J'ai été élu Conseiller Général pour la première fois en Janvier 1947, par la Circonscription de la Haute-Guinée (Kankan, Siguiri, Kouroussa, Beyla).
Je fus réélu en Mars 1952 Membre de l'Assemblée Territoriale par la Circonscription de Siguiri, sur la même liste que Bandiougou Magassouba.
Pour se faire une idée des réalisations faites dans la Circonscription de Siguiri depuis 1947, il conviendrait de connaître la situation de ce Cercle à cette époque. Pas de bâtiments scolaires, puisque ceux de Siguiri-ville et de Kouroussa, seules écoles existantes, venaient de s'écrouler ; bâtiments hospitaliers en mauvais état ou en paillote ; aucune construction pour l'Elevage, la Justice, la Gendarmerie ou la Police, la Météo, les Eaux et Forêts ; presque rien pour l'Agriculture ; vieille bâtisse insalubre pour les P.T.T. L'Administration Générale elle-même dispose de peu de bâtiments et de logements. Les fonctionnaires ne sont pas logés. L'état des rues de la ville est déplorable ; le réseau routier du Cercle est presque inexistant, à part la route Kankan-Bamako sur laquelle la traversée du Niger et du Tinkisso est un problème à cause du mauvais fonctionnement des vieux bacs. L'orpaillage est à son déclin et la production rizicole est dérisoire. Aujourd'hui il suffit de regarder autour de soi et de vouloir voir.
Les bâtiment et logements administratifs sont devenus nombreux. Tous les fonctionnaires européens et plusieurs fonctionnaires africains, sont logés et travaillent dans des conditions relativement confortables. Tous les services sont équipés et le rendement est devenu meilleur.
Il est prévu également des plaines intérieures de Lélé (Diouma), de Kendé-Mendé, de Menien, de Sékè et de Bouré.
Tout le monde connaît la production du riz de Dragueda, de Nafadji, de Damissa, etc. et le Cercle de Siguiri ravitaille actuellement en riz le Foutah, la Forêt, une bonne partie de la Haute-Guinée, le Soudan, les villes de Kindia et de Conakry.
En prévision
En prévision
Grâce au Bureau Minier de la France d'Outre-Mer (F.O.M.), un procédé d'exploitation des placers inondés a été mis au point et de nombreux placers, naguère abandonnés, connaissent actuellement une certaine activité.
L'ouverture de ce Poste a rapproché des populations éloignées du Chef-lieu du Cercle. Ce Poste évitera aux habitants de Sakodougou, Koulibadougou et Dioudougou de longs déplacements, notamment en hivernage et pendant la saison des cultures, pour les actes administratifs ordinaires. Des Postes semblables sont prévus à Niagassola, Norassoba, Ménien ou Nounkounkan dans le Bidika, à Séké, etc.
Le programme d'avenir consiste à accroître, à améliorer ou à multiplier les réalisations qui précèdent, de façon à développer l'économie du Cercle, à promouvoir dans tous les domaines, à assurer la propérité des populations pour le relèvement de leur standing de vie.
La Chefferie coutumière sera réorganisée vers une démocratisation rationnelle. Les Chefs de Canton et leurs auxiliaires, ainsi que les Chefs de village auront des traitements les mettant à l'abri des besoins et leur évitant de commettre certains abus. Les hameaux importants seront érigés en villages pour faciliter leur commandement. Les populations rurales seront associées plus étroitement au fonctionnement de la S.M.P.R., de S.C.A.E.R. et des Coopératives agricoles à créer.
Le sort des Anciens Combattants continuera à être amélioré. Les Fonctionnaires Africains occuperont les places auxquelles les destinent leur compétence ou leur expérience. L'Inspection du Travail aura une action plus étendue de façon à pouvoir mieux surveiller l'application des Lois sociales.
Pour mener tout cela à bien, dans un minimum de temps, il faut une application loyale de la Loi-Cadre, une Africanisation des cadres hardie et une association effective des autochtones à la gestion de leurs propres affaires par l'intermédiaire des Conseils du Gouvernement, des Assemblées Territoriales, des Municipalités et des Conseils de circonscription, etc...
Je compte m'employer à cette tache avec toute la force de ma volonté, car c'est dans la mesure où les Autochtones auront conscience de leur valeur d'hommes et des libertés dont ils jouissent actuellement, qu'il contribueront au développement économique et social de leur pays et à la consolidation de la communauté franco-africaine.
Conakry, le 7 février 1957
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Fulbright Scholar. Rockefeller Foundation Fellow. Internet Society Pioneer. Smithsonian Research Associate.