Paris. L'Harmattan. 1996. 111 p. : ill.
Comment ne pas ressentir une vive et troublante émotion à la fois, lorsqu'on est pressenti pour rédiger le « portrait préface » du premier livre témoin retraçant l'action inédite et singulière de l'homme politique le plus illustre de la Guinée — jusqu'à ce jour — qui a marqué votre enfance et qui, depuis sa mort en 1954, a été relégué dans l'oubli par l'histoire officielle. Yacine Diallo fut le premier leader politique de la Guinée, premier député représentant son peuple à l'Assemblée Nationale Française.
Son nom fait écho à ma tendre enfance, moment où je l'ai connu entretenant de profondes relations d'amitié, de confiance, avec mon père. Ces relations d'amitié se convertiront plus tard en compagnonnage militant en faveur de l'émancipation des peuples d'Afrique. Yacine fut fe fondateur du Mouvement Socialiste Africain, parti affilié au parti socialiste français S.F.I.O. pour lequel il sera désigné Vice-président du groupe parlementaire à l'Assemblée Nationale française.
A l'évocation de cette figure rayonnante de bâtisseur et de guide, je vois en filigrane le regard de mon père qui, dans l'ombre, l'assistera sans relâche dans son combat méthodique, jusqu'à sa disparition subite qui survient en 1954, à la veille des indépendances africaines, indépendance pour laquelle Yacine avait tant oeuvré de son vivant. Le choc de la mort de Yacine dont les qualités d'homme d'Etat, de visionnaire exceptionnel et qui pressentait — comme un sourcier — les contours et les écueils des prochaines étapes à franchir, provoquera dans l'esprit de mon père une mutation qui, en partie, déterminera ma propre évolution.
Mon père, Gilbert N'Diaye, originaire du Sénégal, de la Petite Côte, à Ngazobil, après ses études commerciales à Saint Louis, la première ville de l'Afrique Occidentale Française, rejoint à 23 ans la Guinée. Il va diriger les services comptables des Chargeurs Réunis, accompagné de son épouse, rna mère, Elizabeth née Diagne, chef de service aux P.T.T. à Conakry, la capitale. Deux ans après son arrivée, en 1939, la communauté sénégalaise composée de commerçants et de fonctionnaires, en majorité de confession musulmane, le porte à la tête de leur association ; il assumera cette présidence pendant plus de dix ans sans interruption. Parallèlement il est sollicité par les instances de l'Église catholique pour gérer la trésorerie des établissements scolaires. Secondé par ma mère, il va diriger la gérance du journal du Parti socialiste : Le Progrès Africain.
Quand la guerre éclate en Europe, Maître Yacine (car on l'appelait Maître) est contacté par quelques Français restés fidèles à la République pour organiser des réseaux de la résistance à travers la Guinée, en liaison directe avec le Guyanais Félix Eboué, Gouverneur Général de l'A.E.F. qui, le premier, répond de Brazzaville à l'Appel du 18 juin lancé de Londres par le Général De Gaulle. Il s'agit, dans le secret le plus absolu, d'alerter et de rallier au plus vite les chefs traditionnels de toutes les régions de Guinée à l'insoumission et de contrer la position capitularde des autorités qui siègent à Dakar. Sa qualité d'enseignant émérite le prédisposait à ce rôle décisif. Instituteur à l'âge de 20 ans et major de sa promotion, Yacine Diallo avait déjà parcouru toutes les régions de Guinée où il enseignait et participait à l'inspection des écoles. Ce qui lui vaudra l'estime et l'amitié des notables et des chefs de canton, et une connaissance approfondie des problèmes et des besoins des populations.
Dès les premières heures du conflit, il s'applique à la préparation psychologique et politique qui facilitera la promptitude de la mobilisation des troupes guinéennes en vue de la libération de la France occupée.
Homme de caractère et d'honneur, de corpulence robuste, calme et équilibré, Maître Yacine était naturellement appelé, dès la fm des hostilités, à devenir le porte-parole des populations guinéennes dont, depuis sa jeunesse, il a incarné, malgré des situations à la fois complexes et difficiles, les aspirations.
