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AFP

Manifestation à NZérékoré pour le désenclavement du sud

27 octobre 2006 — Entre 4.000 et 6.000 personnes, selon les estimations respectives de la Police et des organisateurs, ont manifesté hier à N’Zérékoré (sud de la Guinée) contre l’isolement de la région Guinée Forestière.

“Nous manifestons contre l’isolement de notre région par rapport au reste du pays”, a déclaré Aboubacar Sidiki, un organisateur de la manifestation, selon lequel l’enclavement de la Guinée Forestière est notamment lié à la coupure de la route principale reliant N’Zérékoré au reste du pays.

Cette route, qui va de Conakry à N’Zérékoré, a été coupée à hauteur de la ville de Gueckédou (600 km au sud de Conakry) en raison de la saison des pluies, depuis le mois de juillet. La Guinée Forestière est frontalière de la Côte d'Ivoire et du Liberia. Pour Aboubacar Sidiki, cette manifestation n’a rien de politique et aucun incident n’a été signalé. “Nous voulons seulement attirer l’attention des autorités guinéennes sur les souffrances de la population de N’Zérékoré, la deuxième plus grande ville du pays”, a-t-il indiqué.

M. Sidiki a ajouté que les camions-citernes ne venaient plus jusqu’à N’Zérékoré et que les pénuries, notamment d’essence, ont provoqué une flambée des prix.

“Du fait de la rareté du carburant, un litre d’essence coûte 16.000 Gnf (2,30 euros) contre 5.500 Gnf (0,80 euros) dans le reste du pays et un sac de riz de 50 kg se vend à 200.000 Gnf (30 euros) contre 140.000 Gnf (20 euros) ailleurs”, a-t-il affirmé.

Il a également indiqué “qu’aucun groupe électrogène ne fonctionnait depuis trois mois sinon plus”, dont celui de l’hôpital de la ville.

Les manifestants arboraient des banderoles sur lesquelles était écrit “N’Zérékoré abandonnée”, “Pas d’eau, pas d’électricité, pas de téléphone, pas de carburant, pas de radio, ni télévision, etc.”

Selon les organisateurs, les manifestants ont remis avant de se disperser au Gouverneur de la région, le colonel Mohamed Lamine Bangoura, un document comportant une série de revendications pour lutter contre l’enclavement de la région.