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Camarades,
Nous allons tout d'abord entendre les agents de la 5e colonne vous parler eux-mêmes de leur forfaiture.
(Lire les dépositions de la page 27 à 37)
Camarades,
Après audition de tant de bêtises plus ahurissantes les unes que les autres, nous voudrions d'abord vous informer que c'est de leur plus belle plume que les agents de la 5è colonne ont rédigé des rapports manuscrits dont chaque page est signée du nom de l'auteur. Et vous avez dû constater dans la retransmission des dépositions qu'il y a des chapitres annoncés, mais non suivis du développement correspondant. Vous voudrez bien excuser le Comité Révolutionnaire qui a dû enlever quelques parties, afin de pouvoir mener en toute lucidité les enquêtes.
Mais vous vous rendrez compte de l'authenticité lorsque la retransmission intégrale des dépositions pourra être faite. Mais les manuscrits sont là, comme preuves absolument irréfutables, comme matières absolument probantes.
Ce que le Comité Révolutionnaire a voulu éviter, en procédant comme il l'a fait, ce sont les règlements de comptes possibles en pareilles circonstances. Il faut en effet éviter que quelques-uns, se sentant perdus, n'alignent trop de noms pour tout simplement pour induire en erreur le Comité Révolutionnaire. Car si aujourd'hui le nom de quelqu'un, si honnête soit-il, est lancé, la suspicion du Peuple tout entier l'accompagnerait à tout jamais.
C'est pourquoi, en toute objectivité, le Comité Révolutionnaire n'a pas voulu donner avant d'avoir réuni toutes les preuves incontestables, ni la liste des éléments que les traîtres déclarent avoir contactés, ni la composition de leur fameux gouvernement.
Ainsi, faut-il souligner que les dépositions faites par les traîtres Telly Diallo et Alioune Drame semblent incomplètes, et pour cause. Il faudra que la Commission d'enquêtes leur pose toutes les questions dont les réponses pourront lui permettre de cerner complètement l'action nocive de chacun d'eux, afin que le Peuple puisse connaître les activités criminelles qui ont été menées par chacun d'eux.
La profondeur du crime commis par eux n'a d'égale que la perfidie avec laquelle ils ont su pendant si longtemps se camoufler dans les rouages de l'appareil de l'Etat. Ils sont, l'un et l'autre, un véritable abîme de connaissances des procédés et méthodes contre-révolutionnaires. Il faut donc qu'ils parlent et nous instruisent.
Nous disons enfin que la conclusion de la dernière déposition de Dramé atteste bien que les comploteurs n'ont jamais le moindre argument acceptable contre la nature du régime. Ils se sont livrés en tout et pour tout au racisme mais, en fait, entendez le contraire, entendez tout à fait le contraire.
Le racisme n'est pas une fin en soi, mais un moyen, un tremplin. Lorsque le moyen vise la destruction de quelque chose qui existe, en toute objectivité, c'est vue de construire à sa place autre chose qui n'existe pas encore et qui est contraire à ce qui existe. Autrement dit, les comploteurs sont parfaitement et se sont consciemment engagés à détruire le régime populaire révolutionnaire dont notre Peuple s'est doté. Le racisme, est utilisé ici par eux comme un instrument, comme un moyen ; moyen tactique de démoralisation, de démobilisation, de corruption idéologique et finalement de recrutement dans la contre-révolution de tous ceux qui peuvent prêter l'oreille, dès qu'il s'agit du sort particulier de leur ethnie. Voilà la vérité dans sa nudité. Mais c'est bien vrai qu'ils ont semé le doute et le mauvais grain en parlant et en faisant continuellement du racisme.
Ils se présentaient comme défenseurs d'une cause, la fausse cause du racisme, pour être ensuite, pensaient-ils, considérés par les leurs comme martyrs. Quelle ignominie ! Quel calcul mesquin ! Heureusement, la vigilance populaire a su les démasquer et a su replacer leur forfaiture dans son véritable cadre.
Mais il ne faut pas répondre au racisme en utilisant son langage. Nous, nous pouvons faire l'histoire, la géographie, la sociologie, et énoncer toutes données rationnelles
Qu'est-ce donc que le Foutah? Première question.
Le Foutah est la région montagneuse de la Guinée, naguère entièrement occupée par les Diallonkés.
Ce sont les Diallonkés, les Téménés, les Tomas, les Guerzés et les Malinkés qui, par la suite, constitueront l'ethnie soussou. Les Diallonkés sont en majorité dans l'ethnie soussou et la langue soussou comprend au moins 55 à 60 % de mots diallonkés.
Faisons un peu d'histoire! Lorsque nous parlons soussou, tous les frères sossophones rient gentiment, oui ou non ? En effet, c'est le diallonké que nous connaissons.
Dans le diallonké, c'est le « ka » qui tient lieu du « kha » soussou et, chaque fois que nous parlons soussou, l'on se rend compte de la différence entre le diallonké et le soussou. C'est exactement le soussou de Boké que nous parlons où l'on dit « ka » au lieu de «kha ».
Eh bien, pourquoi, dit-on donc Foutah Djallon ? C'est parce que la Région était le rassemblement de deux grandes ethnies : l'ethnie peulhe et l'ethnie diallonké, qui a toujours occupé le Fouta.