En 1945, l'Union Française est proclamée qui modifie substantiellement le statut des colonies et convie les populations à l'association. Il est élu à l'Assemblée Nationale à une majorité écrasante. C'est la suppression des travaux forcés dans tous les territoires coloniaux, cause plaidée avec force par son collègue et ami, député du Sénégal, Lamine Guèye, dans l'hémicycle du Palais Bourbon. L'émotion poignante pétrifiera les députés dans un silence quasi religieux suivi d'un tonnerre d'applaudissements. Pour le député Yacine Diallo, il n'y a plus de doute : le destin des populations de Guinée, des pays africains d'expression française, est et sera inexorablement lié à celui de la France. Dans une allocution solennelle à ses compatriotes, il proclame le 16 avril 1947 :
« Ai-je besoin de rappeler qu'au cours des années 1914-1918 et 1939-1945, tant sur le sol métropolitain que sur les chemins qui vont du Tchad à Strasbourg en passant par l'Afrique du Nord et l'Italie, nos soldats ont écrit ce mot « loyauté » en lettres de sang. Si nous l'avons fait, c'est parce que la France et ses principes républicains présentent une immense espérance, une espérance de fraternité, une espérance de solidarité, une espérance de liberté — principe même de la condition humaine — qui a su inspirer ces hommes de 1848, « véritables découvreurs d'inconnu n qui proclamaient fièrement “nulle terre française ne doit porter d'esclaves”. L'oeuvre de ces aînés ne fut pas vaine puisqu'elle a abouti aujourd'hui à cette Union Française qui, sous nos yeux, a commencé à vivre.
Sa préoccupation principale sera axée sur l'aménagement agro-industriel de la Guinée dont les ressources minières, hydroliques et agro-pastorales sont les plus riches de l'Afrique de l'Ouest. L'enseignement, la formation des cadres et la santé constitueront le second volet de son programme durant tous ses mandats au Palais Bourbon et au Sénat. S'écartant de son programme politique, il lui arrivait de proclamer avec une égale assurance sa vision de l'avenir et de préciser en ces termes son optimisme contagieux : « quels que soient les aléas de l'histoire et la furie des forces du mal qui sèmeraient la discorde, nous devons résister à toute folle aventure en restant fidèles à la voie du progrès aujourd'hui tracée : l'Union française au sein d'une Europe des libertés qui aujourd'hui se construit ». Fort de cette intuition, ils pressent déjà le tracé de l'Eurafrique, concept que Léopold Sedar Senghor s'ingéniera à définir et à défendre.
Armé d'un savoir encyclopédique qui privilégie l'Histoire, Yacine avait étudié avec une passion illimitée les civilisations de l'Antiquité, l'essor et le déclin des empires ainsi que l'histoire des religions monothéistes. Il poussera l'audace de son appétit de culture en y intégrant l'étude des religions animistes.
Mais l'on peut se demander, et avec raison, comment le personnage de Maître Yacine, issu de la lignée des familles peules de Labé parmi les plus illustres — les Peuls du Livre, les savants, les connaisseurs, par opposition aux Peuls de la Lance : les guerriers — et, éduqué dès sa prime enfance dans les rites initiatiques peuls et dans l'enseignement islamique le plus orthodoxe, a pu contenir et assimiler des valeurs culturelles aussi distantes et étrangères à sa propre civilisation. L'on sait que la civilisation peule multiséculaire dont la trame remonte à la nuit des temps, qui a traversé plusieurs stades (nomade, pastoral, sédentaire) a toujours conservé le sens pyramidal de l'équilibre, de la cohésion par le moyen de l'initiation la plus rigoureuse.
L'énigme ‘yacinienne’ est à chercher dans ses origines et dans sa propre personne. Tierno Bacar Diallo, son père, conseiller du roi Alfa Yaya Diallo de Labé, était un patriarche vénéré, nourri de sagesse. Il fonda le village de Toulelouma. Sa vie, au quotidien, était scandée par la lecture des versets du Coran, celle des textes classiques et initiatiques peuls, la méditation et les conseils ou recommandations qu'il prodiguait à tous les visiteurs, les notables, qui parcouraient de longs trajets pour venir le consulter. Si la sagesse, quelles que soient les circonstances, procure paix, concorde et harmonie intérieure, Thiemo Bacar Siddia Diallo avait atteint la félicité.
