alpha Condé a été arrêté alors qu'il tentait de franchir la frontière entre la Guinée et la Côte d'Ivoire dans la nuit du 15 au 16 décembre dans la région de Lola (1.000 km au sud-est de Conakry), alors que les frontières étaient fermées en raison des élections.

L'opposant guinéen a été arrêté avant la proclamation des résultats de la présidentielle du 14 décembre. Il était l'un des cinq candidats à cette élection qui a été remportée au premier tour par le président sortant Lansana Conté.


Ouverture d'une enquête après l'arrestation d' Alpha Condé (officiel)

Mercredi 23 Décembre 98 — 11h10 GMT

CONAKRY, 23 décembre (AFP) — L'opposant guinéen Alpha Condé, arrêté le 16 décembre deux jours après l'élection présidentielle, fait l'objet d'une enquête, a annoncé le gouvernement guinéen une semaine après son arrestation.

Dans un communiqué, le conseil des ministres affirme qu'Alpha Condé a été arrêté alors qu'il tentait de franchir la frontière entre la Guinée et la Côte d'Ivoire dans la nuit du 15 au 16 décembre dans la région de Lola (1.000 km au sud-est de Conakry), alors que les frontières étaient fermées en raison des élections.

Le gouvernement a décidé de procéder à la « clarification de cette troublante situation » et a donc ouvert une enquête qui s'« effectuera conformement à la loi », ajoute le texte.

En attendant, Alpha Condé, leader du RPG, restera assigné « à une résidence surveillée où il est traité correctement et confortablement », indique le communiqué.

L'opposant guinéen a été arrêté avant la proclamation des résultats de la présidentielle du 14 décembre. Il était l'un des cinq candidats à cette élection qui a été remportée au premier tour par le président sortant Lansana Conté.

Dans un éditorial, la radio télévision officielle guinéenne (ORTG) affirme que « Alpha Condé n'était soumis à aucun danger », et qu'il « n'a pas été kidnappé, mais appréhendé pour violation des textes en vigueur ».

« La Guinée n'a pas de leçon de démocratie à recevoir de quelque parti politique étranger que ce soit », déclare l'ORTG faisant allusion aux critiques de partis politiques africains et européens après l'arrestation ou l'assignation à résidence de plusieurs responsables politiques guinéens.


L'OGDH exprime sa « vive préoccupation » face aux arrestations en Guinée

Mardi 22 Décembre 1998 — 18h01 GMT

CONAKRY, 22 décembre (AFP) — L'Organisation guinéenne de défense des droits de l'homme et du citoyen (OGDH), a exprimé mardi sa « vive préoccupation » face aux arrestations des leaders politiques, dont Alpha Condé, candidat à l'élection du 14 décembre dernier et leader du rassemblement du peuple de Guinée (RPG).

« C'est une violation flagrante » des Droits de l'homme et du citoyen, a indiqué l'OGDH, dans un déclaration remise à la presse, ajoutant que M. Condé, couvert par l'immunité parlementaire, qu'on « prétend » avoir arrêté pendant qu'il tentait de franchir les frontières officiellement fermées, ne devrait logiquement qu'être refoulé vers son point de départ.

L'OGDH précise que, selon des informations en sa possession, Alpha Condé est détenu au Camp dit « Koundara », siège du Bataillon autonome de la sécurité présidentielle (BASP), qui échappe au contrôle de la Justice et de l'Administration pénitentiaire.

L'Organisation a lancé un appel au président Lansana Conté, afin qu'il « veille à la consolidation de la paix sociale qui ne doit pas être un slogan creux » et a invité les partis politiques à se conformer à la loi dans la revendication de leurs droits.

M. Alpha Condé candidat malheureux à l'élection présidentielle, Marcel Cross, secrétaire général du Parti démocratique africain (PDA) et 4 députés du RPG, ont été arrêtés et écroués à Conakry et à Kankan entre les 13 et 21 décembre.


Une centaine de personnes dont 4 députés d'opposition arrêtées en Guinée

Mardi 22 Décembre 1998 — 17h59 GMT

CONAKRY, 22 décembre (AFP) — Une centaine de personnes, militants et sympathisants de l'opposition, dont 4 députés du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), ont été arrêtées pendant les manifestations qui ont secoué lundi Conakry et Kankan, annoncent mardi plusieurs sources à Conakry.

Selon la radio d'Etat, une vingtaine de femmes qui manifestaient « nues » dans les rues de la banlieue de Conakry pour « exiger » la libération du professeur Alpha Condé, ont été arrêtées pour « atteinte à la pudeur ».

Trente autres jeunes gens qui avaient érigé des barricades, brûlé des pneus et incendié des voitures dans le même secteur pour protester contre les résultats de l'élection présidentielle du 14 décembre, ont été arrêtés, bastonnés et conduits à une destination inconnue, ont rapporté des témoins à l'AFP.

A Kankan, (600 km à l'est de Conakry), fief de l'opposition, soixante personnes dont deux députés du RPG, ont été arrêtées et écrouées dans une garnison de la ville.

Deux autres députés, tous du RPG, ont été arrêtés lundi à Siguiri (extrême est) après les manifestations sanglantes qui ont fait deux morts et plusieurs blessés dimanche dans cette ville, affirme la direction du parti.


Trois partis sénégalais d'opposition condamnent l'arrestation d'Alpha Condé

Mardi 22 Décembre 1998 — 11h38 GMT

DAKAR, 22 décembre (AFP) — Trois partis l'opposition sénégalaise, dits du "Pôle de Gauche", ont condamné l'arrestation de l'opposant guinéen Alpha Condé, indique un communiqué diffusé mardi à Dakar.

Les trois partis, le PIT, AJ-PADS et LD-MPT, accusent le président guinéen Lansana Conté d'avoir procédé à l'arrestation de « son principal adversaire » avant la proclamation des résultats de l'élection présidentielle du 14 décembre en Guinée.

Ils exigent la libération de l'opposant Alpha Condé qui est arrivé troisième à la présidentielle remportée par le président Conté.

Le PIT comdamne pour sa part, « le coup de force électoral du président Conté » et demande au gouvernement du Sénégal « d'intervenir diplomatiquement pour la restauration de la paix civile en Guinée, avant que ce pays ne plonge dans l'instabilité et l'horreur ».

Alpha Condé, l'un des principaux opposants guinéens et candidat à l'élection présidentielle a été interpellé le 15 décembre à la frontière avec la Côte d'Ivoire.


Manifestations pour la libération d' Alpha Condé : deux morts à Kankan

Lundi 21 Décembre 98 — 19h01 GMT

CONAKRY, 21 décembre (AFP) — Deux personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées lundi lors d'une manifestation de sympathisantes du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) qui demandaient la libération d'Alpha Condé, candidat de ce parti à l'élection présidentielle, a-t-on appris auprès du RPG à Conakry.

La manifestation en faveur du Pr Condé, candidat à l'élection du 14 décembre, a eu lieu à Kankan en Haute-Guinée.

Une dizaine de personnes ont été également blessées au cours d'une autre manifestation de femmes du RPG à Conakry, dont les quartiers nord sont toujours quadrillés par l'armée, a-t-on indiqué de même source.

Une autre manifestation avait déjà fait deux morts dimanche à Siguiri, en Haute-Guinée, fief du Pr Alpha Condé.

Selon le RPG, quelque 500 opposants ont été arrêtés dans la capitale depuis l'élection présidentielle, qui a été remportée au premier tour par le président sortant Lansana Conté avec 56,12%, selon des résultats provisoires officiels.

Aucune réaction officielle n'a pu être obtenue lundi à Conakry, où Alpha Condé, le leader du RPG, a été écroué le 16 décembre dans un camp militaire, après avoir été arrêté à Lola, dans l'extrême sud-est du pays, alors que, selon le ministère de l'Intérieur, il tentait de s'enfuir vers le Libéria "déguisé en marabout".

Selon le RPG, les forces de l'ordre ont procédé lundi à de nombreuses interpellations à Conakry et à Kankan, où les personnes arrêtées sont gardées à vue au camp militaire Soundiata Keita.

Par ailleurs, une manifestation de jeunes a fait lundi matin une dizaine de blessés dans les quartiers populaires au nord de Conakry, où les forces de l'ordre ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Ceux-ci avaient érigé des barricades, brûlé des pneus et incendié des véhicules sur une autoroute entre Hamdallaye et Simbaya, bastions traditionnels du PRP (Parti du Renouveau et du Progrès) de Mamadou Bâ.

Avec 24,63 PC des voix, celui-ci est arrivé second à l'élection présidentielle du 14 décembre, devançant de huit points Alpha Condé (16,58%).

Les résultats de l'élection, qui doivent encore être validés par la Cour Suprême, sont contestés par l'opposition qui l'a qualifiée de "farce électorale" et annoncé qu'elle ne reconnaîtra pas la réélection du président Conté.


Manifestation pour la libération d' Alpha Condé à Siguiri: 2 morts

Dimanche 20 Décembre 1998 — 22h03 GMT

CONAKRY, 21 décembre (AFP) — Deux personnes au moins ont été tuées dimanche à Siguiri, à 700 km à l'est de Conakry, au cours d'une manifestation pour réclamer la libération d'Alpha Condé, président du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée), selon le direction de ce parti à Conakry.

Selon le RPG, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche dans les rues de Siguiri, en Haute-Guinée, « pour exiger » la libération de son leader, arrêté il y a cinq jours à Lola (extrême sud-est du pays) et placé depuis lors « en résidence surveillée » au camp de Koundara à Conakry.

La manifestation a dégénéré et, selon le RPG, les forces de l'ordre ont tiré « à balles réelles », tuant un manifestant et une adolescente, atteinte par « une balle perdue ».

Depuis une semaine, des manifestations hostiles au régime du général Lansana Conté, réélu au premier tour de l'élection présidentielle du 14 décembre, se déroulent à Conakry et dans plusieurs villes du pays, suite notamment à l'arrestation d'Alpha Condé.

Samedi, à Conakry, qui est toujours quadrilléee par les forces de l'ordre, plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées dans des quartiers populaires favorables à l'opposition, alors qu'elles s'apprêtaient à organiser une « marche pacifique » pour demander la libération du président du RPG.

Par ailleurs, indique-t-on de bonne source, des affrontements ont éclaté samedi à Mamou, en Moyenne Guinée, entre les forces de l'ordre et des manifestants qui contestent les résultats de l'élection présidentielle.


Mamadou Bâ a été assigné en résidence surveillée, selon la CIJ

Vendredi 18 Décembre 98 — 20h30 GMT

OUAGADOUGOU, 18 décembre (AFP) — La Commission internationale de Juristes (CIJ), une organisation non gouvernementale basée à Genève, a exprimé vendredi sa « vive préoccupation » à la suite de l'« assignation en résidence surveillée » à laquelle est soumis, selon elle, l'opposant guinéen Mamadou Bâ .

Dans un communiqué transmis à l'AFP à Ouagadougou et signé du secrétaire général de la CIJ, Adama Dieng, présent dans la capitale burkinabé, l'organisation se dit aussi grandement préoccupée par l'arrestation, mardi soir, d'un autre opposant guinéen, Alpha Condé.

Alpha Condé, leader du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) et Mamadou Ba, leader du PRP (Parti du Renouveau et du Progrès), étaient tous deux challengers malheureux du président Lansana Conté à l'élection présidentielle de lundi en Guinée. Le général Conté a été réélu dès le premier tour, sur fond de contestation de l'opposition, qui a dénoncé des « fraudes massives ».

Dans son communiqué vendredi, la CIJ appelle les « autorités guinéennes à se ressaisir et libérer sans condition Alpha Condé et à lever la mesure à l'encontre de Mamadou Bâ ».
La Commission, met également en garde les autorités guinéennes contre « les risques d'une violence généralisée et d'une polarisation ethnique et régionale lourde de périls pour l'unité et la cohésion nationales ».

La CIJ invite le gouvernement guinéen à « prendre conscience de la gravité de la situation et se conformer aux règles de droit sans lesquelles le pluralisme serait vide de tout sens ».


Réélection contestée du président Conté dans un climat de grande tension

Vendredi 18 Décembre 98 — 16h48 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Le président Lansana Conté a été réélu avec 56,12 % des voix au premier tour d'un scrutin qui a provoqué une grande tension dans le pays et dont l'opposition a dénoncé les « fraudes multiples ».

Mais, alors que le scrutin avaient donné lieu à de graves incidents qui ont fait, samedi, au moins 6 morts et 15 blessés graves à Conakry, la proclamation officielle des résultats n'a donné lieu jeudi à aucun trouble.

Le général Conté, 64 ans, au pouvoir depuis 1984 devance Mamadou Bâ, candidat du PRP qui, avec 24,63 % des voix, devient le principal leader de l'opposition devant Alpha Condé (16,58 %)

Les résultats de cette élection qui a atteint — avec 70% — un taux de participation rare en Afrique devront être validés dans un délai de 8 jours par la Cour suprême.