La toponymie du Foutah nous apprend que Labé, est un nom diallonké. Apprenez que la plupart des noms de villages du Foutah dérivent du diallonké. La plupart des noms des montagnes, des cours d'eau, des arbres sont de la langue diallonké. Référons-nous toujours à l'histoire et nous constaterons que tout récemment Mamou, Tougué, Dalaba et Labé ont présenté aux deux derniers festivals des Arts et de la Culture de pièces historiques. Nous n'avons pas voulu tirer les leçons à, l'époque. Nous allons aujourd'hui le faire pour vous, en parlant d'une seule, que nous avions volontairement tue. Ces pièces historiques, disons-nous ont été présentées par les Fédérations de Mamou, Dalaba, Tougué et de Labé. Tous les guerriers dans ces pièces étaient des Diallonkés. Vous n'y avez peut-être pas fait attention. Vous n'avez jamais entendu des noms Barry, ou Diallo comme étant ceux des guerriers, Tous les généraux dans ces pièces des quatre Fédérations n'étaient que des Diallonkés. Cela vous indique bien la réalité sociale d'alors.
Mais quelle a été la tactique très savante utilisée par
les Peulhs ? Nous allons vous l'expliquer aussi. Tant qu'on ne se connaît pas,
on ne peut pas mieux se comporter. C'est pourquoi il faut d'abord se connaître.
Nous, nous sommes révolutionnaire, absolument anti-raciste et pour nous, le Malinké existe pas, le Soussou n'existe pas, le Peulh n'existe pas, c'est seulement l'Africain né en Guinée qui existe, sur le sol de la République de Guinée. Et si nous sommes amenés à parler de l'ethnie Peulhe, c'est pour amener les camarades retardataires, les réactionnaires à dépasser le mythe pour connaître la réalité et se transformer en la transformant.
D'autre part, la réponse à la question que nous nous sommes posée, nous amènera à la culture.
Mais quelle a été la tactique savante utilisée par l'ethnie Peulhe et quels en sont les moyens ? La collectivité peulhe était cultivée et musulmane maîtrisant l'écriture. Elle était donc plus « évoluée » intellectuellement. Et elle constituait une minorité au sein de la collectivité diallonké.
Mais grâce à la culture, au pouvoir culturel, elle est arrivée, en tant qu'élément dominé, à devenir l'élément dominant. Certains diront que c'est par intrigue, par fourberie. Nous ne le pensons pas. L'intrigue ne peut permettre à une minorité de s'imposer à la majorité tout le temps. C'est l'intelligence, c'est la culture. Et les Peulhs avaient de leur côté, un stock culturel plus avancé.
C'est ainsi qu'après s'être substitué à l'ethnie diallonké, originaire et propriétaire du Foutah en Guinée, l'ethnie peulhe est arrivée, avec la même intelligence, à utiliser les cadres guerriers diallonkés pour renforcer son Pouvoir.
C'est pourquoi, dans toutes les pièces de théâtre, tous les noms des généraux n'étaient que des noms diallonkés. Nous le précisons encore, rien de plus normal.
Et c'est la province diallonké qui s'étendait du massif montagneux du Foutah Djallon jusqu'à Faranah, et en Sierra-Leone. C'était le même empire diallonké qui est devenu par la suite le Fouta-Djallon autrement-dit, le Foutah Djallonké qui indique bien dans la composition du nom de cette partie de la Guinée, la domination de la nature par deux ethnies principales constituées de Peulhs et de Diallonkés.
Les Diallonkés étaient animistes, alors que les Peulhs étaient musulmans. La domination peulhe était certainement dans la conduite des événements en raison même de la supériorité culturelle de l'ethnie qui pouvait guider l'évolution sociale de la contrée.
Grâce à leur culture, à leur formation culturelle, à leur sens de l'histoire, les Peulhs ont su prendre des mesures pour dominer tout en évitant des contradictions internes au sein de l'empire. Ils ont alors décidé d'un principe qui allait modifier radicalement la structure sociale des populations occupant le Fouta. Tous les noms patronymiques diallonkés étaient étudiés et on leur substituait des noms peulhs.
Nous nous expliquons : Portez-vous par exemple le nom de famille Touré ? On vous appellera Sow l'équivalent en poular.
Etes-vous Doukoure, on vous appellera Bah : êtes-vous Camara, Keita, ou Bangoura ou Soumah, on vous prêtera un nom peulh. Ce sont, seuls ceux-là qui ont changé de noms qui s'en souviennent ; mais les enfants qui naîtront, les descendants, se croiront Diallo, propres Bah, propres, Barry. Et ce fut une politique très avisée de l'intelligentsia Peulhe du Fouta. Car si nous pouvions, aujourd'hui, avoir la puissance magique de faire de vous tous Soumah, ou des Bangoura, ou de Diallo, ou des Barry, et ce, sur toute l'étendue de la Guinée, nous serions peut-être plus heureux sur le plan moral.
Mais il faut reconnaître que le nom ne fait pas l'homme. C'est le caractère qui fait l'homme. Au stade primaire de l'évolution morale des Peuples, les noms font l'homme, dans la mesure où l'identification de l'homme le rapproche d'un autre homme qui s'est taillé, grâce à de hauts faits, une place de choix dans la société.
Cette intelligence de l'ethnie peulhe a permis des transformations apparentes. Mais visitons encore le Fouta, observons la société. Nous avons quant à nous la prétention de connaître toutes les Régions de Guinée. Chaque fois que nous voyageons, nous observons et nous nous instruisons toujours. La Révolution nous apprend que tant que l'homme vit, il est élève. C'est pourquoi, nous, nous cherchons à comprendre, à comprendre pour mieux connaître, à connaître pour pouvoir mieux aimer, et à aimer pour mieux servir.