Entouré de ses frères et soeurs — ils sont neuf dont deux filles — le petit Yacine est astreint aux travaux des champs et autres obligations contraignantes de sa classe d'âge, comme tous les enfants de Labé. Mais, par tempérament, goût ou par vocation, à 12 ans, la lecture du Coran et les préceptes de la philosophie orale et écrite peule lui deviennent si familières que son intelligence, déjà structurée et en éveil appréhende d'autres horizons qui se profilent dans l'univers où il vit. L'attrait, les vertus du savoir ont façonné et libéré son esprit. Un champ nouveau, vaste, ouvert sur l'infini s'offre à lui. Il n'a pas à forcer le destin. Son étoile est venu à lui. Elle le guidera.
Pénétré de la plus noble des vertus — l'humilité —, doué d'une mémoire prodigieuse, il se lance à la conquête d'un monde nouveau, l'école française. A 17 ans, il est admis à l'Ecole normale de Gorée, au Sénégal. Major de sa promotion, en 1917, à 20 ans, il obtient son diplôme d'instituteur. Éclectique, il est déjà un érudit en littérature arabe, ce qui amènera le roi Ibn Séoud d'Arabie à l'honorer d'un diplôme du royaume aussitôt après la Seconde Guerre Mondiale.
Ses méthodes pédagogiques, adaptées à la psychologie des enfants guinéens de tradition orale, et son charisme, lui vaudront des résultats inattendus qui surprendront les dirigeants de l'enseignement en Guinée. Il est le premier directeur du corps enseignant guinéen. Comme on le voit, il ne tardera pas à devenir une référence en matière d'enseignement aussi bien aux yeux de ses collègues français affectés à la colonie que de ses propres compatriotes toutes ethnies confondues.
Homme de parole dont l'esprit se nourrit de lecture et d'écoute, il sera amené à enseigner à travers toutes les régions de la Guinée : Pita, Kissidougou, Fotoba, Coyah, Kindia, Gueckedou … Conakry. Dans toutes les régions du pays où il est en poste, il noue des relations de sympathie et d'échange avec les missionnaires qui apportent une aide humanitaire aux populations (dispensaires) et accueillent un grand nombre d'enfants qui ne trouvent pas de place dans les écoles publiques et laïques.
Ces échanges avec des hommes d'église dont certains étaient d'une grande érudition lui permettent d'apprendre le latin, l'anglais, le solfège et de s'initier à la musique classique jusqu'à jouer les oeuvres des grands maîtres au violon et au piano. Mr Émile Tompapa, compagnon de l'Indépendance, ancien directeur de la radiodiffusion et ethnomusicologue, témoigne aujourd'hui :
« Yacine était un grand violoniste et mon père était pianiste … c'est avec lui et sous son contrôle que je fis mes premières mains au piano. Avec mon père et d'autres musiciens, ils formaient un quatuor (flûte, piano, violon, accordéon), jouaient pour les amis et parfois pour le gouverneur de la Guinée ou le maire de Conakry ».
Cet homme à l'énergie débordante, comblé de dons fascinants, ne put éviter d'intriguer les esprits sceptiques, les ombrageux. D'aucuns parmi ses collègues, Peuls d'origine noble, sont outrés. Une telle aisance de comportement « est indigne du fils aîné de Thiemo Bacar, conseiller du roi Alpha Yaya qui a construit la mosquée de Toulelouma ! » Mais les populations peules ainsi que les hauts dignitaires du Fouta restent sourds aux rumeurs et continuent à lui vouer une confiance filiale.
En se liant d'amitié avec les religieux de confession différente qui, pour la plupart, sont des directeurs d'école, des enseignants ou des maîtres de métier et des hommes de culture, Yacine avait saisi un point de convergence, d'enrichissement mutuel dans une quête commune d'approfondissement et de connaissance. Démarche que tous les Grands Initiés, les grands hommes qui se rencontrent, éprouvent : la source du savoir qui mène à la foi, à la sagesse n'a point de frontières, comme la liberté. C'est dire que les corporations confrériques ne peuvent avoir force de loi sur la confraternité.