Persuadée d'être majoritaire dans le pays, l'opposition crie au scandale et dénonce des « fraudes massives » notamment à l'intérieur du pays

Elle a jugé le résultat de l'élection « mathématiquement impossible » et a menacé de tout faire pour empêcher le président Conté de gouverner.

La CODEM (Coordination de l'opposition démocratique), qui regroupe les trois principaux partis d'opposition, et présentait 4 candidats, avait dénoncé jeudi dans un communiqué « les nombreuses irrégularités » du scrutin, estimant qu'il n'était « qu'une parodie électorale ».

Et les 18 membres de l'opposition qui participent au Haut conseil pour les affaires électorales (HCE), ont annoncé qu'ils démissionnaient de cet organisme chargé de superviser le scrutin.

Pourtant les observateurs étrangers présents à Conakry ont estimé que les opérations de vote s'étaient bien déroulées et que les éventuelles irrégularités ne remettaient pas en cause le scrutin.

Après plusieurs jours de grande tension, la vie a repris peu à peu son cours normal vendredi à Conakry où quelques magasins ont commencé à rouvrir leurs portes mais où les principaux points stratégiques sont toujours occupés par des blindés et des militaires en armes

Et l'arrestation dans des conditions mal définies puis l'emprisonnenement du principal leader de l'opposition Alpha Condé, provoque de nombreuses et vives réactions.

Vendredi, dans un communiqué, son parti le RPG a affirmé qu'il a été « blessé et torturé » et vit « dans des conditions dégradantes » dans un cachot du camp Koundara, [Conakry] siège de la garde présidentielle. Mais de source officielle, on indique qu'il se trouve sous contrôle judiciaire dans une villa confortable de Koundara en attendant les résultats d'une enquête sur les circonstances de sa fuite prétendue à l'étranger.


Le président Conté réélu au premier tour en Guinée, l'opposition conteste

Jeudi 17 Décembre 1998 — 19h39 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Le président guinéen, le général Lansana Conté, a été réélu au premier tour de l'élection du 14 décembre, selon des résultats officiels diffusés jeudi du scrutin dont l'opposition a contesté la validité.

Conakry, où les magasins et les marchés sont resté fermés jeudi, est quadrillé par un important dispositif militaire et policier visant à empêcher toute tentative de troubles. Toutes les frontières terrestres de la Guinée sont fermées jusqu'au 20 décembre.

Un des opposants au général Conté, Alpha Condé, a été arrêté mardi dans l'extrême est de la Guinée, et accusé de vouloir fuir le pays pour se réfugier en Côte d'Ivoire. Son parti le RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) a expliqué qu'il considérait que sa sécurité n'était plus assurée à Conakry.

Le général Conté, 64 ans, au pouvoir depuis 1984 après un coup d'Etat militaire, est crédité de 56,12 % des suffrages exprimés, selon le ministère de l'Intérieur. Ce score est meilleur que celui de 1993 où il l'avait emporté avec 51,70 %.

Ce résultat devra être confirmé par la Cour Suprême.

Les 18 membres de l'opposition, participant au Haut Conseil pour les affaires électorales (HCE), ont fait savoir jeudi qu'ils démissionnaient de cet organisme chargé superviser le scrutin, accusant les organisateurs de fraudes multiples.

La CODEM (Coordination de l'opposition démocratique), regroupant les trois principaux partis d'opposition, a dénoncé jeudi dans un communiqué « les nombreuses irrégularités » du scrutin de lundi, estimant que celui-ci n'a été « qu'une parodie électorale ».

Les observateurs étrangers, africains et européens, présents à Conakry, ont cependant estimé que les opérations de vote s'était bien déroulées et que même s'il y a eu des irrégularités, elles ne remettaient pas en cause le scrutin.

Arrivé second des résultats avec 24,63 % des voix, Mamadou Ba, leader du PRP (Parti du Renouveau et du Progrès), a déclaré qu'il ferait tout « pour empêcher le président Conté de gouverner », affirmant qu'il était « mathématiquement impossible » que le général Conté l'emporte au premier tour,

Alpha Condé, chef du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) a obtenu 16,58 % des suffrages.

Le caractère ethnique des élections en Guinée a été une fois de plus démontré, chaque candidat faisant le plein des voix dans sa région d'origine, à l'exception du président Conté, qui réalise de bons scores dans tout le pays, sauf en Moyenne-Guinée, le fief des Peulhs.

Le taux de participation de 69,8 % — 2.650.790 votants sur 3.796.293 inscrits — a été relativement élevé, bien qu'inférieur aux 78 % enregistrés à la première élection multipartite en 1993.

La fin de la campagne électorale a été marquée par de graves incidents qui ont fait au moins six morts et quinze blessés graves, sans que l'on sache exactement a qui en attribuer la responsabilité.

Les élections se sont déroulées lundi dans un climat tendu, les forces de l'ordre, policiers et militaires, ayant pris position aux points stratégiques de la capitale.


Les représentants de l'opposition démissionnent du HCE

Jeudi 17 Décembre 98 - 16h54 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Les 18 représentants de l'opposition au sein du Haut Conseil aux affaires électorales (HCE, 68 membres) ont annoncé jeudi à Conakry leur décision de démissionner de cet organisme chargé de superviser la présidentielle du 14 décembre en Guinée.

La CODEM (Coordination de l'opposition démocratique), regroupant les trois principaux partis d'opposition, dénonce dans un communiqué « les nombreuses irrégularités » du scrutin, pour expliquer cette décision, estimant que celui-ci n'a été « qu'une parodie électorale ».

Affirmant que la loi électorale a été violée « en amont et en aval » par l'administration, la CODEM affirme que ses représentants ont été exclus des travaux des Commissions administratives de recensement des votes et que les résultats « ont été falsifiés au seul bénéfice du candidat du PUP » (Parti de l'Unité et du Progrès, au pouvoir).

La CODEM dénonce également « le kidnapping et la séquestration » de leaders de l'opposition, dont le candidat du RPG, Alpha Condé.

Rappelant que celui-ci est député à l'Assemblée nationale, elle estime que son arrestation s'est faite « au mépris de toute légalité et de son immunité parlementaire ».


Alpha Condé gardé à vue à Conakry

Jeudi 17 Décembre 98 — 15h04 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Alpha Condé, l'un des principaux leaders de l'opposition arrêté la veille à Lola, à l'extrême est de la Guinée, est gardé à vue depuis mercredi soir au commissariat central de Conakry, a-t-on appris jeudi de source policière.

A l'issue d'un délai de garde à vue de 72 heures, renouvelable, le président du RPG, candidat à l'élection présidentielle dont le premier tour s'est déroulé dimanche 13 décembre, sera présenté à juge qui décidera ou non d'ouvrir une enquête, indique la même source.

Selon le ministère de l'Intérieur, Alpha Condé a été arrêté mardi soir alors qu'il tentait de gagner illégalement la frontière avec la Côte d'Ivoire, « déguisé en marabout ».

Les responsables de son parti assurent en revanche qu'Alpha Condé a été arrêté au domicile d'un de ses amis, l'ancien maire de Lola, où il s'était réfugié « par mesure de sécurité ».

En raison de l'élection présidentielle, les frontières terrestres de la Guinée sont fermées jusqu'au 20 décembre.

Une source interrogée jeudi par l'AFP au siège du RPG, à Conakry, s'est déclarée « très inquiète » du sort de M. Condé. Dans un premier temps, a-t-elle ajouté, il avait été indiqué qu'Alpha Condé serait ramené chez lui, à Conakry, pour être placé sous contrôle judiciaire.

En attendant le résultat définitif de l'élection, toute la ville de Conakry est quadrillée par un important dispositif policier et militaire, notamment le quartier de Madina où réside le leader du RPG.


Lansana Conté largement en tête, selon des premiers résultats partiels

Jeudi 17 Décembre 1998 — 10h04 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Le président Lansana Conté, candidat à sa propre succession, arrive largement en tête de l'élection présidentielle en Guinée dans 15 des 18 circonsciptions où les résultats sont connus, a annoncé jeudi matin le ministère de l'Intérieur.

Dans ces 18 préfectures ou communes de Conakry, le président Conté réalise globalement un score d'environ 64% des suffrages exprimés, suivi par Mamadou Ba (PRP, 25%), qui l'emporte dans trois circonscriptions, et Alpha Condé (RPG, 9%).

Si ces résultats se confirment, Mamadou Ba deviendrait le principal leader de l'opposition, devant le Pr Alpha Condé qui l'avait devancé lors de la présidentielle en 1993.

Celui-ci, accusé par les autorités guinéennes d'avoir voulu quitter le pays par la frontière avec la Côte d'Ivoire, a été arrêté mercredi matin et ramené dans la journée à Conakry, où une enquête doit être ouverte. L'endroit où il réside n'est pas connu.

Les deux autres candidats de l'opposition, Jean-Marie Doré (UPG) et Pascal Tolno, réalisent dans ces 18 circonscriptions des scores qui oscillent autour de 1%.

L'opposition, regroupée au sein de la CODEM, a fait savoir qu'elle refuserait le résultat de l'élection, au cas où le président Conté serait élu au premier tour, et qu'elle ferait tout « pour l'empêcher de gouverner ».

Les responsables du RPG, le parti d'Alpha Condé, ont fait savoir mercredi qu'ils « ne répondraient pus de rien » si leur leader n'était pas arrivé dans la soirée à son domicile de Conakry.

Conakry est quadrillée depuis 24 heures par un important dispositif policier, afin d'empécher toute tentative de troubles.

Des policiers ont pris position mercredi soir devant les domiciles des principaux lers de l'opposition, dans une ville où les résultats de l'élection sont attendus avec appréhension.


Menace du RPG après l'arrestation de son leader Alpha Condé

Mercredi 16 Décembre 1998 — 17h51 GMT

CONAKRY, 16 décembre (AFP) — Les responsables du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) ont déclaré, lundi après-midi à Conakry, qu'ils « ne répondraient plus de rien », si leur leader Alpha Condé, interpellé à Lola, dans l'extrême Sud-Est de la Guinée, n'était pas arrivé dans la soirée à Conakry.

Alpha Sow, directeur de la campagne du Pr Condé, l'un des principaux candidats à l'élection présidentielle, a, par ailleurs, démenti les circonstances de son interpellation telles que les a présentées le ministre de l'Intérieur.

Selon le RPG, Alpha Condé a été arrêté, de nuit à Lola, par des policiers au domicile d'un ami chez qui il avait été reçu en attendant la proclamation des résultats de l'élection.

Le ministère de l'Intérieur avait indiqué qu'il avait été interpellé, « déguisé en marabout », alors qu'il s'apprêtait à gagner frauduleusement la frontière ivoirienne très proche, à bord d'un véhicule où avaient pris place trois personnes.

Pour l'élection présidentielle, toutes les frontières terrestres de la Guinée ont été fermées du 5 au 20 décembre, par mesure de sécurité.

Le leader du RPG devait être ramené dans la journée, sous escorte, à Conakry, où il sera placé sous contrôle judiciaire en attendant l'ouverture d'une enquête.

M. Sow a indiqué que la direction du RPG avait demandé à Alpha Condé d'attendre les résultats du scrutin à l'intérieur du pays, estimant que sa sécurité « n'était plus assurée » dans la capitale.

« Nos militants sont en effervescence mais nous leur demandons de ne pas céder à la provocation, a-t-il ajouté. Nous appelons au calme. Nous ne voulons pas d'affrontements à notre initiative ».

Les rues étaient peu animées, mercredi à Conakry, où la publication des résultats étaient attendue avec appréhension.

Le quartier de Madina, où réside Alpha Condé, était quadrillé par la police, y constatait l'AFP.

Les résultats de l'élection devaient être rendus publics dans la soirée.


L'opposition exige la libération « immédiate » de deux de ses dirigeants

Mercredi 16 Décembre 1998 — 17h37 GMT

CONAKRY, 16 décembre (AFP) - L'opposition guinéenne a exigé mercredi après-midi « la libération immédiate et inconditionnelle » de deux de ses dirigeants « arbitrairement arrêtés » avant et après l'élection présidentielle du 14 décembre.

Il s'agit du Pr Condé, candidat du RPG à l'élection, interpellé mardi soir, et de Marcel Cross, leader du PDA-Guinée, arrêté la veille du scrutin à Conakry, en même temps qu'une dizaine de personnes.

Au cours d'une conférence de presse, les responsables de la CODEM (Coordination de l'opposition démocratique) ont dénoncé le caractère « arbitraire » de ces arrestations.

Ils ont par ailleurs affirmé que « plus de 200 jeunes gens », militants de l'opposition, ont été arrêtés et sont toujours détenus à la prison centrale de Conakry après les incidents violents qui ont fait samedi 6 morts et 15 blessés graves.

En ce qui concerne l'interpellation d'Alpha Condé à Lola, ville proche de la frontière ivoirienne, la CODEM a indiqué que « rien n'empêche un leader politique de quitter Conakry pour aller chez un ami dans n'importe quel coin du pays ».