Allons d'abord à Tougué :
Nous y rencontrerons un tiers de Diallonkés que l'on peut tout de suite reconnaître, un tiers de Peulhs. Lorsque nous assistons dans les PRL, dans les Sections, dans les Fédérations aux représentations culturelles, nous observons diverses formes d'expression de la pensée, d'une Région et nous découvrons aussitôt les origines ethniques qui se manifestent à travers les traits caractéristiques de l'ethnie.
Que constatons-nous ? Il y a moins d'un tiers de Peulhs à Mali. Que l'on nous permette de vous l'affirmer. Mali ce sont des Malinkés, des Sarakolés, des Diallonkés et des Peulhs et ces Peulhs ne sont majoritaires que dans deux arrondissements. Ceux qui connaissent Mali le savent bien.
De 1951 à 1954, battant campagne, dans certains centres du Fouta, c'est le diallonké que nous utilisions comme langue ; nous vous le disons maintenant.
Allons à Koubia, ce sont encore des Diallonkés. Même le nom Koubia est un mot diallonké nous vous l'apprenons. Les Diallo de Koubia sont des Diallonkés ; nous vous l'apprenons. Les 65% des populations de KOUBIA, jusqu'à nos jours, vous parlent parfaitement diallonké. Prenez contact avec eux, vous vous rendez compte tout de suite de ce fait culturel dominant.
Dans cette Région, vous avez moins de 40 % de Peulhs et les 60% sont constitués de Diakanka qui ne sont autre que des Malinkés. Aussi, nous vous indiquons que depuis l'indépendance, toutes les compétitions artistiques organisées, sur le plan national, ont enregistré les productions de Gaoual en malinké, nous nous excusons de vous l'apprendre ou de vous dire que c'est nous qui avons reproché à Gaoual, le fait qu'on n'utilisait, pas le pular dans sa pièce. Et cette année-là, nous interdisions de présenter les choeurs, les ballets et les pièces de Gaoual en malinké. C'est nous qui l'avons dit à Gaoual. C'est alors que Gaoual essaya de nous satisfaire en présentant un choeur en pular ; choeur qui, à la compétition, n'avait pas obtenu 10 sur 20. C'est nous encore qui avons plaidé en faveur de Gaoual, au sein du Jury pour qu'on tienne compte quand même des efforts fournis par cette Fédération. Le deuxième choeur, présenté en malinké, avait alors été primé.
Nous vous l'apprenons maintenant.
Télimélé est peuplé de Diallonkés et de Peulhs. Vous constatez du reste que sur le plan artistique, ce sont les arrondissements diallonkés qui emportent toujours le premier prix surtout quand il s'agit du ballet. La même remarque peut être faite pour Pita où ce sont les arrondissements diallonkés qui ont très souvent le premier prix du choeur et du ballet.
C'est un peu plus homogène. Il y a 75 % à 80 % de Peulhs, bien qu'un arrondissement Soussou et Diallonké.
Prenons Pita, Le nom originaire de Pita est diallonké. C'est un français qui a changé ce nom qui y a substitué le mot Pita. A Pita, la plupart des villages sont diallonkés. Les Diallonkés, ce sont des soussous, vous devez le savoir.
Aujourd'hui, dans sa nouvelle contexture géographique, Labé présente une certaine homogénéité tout comme Dalaba.
Quant à Mamou, on peut dire que les Peulhs ne sont pas plus de 50 55 % de la population. Les trois ethnies groupées dans la région de Mamou, sont les Peulhs, les Malinkés et les Diallonkés, pour ne pas dire les Soussous. Et vous comprendrez qu'à toutes les compétitions artistiques et culturelles, les churs de Mamou se présentent en Malinké. Nous leur avons également dit : « mais présentez-nous des churs en pular », tout comme nous avons invité N'Zérékoré à ne plus présenter de choeur en malinké et Yomou à nous présenter un chur en Kpèlèwo. Mais jusqu'à présent, c'est Yomou qui a pu répondre favorablement à cette demande, N'Zérékoré a eu des difficultés énormes à le faire.
Nous sommes obligé de vous présenter ces faits et conclure que parler de racisme, c'est se méconnaître, c'est manquer de respect pour soi et pour les autres. Et si l'ethnie peulhe est musulmane, l'Islam nous apprend qu'il y a eu Adama et Awa qui ont engendré toute l'humanité.
Pourquoi donc faire des distinctions arbitraires, sinon que pour influencer certains esprits, obscurcir certaines consciences dans le but d'utiliser les individus égarés dans un sillage contraire à leurs véritables intérêts. Le racisme n'est qu'un moyen, le moyen de satan. Il faut reconnaître que ce moyen a été longtemps utilisé.
Certes, ce ne sont pas les seuls Peulhs qui font montre d'infériorité humaine en utilisant le racisme. Il y a des Malinkés racistes, des Forestiers racistes, et des Soussous racistes. Mais ce qui est généralement connu, c'est que le racisme a été érigé en système d'administration par tous les agents de la 5e colonne, originaires de la Moyenne Guinée, qui n'ont voulu se rabattre que sur le racisme pour pouvoir recruter les adeptes prêts à la trahison nationale.
