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Ballets Africains


M. Huet & Keita Fodeba
Les Hommes de la Danse

Photographies de Michel Huet
Préface de Keita Fodeba
Présentation et mise en pages:
Simone Jeanson & Jean-Louis Bedouin
Editions Clairefontaine. Lausanne. 1954. 134 pages.


Ils nous disent les hommes du coton, du café, de l'huile,
Ils nous disent les hommes de la Mort.
Nous sommes les hommes de la Danse,
dont les pieds rapides reprennent vigueur en frappant le sol dur.
Léopold Sédar Senghor. Chants d'Ombre

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Danseurs Coniagui (Yukunkun)

danseursConiagui

Au retour des champs ou de la chasse, tandis que les femmes pilent le mil, un jeune homme joue de la flûte. L'existence de l'agriculteur africain, réglée par l'alternance de la saison sèche et de la saison des pluies, est calme, régulière. Elle serait monotone si, à certaines époques de l'année, des fêtes, fixées par la tradition, n'en rompaient le cours habituel, favorisant le jeu des échanges entre les villages isolés qui observent à cette occasion un véritable cérémonial d'invitations.
En pays Coniagui et Bassari, la fête des jeunes gens est l'une des plus importantes. Elle dure plusieurs jours et ses préparatifs prennent parfois plusieurs mois.
Au pied du fromager, le tam-tam rythme les premières danses. Les filles, de longs bâtons à la main, évoluent en cercle. Leurs poignets et leurs chevilles sont cerclés d'aluminium ou de cuivre. Leur taille est prise dans des ceintures de même métal. Les garçons, vêtus d'un pagne en peau d'antilope, tantôt leur font face ou les suivent, tantôt les enferment dans leur propre cercle.
Tandis que les hommes et les vieillards se livrent à de copieuses libations de bière de mil, les jeunes gens, dans une émulation réciproque, font valoir leurs qualités de musiciens, de danseurs, la richesse de leurs costumes.
Composé de pagnes brodés de perles et chargés de pièces d'argent, de colliers, de bracelets, de petites clochettes, le costume des jeunes filles …
… ne pèse souvent pas moins d'une dizaine de kilogrammes. Ainsi vêtues, elles danseront cependant durant des heures en plein soleil. Les jeunes hommes coiffent l'immense daka, le cimier de danse tendu d'étoffe rouge, bordé de plumes. Il est en outre piqué de quenouilles de laine blanche, à l'image des forces de la tribu qui s'exaltent et rayonnent en tous sens à l'époque des fêtes où l'on vide les greniers à mil et où se libèrent les impulsions profondes des êtres qui devront à nouveau affronter la longue patience des travaux et la monotonie des jours.


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