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Environnement


Cosme Dikoumé
Projet d'aménagement intégré du massif du Fouta-Djalon

(République populaire révolutionnaire de Guinée)
Identification des facteurs humains
Mission conjointe OUA/PNUE-UNSO/FAO/UNESCO
Douala, Institut panafricain pour le développement. 1981. 44 pages


Chapitre I
Le cadre socio-géographique

La Moyenne Guinée, plus communément connue sous l'appellation de Fouta-Djalon, est l'une des quatre régions naturelles de la République populaire révolutionnaire de Guinée. Elle couvre une superficie de 63.608 km2 soit un quart environ du territoire national. Au 28 septembre 1977, la population de la Moyenne Guinée était estimée à 1.331.000 habitants, tandis que le recensement du 30 décembre 1972 donnait des chiffres plus élevés. En effet, les résultats disponibles au Bureau National du Recensement (Ministère du Plan à Conakry), attribuent à la Moyenne Guinée une population de 1.674.881 habitants pour une superficie de 59.983 km2, sur 9 régions administratives. Un restructuration de ce territoire, intervenue depuis, donne désormais au Fouta Djalon, 11 régions administratives reparties comme suit :

  1. Les régions de Labé, Pita, Mali, Tougué, Lelouma, Koubia, relevant du Commissariat Général (CGR) de la Révolution de Labé
  2. Celles de Koundara et de Gaoual du CGR de Boké en Guinée Maritime
  3. Enfin celles de Dalaba, Mamou, Telimele du CGR de Kindia, toujours en Guinée Maritime

Cette dispersion dont l'objectif serait la recherche d'une plus grand efficacité administrative, par le rapprochement des structures, le plus près possible de peuple, n'entame en rien le caractère foutanien de ce massif, sur le plan géographique et socio-historique.

Le Fouta Djalon se présente comme un ensemble de massifs et de vastes plateaux de forme elliptique orienté Nord-Sud, découpés par des dépressions brutales et profondes, mais qui garde une certaine homogénéité du milieu naturel.

Le panorama végétal de ce massif, apparemment chaotique et diversifié par les micro-climats, atteste à différents endroits une présence humaine relativement ancienne ; les hauts plateaux du Centre par exemple, sont presqu'entièrement « humanisés » et connaissent des densités considérées comme exceptionnelles dans cette partie du Continent. L'érosion anthropique contribue à la dégradation de la végétation faite de savanes arbustives et herbeuses et la perte de la foret accentue les formation excerophiles

La littérature géographique lui confère le titre indéniable de château d'eau d'Afrique de l'Ouest. Ce titre acquiert une signification toute particulière en ce moment où la crise de l'énergie, les menaces du Sahel et les désastres causés par la sécheresse, placent au centre des préoccupations et de l'actualité, les problèmes de l'hydraulique et de la gestion des ressource en eau.

Bien qu'entièrement compris dans le territoire national guinéen, le Fouta Djalon occupe une position géographique stratégique dans cet ensemble Nord-Ouest Africain, qui le prédestine à un rôle supra-national dans cette grande sous-région.

Il s'ensuit que le Fouta Djalon est à la fois région originale à part, une partie d'un tout plus vaste ; c'est un pays-carrefour et de transition, un lieu où se sont rencontrés des hommes venus de la Forêt, des marécages littoraux, et surtout de la savane, qui forment aujourd'hui une trame inextricable de groupes humains d'origines diverses, fortement liés à ces milieux naturels, et réalisent des formes multiples d'occupation du sol. Dans cette région où le phénomène urbain n'atteint pas encore l'importance que l'on connaît ailleurs, notamment sur la côte, et où les activités des secteurs secondaires et tertiaires restent relativement embryonnaire, l'homme foutanien est avant tout un paysan, un paysan qui considère la terre comme sa compagne naturelle dont il connaît les secrets. Cette terre est à la fois un lieu sentimental et un facteur de production parmi d'autres qui concourent à la vie de l'homme du Fouta. Son génie l'a conduit à réaliser, ce qui est rare dans d'autres régions, une cohabitation harmonieuse entre l'agriculture et l'élevage, à mettre au point des techniques culturales de domestication du sol dans les tapades qui sont une particularités du Fouta Djalon.

L'autre particularité est sans conteste son histoire singulière façonnée par la naissance et l'évolution de la communauté multi-ethnique du Fouta théocratique.

C'est dans ce cadre spatio-temporel qu'il convient de situer, avec objectivité, l'étude des facteurs humain et d'appréhender les corps et acteurs sociaux qui aujourd'hui en assurent ou non la cohésion et la solidité dans un ensemble plus vaste que constitue la nation guinéenne, et sans perdre ni renier leur identité propre.

Les lignes qui suivent ne constituent, au demeurant, qu'une indication pour des études, ans certains domaines des sciences humaines, en rapport avec le projet d'aménagement intégré du Fouta Djalon.


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Fulbright Scholar. Rockefeller Foundation Fellow. Internet Society Pioneer. Smithsonian Institution Research Associate.