Ce sont ceux-là qui ont fait du racisme une véritable politique.
Mais nous nous taisions, parce qu' il faut être patient. Quand on connaît les hommes, et si vous avez la chance de voir et de percevoir, si vous avez la chance de situer les individus, mettez-vous, sinon plus bas qu'eux mais au plus à leur niveau, et jamais au dessus d'eux. Dites-vous que rien ne nous échappe ; nous vous le disons encore.
Nous allons vous apprendre quelque chose. Qui parle de racisme crée le sous-racisme. C'est la dialectique du particularisme. Que l'on s'enferme dans le particularisme, eh bien ! on, voit tout de suite les nuances constituant ce fait particulier. Il y a des cadres ici même que nous voyons, qu'ils nous excusent de parler d'eux, nous ne dirons pas leurs noms, par respect pour eux, qui nous ont condamné, depuis la loi-cadre Defferre pour avoir désigné dans le gouvernement un Dramé Alioune. Ceux-là nous disaient : « voilà, il se fout de nous, il prend un allogène, un étranger pour représenter le Foutah. Depuis quand un Dramé peut-il représenter le Foutah ? »
Voilà le langage de certains qui se croyaient plus Peulhs que Dramé. Et quand Bella Doumbouya a été désigné les mêmes arguments arbitraires et irrationnels. Quand eux parlent de racisme, ce n'est pas le lieu de naissance.
Nous allons encore faire l'histoire ! L'A.G.V., l'Amicale Gilbert Vieillard était un Parti politique, un groupement régional, qui rassemblait les seuls éléments peulhs, avec cette mais distinction qu'il faut être né peulh au Foutah Djallon. Le peulh né à Kankan ou à Conakry ou à N'Zérékoré était exclu. C'est le peulh né au Foutah Djallon qui seul pouvait être membre de l'A.G.V. Voilà les traits statutaires de l'A.G.V. Donc, on parlait de la race, mais on la définissait comme étant la race de ceux qui, seulement, sont nés au Fouta. Or, la majorité des hommes du Foutah sont des Diallonkés qui ont perdu leurs noms. Vous permettez au Chef de l'Etat Guinéen de vous dire cette vérité historique. Regardez très bien tous les originaires : nos frères et soeurs du Foutah ; vous vous rendrez compte qui peulh, réellement, qui ne l'est pas ; vous le saurez rien que par les traits de la physionomie. Il faut dès aujourd'hui mettre fin à cet esprit de supériorité dont se targuent ces éléments racistes.
Allons plus loin?
Prenez la population de toute la Moyenne Guinée, vous trouverez que le MDR de Labé, les régions de Dalaba, Mamou, Gaoual, Télimélé et Koundara représentent 1.300.000 habitants. Koundara, n'en parlons pas, il y a à peine un tiers de Peulhs, vous le savez vous-mêmes. Sur un million deux cent mille, ou sur un millions trois cent mille de population, vous pourrez trouver quelque 800 000 ou peut-être 900 000 Peulhs. Mais prenons 1 300 000 en les considérant tous comme étant peulhs, comme ils le disent ; cela représentera le quart, voire moins du quart de la population globale de la Guinée.
Utilisons maintenant leur langage et leur logique pour tout simplement les confondre. Prenons la composition du Gouvernement et vous verrez ! Si l'on devait leur appliquer leur langage, il faudrait réduire de moitié leur nombre parmi les gouverneurs, parmi les ministres ,parmi les chefs de service ; ils perdront tout de suite, sinon la moitié des cadres Peulhs utilisés, du moins près de la moitié. Mais il ne faut pas les écouter. Notre langage, le langage de la Révolution exige que même s'il n'y a que 20 ou 30 peulhs cadres valables, élus par le Parti Démocratique de Guinée, pour constituer le Comité Central et former le Gouvernement, ce Comité Central et ce Gouvernement seraient totalement valables, au regard de la Révolution et de sa conception rationnelle.
C'est pourquoi, il ne faut ni les écouter, ni encore moins, se battre sur leur terrain. La dernière fois, nous vous le disions : quand il y avait un décret, sur 1500, 2000, 3000 bacheliers boursiers, 60 % étaient des Peulhs.
C'était normal car même si les 100 % étaient des Peulhs, en votre nom, nous aurions revêtu de notre signature ce décret, dans la mesure où les 100% auraient bénéficié de l'admission, compte tenu de leur mérite. Le seul critère distinctif, pour nous, c'est le mérite ; c'est ce que nous enseigne la Révolution. Si on ne tient pas, compte du mérite, on commettrait alors l'arbitraire. Mais il faut absolument que le racisme s'arrête.
Nous allons vous conter une anecdote connue dans les milieux des travailleurs. Ce sont les camarades d'ailleurs qui, souvent, à notre bureau, nous expliquent ce qui leur arrive : tel camarade demande audience à tel ministre une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois, jamais il n'est reçu ; un autre camarade lui lance le mot d'ordre : « il faut changer de nom, au lieu de mettre Soumah, sur la fiche d'audience, mets Diallo, tu seras reçu immédiatement ». Le même camarade fait l'expérience, aussitôt il est introduit et reçu.
