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Littérature francophone


Cheick Oumar Kanté

A Dongora, coulera à nouveau la rivière. Roman.

Riveneuve éditions. Paris. 2011. 268 pages

A Donhora, coulera a nouveau la riviere

Table des matières

A leur auteur favori, des lecteurs de tous pays, de tous âges, de toutes conditions, des deux sexes, téléphonent, envoient des lettres par la Poste ou par le Courrier électronique. Certains lui dédient des poèmes, d'autres lui conseillent des sujets ou des styles d'écriture, tous lui suggèrent un Grand Rendez-vous : un « apérEau-livres » suivi d'un Pique-Nique littéraire.
Le lieu des retrouvailles ? Doŋora ! Bords de rivière d'une sorte de pays perdu évoqué dans une prose de l'auteur mais un paradis littéraire à gagner en participant à sa construction. Parviendront-ils à le convaincre du bien-fondé d'une telle rencontre ? Réussiront-ils pendant ou après, sinon avant, à inspirer quoi que ce soit à l'écrivain ? D'ailleurs, tous lui sont-ils fidèles sans aucune arrière-pensée ? Et, un drame ne se profile-t-il pas à l'horizon ?
Après trois essais, un récit, un recueil de nouvelles et un « livret » de poèmes, Cheick Oumar Kanté revient au roman. Dans le genre, le présent titre est son quatrième livre.
D'éducation et de culture peules malgré un patronyme sassomandingue, il se sent « ivoiro-centrafricain » de surcroît et «franco-européen » en raison de ses nombreuses pérégrinations. Mieux, il s'estime « afro-humain » sans cesser pour autant d 'être un « fieffé Guinéen ».

Le quatrième roman de Cheick Oumar Kanté (le dixième livre de sa bibliographie) est un texte à multiples entrées.

A Doŋora, coulera à nouveau la rivière est, en somme, un hymne à la femme et à sa voix. Une ode à son amitié et aux passions partagées avec elle. Mais aussi avec toutes les parties prenantes en littérature dont les figures tutélaires passées et présentes : africaines, caribéennes et mondiales, affleurent au fil des pages. Une littérature qui ne signifie surtout pas « l'éloge à tout crin du bien, du beau et du bon goût » mais plutôt « une grande élégance à parler même de ce qui pourrait paraître mal ou laid », comme le suggère l'écrivain imaginaire, celui dans le livre, à moins que ce ne soit une affirmation de son alter ego dans la réalité.
Une élégance rare donc, par les temps qui courent, ce roman de 268 pages à l'écriture aussi limpide que l'est, par endroits, l'eau de la Doŋora et d'une tension dramatique, du début à la fin, soutenue ! Ceci grâce à un narrateur principal, bien relayé comme à une course olympique par un pseudo, un avatar, un Petit Horloger Complice et même par un lecteur, le bien surnommé Interpellateur du Ciel ! La technique narrative est, on ne peut plus, originale.


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