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Le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, accuse le chef de la junte

LEMONDE.FR avec AFP
07.10.09

Le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner accuse le chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, d'avoir décidé de la répression qui a conduit au massacre, le 28 septembre dans le stade de Conakry. “Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on soupçonne fortement le président intérimaire d'avoir (…) participé à la décision” de la répression sanglante, a dit le ministre lors d'une audition devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

Ce jour-là, les opposants manifestaient pour s'opposer à la candidature éventuelle du chef de la junte à l'élection présidentielle prévue à la fin 2009 ou au début 2010 en Guinée. Jusqu'à présent, le capitaine Moussa Dadis Camara a multiplié les déclarations contradictoires quant à sa candidature ou non à l'élection.

Pour Bernard Kouchner, il reste “très difficile” de dire si le chef de la junte est responsable de l'intervention de l'armée, qui a fait plus de cent cinquante morts lors de la manifestation. “Evidemment il s'en défend (…). Pourtant, ce sont des bérets rouges, des forces qui entourent l'auteur du coup d'Etat” qui ont perpétré le massacre, a relevé Bernard Kouchner. Il a remarqué que le capitaine Dadis Camara “habite toujours dans un camp militaire” dans la banlieue de la capitale “et pas au palais” de la présidence. Il “est toujours entouré de ces forces militaires-là, composées en particulier de ‘forestiers’, qui ont été renforcées, dit-on, par des troupes venues du Liberia, d'anciens mercenaires”, a indiqué le ministre.

De leur côté, les proches du chef de la junte dénoncent un “lynchage politique et médiatique” de la part du chef de la diplomatie française. “Ce n'est pas digne de la grande France que nous connaissons”, a déclaré Idrissa Chérif sur la chaîne d'information France 24. “Nous demandons à la plus haute autorité française de demander à Bernard Kouchner de faire de la retenue. C'est très, très important”, a-t-il ajouté.