Un autre encore cherchant un emploi, il voulait être chauffeur, a vu qu'on triait les demandeurs, en tenant compte des noms ; c'était, un Keita ; il s'est fait appeler Barry. Et lorsqu'il a été pointé comme chauffeur, au dernier moment, à l'appel pour prendre service, il présentait sa carte d'identité. On lui opposa un refus, son nom ne correspondant pas à sa carte ; répondit « j'ai fait exprès, si je n'avais pas mis le nom Barry, vous ne m'auriez pas recruté. »
De tels faits sont nombreux ; mais ce faits répugnent à notre âme, à notre conscience de révolutionnaire.
C'est pourquoi nous avons déclaré la dernière fois que nous avions marre du racisme ! Voyez des ministres, membres d'un Gouvernement national, qui disent : nous étudions la situation particulière du Foutah, comme s'il y avait un budget du Foutah, une école du Foutah, un tribunal du Foutah, des rues du Foutah, l'électricité, l'air, la pluie du Foutah.
C'est pourquoi, nous ne devons plus nous taire.
Et nous passerons à l'offensive ! Que cela soit su !
Ils se sont servis du racisme. Et les jeunes dans le complot du 14 Mai, qui devaient commettre l'assassinat, ont expliqué dans leur langue peulhe ce qu'on leur a dit : « politique particulière du Foutah. On induit en erreur la jeunesse ! Cela veut dire qu'ils méprisent toutes les générations montantes auxquelles ils transmettent le venin du racisme pour les engager dans une politique de perdition au lieu de les éduquer à la maîtrise de la technique de la Révolution. Au lieu de galvaniser en eux l'énergie de combat pour l'édification d'une Nation moderne, ils les retardent au contraire en leur inculquant le venin du racisme.
En effet, prenez la liste de ceux qui ont fui de la Guinée. Tous les docteurs, les professeurs, ou les étudiants qui, après leurs études en Europe, refusent de rentrer sont à 95% des Peulhs ! oui ou non ? Mais les cadres Peulhs ne mesurent pas cette forfaiture à l'endroit de la Guinée, et à l'égard d'eux-mêmes. Au lieu de leur dire la vérité, ils continuent à mentir pour justifier ce qui n'est pas justifiable et entraîner d'autres jeunes dans le même sillage. Quand on aime un Peuple, on lui dit la vérité on ne triche pas avec la vérité.
Nous avons été à Faranah, vous nous avez écouté nous adressant aux populations de Faranah pour leur dire : « Nous ne sommes pas de Faranah » ! Ils l'ont écouté, et nous avons ajouté « puisque Dieu a voulu nous faire naître ici, nous posons la question aux populations de Faranah, si en naissant nous avions des mètres carrés ou des ha de terre avec nous » ? Les militants de Faranah, qui nous écoutaient ont répondu « Non ». Si notre père. en mourant, était parti avec sa propriété domaniale » ; elles répondu « non » ! Nous leur avons dit : « c'est la preuve que la terre appartient au Peuple. Et que quiconque, nous parlera ici d'originaire de Faranah pour justifier sa propriété personnelle sur une parcelle de terre, nous le fusillerons, parce que cela est contraire à la vérité historique et contraire à la démocratie.
Vous nous avez aussi entendu nous adressant aux mêmes populations de Faranah, lorsque nous disions : « Nous savons qu'ici on pratique le fétichisme !» Nous avons flétri le fétiche et nous avons demandé aux féticheurs de Faranah : « Si vous estimez que vos fétiches ont de la vertu, la Révolution, nous vous invitons à les essayez sur nous avant que nous ne quittions Faranah ! Vous nous avez entendu nous adressant publiquement aux militants et aux responsables de Faranah sur ces problèmes de façon impersonnelle.
Nous avons été à Kankan où vous nous avez entendu élever le ton en flétrissant les trafiquants, en bannissant le trafic. Et qu'est-ce qui a encore davantage pesé sur la conscience des populations de Kankan, parmi tous les mots prononcés ? Nous allons vous l'apprendre. Nous avons dit à nos frères et soeurs de Kankan : « Nous, nous avons honte. Si nous le pouvions, nous aurions demandé à Dieu de nous faire naître dans une autre famille, dans une autre ethnie et non dans l'ethnie Malinké qui signifie le trafic et le trafiquant » ! Kankan a écouté ! Et nous avons poursuivi :
« Vous nous faites honte ! Regardez l'état de la ville, tout est insalubre avec des millionnaires qui logent dans des cases en paille ! Allez au Foutah, allez voir les villas coquettes; allez voir en Forêt, les plus belles réalisations de nos frères de la Forêt; allez en Basse-Côte, voir l'état des villas et comparez-les aux conditions misérables dans lesquelles vous végétez, bien que vous disposiez de milliers et de milliers de sylis ! Nous avons honte, nous que l'on considère Malinké comme vous » ! Kankan a enregistré ces phrases et analysé en profondeur !