Les responsables de la CODEM ont par ailleurs dénoncé l'arrestation de Marcel Cross, ancien ministre de Sékou Touré, au domicile duquel les policiers ont trouvé dimanche cinq fusils.

Ils ont demandé sa libération en indiquant que Marcel Cross « est un chasseur professionnel » et qu'il disposait des permis de port d'armes.

Dans l'attente des résultats de l'élection mercredi soir, tous les commerces ont baissé leur rideau à Conakry qui est quadrillée par d'importantes forces de sécurité.


Alpha Condé interpellé à la frontière avec la Côte d'Ivoire

Mercredi 16 Décembre 98 — 13h48 GMT

CONAKRY, 16 décembre (AFP) — Alpha Condé, l'un des principaux opposants guinéens et candidat à l'élection présidentielle a été interpellé, mardi soir, à la frontière avec la Côte d'Ivoire, et doit être ramené à Conakry, a-t-on appris mercredi auprès du ministère de l'Intérieur.

Selon le ministère de l'Intérieur, Alpha Condé, leader du RPG, (Rassemblement du Peuple de Guinée), a été interpellé au moment où il tentait de traverser la frontière à l'extrème sud-est du pays. Il était « déguisé en marabout » et accompagné de son chauffeur et d'un garde du corps, a-t-on précisé de même source.

Toutes les frontières terrestres de la Guinée ont été fermées du 5 au 20 décembre en raison de l'élection présidentielle

Cette décision, prise le 5 décembre par décret, invitait les ministres de l'Intérieur, de la Défense et de la Sécurité à prendre des « dispositions immédiates pour l'application de cette mesure ».

Les trois hommes ont été amenés devant le préfet de Lola (Guinée forestière) qui a reconnu le leader politique, et a décidé de le faire reconduire sous escorte à Conakry où, selon le ministère de l'Intérieur, il sera placé en résidence surveillée.

A Conakry, la direction du RPG, a affirmé qu'Alpha Condé avait été arrêté à Lola et qu'il n'était pas déguisé en marabout.

Dimanche, la direction du RPG avait décidé, dimanche, qu'Alpha Condé devait se retirer « momentanément » de Conakry où, selon elle, "sa sécurité n'était pas assurée".

La nouvelle de l'arrestation d'Alpha Condé, qui avait dénoncé à diverses reprises des « fraudes massives » dans la préparation de l'élection, s'est répandue comme une traînée de poudre à Conakry et à Kankan, son fief de Haute-Guinée.

Le leader du RPG qui vivait à l'étranger depuis plus de dix-huit mois, était rentré le 1er septembre en Guinée pour faire sa campagne, particulièrement dans son fief de Haute-Guinée à majorité malinké.

L'arrestation, dimanche, puis l'incarcération lundi à la prison centrale de Conakry, de Marcel Cross, président du Parti Démocratique Africain (PDA Guinée), qui avait fait campagne pour Alpha Condé apparait, a posteriori, comme un avertissement au leader du RPG.

Marcel Cross, au domicile duquel cinq fusils ont été découverts, était soupçonné de préparer « un coup avec l'aide de mercenaires basés à l'étranger », a appris l'AFP de sources proches du pouvoir.

Les résultats de l'élection sont attendus avec appréhension à Conakry où de nombreux magasins et le marché central de Madina sont restés fermés mercredi matin.

L'opposition affirme qu'elle ne reconnaîtra pas les résultats au cas où le président Lansana Conté, candidat à sa propre succession, serait élu dès le premier tour.


La Guinée retient son souffle dans l'attente des résultats

Mardi 15 Décembre 98 - 13h37 GMT

CONAKRY, 15 déc (AFP) - La Guinée retient son souffle dans l'attente des résultats des élections présidentielles de lundi qui se sont déroulées dans le calme après les violents incidents qui avaient fait samedi 6 morts et une quinzaine de blessés graves à Conakry.

L'annonce des résultats, qui ne devraient pas être connus avant mercredi, est attendue avec appréhension à Conakry où l'opposition a déjà fait savoir qu'elle n'accepterait pas une victoire du président sortant Lansana Conté au premier tour.

« Selon les premiers résultats en notre possession, sa réélection au premier tour est impossible à moins d'une fraude massive », a déclaré mardi à l'AFP Siradiou Diallo, directeur de campagne de Mamadou Ba et ancien candidat à l'élection de 1993.

Siradiou Diallo assure qu'à quelques exceptions près, les électeurs ont voté normalement mais qu'une "fraude massive et grossière" a été organisée au niveau de la centralisation des procès-verbaux.

Selon lui, les représentants de l'opposition réunis au sein de la CODEM n'ont pas été admis au contrôle de ces procès-verbaux.

« Leurs chiffres à Conakry ne correspondent pas à ceux enregistrés dans les communes », assure-t-il en indiquant que l'opposition décidera de la conduite à tenir lorsque les résultats définitifs seront connus.

Même réaction au siège du RPG d'Alfa Condé où les responsables ont également passé la nuit à analyser les premiers résultats.

La capitale, où toute circulation avait été interdite lundi, a repris une vie normale et presque tous les magasins ont rouvert leurs portes dans une ambiance animée.

La capitale, où des blindés ont été installés aux points stratégiques, continue cependant à être quadrillée par les forces de l'ordre et le sera jusqu'aux fêtes de fin d'année après la proclamation des résultats, a indiqué à l'AFP Fodé Moussa Sylla, directeur général de la police.

« Aucun trouble ne sera toléré, a-t-il déclaré, les forces de police seront intraitables. Les fauteurs de troubles ou leurs commanditaires seront arrêtés et conduits devant les tribunaux ».

Pour sa part, Rachid Touré, président du HCE (Haut Conseil aux affaires électorales), a confirmé l'arrestation de plusieurs délégués du PRP à Gaoual, en Moyenne Guinée, qui ont été conduits au camp militaire de Boké au nord-ouest de Conakry. Le ministre de l'Intérieur, a-t-il dit, a pris des dispositions pour leur libération.

Par ailleurs, faisant allusion à des rumeurs selon lesquelles "des mercenaires étrangers « auraient été arrêtés lundi à Conakry, M. Sylla a confirmé que Marcel Cross, président du parti démocratique africain (PDA Guinée), a été incarcéré lundi à la prison centrale de Conakry pour détention illégale d'armes à son domicile.

Celui-ci,au domicile duquel des coups de feu avaient été échangés dimanche, avait affirmé qu'il disposait de ces armes, 7 fusils, en toute légalité.

Ancien ministre de Sékou Touré, M. Cross avait fait la campagne électorale pour Alfa Condé, candidat du RPG à la présidentielle. Son arrestation, soulignent les observateurs, pourrait être un avertissement en direction d'Alfa Condé. Selon la police, 10 autres personnes se trouvant à son domicile ont été arrêtées et sont actuellement interrogées.

Les Guinéens semblent avoir voté en masse lundi malgré les graves incidents du week-end qui leur avaient fait craindre le pire. Nombreux sont ceux qui appréhendent à Conakry le moment où les résultats seront officiellement annoncés dans un pays où le « vote ethnique » est une donnée incontournable.


Conakry quadrillée par les forces de l'ordre

Lundi 14 Décembre 1998 - 22h30 GMT

CONAKRY, 14 déc (AFP) - Conakry était quadrillée lundi soir par les forces de l'ordre, après une journée d'élection qui s'est déroulée dans le calme.

Les bureaux de vote ont fermé, comme prévu, à 18H00 GMT et le décompte des voix a commencé pour établir des procès-verbaux qui seront ensuite acheminés au ministère de l'Intérieur.

Diverses anomalies ont été relevées par l'opposition, notamment l'absence ou l'insuffisance dans certains bureaux de bulletins de Mamadou Ba, candidat du PRP, et le refoulement d'observateurs de la CODEM (Coordination de l'opposition démocratique) de bureaux de vote à l'intérieur du pays.

Rachid Touré, président du HCE (Haut Conseil aux affaires électorales) a confirmé lundi soir l'arrestation de plusieurs délégués du PRP à Gaoual, en Moyenne Guinée, qui ont été conduits au camp militaire de Boké, au nord-est de Conakry.

Le ministère de l'Intérieur, a-t-il dit à des journalistes, a pris des dispositions pour leur libération.

M. Touré; a par ailleurs indiqué que tous les bureaux de vote de Guinée avaient fermé à 18H00 GMT, à l'exception de deux d'entre eux à Kankan (Haute-Guinée), où le vote avait commencé avec du retard. Ce retard serait dû à l'absence de bulletins au nom de Mamadou Ba, qui ont été amenés par la suite.

Par ailleurs, a-t-on appris de source sûre, Marcel Cross, président du Parti Démocratique Africain (PDA Guinée), a été incarcéré lundi à la prison centrale de Conakry, accusé de détenir des armes à son domicile.

Ancien ministre de Sékou Touré, M. Cross avait fait campagne pour Alpha Condé, candidat du RPG à la présidentielle de lundi.

[M. Cross est aussi le beau-père de Mohamed Touré, le fils de Sékou Touré . Tierno. S. Bah]

Les Guinéens semblent avoir voté en masse lundi, après les incidents sanglants survenus samedi qui laissaient craindre le pire. Tous les commerces, notamment les restaurants, étaient fermés lundi soir dans la capitale.


Les Guinéens ont voté dans le calme pour l'élection présidentielle

Lundi 14 Décembre 1998 - 17h12 GMT

CONAKRY, 14 déc (AFP) - Les Guinéens ont voté lundi pour le premier tour de l'élection présidentielle dans le calme, aussi bien à Conakry, où des heurts avaient fait samedi six morts et une quinzaine de blessés graves, que dans le reste du pays.

L'opposition au président Lansana Conté, au pouvoir depuis 1964 et candidat à sa propre succession, a dénoncé des anomalies et des tentatives de fraudes qu'elle attribue au Parti de l'Unité et du Progrès (PUP, au pouvoir). Toutefois selon des observateurs indépendants, dont certains diplomates, le scrutin semblait d'une manière générale bien organisé.

Les anomalies, selon l'opposition, concernent essentiellement, dans certains bureaux de vote, l'absence ou le nombre limité de bulletins du candidat Mamadou Ba, leader du Parti du Renouveau et du Progrès (PRP), sans doute le principal challenger du président Conté, 64 ans.

Les bulletins du PRP auraient ainsi été absents dans plusieurs bureaux de Kankan, en Moyenne-Guinée, et distribués en nombre insuffisant dans ceux de Ratoma, autre fief de Mamadou Ba à Conakry.

"C'est là où je suis le plus fort que mes bulletins manquent, ils veulent me compliquer l'existence", s'est plaint M. Ba, qui a protesté auprès du ministère de l'Intérieur.

L'opposition, réunie au sein de la CODEM (Coordination de l'opposition démocratique) a aussi dénoncé l'impossibilité pour ses représentants de se rendre dans plusieurs bureaux de province, notamment en Moyenne-Guinée, où une cinquantaine d'entre eux ont été, selon elle, arrêtés à Gaoual et transférés dans un camp militaire.

Malgré la tension qui régnait ces derniers jours à Conakry, l'élection semble s'etre déroulée partout dans le calme, notamment dans les quartiers nord de la ville à majorité peulhe, où les bagarres avaient été samedi les plus violentes.

Dès le matin, de longues files d'attente se sont formées devant les bureaux de vote, laissant prévoir un taux de participation élevé. Celui-ci avait été de 78% il y a cinq ans pour la première élection pluraliste organisée en Guinée, malgré un appel de l'opposition au boycott ou à l'abstention.

Les forces de l'ordre étaient très discrètes, parfois absentes, autour des bureaux de vote, mais des patrouilles mixtes, composées de policiers et de militaires en armes, sillonnaient les rues prêtes à intervenir en cas de litige. Quelques véhicules blindés avaient été postés à des endroits stratégiques de la capitale.

Avant même la tenue du scrutin, l'opposition avait dénoncé des "fraudes massives" et demandé le report des élections, affirmant que seulement 40% des cartes d'électeurs avaient été distribuées, en priorité aux militants du PUP. Le ministère de l'Intérieur a démenti en déclarant que les cartes avaient été distribuées "à presque 100%".

3,8 millions d'électeurs, en Guinée et à l'étranger, étaient appelés à voter lundi dans quelque 8.000 bureaux de vote pour élire un nouveau président pour un mandat de cinq ans. Le président sortant, le général Lansana Conté, affrontait quatre candidats de l'opposition

L'opposition a déjà affirmé qu'il était impossible pour le président Conté d'être réélu au premier tour, si l'élection n'était pas "truquée". Les premiers résultats ne devraient pas être connus avant mercredi.


Les Guinéens se rendent aux urnes pour élire leur président (Lever de rideau)

Lundi 14 Décembre 1998 - 06h26 GMT

Conakry, 14 déc (AFP) - Quelque 3,8 millions de Guinéens se rendent aux urnes lundi pour élire leur président parmi cinq candidats, dont le président sortant, le général Lansana Conté, qui pourrait être reconduit dans ses fonctions dès le premier tour.