Ses amitiés paradoxales mais « miraculeuses » n'atténuent en rien la flamme de l'amour pour son peuple. Au contraire ! Comme Mandela, malgré les différences de situations et de contexte, sa démarche, car c'en est une, a consisté à soumettre son esprit au feu de la « voie royale », c'est-à-dire combattre l'état colonial, le système non pas aveuglément mais à sa racine. Autrement dit, sans fuir la rencontre avec l'Autre, « le guide doit intégrer l'esprit de culture, de toutes les cultures dont la source leur est commune ».
Pour Maître Yacine, la constitution de l'Union Française était principalement une victoire des peuples africains. Elle libérait un champ de possibles qu'il fallait décrypter et investir.
Gaulliste et démocrate-socialiste, ce qui, pour un esprit de synthèse, n'est point équivoque, il était mû par la conviction infaillible que toutes les civilisations, chacune à son heure, se trouveront, à un moment donné ou à un autre, face à cette « Grande épreuve » d'engendrement, de fécondation, dans l'insondable réciprocité du face-à-face. Il importe alors d'affûter l'oeil de la raison et de ne point éteindre l'oeil du coeur. Conforté dans la clarté et la vigueur de sa pensée, arpentant la « voie royale » par la praxis d'une culture d'osmose, il s'est donné les aptitudes politiques qui lui ont permis de tracer le plan d'une Guinée moderne. La culture peule voire négro-africaine possède en elle-même les capacités de s'intégrer et de s'incorporer dans des aires plus vastes sans aucunement perdre l'esprit de son identité première.
Conforté dans la clarté et la vision de sa pensée, il acquiert de ce fait les moyens de sa mission. Pour mieux prendre la dimension du combat que va mener le député Yacine, il est impératif de ne pas perdre de vue quelques données de base. C'est sur les côtes de Guinée que la traite négrière fera les plus grandes saignées, pénétrant en profondeur à l'intérieur des terres. La pacification de l'empire colonial dans ces régions et la stabilisation qui s'en suivra, sera tardive. Le statut de l'Indigénat et l'impôt de capitation imposés aux populations, seront des plus dures. On mesure le retard que prendra la Guinée par rapport aux autres territoires, notamment le Sénégal oû quatre communes (Dakar, Rufisque, Saint Louis, Gorée) ont le statut de plein exercice avec droits de citoyenneté au même titre que les Français de métropole. A titre indicatif, c'est aux îles de Loos, en Guinée, que les français construiront leur bagne pour toute l'Afrique coloniale.
La bataille menée à Paris dans l'hémicycle du Palais Bourbon de 1945 à 1954, a largement récompensé les efforts du député de la Guinée. En effet, la France a choisi de faire de la Guinée le pôle de développement des huit États de l'AOF (Sénégal, Niger, Mali, Guinée, Côte d'Ivoire, Bénin, Burkina Faso, Mauritanie). A cet effet, la décision de construire le barrage de Konkouré et son fmancement par le FIDES (Fonds d'Investissement et de Développement Économique et Social) est arrêtée. Ce projet gigantesque devait permettre à la Guinée de fournir l'électricité à tous les territoires de l'AOF à un centime le kwh ! Libérer une telle énergie dans un pays comme la Guinée, aux ressources minérales exceptionnelles, propulsait le pays de Yacine Diallo dans l'âge de l'industrialisation et garantissait son développement économique et social. Plusieurs sites industriels sont inventoriés par la Mission d'Aménagement Régional de Guinée (MARG) et, inaugurés.
L'action menée par le député de la Guinée à Paris ne s'est pas arrêtée au seul domaine de l'industrie. La décision de créer à Foulaya, à 150 km de Conakry, le premier institut de recherche agronomique, ouvre la voie du développement agricole du territoire. Au même moment, l'Institut Pasteur sur la recherche fondamentale est créé à Kirudia alors qu'à Sérédou, dans la région forestière de Macenta, s'ouvre une station de recherche et de fabrication de quinine. C'est la première étape d'un projet d'industrie pharmaceutique.