Qu'un Peulh honnête aille donc dire à Mamou, à Dalaba, à Pita, à Mali, à Labé, à Tougué, à Gaoual, ailleurs : « Peulhs, n'acceptons plus, la trahison nationale ! Nous n'avons pas à nous distinguer dans la trahison vis-à-vis du sens historique ! » Qu'un Peulh authentique ait le courage de dire nous l'avons fait à Labé : « éduquez les enfants, bannissez le racisme dans l'éducation pour libérer leur esprit et faire d'eux des citoyens complets de la République de Guinée ; n'acceptez plus que les gens aillent faire le navetanat au Sénégal, alors que les brigades sont créés ! C'est une honte ! Chaque année, ce sont des milliers de jeunes Peulhs qui abandonnent leurs mères, grand-mères, oncles, tantes pour s'expatrier pour aller faire le petit boy, le marmiton dans toutes les villes du Sénégal. Allez les voir, c'est la réalité ! » Et le Sénégalais qui nous écoute sait que c'est la réalité que nous sommes en train de décrire ! Allez à Kaolack, à Tambacounda, à Dakar, à Saint-Louis, partout , sur 100 boys et marmitons, ce sont les Guinéens qui en constituent les 75 %. Et parmi ces Guinéens, les Peulhs constituent les 95 % et les autres ethnies constituent les 5 % des Guinéens. Voilà le travail que devrait faire le révolutionnaire Peulh ; dire la vérité à ses parents, faire prendre consciente aux collectivités Peulhes afin que le sens de l'histoire soit compris et que le devoir patriotique soit accompli par tous les enfants du Foutah. Voilà la seule forme où l'on peut faire le racisme pour servir la Révolution et faire prendre conscience à une collectivité.
Nous avons été à Beyla et nous nous réclamons de Beyla. Nous n'avons pas voulu passer à la radio après nôtre tournée de 1975, le texte du discours prononcé à Beyla. Vous avez dû vous rendre compte. Et lors de la dernière tournée, dans les Fédérations, seul le discours de Koundara n'a pas passé à la radio, alors que tous les autres avaient été diffusés. Nous avons dit la vérité crue à nos oncles, pères et tantes de Beyla ; nous nous sommes adressé à eux de façon pathétique afin qu'ils réalisent parfaitement le devoir qu'ils ont à accomplir au sein du mouvement révolutionnaire.
Mais quand un cadre Peulh quitte Conakry, il va, seulement verser le venin ; « ah, le Foutah souffre, vraiment, nous souffrons ; nous avons les cadres les plus intelligents, nous ne sommes pas nombreux au gouvernement, nous ne nombreux en ceci en cela ». Voilà ce qu'on déverse ! Au même moment, ils, méprisent les paysans Peulhs ; rares sont ceux qui iront dans les cases des pauvres Peulhs. Nous le disons parce que c'est la vérité. Rares sont ceux qui défendront « miséreux » du Foutah. Nous, nous connaissons suffisamment car nous ne sommes pas né aujourd'hui ! Il y a eu une période où dans la plupart des villes du Foutah, notre lit préféré était les tables-bancs des classes d'écoles. Nous n'avons dormi nulle part au marché, nulle part dans une classe, sauf au Foutah, et nous savons pourquoi. Nous nous connaissons ! On parlera toujours de racisme, mais rappelez-vous la composition des bureaux de nos Sections et sous-Sections du Foutah. Les Diakankas, les Sarakolés, les Malinkés, les Soussous constituaient partout les 75 % des cadres dirigeants de nos Sections et sous-Sections. Ce sont ceux-là qui défendaient le paysan Peulh ! Eh bien, maintenant l'on dit : « Ecartez-vous ; c'est à nous le Foutah ». Mais sachez que ce n'est pas la naissance qui crée le droit ; c'est le devoir accompli qui engendre le droit.
Quand un Dramé Alioune, lui-même victime de racisme nous dit : « J'ai cédé et j'ai eu pour mission à accomplir telle et telle politiques de destruction du régime » !1, on voit bien ce que le PDG a toujours enseigné : la différence entre la conscience et l'instruction. Il donne raison au P.D.G. et il donne tort à nous, car ce n'est pas le PDG qui l'a élu dans un Comité, ni dans une Section, ni dans une Fédération, ni au Comité Central. C'est nous qui avons commis l'erreur de l'inscrire comme membre du Gouvernement ! La faute ne revient qu'à nous seul ! Le PDG, lui, ne s'est pas trompé en ne l'élisant pas. Et Dramé donne encore raison au PDG qui demandait bien au Secrétaire Général « ne faites appel à aucune technicité ; désignez les hommes engagés au sein du Peuple et aptes à appliquer la volonté populaire ».
Dramé a tout dit, nous en connaissons nous-mêmes beaucoup sur son compte : le Plan Triennal [1 2 3 ]était de 39 milliards de francs avec une tranche annuelle de 13 milliards de francs. Le Plan Septennal qui l'a suivi était de 89 milliards de frs donc avec une tranche annuelle de 12 710 000 000 de frs. Le Plan Quinquennal, il l'a chiffré à 600 milliards de frs. Si ce n'est pas cela du sabotage peut-on agir ainsi ? C'est fait pour qu'à la fin du Plan, l'on puisse trouver comme pourcentages des réalisations ici 5 % là 8 % ou 10 %, et que le Peuple soit découragé. Nous avons tout fait pour qu'il nous communique à temps son rapport sur le Plan ; il nous répondait chaque fois « Président, c'est prêt, mais il y a tel gouverneur qui n'a pas encore envoyé le rapport : il y a ceci et cela .. Il nous a roulé jusqu'à l'ouverture du 10è Congrès. C'est ici, à cette même place, que nous avons donné la parole à Dramé pour nous présenter alors le rapport. Nous l'écoutions pour la première fois ce rapport.