L'ambiance est tendue dans le pays, et en particulier à Conakry, après les graves incidents qui ont fait samedi six morts et une centaine de blessés, dont 15 grièvement atteints, selon un nouveau bilan non officiel.

Cinq candidats se présentent à cette élection, pour laquelle la date d'un éventuel second tour n'a pas été fixée.

La général Lansana Conté, 64 ans, qui dirige le pays depuis 1984 — il avait pris le pouvoir à la faveur d'un putsch après le décès du dictateur Ahmed Sekou Touré — et avait été élu pour la première fois lors d'une élection pluraliste en décembre 1993 avec 51,70% des voix, apparaît comme le favori du scrutin.

D'origine soussou, il affronte, dans un scrutin où les données ethniques paraissent déterminantes, trois de ses concurrents de 1993:

Ces trois partis font partie de la Coordination de l'Opposition démocratique (CODEM) et se sont engagés à voter pour le candidat de l'opposition le mieux placé en cas de second tour.

Le cinquième candidat, Pascal Tolno, est un ancien ministre — peu connu — de Lansana Conté qui se présente au nom du Parti du Peuple de Guinée (PPG).

Les candidats de l'opposition ont déjà dénoncé des "fraudes massives" dans la préparation du scrutin, affirmant que seulement 40% des électeurs avaient reçu leur carte d'électeur.

Le président du RPG, le Pr Alpha Condé, l'un des principaux challengers du président sortant, a appelé tous les électeurs inscrits sur les listes électorales à aller voter avec ou sans leur carte, au risque de créer des tensions dans les 8.001 bureaux de vote.

Mais dimanche soir, le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, Abidine Sanoussi Zaïnoul, a officiellement donné une consigne qui va dans le même sens, déclarant que les électeurs inscrits sur les listes mais n'ayant pas reçu leur carte pourraient tout de même aller voter.

Selon le ministère, ces électeurs ne représentent que 0,7% des inscrits.


Le RPG accuse le pouvoir de recruter des mercenaires sierra-leonais

Vendredi 01 Janvier 1999 — 14h36 GMT

DAKAR, 1er janvier (AFP) — Le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG, opposition) d'Alpha Condé a accusé vendredi le pouvoir de recruter des mercenaires parmi les réfugiés sierra-leonais pour accréditer "la thèse d'une prétendue agression" contre la Guinée, attribuée à leur leader.

Alpha Condé, candidat à l'élection présidentielle du 14 décembre, a été arrêté deux jours plus tard dans l'extrême sud-est du pays, alors que, selon les autorités guinéennes, il tentait de passer en Côte d'Ivoire, en contravention d'un décret ordonnant la fermeture des frontières en raison de l'élection.

Depuis lors, ramené à Conakry, il a été accusé d'avoir voulu introduire en Guinée des mercenaires pour y organiser un coup de force contre le régime du président Lansana Conté.

Dans une déclaration parvenue à Dakar, le RPG affirme que des "réfugiés Sierra Léonais sont actuellement recrutés par le pouvoir pour jouer le rôle de mercenaires afin d'accréditer la thèse de l'agression".

« L'agression est annoncée à grands bruits, les mercenaires sont recrutés, le scénario est donc complet », affirme le RPG, selon lequel le président Lansana Conté "vient d'organiser une réunion des maires des communes de Conakry pour les informer de l'imminence d'une agression de la Guinée par des mercenaires qui viendraient de la Sierra-Leone voisine".

Le RPG lance enfin un appel à l'opinion nationale et internationale pour faire échec à un « vaste complot cousu de fil blanc » et sauver Alpha Condé, victime, selon lui, « d'une arrestation arbitraire ».


Le président Conté exprime sa « reconnaissance » au peuple de Guinée

Vendredi 01 Jan 99 — 14h30 GMT

DAKAR, 1er janvier (AFP) — Le président Lansana Conté a exprimé jeudi soir toute sa « reconnaissance » au peuple de Guinée qui l'a réélu le 14 décembre au premier tour d'une élection contestée par l'opposition.

Dans une brève allocution radio-télévisée prononcée pour le nouvel an, le général Lansana Conté a déclaré que c'était "un grand honneur" pour lui d'avoir été élu pour la seconde fois consécutive.

Selon les résultats définitifs proclamés jeudi soir par la Cour suprême, le général Conté a été réélu avec 56,11 % des voix, devant Mamadou Ba du PRP (24,62 %) et Alpha Condé du RPG (16,58 %).

Alpha Condé a été arrêté deux jours après l'élection dans l'extrême sud-est du pays, près de la frontière ivoirienne, et ramené dans un camp militaire à Conakry.

Dans un premier temps, il lui a été reproché de vouloir quitter le pays en violation d'un décret exigeant la fermeture de toutes les frontières terrestres en raison de l'élection. Il est maintenant accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat.

"Malgré les différentes sensibilités qui existent dans le pays, je savais que la volonté commune du peuple de Guinée de vivre et d'agir ensemble et le sens des responsabilités qui le caractérise, finiront toujours par prévaloir", a déclaré jeudi soir le président Conté.

Il a indiqué que l'action gouvernementale allait connaître "un nouveau départ", auquel il souhaite associer tous les Guinéens pour "la construction d'une Guinée unie et prospère".

Prônant une culture de "tolérance, d'acceptation mutuelle et de respect des différences", il a estimé que "les conditions d'un nouveau décollage économique" sont désormais remplies en Guinée.

Sur le plan international, le président Conté a indiqué que son pays allait poursuivre sa "politique d'ouverture" pour contribuer "à la promotion d'ensembles économiques plus viables et aider au maintien de la stabilité et de la paix".


Lansana Conté réélu avec 56,11% des suffrages (officiel)

Jeudi 31 Décembre 1998 — 22h00 GMT

DAKAR, 31 décembre (AFP) — Le général Lansana Conté, 64 ans, a été réélu président de la République de Guinée avec 56,11% des suffrages exprimés, selon les résultats définitifs de l'élection du 14 décembre proclamés jeudi à Conakry par la Cour Suprême qui modifient très peu les premiers résultats provisoires.

Selon ces résultats annoncés jeudi soir par la radio nationale guinéenne captée à Dakar, le président Conté, arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat militaire en 1984 et élu au premier tour des premières élections multipartites en Guinée en 1993, a recueilli 1.455.007 voix contre 638.563 à Mamadou Ba, candidat du PRP (Parti du renouveau et du progrès) qui obtient 24,62 % des voix.

Mamadou Ba devance Alpha Condé du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée, 16,58%) qui a été arrêté deux jours après l'élection près de la frontière ivoirienne et qui est accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat.

Le taux de participation (71,41 PC) a été élevé pour ce scrutin où 3.719.197 électeurs étaient inscrits et où 2.593.021 suffrages ont été valablement exprimés pour choisir entre cinq candidats, dont quatre de l'opposition.

Voici les résultats définitifs obtenus par chacun des cinq candidats, selon la Cour suprême:

  1. Lansana Conté, du Parti de l'Unité et du Progrès (PUP, au pouvoir) : 56,11%.
  2. Mamadou Bâ, du Parti du Renouveau et du Progrès (PRP) : 24,62%.
  3. Alpha Condé, du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) : 16,58%.
  4. Jean Marie Doré, de l'Union pour la prospérité de la Guinée (UPG) : 1,72%.
  5. Charles Pascal Tolno, du Parti du peuple de Guinée (PPG) : 0,95%.

L'opposition guinéenne a indiqué qu'elle ne reconnaîtrait pas les résultats de cette élection et a accusé le régime du général Conté d'avoir organisé une "fraude massive" pour se maintenir au pouvoir.


Le RPG rejette les accusations contre l'opposant Alpha Condé

Jeudi 31 Décembre 1998 — 14h21 GMT

DAKAR, 31 décembre (AFP) — Le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG, opposition) rejette "en bloc" comme "non fondées", les accusations de tentative d'atteinte à la sureté de l'Etat lancées contre son leader, Alpha Condé, arrêté au lendemain de l'élection présidentielle du 14 décembre.

Dans un communiqué parvenu à l'AFP à Dakar, le RPG estime que l'arrestation du député Alpha Condé, candidat à la présidentielle, est "un complot fabriqué de toute pièce" visant à le condamner afin "de le disqualifier et de l'effacer à jamais de la scène politique guinéenne".

Arrêté près de Lola, dans l'extrême sud-est du pays, Alpha Condé est notamment accusé par le procureur de la République d'avoir recruté des mercenaires pour organiser un coup de force contre le régime du président Lansana Conté.

Réagisant à cette affirmation, le RPG accuse le pouvoir d'avoir "recruté des réfugiés" sierra-léonais et libériens "pour les présenter comme rebelles à la solde du Pr Condé et prêts à envahir la Guinée".

Le parti appelle enfin "les Guinéens et les démocrates d'Afrique et du monde entier de se mobiliser" pour "dénoncer ce forfait et cette parodie de justice que le pouvoir s'apprête à faire".

L'élection présidentielle guinéenne a été remportée par le président sortant Lansana Conté avec 56,12 PC des voix, devant Mamadou Ba (24,63 PC) et Alpha Condé (16,58%). Ces résultats qui doivent encore être validés par la Cour Suprême, ont été contestés par l'opposition.


Alpha Condé accusé d'avoir recruté des mercenaires pour renverser le régime

Mercredi 30 Décembre 1998 — 22h37 GMT

DAKAR, 30 décembre (AFP) — Alpha Condé, l'un des principaux candidats à la présidentielle du 14 décembre en Guinée, arrété le 16 décembre et actuellement en résidence surveillée, a été officiellement accusé mercredi d'avoir « recruté des mercenaires » pour les « introduire » dans le pays et « remplacer par la force » le gouvernement guinéen.

Dans une déclaration à la radio nationale guinéenne, captée à Dakar, M. Moundjour Chérif, procureur de la République à Conakry, a accusé le leader du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée, opposition), arrêté deux jours après l'élection à Piné, près de Lola, dans l'extrême sud-est du pays, de « tentative d'emploi illégal de la force armée ».

« En d'autres termes, a-t-il dit, il s'agit d'une entreprise qui consiste à recruter, entrainer et introduire des mercenaires en Guinée et combattre en vue de remplacer par la force le gouvernement de la République ».

Se basant sur un procès-verbal de la direction de la police judiciaire, le procureur a relevé « des présomptions graves et concordantes », concernant également une « tentative de transfert frauduleux à l'étranger de devises », « violence sur les agents de la force publique » et violation d'un décret ordonnant la fermeture des frontières terrestres pour l'élection présidentielle.

Pour toutes ces raisons, a-t-il ajouté, le parquet a ouvert une information judiciaire contre Alpha Condé, qui a été arrêté, notent les observateurs, en dépit de l'immunité que lui confère son statut de député.

Alpha Condé avait été arrêté avec cinq autres personnes, selon des sources officielles, alors qu'il tentait de gagner clandestinement la Côte d'Ivoire, « déguisé en marabout », à bord d'une voiture.

La direction du RPG avait déclaré qu'il avait été arrêté à Lola chez un ami, l'ancien maire de ville, chez qui il avait trouvé refuge, estimant que sa sécurité n'était plus assurée à Conakry.

Selon le procureur, « un ensemble de documents et de numéraires » ont été saisis sur les intéressés. La radio guinéenne a précisé qu'Alpha Condé transportait un sac dans lequel les policiers ont trouvé sept billets d'avion et des devises étrangères, soit 10.000 dollars, 101.060 FF et un million de F CFA.

Le leader du RPG, qui avait regagné la Guinée le 1er décembre après plus de 18 mois passés à l'étranger, se trouve depuis son arrestation en résidence surveillée dans un camp militaire à Conakry, où, selon les autorités guinéennes, il est traité « correctement et confortablement ».

Le RPG, de son côté, a affirmé qu'il avait été « torturé et blessé » et que ses avocats n'arrivent pas à le rencontrer.

Son arrestation a provoqué à Conakry et dans son fief de Haute-Guinée des manifestations qui ont fait plusieurs morts et des dizaines de blessés.

L'élection du 14 décembre a été remportée au premier tour par le président sortant, le général Lansana Conté avec 56,12 PC des voix, suivi de Mamadou Ba (PRP, 24,63 PC) et Alpha Condé (16,58%).

Les résultats de l'élection, qui dodivent encore être validés par la Cour Suprême, ont été contestés par l'opposition qui a qualifié le scrutin de « farce électorale » et ananoncé qu'elle ne reconnaitra pas la réélection du président Conté.


Alpha Condé accusé d'avoir recruté des mercenaires pour renverser le régime en Guinée

Mercredi 30 Décembre 1998 — 22h13 GMT

DAKAR, 30 décembre (AFP) — Alpha Condé, l'un des principaux candidats à la présidentielle du 14 décembre en Guinée, actuellement emprisonné, a été officiellement accusé mercredi d'avoir « recruté des mercenaires » pour les « introduire » dans le pays et « remplacer par la force » le gouvernement guinéen.