Ces actions menées dans les domaines clefs du développement de la Guinée, à savoir l'industrie, l'agriculture et la recherche scientifique, seront complétées par un sérieux et solide programme d'éducation et d'équipement. A partir de 1951, il plaidera avec succès dans les commissions de l'Assemblée Nationale en faveur des projets d'équipements durables en infrastructures scolaires et de formation. Il était parvenu, là encore, à persuader les autorités de la métropole de la justesse de ses revendications. La décision est prise de créer à Dalaban, en Moyenne-Guinée, un lycée fédéral.
L'efficacité dont il fait preuve et les résultats qu'il obtient pour son pays, ne sont pas sans créer des envieux parmi ses pairs qui ont hérité de territoires moins nantis. Sa vision nationale, son autorité morale et intellectuelle sur ses amis comme sur ses adversaires politiques …, son sens de l'État, tout ce qu'il a acquis pour la Guinée, placent Yacine Diallo au rang des grands serviteurs de son pays et au rang des plus grands hommes d'État du continent.
Toutefois, répondant aux nouvelles alarmantes provenant de Conakry, Yacine Diallo bousculera plus d'une fois son calendrier de présence à l'Assemblée Nationale, à Paris, pour gagner son pays afin de mettre au pas les Administrateurs attardés qui, forts de l'appui des lobbies bordelais, s'opposaient farouchement aux réformes. Mieux, ils fomentaient des troubles dans le but ultime de projeter au-devant de la scène, les adversaires politiques de Yacine Diallo.
Lors de mon arrivée en France, j'aurai pour tuteur mon oncle, un mutilé aveugle de guerre, Fistel Diagne, dans le Nord de la France, à Aulnoye. J'aurai également pour tuteur mon oncle Charles Dupuy, à Toulouse et Maître Yacine qui habitait Paris au 106 rue Cardinet, dans le 17ème arrondissement, à quelques pas du siège du Parti Socialiste, Place Malesherbes. Pendant les vacances, je montais à Paris où je partageais la demeure familiale de Maître Yacine avec ses enfants et neveux : le fils cadet Alpha Boubacar, connu sous le pseudonyme de Alpha de Gaulle et le benjamin Issa Ben Yacine, et les neveux : le professeur Alpha Mamadou Cellou et son cadet Maître Alpha Abdoulaye dit Porthos, tous deux fils de Saliou Popodora Diallo, Conseiller Territorial.
Cet appartement était comparable à un véritable cénacle fréquenté par des hommes tels que Amadou Ampathé Bâ, Boubou Hama, Lamine Guèye, Léopold Senghor, Roger Garaudy, Gabriel d'Arboussier, Barry Ibrahima III, Telli Diallo, Pierre Mendès-France, Fily Dabo Sissoko, Guy Mollet, Aimé Césaire, Félix Houphouët-Boigny, Gaston Monnerville, Gaston Defferre et Édouard Hériot.
A la mort de notre Maître Yacine, mon père, Gilbert N'Diaye, sera désigné aux côtés de Saliou Popodora Diallo, un parent et autre indéfectible compagnon de Yacine, pour exercer la tutelle des enfants mineurs. Le père de famille Yacine tel que nous l'avons connu était un homme de foi, un homme pieux, de tradition et de rigueur. Un pédagogue de tout premier ordre. Aucun des enfants qui l'approchaient ne pouvait échapper à cette rigueur et à cette discipline. Il prêchait par l'exemple. Un exemple qui constitue le vrai fondement, le socle de toute nation en tous temps.
C'est pourquoi, il est essentiel que les générations futures de la Guinée et de l'Afrique aillent à la rencontre de ces géants de leur histoire, sources inestimables d'inspiration pour nos projets communs de société. C'est aussi pourquoi, en dépit des insuffisances que l'on peut facilement relever dans cet ouvrage de référence qui nous laisse sur notre soif, l'initiative de l'auteur mérite notre indulgence, mieux, nos compliments et vifs encouragements. Son mérite, et non le moindre ici, est de poser un problème fondamental qui concerne l'avenir, pas seulement de la Guinée mais de l'Afrique tout entière, et qui veut que cet avenir soit conçu par référence au passé et le vécu du présent.
Jean-Pierre N'Diaye
Journaliste et essayiste sénégalais
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