Nous avons compris tout de suite qu'il se moquait de la Révolution. Nous n'avons pas voulu réagir sur place ; nous ne voulions pas ternir le congrès. Mais immédiatement, après, nous sommes intervenu. Relisez l'intervention, c'est le rapport qu'il aurait dû présenter à notre place sur le Plan, qui était dans ce discours improvisé. C'était la leçon qui lui était faite sur place avec l'idée qu'il prendrait conscience. Et la méthodologie de l'action planifiée était décrite dans le discours de clôture. Relisez-le, vous saurez que nous comprenions tout.
En 1973, nous avons effectivement défini avec vigueur une politique de développement agricole que le secteur agricole aurait dû réaliser. Mais les camarades de ce secteur se sont refusé toute action, se contentant de vivre dans l'immobilisme. Nous avons été obligé de saisir le C.N.R. directement d'un projet de développement planifié de l'agriculture, sous la forme de brigades de type A et de type B ; le financement assuré et de nombreuses publications ont été faites pour permettre à chacun des cadres de se familiariser avec ce programme gigantesque de transformation qualitative de la paysannerie guinéenne. Mais au niveau du plan, on paralysait les activités. Deux ans après, nous nous sommes rendu compte que cette action ne pouvait pas réussir. Avec beaucoup d'amertume, nous avons tiré les leçons au cours d'une session du C.N.R. et vous nous avez entendu à la radio préconiser une nouvelle action, celle des brigades mécanisées de production (B.M.P.) et des brigades attelées de production (B.A.P.). L'année dernière également nous avons senti peser lourdement sur le cours des activités ordonnées, la lourdeur de la machine administrative. L'élan des jeunes étudiants en campagne devrait être émoussé par ceux-là mêmes qui ne voulaient pas du développement économique véritable de la Guinée. Nous l'avons perçu très tôt. C'est pourquoi cette année, vous nous avez entendu flétrir l'attitude de certains cadres nationaux, dénoncer la bureaucratie et ordonner que directement, les fonds, tous les fonds soient mis à la disposition des P.R.L. pour qu'à ce niveau là, l'action planifiée du développement agricole soit engagée avec la participation directe de toutes les masses populaires. Voilà la source du succès que bientôt, nous allons fêter.
Le Peuple ne se trahit pas. Les cadres corrompus ou corruptibles peuvent trahir la Nation. Mais le Peuple ne peut pas se trahir ; il ne peut pas trahir la Nation.
Vous avez entendu Telly Diallo déclarer que partout, on parlait effectivement de la situation particulière du Foutah.
Ensuite, pour l'action militaire intérieure, il déclare « les cadres militaires acquis au mouvement profitant, d'une occasion propice » qu'il va nous expliquer devaient arrêter les membres du Comité Central et du Gouvernement, les chefs militaires non acquis au Gouvernement et tous les cadres qui tenteraient de s'opposer au fait accompli. Donc ils sont conséquents avec eux-mêmes. Il faut abattre le régime populaire et démocratique pour créer un autre régime. Mais si on abat un régime révolutionnaire populaire, on ne peut plus lui substituer un autre régime populaire et révolutionnaire. Leur choix est donc clair. Ils disent encore : « l'action militaire devait écarter toute résistance éventuelle des éléments militaires, para-militaires ou civils ». Qu'est-ce à dire ? Le langage de la force devait s'imposer au Peuple pour briser sa résistance. Donc, ils ont bien choisi, ils ont choisi un objectif et ils ont en même temps choisi pleinement les moyens appropriés. Ils nous enseignent que c'est nous qui sommes inconséquents ; mais eux, sont très conséquents. Grâce à eux, nous gagnons en expériences.
Quand ils disent : « aucun acte arbitraire ou déshonorant » ; cela, c'est de la propagande. Jusqu'à la tombe, ils feront de la propagande.
Dramé, lui, précise que Telly Diallo se livrait au dénigrement systématique des décisions de notre régime en sa présence, notamment, il déclarait que « les ministres n'ont pas d'autorité suffisante sur leur département ; le Chef de l'Etat peut recevoir n'importe quel cadre d'un département sans que le ministre du cadre en sache quoi que ce soit ». Vous voyez leur conception ? Pour eux, les travailleurs de la Justice étaient des subordonnés à Telly Diallo, et ne pouvaient plus aborder le Chef de l'Etat ou un autre cadre pour discuter des problèmes de la Justice. Nous ne parlerons pas du cas Fofana. Fofana nous a saisi d'un rapport dénonçant les activités subversives de Telly Diallo, son chef hiérarchique et nous avons provoqué une réunion avec tous les magistrats.
Nous avons arbitré le conflit et c'est Fofana qui avait parfaitement raison. Ce jour-là, si nous étions conséquent comme eux le sont, nous devrions débarquer Telly Diallo et le traduire devant le tribunal. Donc, il a parfaitement le droit de dire à Dramé qu'il faut renverser ce régime parce que Fofana a pu se défendre.
Il dit que « les affaires ne sont pas discutées librement et à fond en Conseil des Ministres, et que c'est pourquoi il se taisait souvent, et me reprochait ma participation à son gré, trop abondante ». Voilà une contradiction : il reprochait à Dramé d'intervenir trop, et il déclare que les choses ne sont pas discutées, lui, il se tait.
Il parle des routes qui seraient en mauvais état. C'est vrai, car tous les crédits sont bloqués ; pour l'exécution des décisions prises en Conférence Economique Nationale, demandez aux directeurs des entreprises nationales les difficultés qu'ils rencontrent avec le plan ; ils vous le diront. Chacun connaît maintenant qui est fidèle au régime et qui est infidèle au pays.