Dans une déclaration à la radio nationale guinéenne, captée à Dakar, M. Moundjour Chérif, procureur de la République à Conakry, a accusé le leader du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée, opposition), arrêté deux jours après l'élection à Piné, près de Lola, dans l'extrême sud-est du pays, de « tentative d'emploi illégal de la force armée ».

« En d'autres termes, a-t-il dit, il s'agit d'une entreprise qui consiste à recruter, entrainer et introduire des mercenaires en Guinée et combattre en vue de remplacer par la force le gouvernement de la République ».

Se basant sur un procès-verbal de la direction de la police judiciaire, le procureur a relevé « des présomptions graves et concordantes », concernant également une « tentative de transfert frauduleux à l'étranger de devises », « violence sur les agents de la force publique » et violation d'un décret ordonnant la fermeture des frontières terrestres pour l'élection présidentielle.

Pour toutes ces raisons, a-t-il ajouté, le parquet a ouvert une information judiciaire contre Alpha Condé, qui a été arrêté, notent les observateurs, en dépit de l'immunité que lui confère son statut de député.


La Guinée saisit la CIJ d'un différend l'opposant à la République Démocratique du Congo

Mercredi 30 Décembre 1998 — 17h52 GMT

LA HAYE, 30 décembre (AFP) — La République de Guinée a saisi unilatéralement la Cour internationale de justice (CIJ) pour régler un différend l'opposant à l'ancien Zaïre devenu République démocratique du Congo (RDCongo), dans une « requête aux fins de protection diplomatiques », a annoncé mercredi la CIJ dans un communiqué.

« La Guinée demande à la Cour de condamner la République démocratique du Congo pour les graves violations du droit international qu'elle a commises sur la personne d'un ressortissant guinéen, M. Ahmadou Sadio Diallo », a indiqué la CIJ, dont le siège est à La Haye.

Dans sa requête reçue par la Cour le 28 décembre, la Guinée a affirmé que M. Diallo, homme d'affaires ayant passé 30 ans au Congo, a été « injustement incarcéré par les autorités de cet Etat », et « spolié de ses importants investissements, entreprises et avoirs mobiliers, immobiliers et bancaires ».

M. Diallo a été expulsé le 2 février 1996 de l'ancien Zaïre, devenu la RDCongo en mai 1997 après la prise du pouvoir par Kabila.

« Il réclamait le paiement de créances qui lui étaient dues par (Kinshasa) et par des compagnies pétrolières installées dans le pays: Shell Zaïre, Mobil Zaïre et Fina Zaïre en vertu de contrats passés avec des entreprises lui appartenant », Africom-Zaïre et Africontainers-Zaïre, selon le communiqué.

Le montant de ces créances n'a pas été précisé.


RSF dénonce les sanctions prises contre un journaliste de l'AFP et de RFI

Mardi 29 Décembre 1998 — 13h47 GMT

DAKAR, 29 décembre (AFP) — Reporters Sans Frontière, organisation de défense de la presse basée à Paris, a protesté mardi contre la décision du Conseil National de la Communication (CNC) en Guinée d'annuler l'accréditation de Mouctar Ba, correspondant de l'AFP et de RFI dans ce pays.

Dans une lettre adressée au président guinéen Lansana Conté et dont une copie est parvenue à l'AFP Dakar, RSF lui demande d'intervenir auprès des autorités compétentes « afin qu'elles reviennent sur cette décision ».

Selon l'organisation, cette décision « va à l'encontre de la loi organique du CNC (article 25, section 2), puisque Mouctar Ba s'est vu refuser le droit de répondre directement aux accusations du CNC ».

« Il est de votre devoir, souligne RSF, de veiller à la libre circulation nationale et internationale de l'information et de garantir aux journalistes « le droit à la liberté de Rechercher, de recevoir et de répandre des informations », comme le stipule l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par la Guinée".

L'accréditation de Mouctar Ba, journaliste de nationalité guinéenne, lui a été retirée par le CNC le 24 décembre, dix jours après l'élection présidentielle en Guinée, qui a vu la victoire au premier tour du président Lansana Conté, victoire contestée par l'opposition.

Le CNC a notifié le jour même la décision au bureau régional de l'AFP à Dakar, en dénonçant le caratère « tendancieux » des informations données par le journalistes.

L'AFP, qui a entrepris des démarches auprès des autorités guinéennes, considère que Mouctar Ba a couvert cette élection de manière professionnelle dans des conditions difficiles.

De son côté, RFI a protesté contre « cette atteinte à la liberté d'informer » et doit également entreprendre des démarches auprès des autorités guinéennes.


Deux morts au cours d'affrontements entre militants du PUP et du RPG (officiel)

Vendredi 25 Décembre 1998 — 12h26 GMT

DAKAR, 25 décembre (AFP) — Deux personnes ont été tuées et huit autres blessées au cours d'affrontements qui ont éclaté mercredi entre militants de partis adverses à Baro, près de Kouroussa en Haute-Guinée, a annoncé la Radio Nationale guinéenne captée à Dakar.

Selon la radio, les affrontements ont opposé des militants du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée, opposition) et du PUP (Parti de l'Unité et du Progrès, au pouvoir), et les locaux la radio rurale de Baro ont été saccagés.

Selon des sources informées contactées à Conakry depuis Dakar, les deux personnes tuées sont des militants du PUP, qui célébraient la victoire du président Lansana Conté à l'élection présidentielle du 14 décembre.

La Haute-Guinée est le fief d'Alpha Condé, l'un des principaux candidats à l'élection, qui a été arrêté au lendemain du scrutin à Lola, dans l'extrême Sud-est du pays, en Guinée Forestière.

Selon des sources officielles, il tentait de quitter la Guinée pour se rendre en Côte d'Ivoire, alors que toutes les frontières du pays étaient fermées pour cause d'élection. Le RPG, de son côté, affirme qu'il avait trouvé refuge chez un ami à Lola, sa sécurité n'était pas assurée à Conakry.

Selon les autorités guinéennes, Alpha Condé se trouve à Conakry où une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de sa « fuite ».

Le leader du RPG, dont l'arrestation a déjà provoqué des manifestations violentes à l'intérieur de la Guinée, se trouve en résidence surveillée dans un camp militaire à Conakry, où « il est traité correctement et confortablement », selon le gouvernement guinéen.


Retrait de l'accrédidation du correspondant de l'AFP et de RFI en Guinée

Jeudi 24 Décembre 1998 — 17h27 GMT

DAKAR, 24 décembre (AFP) — L'accréditation de Mouctar Ba, correspondant de l'AFP et de RFI en Guinée, lui a été retirée jeudi par le Conseil National de la Communication (CNC) à Conakry, dix jours après l'élection présidentielle dans ce pays, qui a vu la victoire au premier tour du président sortant Lansana Conté.

Ce retrait d'accréditation, qui interdit à Mouctar Ba d'exercer sa profession en Guinée, a été signifié par un fax du président du CNC, Emile Tompapa, au bureau régional de l'AFP à Dakar.

Dans cette lettre, le CNC dénonce le caractère « tendancieux » des informations données par le journaliste, qui est de nationalité guinéenne.

L'AFP, qui va entreprendre des démarches auprès des autorités guinéennes, considère que Mouctar Ba a couvert de manière professionnelle, dans des conditions difficiles, les lendemains d'une élection qui a donné lieu à diverses manifestations, parfois sanglantes.

De son côté, Radio France-Internationale a protesté dans un communiqué contre « cette atteinte à la liberté d'informer » et va entreprendre également des démarches.

Les accusations du CNC semblent traduire un raidissement des autorités guinéennes dans un pays où les résultats de l'élection présidentielle sont sérieusement contestés par l'opposition.

L'un de ses principaux dirigeants, Alpha Condé, a été arrêté à Lola dans l'extrême sud-est du pays, et a été placé en résidence surveillée dans un camp militaire à Conakry. Les autorités guinéennes lui reprochent d'avoir tenté de quitter « illégalement » le pays, alors que toutes les frontières terrestres de la Guinée étaient fermées en raison de la tenue de l'élection.

Un correspondant de l'AFP et de RFI, Serge Daniel, de nationalité béninoise, s'était fait expulser de Guinée il y a deux ans, après la mutinerie militaire de février 1996 à Conakry, sans aucune raison officiellement notifiée.


Constitution d'un comité pour la libération d'Alpha Condé

Mercredi 23 Décembre 1998 — 15h13 GMT

PARIS, 23 décembre (AFP) — Un comité pour la libération de l'opposant guinéen Alpha Condé, regroupant plusieurs personnalités françaises et africaines, s'est constitué à Paris, a-t-on appris mercredi auprès de l'une de ces personnalités.

Parmi les membres du comité figure notamment M. Guy Labertit, délégué national à l'Afrique du Parti Socialiste français.

Dans un communiqué, le comité appelle « tous les démocrates à se mobiliser face à la gravité de la situation et aux lourdes menaces qui pèsent sur la vie d'Alpha Condé ». Il demande la « libération immédiate et sans conditions » de M. Condé et que « le mur du silence érigé autour de son arrestation soit brisé ».

M. Condé a été arrêté le 16 décembre, deux jours après l'élection présidentielle. Le conseil des ministres guinéen affirme qu'Alpha Condé a été arrêté alors qu'il tentait de franchir la frontière entre la Guinée et la Côte d'Ivoire dans la nuit du 15 au 16 décembre dans la région de Lola (1.000 km au sud-est de Conakry), alors que les frontières étaient fermées en raison des élections.

L'opposant guinéen a été arrêté avant la proclamation des résultats de la présidentielle du 14 décembre. Il était l'un des cinq candidats à cette élection qui a été remportée au premier tour par le président sortant Lansana Conté.


Ouverture d'une enquête après l'arrestation d'Alpha Condé (officiel)

Mercredi 23 Décembre 98 — 11h10 GMT

CONAKRY, 23 décembre (AFP) — L'opposant guinéen Alpha Condé, arrêté le 16 décembre deux jours après l'élection présidentielle, fait l'objet d'une enquête, a annoncé le gouvernement guinéen une semaine après son arrestation.

Dans un communiqué, le conseil des ministres affirme qu'Alpha Condé a été arrêté alors qu'il tentait de franchir la frontière entre la Guinée et la Côte d'Ivoire dans la nuit du 15 au 16 décembre dans la région de Lola (1.000 km au sud-est de Conakry), alors que les frontières étaient fermées en raison des élections.

Le gouvernement a décidé de procéder à la « clarification de cette troublante situation » et a donc ouvert une enquête qui s'« effectuera conformement à la loi », ajoute le texte.

En attendant, Alpha Condé, leader du RPG, restera assigné « à une résidence surveillée où il est traité correctement et confortablement », indique le communiqué.

L'opposant guinéen a été arrêté avant la proclamation des résultats de la présidentielle du 14 décembre. Il était l'un des cinq candidats à cette élection qui a été remportée au premier tour par le président sortant Lansana Conté.

Dans un éditorial, la radio télévision officielle guinéenne (ORTG) affirme que « Alpha Condé n'était soumis à aucun danger », et qu'il « n'a pas été kidnappé, mais appréhendé pour violation des textes en vigueur ».

« La Guinée n'a pas de leçon de démocratie à recevoir de quelque parti politique étranger que ce soit », déclare l'ORTG faisant allusion aux critiques de partis politiques africains et européens après l'arrestation ou l'assignation à résidence de plusieurs responsables politiques guinéens.


L'OGDH exprime sa « vive préoccupation » face aux arrestations en Guinée

Mardi 22 Décembre 1998 — 18h01 GMT

CONAKRY, 22 décembre (AFP) — L'Organisation guinéenne de défense des droits de l'homme et du citoyen (OGDH), a exprimé mardi sa « vive préoccupation » face aux arrestations des leaders politiques, dont Alpha Condé, candidat à l'élection du 14 décembre dernier et leader du rassemblement du peuple de Guinée (RPG).

« C'est une violation flagrante » des Droits de l'homme et du citoyen, a indiqué l'OGDH, dans un déclaration remise à la presse, ajoutant que M. Condé, couvert par l'immunité parlementaire, qu'on « prétend » avoir arrêté pendant qu'il tentait de franchir les frontières officiellement fermées, ne devrait logiquement qu'être refoulé vers son point de départ.

L'OGDH précise que, selon des informations en sa possession, Alpha Condé est détenu au Camp dit « Koundara », siège du Bataillon autonome de la sécurité présidentielle (BASP), qui échappe au contrôle de la Justice et de l'Administration pénitentiaire.

L'Organisation a lancé un appel au président Lansana Conté, afin qu'il « veille à la consolidation de la paix sociale qui ne doit pas être un slogan creux » et a invité les partis politiques à se conformer à la loi dans la revendication de leurs droits.

M. Alpha Condé candidat malheureux à l'élection présidentielle, Marcel Cross, secrétaire général du Parti démocratique africain (PDA) et 4 députés du RPG, ont été arrêtés et écroués à Conakry et à Kankan entre les 13 et 21 décembre.


