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Sanctions européennes contre la Guinée

François Misser
BBC Afrique, Bruxelles

L'Union européenne a décidé mardi de prendre des sanctions ciblées contre les dirigeants guinéens et décrété un embargo contre les livraisons d'armes à Conakry. Par ailleurs, elle demande au gouvernement de Kinshasa de livrer à la Cour Pénale Internationale le commandant Bosco Ntaganda, qui mène actuellement l'offensive dans l'Est du Congo contre les rebelles des FDLR.

Les ministres des Affaires étrangères réunis à Luxembourg ont annoncé des mesures dirigées contre les membres du Conseil national pour la démocratie et le développement au pouvoir à Conakry.

Le communiqué ne donne pas de détails, mais on sait qu'il est question du gel de leurs avoirs en Europe et d'une interdiction de visa pour l'UE.

Ces sanctions sont justifiées par "la violente répression dont ont été victimes des civils désarmés à Conakry".

En outre, les ministres ont décidé d'un embargo sur les livraisons d'armes à la Guinée.

Une mesure à laquelle le gouvernement de Conakry s'attendait.

Le quotidien français Ouest-France a révélé en exclusivité lundi que le ministre de la Défense Sékouba Konaté a négocié un achat d'armes légères avec l'Ukraine d'un montant de 45 millions de dollars.

Ouest-France fait aussi état du recrutement d'une cinquantaine de mercenaires sud-africains appartenant à deux sociétés de sécurité privée établies à Dubai, Omega Strategic Services et Global Maritime Security Solutions.

Parmi eux figurent des anciens de la police sud-africaine.

Leur mission: former les soldats et les miliciens guinéens et assurer la sécurité rapprochée des dirigeants.

Par ailleurs, les ministres européens se sont penchés sur le Congo-Kinshasa.

Ils demandent au gouvernement de coopérer avec la Cour pénale internationale, en transférant à La Haye, le commandant Bosco Ntanganda, accusé d'avoir enrôlé des enfants dans une milice de l'Ituri et d'être impliqué dans des crimes de guerre.

Cet officier appartient au commandement de l'armée congolaise, engagé dans une offensive contre les rebelles des forces démocratiques pour la libération du Rwanda.

L'UE demande aussi à Kinshasa d'organiser les élections locales et d'en garantir le financement.

Elle lance enfin un appel aux rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur, la LRA qui sévit dans le Nord-est du Congo, pour qu'ils honorent leur engagement de signer un accord de paix définitif.