Ils utilisaient tous les moyens. pour paralyser le . Parti-Etat dans le but de créer le mécontentement après le doute et avec le mécontentement, de créer aussi la confusion dont pourraient tirer profit, ceux qui ne veulent pas du tout du développement de la Révolution, de l'affermissement du pouvoir populaire et révolutionnaire en Guinée, c'est-à-dire eux et leurs maîtres.
Camarades, nous invitons les Comités Nationaux, les Fédérations, les Organisations syndicales, C.R.T., C.A.T., sections syndicales, à étudier en profondeur toutes les attitudes non conformes à la ligne révolutionnaire pour aider le Parti-Etat à déceler ceux qui, en son sein, sont en train de saboter l'oeuvre du Peuple militant de Guinée et de le mettre à la merci de l'impérialisme et du colonialisme.
A partir d'aujourd'hui, que les organisations syndicales étudient la nature de toutes les décisions, de tous les actes réglementaires pour voir s'ils sont conformes à la morale révolutionnaire. Toute manifestation de racisme décelée par eux, dénoncée par eux, sera suivi immédiatement des sanctions les plus exemplaires tel que nous avons eu à le déclarer le lundi dernier au nom de la Révolution, et en vertu des pouvoirs qui nous été conférés. Et nous invitons les camarades militants et responsables Peulhs sincères avec l'Afrique, sincères avec la Guinée, sincères avec la Révolution, à jouer leur rôle de révolutionnaire au sein de leur famille, dans leur région, pour indiquer aux uns et aux autres la voie la plus juste, celle qui mobilise toutes les forces sociales guinéennes dans l'édification d'une Nation forte, anti-impérialiste, anti-colonialiste.
Il faut arrêter les réunions clandestines nocturnes que nous avons souvent suivies les petits regroupements ethniques, arrêtez-les ! Que chacun soit reconverti à la morale de la Révolution et enterre instantanément le venin du racisme pour se hisser désormais au niveau de ses responsabilités d'homme libre et conscient, de révolutionnaire conséquent et pour participer, avec efficacité, à la construction, de la Nation que se veut le Peuple militant de Guinée, une Nation moderne, prospère, invincible dans sa lutte anti-impérialiste et anti-colonialiste.
Nous invitons tous les cadres, tous les militants, tous les secteurs, secteur des travailleurs en uniformes uniforme, secteur des paysans, des femmes, des jeunes, tous ceux qui se réclament de la Nation guinéenne, à observer la vigilance et à appliquer la fermeté pour que le racisme soit définitivement enterré et pour que la Révolution guinéenne soit respectée à travers ses principes.
Camarades, l'ennemi ne fait que travailler pour la Révolution. Et les pays qui l'aident prouvent à notre Peuple qu'ils conservent encore de la haine àson endroit. Nous n'avons jamais voulu de malheur pour la France, ni pour l'Allemagne, ni pour le Sénégal, ni pour la Côte d'Ivoire, ni pour les Etats-Unis d'Amérique. Nous sommes honnêtes. Nous avons peur de Dieu et c'est pourquoi nous oeuvrons dans le dans le sens de la vérité, de la justice. Mais ceux qui en veulent sans raison à la Guinée parce qu'elle entend ne pas les suivre comme des moutons de Panurge, parce qu'elle entend ne pas accepter d'être classée dans le carcan néo-colonial, ceux-là perdent leur temps. Quelle que soit leur puissance, ils perdront leur temps avec la Révolution guinéenne. Nous l'avons dit, nous le répéterons à longueur de journées, ils ne peuvent pas être plus fort que Dieu, pas plus intelligents et plus forts que la Révolution. Ils perdent leur temps. Pour un Peuple conscient, résolu, organisé, luttant pour le bonheur démocratique, il n'y a rien d'impossible. Aucun obstacle ne restera infranchissable. Quant à Senghor et Houphouët, nous avons déjà déclaré solennellement que le temps, le grand temps de la démystification est arrivé et que l'Afrique dansera sous peu ! Ils comprendront l'invincibilité de la Révolution sur tous les ennemis intérieurs et extérieurs.
Camarades militants de la Révolution,
Responsables de la Révolution,
Utilisez l'arme de la Révolution pour briser tous les racistes camouflés au sein du Parti et de l 'Etat, pour arrêter leurs mains criminelles. Partout, veillez sur le comportement objectif des uns et des autres, pour mettre immédiatement à l'ombre tous ceux qui voudraient encore se livrer au sabotage de l'économie nationale et de la culture nationale dispensée par nos C.E.R. Nous devons rester vigilants. C'est la première leçon que nous pouvons tirer de ces dépositions.
Nos rapports avec les pays qui ne veulent pas de la présence libre de la République de Guinée sur le continenet africain devront faire l'objet d'une étude au niveau de chaque Fédération et Organisation nationale, et le Comité Central rendra claire par la suite la position qu'il entend adopter face à l'adversité de chacun des pays et ce, pour prouver que la Guinée est consciente et qu'avec ou sans la coopération d'un quelconque de ces pays, elle fera son histoire.
Camarades, quelle est votre position vis-à-vis des traîtres ?
Réponse unanime : « Au Poteau » !
Prêt pour la Révolution !
Ahmèd Seku Ture
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Fulbright Scholar. Rockefeller Foundation Fellow. Internet Society Pioneer. Smithsonian Research Associate.