Une centaine de personnes dont 4 députés d'opposition arrêtées en Guinée

Mardi 22 Décembre 1998 — 17h59 GMT

CONAKRY, 22 décembre (AFP) — Une centaine de personnes, militants et sympathisants de l'opposition, dont 4 députés du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), ont été arrêtées pendant les manifestations qui ont secoué lundi Conakry et Kankan, annoncent mardi plusieurs sources à Conakry.

Selon la radio d'Etat, une vingtaine de femmes qui manifestaient « nues » dans les rues de la banlieue de Conakry pour « exiger » la libération du professeur Alpha Condé, ont été arrêtées pour « atteinte à la pudeur ».

Trente autres jeunes gens qui avaient érigé des barricades, brûlé des pneus et incendié des voitures dans le même secteur pour protester contre les résultats de l'élection présidentielle du 14 décembre, ont été arrêtés, bastonnés et conduits à une destination inconnue, ont rapporté des témoins à l'AFP.

A Kankan, (600 km à l'est de Conakry), fief de l'opposition, soixante personnes dont deux députés du RPG, ont été arrêtées et écrouées dans une garnison de la ville.

Deux autres députés, tous du RPG, ont été arrêtés lundi à Siguiri (extrême est) après les manifestations sanglantes qui ont fait deux morts et plusieurs blessés dimanche dans cette ville, affirme la direction du parti.


Trois partis sénégalais d'opposition condamnent l'arrestation d'Alpha Condé

Mardi 22 Décembre 1998 — 11h38 GMT

DAKAR, 22 décembre (AFP) — Trois partis l'opposition sénégalaise, dits du "Pôle de Gauche", ont condamné l'arrestation de l'opposant guinéen Alpha Condé, indique un communiqué diffusé mardi à Dakar.

Les trois partis, le PIT, AJ-PADS et LD-MPT, accusent le président guinéen Lansana Conté d'avoir procédé à l'arrestation de « son principal adversaire » avant la proclamation des résultats de l'élection présidentielle du 14 décembre en Guinée.

Ils exigent la libération de l'opposant Alpha Condé qui est arrivé troisième à la présidentielle remportée par le président Conté.

Le PIT comdamne pour sa part, « le coup de force électoral du président Conté » et demande au gouvernement du Sénégal « d'intervenir diplomatiquement pour la restauration de la paix civile en Guinée, avant que ce pays ne plonge dans l'instabilité et l'horreur ».

Alpha Condé, l'un des principaux opposants guinéens et candidat à l'élection présidentielle a été interpellé le 15 décembre à la frontière avec la Côte d'Ivoire.


Manifestations pour la libération d'Alpha Condé : deux morts à Kankan

Lundi 21 Décembre 98 — 19h01 GMT

CONAKRY, 21 décembre (AFP) — Deux personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées lundi lors d'une manifestation de sympathisantes du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) qui demandaient la libération d'Alpha Condé, candidat de ce parti à l'élection présidentielle, a-t-on appris auprès du RPG à Conakry.

La manifestation en faveur du Pr Condé, candidat à l'élection du 14 décembre, a eu lieu à Kankan en Haute-Guinée.

Une dizaine de personnes ont été également blessées au cours d'une autre manifestation de femmes du RPG à Conakry, dont les quartiers nord sont toujours quadrillés par l'armée, a-t-on indiqué de même source.

Une autre manifestation avait déjà fait deux morts dimanche à Siguiri, en Haute-Guinée, fief du Pr Alpha Condé.

Selon le RPG, quelque 500 opposants ont été arrêtés dans la capitale depuis l'élection présidentielle, qui a été remportée au premier tour par le président sortant Lansana Conté avec 56,12%, selon des résultats provisoires officiels.

Aucune réaction officielle n'a pu être obtenue lundi à Conakry, où Alpha Condé, le leader du RPG, a été écroué le 16 décembre dans un camp militaire, après avoir été arrêté à Lola, dans l'extrême sud-est du pays, alors que, selon le ministère de l'Intérieur, il tentait de s'enfuir vers le Libéria "déguisé en marabout".

Selon le RPG, les forces de l'ordre ont procédé lundi à de nombreuses interpellations à Conakry et à Kankan, où les personnes arrêtées sont gardées à vue au camp militaire Soundiata Keita.

Par ailleurs, une manifestation de jeunes a fait lundi matin une dizaine de blessés dans les quartiers populaires au nord de Conakry, où les forces de l'ordre ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Ceux-ci avaient érigé des barricades, brûlé des pneus et incendié des véhicules sur une autoroute entre Hamdallaye et Simbaya, bastions traditionnels du PRP (Parti du Renouveau et du Progrès) de Mamadou Bâ.

Avec 24,63 PC des voix, celui-ci est arrivé second à l'élection présidentielle du 14 décembre, devançant de huit points Alpha Condé (16,58%).

Les résultats de l'élection, qui doivent encore être validés par la Cour Suprême, sont contestés par l'opposition qui l'a qualifiée de "farce électorale" et annoncé qu'elle ne reconnaîtra pas la réélection du président Conté.


Manifestation pour la libération d'Alpha Condé à Siguiri: 2 morts

Dimanche 20 Décembre 1998 — 22h03 GMT

CONAKRY, 21 décembre (AFP) — Deux personnes au moins ont été tuées dimanche à Siguiri, à 700 km à l'est de Conakry, au cours d'une manifestation pour réclamer la libération d'Alpha Condé, président du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée), selon le direction de ce parti à Conakry.

Selon le RPG, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche dans les rues de Siguiri, en Haute-Guinée, « pour exiger » la libération de son leader, arrêté il y a cinq jours à Lola (extrême sud-est du pays) et placé depuis lors « en résidence surveillée » au camp de Koundara à Conakry.

La manifestation a dégénéré et, selon le RPG, les forces de l'ordre ont tiré « à balles réelles », tuant un manifestant et une adolescente, atteinte par « une balle perdue ».

Depuis une semaine, des manifestations hostiles au régime du général Lansana Conté, réélu au premier tour de l'élection présidentielle du 14 décembre, se déroulent à Conakry et dans plusieurs villes du pays, suite notamment à l'arrestation d'Alpha Condé.

Samedi, à Conakry, qui est toujours quadrilléee par les forces de l'ordre, plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées dans des quartiers populaires favorables à l'opposition, alors qu'elles s'apprêtaient à organiser une « marche pacifique » pour demander la libération du président du RPG.

Par ailleurs, indique-t-on de bonne source, des affrontements ont éclaté samedi à Mamou, en Moyenne Guinée, entre les forces de l'ordre et des manifestants qui contestent les résultats de l'élection présidentielle.


Mamadou Bâ a été assigné en résidence surveillée, selon la CIJ

Vendredi 18 Décembre 98 — 20h30 GMT

OUAGADOUGOU, 18 décembre (AFP) — La Commission internationale de Juristes (CIJ), une organisation non gouvernementale basée à Genève, a exprimé vendredi sa « vive préoccupation » à la suite de l'« assignation en résidence surveillée » à laquelle est soumis, selon elle, l'opposant guinéen Mamadou Bâ.

Dans un communiqué transmis à l'AFP à Ouagadougou et signé du secrétaire général de la CIJ, Adama Dieng, présent dans la capitale burkinabé, l'organisation se dit aussi grandement préoccupée par l'arrestation, mardi soir, d'un autre opposant guinéen, Alpha Condé.

Alpha Condé, leader du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) et Mamadou Ba, leader du PRP (Parti du Renouveau et du Progrès), étaient tous deux challengers malheureux du président Lansana Conté à l'élection présidentielle de lundi en Guinée. Le général Conté a été réélu dès le premier tour, sur fond de contestation de l'opposition, qui a dénoncé des « fraudes massives ».

Dans son communiqué vendredi, la CIJ appelle les « autorités guinéennes à se ressaisir et libérer sans condition Alpha Condé et à lever la mesure à l'encontre de Mamadou Bâ ».
La Commission, met également en garde les autorités guinéennes contre « les risques d'une violence généralisée et d'une polarisation ethnique et régionale lourde de périls pour l'unité et la cohésion nationales ».

La CIJ invite le gouvernement guinéen à « prendre conscience de la gravité de la situation et se conformer aux règles de droit sans lesquelles le pluralisme serait vide de tout sens ».


Réélection contestée du président Conté dans un climat de grande tension

Vendredi 18 Décembre 98 — 16h48 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Le président Lansana Conté a été réélu avec 56,12 % des voix au premier tour d'un scrutin qui a provoqué une grande tension dans le pays et dont l'opposition a dénoncé les « fraudes multiples ».

Mais, alors que le scrutin avaient donné lieu à de graves incidents qui ont fait, samedi, au moins 6 morts et 15 blessés graves à Conakry, la proclamation officielle des résultats n'a donné lieu jeudi à aucun trouble.

Le général Conté, 64 ans, au pouvoir depuis 1984 devance Mamadou Bâ, candidat du PRP qui, avec 24,63 % des voix, devient le principal leader de l'opposition devant Alpha Condé (16,58 %)

Les résultats de cette élection qui a atteint — avec 70% — un taux de participation rare en Afrique devront être validés dans un délai de 8 jours par la Cour suprême.

Persuadée d'être majoritaire dans le pays, l'opposition crie au scandale et dénonce des « fraudes massives » notamment à l'intérieur du pays

Elle a jugé le résultat de l'élection « mathématiquement impossible » et a menacé de tout faire pour empêcher le président Conté de gouverner.

La CODEM (Coordination de l'opposition démocratique), qui regroupe les trois principaux partis d'opposition, et présentait 4 candidats, avait dénoncé jeudi dans un communiqué « les nombreuses irrégularités » du scrutin, estimant qu'il n'était « qu'une parodie électorale ».

Et les 18 membres de l'opposition qui participent au Haut conseil pour les affaires électorales (HCE), ont annoncé qu'ils démissionnaient de cet organisme chargé de superviser le scrutin.

Pourtant les observateurs étrangers présents à Conakry ont estimé que les opérations de vote s'étaient bien déroulées et que les éventuelles irrégularités ne remettaient pas en cause le scrutin.

Après plusieurs jours de grande tension, la vie a repris peu à peu son cours normal vendredi à Conakry où quelques magasins ont commencé à rouvrir leurs portes mais où les principaux points stratégiques sont toujours occupés par des blindés et des militaires en armes

Et l'arrestation dans des conditions mal définies puis l'emprisonnenement du principal leader de l'opposition Alpha Condé, provoque de nombreuses et vives réactions.

Vendredi, dans un communiqué, son parti le RPG a affirmé qu'il a été « blessé et torturé » et vit « dans des conditions dégradantes » dans un cachot du camp de Koundara, siège de la garde présidentielle. Mais de source officielle, on indique qu'il se trouve sous contrôle judiciaire dans une villa confortable de Koundara en attendant les résultats d'une enquête sur les circonstances de sa fuite prétendue à l'étranger.


Le président Conté réélu au premier tour en Guinée, l'opposition conteste

Jeudi 17 Décembre 1998 — 19h39 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Le président guinéen, le général Lansana Conté, a été réélu au premier tour de l'élection du 14 décembre, selon des résultats officiels diffusés jeudi du scrutin dont l'opposition a contesté la validité.

Conakry, où les magasins et les marchés sont resté fermés jeudi, est quadrillé par un important dispositif militaire et policier visant à empêcher toute tentative de troubles. Toutes les frontières terrestres de la Guinée sont fermées jusqu'au 20 décembre.

Un des opposants au général Conté, Alpha Condé, a été arrêté mardi dans l'extrême est de la Guinée, et accusé de vouloir fuir le pays pour se réfugier en Côte d'Ivoire. Son parti le RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) a expliqué qu'il considérait que sa sécurité n'était plus assurée à Conakry.

Le général Conté, 64 ans, au pouvoir depuis 1984 après un coup d'Etat militaire, est crédité de 56,12 % des suffrages exprimés, selon le ministère de l'Intérieur. Ce score est meilleur que celui de 1993 où il l'avait emporté avec 51,70 %.

Ce résultat devra être confirmé par la Cour Suprême.

Les 18 membres de l'opposition, participant au Haut Conseil pour les affaires électorales (HCE), ont fait savoir jeudi qu'ils démissionnaient de cet organisme chargé superviser le scrutin, accusant les organisateurs de fraudes multiples.

La CODEM (Coordination de l'opposition démocratique), regroupant les trois principaux partis d'opposition, a dénoncé jeudi dans un communiqué « les nombreuses irrégularités » du scrutin de lundi, estimant que celui-ci n'a été « qu'une parodie électorale ».

Les observateurs étrangers, africains et européens, présents à Conakry, ont cependant estimé que les opérations de vote s'était bien déroulées et que même s'il y a eu des irrégularités, elles ne remettaient pas en cause le scrutin.

Arrivé second des résultats avec 24,63 % des voix, Mamadou Ba, leader du PRP (Parti du Renouveau et du Progrès), a déclaré qu'il ferait tout « pour empêcher le président Conté de gouverner », affirmant qu'il était « mathématiquement impossible » que le général Conté l'emporte au premier tour,

Alpha Condé, chef du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) a obtenu 16,58 % des suffrages.

