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Nouvelles accusations
du président de l'Assemblée Nationale contre son propre parti

Mercredi 11 Novembre 1998 - 21h18 GMT

CONAKRY, 11 novembre (AFP) — Le président de l'Assemblée nationale guinéenne, El Hadj Boubacar Biro Diallo, a de nouveau dénoncé mardi les violations des droits de l'Homme en Guinée, accusant notamment son propre parti, le Parti de l'Unité et du Progrès (PUP, au pouvoir), d'être « pour la violation » de ces droits et « pour la torture » .

Dans une déclaration remise mardi à la presse, le président Diallo regrette que le PUP, dont il est un père fondateur, ait aujourd'hui un « insolent de la loi » .

Le président de l'Assemblée nationale avait été suspendu le 24 octobre dernier du bureau politique de ce parti pour avoir accusé les autorités guinéennes d'accepter des pratiques « inhumaines et
dégradantes » dans les prisons.

« Le système politique auquel nous avons tous appartenu par le passé (NDLR : sous Sekou Touré) est désormais révolu » , souligne-t-il dans la déclaration. Il n'a été ni politiquement bon, ni économiquement efficace » .

« Vouloir le maintenir sous une simple façade démocratique, tout en continuant à user des pratiques, des méthodes et réflexes d'antan, est plus qu'une erreur, une faute majeure à laquelle je ne saurais m'associer » , ajoute-t-il, affirmant qu'il refuse de couvrir « la corruption, les détournements de fonds publics et les injustices » .

« L'histoire nous départagera en jugeant nos actes avec plus d'objectivité » , souligne-t-il à propos des accusations qui ont entraîné sa suspension du PUP.

« Entre ceux qui condamnent la torture, les violations multiples des droits de l'homme, les arrestations et les détentions arbitraires, la corruption, les injustices de tous ordres et ceux qui, au nom de la raison d'Etat se taisent sur ces crimes abominables, l'histoire dira qui a tort et qui a raison » .

« Ma seule ambition désormais est de contribuer à la consolidation de la démocratie et de l'Etat de droit en Guinée » , conclut-il, se déclarant convaincu que seul le système démocratique peut « garantir les droits, les libertés et la sécurité des citoyens » .