Le caractère ethnique des élections en Guinée a été une fois de plus démontré, chaque candidat faisant le plein des voix dans sa région d'origine, à l'exception du président Conté, qui réalise de bons scores dans tout le pays, sauf en Moyenne-Guinée, le fief des Peulhs.

Le taux de participation de 69,8 % — 2.650.790 votants sur 3.796.293 inscrits — a été relativement élevé, bien qu'inférieur aux 78 % enregistrés à la première élection multipartite en 1993.

La fin de la campagne électorale a été marquée par de graves incidents qui ont fait au moins six morts et quinze blessés graves, sans que l'on sache exactement a qui en attribuer la responsabilité.

Les élections se sont déroulées lundi dans un climat tendu, les forces de l'ordre, policiers et militaires, ayant pris position aux points stratégiques de la capitale.


Les représentants de l'opposition démissionnent du HCE

Jeudi 17 Décembre 98 - 16h54 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Les 18 représentants de l'opposition au sein du Haut Conseil aux affaires électorales (HCE, 68 membres) ont annoncé jeudi à Conakry leur décision de démissionner de cet organisme chargé de superviser la présidentielle du 14 décembre en Guinée.

La CODEM (Coordination de l'opposition démocratique), regroupant les trois principaux partis d'opposition, dénonce dans un communiqué « les nombreuses irrégularités » du scrutin, pour expliquer cette décision, estimant que celui-ci n'a été « qu'une parodie électorale ».

Affirmant que la loi électorale a été violée « en amont et en aval » par l'administration, la CODEM affirme que ses représentants ont été exclus des travaux des Commissions administratives de recensement des votes et que les résultats « ont été falsifiés au seul bénéfice du candidat du PUP » (Parti de l'Unité et du Progrès, au pouvoir).

La CODEM dénonce également « le kidnapping et la séquestration » de leaders de l'opposition, dont le candidat du RPG, Alpha Condé.

Rappelant que celui-ci est député à l'Assemblée nationale, elle estime que son arrestation s'est faite « au mépris de toute légalité et de son immunité parlementaire ».


Alpha Condé gardé à vue à Conakry

Jeudi 17 Décembre 98 — 15h04 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Alpha Condé, l'un des principaux leaders de l'opposition arrêté la veille à Lola, à l'extrême est de la Guinée, est gardé à vue depuis mercredi soir au commissariat central de Conakry, a-t-on appris jeudi de source policière.

A l'issue d'un délai de garde à vue de 72 heures, renouvelable, le président du RPG, candidat à l'élection présidentielle dont le premier tour s'est déroulé dimanche 13 décembre, sera présenté à juge qui décidera ou non d'ouvrir une enquête, indique la même source.

Selon le ministère de l'Intérieur, Alpha Condé a été arrêté mardi soir alors qu'il tentait de gagner illégalement la frontière avec la Côte d'Ivoire, « déguisé en marabout ».

Les responsables de son parti assurent en revanche qu'Alpha Condé a été arrêté au domicile d'un de ses amis, l'ancien maire de Lola, où il s'était réfugié « par mesure de sécurité ».

En raison de l'élection présidentielle, les frontières terrestres de la Guinée sont fermées jusqu'au 20 décembre.

Une source interrogée jeudi par l'AFP au siège du RPG, à Conakry, s'est déclarée « très inquiète » du sort de M. Condé. Dans un premier temps, a-t-elle ajouté, il avait été indiqué qu'Alpha Condé serait ramené chez lui, à Conakry, pour être placé sous contrôle judiciaire.

En attendant le résultat définitif de l'élection, toute la ville de Conakry est quadrillée par un important dispositif policier et militaire, notamment le quartier de Madina où réside le leader du RPG.


Lansana Conté largement en tête, selon des premiers résultats partiels

Jeudi 17 Décembre 1998 — 10h04 GMT

CONAKRY, 17 décembre (AFP) — Le président Lansana Conté, candidat à sa propre succession, arrive largement en tête de l'élection présidentielle en Guinée dans 15 des 18 circonsciptions où les résultats sont connus, a annoncé jeudi matin le ministère de l'Intérieur.

Dans ces 18 préfectures ou communes de Conakry, le président Conté réalise globalement un score d'environ 64% des suffrages exprimés, suivi par Mamadou Ba (PRP, 25%), qui l'emporte dans trois circonscriptions, et Alpha Condé (RPG, 9%).

Si ces résultats se confirment, Mamadou Ba deviendrait le principal leader de l'opposition, devant le Pr Alpha Condé qui l'avait devancé lors de la présidentielle en 1993.

Celui-ci, accusé par les autorités guinéennes d'avoir voulu quitter le pays par la frontière avec la Côte d'Ivoire, a été arrêté mercredi matin et ramené dans la journée à Conakry, où une enquête doit être ouverte. L'endroit où il réside n'est pas connu.

Les deux autres candidats de l'opposition, Jean-Marie Doré (UPG) et Pascal Tolno, réalisent dans ces 18 circonscriptions des scores qui oscillent autour de 1%.

L'opposition, regroupée au sein de la CODEM, a fait savoir qu'elle refuserait le résultat de l'élection, au cas où le président Conté serait élu au premier tour, et qu'elle ferait tout « pour l'empêcher de gouverner ».

Les responsables du RPG, le parti d'Alpha Condé, ont fait savoir mercredi qu'ils « ne répondraient pus de rien » si leur leader n'était pas arrivé dans la soirée à son domicile de Conakry.

Conakry est quadrillée depuis 24 heures par un important dispositif policier, afin d'empécher toute tentative de troubles.

Des policiers rs ont pris position mercredi soir devant les domiciles des principaux lers de l'opposition, dans une ville où les résultats de l'élection sont attendus avec appréhension.


Menace du RPG après l'arrestation de son leader Alpha Condé

Mercredi 16 Décembre 1998 — 17h51 GMT

CONAKRY, 16 décembre (AFP) - Les responsables du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) ont déclaré, lundi après-midi à Conakry, qu'ils « ne répondraient plus de rien », si leur leader Alpha Condé, interpellé à Lola, dans l'extrême Sud-Est de la Guinée, n'était pas arrivé dans la soirée à Conakry.

Alpha Sow, directeur de la campagne du Pr Condé, l'un des principaux candidats à l'élection présidentielle, a, par ailleurs, démenti les circonstances de son interpellation telles que les a présentées le ministre de l'Intérieur.

Selon le RPG, Alpha Condé a été arrêté, de nuit à Lola, par des policiers au domicile d'un ami chez qui il avait été reçu en attendant la proclamation des résultats de l'élection.

Le ministère de l'Intérieur avait indiqué qu'il avait été interpellé, « déguisé en marabout », alors qu'il s'apprêtait à gagner frauduleusement la frontière ivoirienne très proche, à bord d'un véhicule où avaient pris place trois personnes.

Pour l'élection présidentielle, toutes les frontières terrestres de la Guinée ont été fermées du 5 au 20 décembre, par mesure de sécurité.

Le leader du RPG devait être ramené dans la journée, sous escorte, à Conakry, où il sera placé sous contrôle judiciaire en attendant l'ouverture d'une enquête.

M. Sow a indiqué que la direction du RPG avait demandé à Alpha Condé d'attendre les résultats du scrutin à l'intérieur du pays, estimant que sa sécurité « n'était plus assurée » dans la capitale.

« Nos militants sont en effervescence mais nous leur demandons de ne pas céder à la provocation, a-t-il ajouté. Nous appelons au calme. Nous ne voulons pas d'affrontements à notre initiative ».

Les rues étaient peu animées, mercredi à Conakry, où la publication des résultats étaient attendue avec appréhension.

Le quartier de Madina, où réside Alpha Condé, était quadrillé par la police, y constatait l'AFP.

Les résultats de l'élection devaient être rendus publics dans la soirée.


L'opposition exige la libération « immédiate » de deux de ses dirigeants

Mercredi 16 Décembre 1998 — 17h37 GMT

CONAKRY, 16 décembre (AFP) - L'opposition guinéenne a exigé mercredi après-midi « la libération immédiate et inconditionnelle » de deux de ses dirigeants « arbitrairement arrêtés » avant et après l'élection présidentielle du 14 décembre.

Il s'agit du Pr Condé, candidat du RPG à l'élection, interpellé mardi soir, et de Marcel Cross, leader du PDA-Guinée, arrêté la veille du scrutin à Conakry, en même temps qu'une dizaine de personnes.

Au cours d'une conférence de presse, les responsables de la CODEM (Coordination de l'opposition démocratique) ont dénoncé le caractère « arbitraire » de ces arrestations.

Ils ont par ailleurs affirmé que « plus de 200 jeunes gens », militants de l'opposition, ont été arrêtés et sont toujours détenus à la prison centrale de Conakry après les incidents violents qui ont fait samedi 6 morts et 15 blessés graves.

En ce qui concerne l'interpellation d'Alpha Condé à Lola, ville proche de la frontière ivoirienne, la CODEM a indiqué que « rien n'empêche un leader politique de quitter Conakry pour aller chez un ami dans n'importe quel coin du pays ».

Les responsables de la CODEM ont par ailleurs dénoncé l'arrestation de Marcel Cross, ancien ministre de Sékou Touré, au domicile duquel les policiers ont trouvé dimanche cinq fusils.

Ils ont demandé sa libération en indiquant que Marcel Cross « est un chasseur professionnel » et qu'il disposait des permis de port d'armes.

Dans l'attente des résultats de l'élection mercredi soir, tous les commerces ont baissé leur rideau à Conakry qui est quadrillée par d'importantes forces de sécurité.


Alpha Condé interpellé à la frontière avec la Côte d'Ivoire

Mercredi 16 Décembre 98 — 13h48 GMT

CONAKRY, 16 décembre (AFP) — Alpha Condé, l'un des principaux opposants guinéens et candidat à l'élection présidentielle a été interpellé, mardi soir, à la frontière avec la Côte d'Ivoire, et doit être ramené à Conakry, a-t-on appris mercredi auprès du ministère de l'Intérieur.

Selon le ministère de l'Intérieur, Alpha Condé, leader du RPG, (Rassemblement du Peuple de Guinée), a été interpellé au moment où il tentait de traverser la frontière à l'extrème sud-est du pays. Il était « déguisé en marabout » et accompagné de son chauffeur et d'un garde du corps, a-t-on précisé de même source.

Toutes les frontières terrestres de la Guinée ont été fermées du 5 au 20 décembre en raison de l'élection présidentielle

Cette décision, prise le 5 décembre par décret, invitait les ministres de l'Intérieur, de la Défense et de la Sécurité à prendre des « dispositions immédiates pour l'application de cette mesure ».

Les trois hommes ont été amenés devant le préfet de Lola (Guinée forestière) qui a reconnu le leader politique, et a décidé de le faire reconduire sous escorte à Conakry où, selon le ministère de l'Intérieur, il sera placé en résidence surveillée.

A Conakry, la direction du RPG, a affirmé qu'Alpha Condé avait été arrêté à Lola et qu'il n'était pas déguisé en marabout.

Dimanche, la direction du RPG avait décidé, dimanche, qu'Alpha Condé devait se retirer « momentanément » de Conakry où, selon elle, "sa sécurité n'était pas assurée".

La nouvelle de l'arrestation d'Alpha Condé, qui avait dénoncé à diverses reprises des « fraudes massives » dans la préparation de l'élection, s'est répandue comme une traînée de poudre à Conakry et à Kankan, son fief de Haute-Guinée.

Le leader du RPG qui vivait à l'étranger depuis plus de dix-huit mois, était rentré le 1er septembre en Guinée pour faire sa campagne, particulièrement dans son fief de Haute-Guinée à majorité malinké.

L'arrestation, dimanche, puis l'incarcération lundi à la prison centrale de Conakry, de Marcel Cross, président du Parti Démocratique Africain (PDA Guinée), qui avait fait campagne pour Alpha Condé apparait, a posteriori, comme un avertissement au leader du RPG.

Marcel Cross, au domicile duquel cinq fusils ont été découverts, était soupçonné de préparer « un coup avec l'aide de mercenaires basés à l'étranger », a appris l'AFP de sources proches du pouvoir.

Les résultats de l'élection sont attendus avec appréhension à Conakry où de nombreux magasins et le marché central de Madina sont restés fermés mercredi matin.

L'opposition affirme qu'elle ne reconnaîtra pas les résultats au cas où le président Lansana Conté, candidat à sa propre succession, serait élu dès le premier tour.


La Guinée retient son souffle dans l'attente des résultats

Mardi 15 Décembre 98 - 13h37 GMT

CONAKRY, 15 déc (AFP) - La Guinée retient son souffle dans l'attente des résultats des élections présidentielles de lundi qui se sont déroulées dans le calme après les violents incidents qui avaient fait samedi 6 morts et une quinzaine de blessés graves à Conakry.

L'annonce des résultats, qui ne devraient pas être connus avant mercredi, est attendue avec appréhension à Conakry où l'opposition a déjà fait savoir qu'elle n'accepterait pas une victoire du président sortant Lansana Conté au premier tour.

« Selon les premiers résultats en notre possession, sa réélection au premier tour est impossible à moins d'une fraude massive », a déclaré mardi à l'AFP Siradiou Diallo, directeur de campagne de Mamadou Ba et ancien candidat à l'élection de 1993.

Siradiou Diallo assure qu'à quelques exceptions près, les électeurs ont voté normalement mais qu'une "fraude massive et grossière" a été organisée au niveau de la centralisation des procès-verbaux.

Selon lui, les représentants de l'opposition réunis au sein de la CODEM n'ont pas été admis au contrôle de ces procès-verbaux.

« Leurs chiffres à Conakry ne correspondent pas à ceux enregistrés dans les communes », assure-t-il en indiquant que l'opposition décidera de la conduite à tenir lorsque les résultats définitifs seront connus.

Même réaction au siège du RPG d'Alfa Condé où les responsables ont également passé la nuit à analyser les premiers résultats.

La capitale, où toute circulation avait été interdite lundi, a repris une vie normale et presque tous les magasins ont rouvert leurs portes dans une ambiance animée.

La capitale, où des blindés ont été installés aux points stratégiques, continue cependant à être quadrillée par les forces de l'ordre et le sera jusqu'aux fêtes de fin d'année après la proclamation des résultats, a indiqué à l'AFP Fodé Moussa Sylla, directeur général de la police.

« Aucun trouble ne sera toléré, a-t-il déclaré, les forces de police seront intraitables. Les fauteurs de troubles ou leurs commanditaires seront arrêtés et conduits devant les tribunaux ».

Pour sa part, Rachid Touré, président du HCE (Haut Conseil aux affaires électorales), a confirmé l'arrestation de plusieurs délégués du PRP à Gaoual, en Moyenne Guinée, qui ont été conduits au camp militaire de Boké au nord-ouest de Conakry. Le ministre de l'Intérieur, a-t-il dit, a pris des dispositions pour leur libération.

Par ailleurs, faisant allusion à des rumeurs selon lesquelles "des mercenaires étrangers « auraient été arrêtés lundi à Conakry, M. Sylla a confirmé que Marcel Cross, président du parti démocratique africain (PDA Guinée), a été incarcéré lundi à la prison centrale de Conakry pour détention illégale d'armes à son domicile.

Celui-ci,au domicile duquel des coups de feu avaient été échangés dimanche, avait affirmé qu'il disposait de ces armes, 7 fusils, en toute légalité.

Ancien ministre de Sékou Touré, M. Cross avait fait la campagne électorale pour Alfa Condé, candidat du RPG à la présidentielle. Son arrestation, soulignent les observateurs, pourrait être un avertissement en direction d'Alfa Condé. Selon la police, 10 autres personnes se trouvant à son domicile ont été arrêtées et sont actuellement interrogées.

Les Guinéens semblent avoir voté en masse lundi malgré les graves incidents du week-end qui leur avaient fait craindre le pire. Nombreux sont ceux qui appréhendent à Conakry le moment où les résultats seront officiellement annoncés dans un pays où le « vote ethnique » est une donnée incontournable.


Conakry quadrillée par les forces de l'ordre

Lundi 14 Décembre 1998 - 22h30 GMT

CONAKRY, 14 déc (AFP) - Conakry était quadrillée lundi soir par les forces de l'ordre, après une journée d'élection qui s'est déroulée dans le calme.

Les bureaux de vote ont fermé, comme prévu, à 18H00 GMT et le décompte des voix a commencé pour établir des procès-verbaux qui seront ensuite acheminés au ministère de l'Intérieur.

Diverses anomalies ont été relevées par l'opposition, notamment l'absence ou l'insuffisance dans certains bureaux de bulletins de Mamadou Ba, candidat du PRP, et le refoulement d'observateurs de la CODEM (Coordination de l'opposition démocratique) de bureaux de vote à l'intérieur du pays.

Rachid Touré, président du HCE (Haut Conseil aux affaires électorales) a confirmé lundi soir l'arrestation de plusieurs délégués du PRP à Gaoual, en Moyenne Guinée, qui ont été conduits au camp militaire de Boké, au nord-est de Conakry.

Le ministère de l'Intérieur, a-t-il dit à des journalistes, a pris des dispositions pour leur libération.

M. Touré a par ailleurs indiqué que tous les bureaux de vote de Guinée avaient fermé à 18H00 GMT, à l'exception de deux d'entre eux à Kankan (Haute-Guinée), où le vote avait commencé avec du retard. Ce retard serait dû à l'absence de bulletins au nom de Mamadou Ba, qui ont été amenés par la suite.

Par ailleurs, a-t-on appris de source sûre, Marcel Cross, président du Parti Démocratique Africain (PDA Guinée), a été incarcéré lundi à la prison centrale de Conakry, accusé de détenir des armes à son domicile.

Ancien ministre de Sékou Touré, M. Cross avait fait campagne pour Alpha Condé, candidat du RPG à la présidentielle de lundi.

Les Guinéens semblent avoir voté en masse lundi, après les incidents sanglants survenus samedi qui laissaient craindre le pire. Tous les commerces, notamment les restaurants, étaient fermés lundi soir dans la capitale.


Les Guinéens ont voté dans le calme pour l'élection présidentielle

Lundi 14 Décembre 1998 - 17h12 GMT

CONAKRY, 14 déc (AFP) - Les Guinéens ont voté lundi pour le premier tour de l'élection présidentielle dans le calme, aussi bien à Conakry, où des heurts avaient fait samedi six morts et une quinzaine de blessés graves, que dans le reste du pays.

L'opposition au président Lansana Conté, au pouvoir depuis 1964 et candidat à sa propre succession, a dénoncé des anomalies et des tentatives de fraudes qu'elle attribue au Parti de l'Unité et du Progrès (PUP, au pouvoir). Toutefois selon des observateurs indépendants, dont certains diplomates, le scrutin semblait d'une manière générale bien organisé.

Les anomalies, selon l'opposition, concernent essentiellement, dans certains bureaux de vote, l'absence ou le nombre limité de bulletins du candidat Mamadou Ba, leader du Parti du Renouveau et du Progrès (PRP), sans doute le principal challenger du président Conté, 64 ans.

Les bulletins du PRP auraient ainsi été absents dans plusieurs bureaux de Kankan, en Moyenne-Guinée, et distribués en nombre insuffisant dans ceux de Ratoma, autre fief de Mamadou Ba à Conakry.

"C'est là où je suis le plus fort que mes bulletins manquent, ils veulent me compliquer l'existence", s'est plaint M. Ba, qui a protesté auprès du ministère de l'Intérieur.

L'opposition, réunie au sein de la CODEM (Coordination de l'opposition démocratique) a aussi dénoncé l'impossibilité pour ses représentants de se rendre dans plusieurs bureaux de province, notamment en Moyenne-Guinée, où une cinquantaine d'entre eux ont été, selon elle, arrêtés à Gaoual et transférés dans un camp militaire.

Malgré la tension qui régnait ces derniers jours à Conakry, l'élection semble s'etre déroulée partout dans le calme, notamment dans les quartiers nord de la ville à majorité peulhe, où les bagarres avaient été samedi les plus violentes.

Dès le matin, de longues files d'attente se sont formées devant les bureaux de vote, laissant prévoir un taux de participation élevé. Celui-ci avait été de 78% il y a cinq ans pour la première élection pluraliste organisée en Guinée, malgré un appel de l'opposition au boycott ou à l'abstention.

Les forces de l'ordre étaient très discrètes, parfois absentes, autour des bureaux de vote, mais des patrouilles mixtes, composées de policiers et de militaires en armes, sillonnaient les rues prêtes à intervenir en cas de litige. Quelques véhicules blindés avaient été postés à des endroits stratégiques de la capitale.

Avant même la tenue du scrutin, l'opposition avait dénoncé des "fraudes massives" et demandé le report des élections, affirmant que seulement 40% des cartes d'électeurs avaient été distribuées, en priorité aux militants du PUP. Le ministère de l'Intérieur a démenti en déclarant que les cartes avaient été distribuées "à presque 100%".

3,8 millions d'électeurs, en Guinée et à l'étranger, étaient appelés à voter lundi dans quelque 8.000 bureaux de vote pour élire un nouveau président pour un mandat de cinq ans. Le président sortant, le général Lansana Conté, affrontait quatre candidats de l'opposition

L'opposition a déjà affirmé qu'il était impossible pour le président Conté d'être réélu au premier tour, si l'élection n'était pas "truquée". Les premiers résultats ne devraient pas être connus avant mercredi.


Les Guinéens se rendent aux urnes pour élire leur président (Lever de rideau)

Lundi 14 Décembre 1998 - 06h26 GMT

Conakry, 14 déc (AFP) - Quelque 3,8 millions de Guinéens se rendent aux urnes lundi pour élire leur président parmi cinq candidats, dont le président sortant, le général Lansana Conté, qui pourrait être reconduit dans ses fonctions dès le premier tour.

L'ambiance est tendue dans le pays, et en particulier à Conakry, après les graves incidents qui ont fait samedi six morts et une centaine de blessés, dont 15 grièvement atteints, selon un nouveau bilan non officiel.

Cinq candidats se présentent à cette élection, pour laquelle la date d'un éventuel second tour n'a pas été fixée.

La général Lansana Conté, 64 ans, qui dirige le pays depuis 1984 — il avait pris le pouvoir à la faveur d'un putsch après le décès du dictateur Ahmed Sekou Touré — et avait été élu pour la première fois lors d'une élection pluraliste en décembre 1993 avec 51,70% des voix, apparaît comme le favori du scrutin.

D'origine soussou, il affronte, dans un scrutin où les données ethniques paraissent déterminantes, trois de ses concurrents de 1993:

Ces trois partis font partie de la Coordination de l'Opposition démocratique (CODEM) et se sont engagés à voter pour le candidat de l'opposition le mieux placé en cas de second tour.

Le cinquième candidat, Pascal Tolno, est un ancien ministre — peu connu — de Lansana Conté qui se présente au nom du Parti du Peuple de Guinée (PPG).

Les candidats de l'opposition ont déjà dénoncé des "fraudes massives" dans la préparation du scrutin, affirmant que seulement 40% des électeurs avaient reçu leur carte d'électeur.

Le président du RPG, le Pr Alpha Condé, l'un des principaux challengers du président sortant, a appelé tous les électeurs inscrits sur les listes électorales à aller voter avec ou sans leur carte, au risque de créer des tensions dans les 8.001 bureaux de vote.

Mais dimanche soir, le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, Abidine Sanoussi Zaïnoul, a officiellement donné une consigne qui va dans le même sens, déclarant que les électeurs inscrits sur les listes mais n'ayant pas reçu leur carte pourraient tout de même aller voter.

Selon le ministère, ces électeurs ne représentent que 0,7% des inscrits.


Nouvelles accusations du président de l'Assemblée Nationale contre son propre parti

Mercredi 11 Novembre 1998 - 21h18 GMT

CONAKRY — Le président de l'Assemblée nationale guinéenne, El Hadj Boubacar Biro Diallo, a de nouveau dénoncé mardi les violations des droits de l'Homme en Guinée, accusant notamment son propre parti, le Parti de l'Unité et du Progrès (PUP, au pouvoir), d'être « pour la violation » de ces droits et « pour la torture ».

Dans une déclaration remise mardi à la presse, le président Diallo regrette que le PUP, dont il est un père fondateur, ait aujourd'hui un « insolent de la loi ».

Le président de l'Assemblée nationale avait été suspendu le 24 octobre dernier du bureau politique de ce parti pour avoir accusé les autorités guinéennes d'accepter des pratiques « inhumaines et dégradantes » dans les prisons.

« Le système politique auquel nous avons tous appartenu par le passé sous Sékou Touré est désormais révolu », souligne-t-il dans la déclaration. Il n'a été ni politiquement bon, ni économiquement efficace ».

« Vouloir le maintenir sous une simple façade démocratique, tout en continuant à user des pratiques, des méthodes et réflexes d'antan, est plus qu'une erreur, une faute majeure à laquelle je ne saurais m'associer », ajoute-t-il, affirmant qu'il refuse de couvrir « la corruption, les détournements de fonds publics et les injustices ».

« L'histoire nous départagera en jugeant nos actes avec plus d'objectivité », souligne-t-il à propos des accusations qui ont entraîné sa suspension du PUP.

« Entre ceux qui condamnent la torture, les violations multiples des droits de l'homme, les arrestations et les détentions arbitraires, la corruption, les injustices de tous ordres et ceux qui, au nom de la raison d'Etat, se taisent sur ces crimes abominables, l'histoire dira qui a tort et qui a raison ».

« Ma seule ambition désormais est de contribuer à la consolidation de la démocratie et de l'Etat de droit en Guinée », conclut-il, se déclarant convaincu que seul le système démocratique peut « garantir les droits, les libertés et la sécurité des citoyens ».


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