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Etudes guinéennes


Mlle. Monique de Lestranges
Contes et légendes des Fulakunda du Badyar


Institut Français d'Afrique Noire. Centre de Guinée, Conakry, 1950, no. 7, pp. 3-66


Gelaajo et Samba Nyesi Nyesi

(Le cycle de Gelaajo, ou Gelaaje, grand amoureux et, vaillant guerrier, comprend plusieurs tindi).
Un chef était resté sept ans sans avoir d'enfant. Il alla consulter un marabout bambara qui, interrogeant pour lui ses cauris lui dit :
— Je ne suis pas celui qui doit être ton marabout, va voir tel marabout Sarankulé.
Le chef va chez le marabout Sarankolé, qui lui dit :
— Je ne suis pas ton marabout 1, mais va voir tel cordonnier, qui sera peut-être ton marabout ».
Le chef va chez le cordonnier, qui lui conseille un marabout fula dont il lui donne le nom :
— Il est toujours en haillons. Il n'a presqu'aucune considération, mais c'est lui qui parviendra à te donner un enfant.
Le chef va chez le fula, qu'il trouve en effet presque sans considération, et lui explique le but de son voyage. Le fula ouvre son Coran, y voit qu'il est celui qui parviendra à donner un enfant au chef. Il lui prépare un talisman 2, lui recommande de le donner à sa femme et lui annonce :
— Ta femme deviendra enceinte une nuit de jeudi à vendredi, en même temps qu'une de tes servantes. Quand ta femme te dira : « J'ai rêvé cette nuit avoir un enfant, tu convoqueras ta servante, elle aussi te dira avoir rêvé qu'elle va avoir un enfant. Tu traiteras alors ta servante comme ta propre femme. Tu les mettras dans une seule case, tu leur donneras la même nourriture et le même habillement. Elles accoucheront les enfants le même jour. Baptise les enfants le même jour au cours de la même cérémonie.

Le chef rentre chez lui, et fait ce que le fula lui a recommandé. Un vendredi matin sa femme lui raconte le rêve… Se souvenant immédiatement des paroles du sage, il appelle sa servante : elle lui dit la même chose. Il loge les deux femmes dans la même case, comme cela le lui avait été recommandé ; elles sont traitées de la même manière jusqu'au jour de l'accouchement. Ce jour-là il baptise les enfants. Il donne au sien le nom de Gelaajo, et à celui de la servante celui de Samba Nyesi Nyesi 3, c'est-à-dire Samba le tatoué : les enfants se ressemblaient tant, comme s'ils étaient de même père, qu'il fit tatouer de nombreux petits traits sur le visage du fils de la servante 4.
Les enfants sont élevés dans la famille du chef, éduqués, habillés et traités de la même manière. Ils sont devenus grands sans savoir que l'un était le fils du chef et l'autre son serviteur ; ils se croyaient tous deux fils du chef.

A l'âge de sept ans, Ils ont commencé à garder les moutons. Comme ils avaient neuf ans, Gelaajo vint un jour demander à son père de les circoncire 5. Son père lui dit qu'ils n'ont pas encore l'âge : l'année prochaine. Mais Gelaajo et Samba Nyesi Nyesi portaient toujours des couteaux : le lendemain, Gelaajo demande à Samba Nyesi Nyesi s'il aurait le courage, comme lui, de se faire circoncire, Samba Nyesi Nyesi répond que oui, il a ce courage. Gelaajo lui dit :
— Je vais te circoncire le premier, et tu me circonciras ensuite.
Samba Nyesi Nyesi accepte. Gelaajo le circoncit, puis se circoncit lui-même. Les enfants avec qui ils étaient sont allés prévenir le chef, qui envoya des vieux installer les jeunes circoncis derrière les cases, à l'abri, jusqu'à leur guérison.
Comme Gelaajo a dix-huit ans, Il va demander à son père de lui donner des charmes contre les génies, contre le fer… tous les charmes possibles. Son père lui répond qu'ils n'ont pas encore l'âge. Mais quelques jours après, Gelaajo et son camarade se préparent à aller trouver un illustre marabout qui leur donnera des charmes pour se protéger. Ils vont chez un marabout Bambara. Interrogeant ses cauris, celui-ci leur dit qu'il est incapable de les satisfaire, mais il leur conseille d'aller voir un certain marabout Sarankolé. Les garçons y vont. Le marabout Sarankolé leur dit :
— Je ne suis pas votre marabout, mais voici le nom de mon maître, marabout Diakanké.
Les garçons vont chez le marabout Diakanké, celui-ci les envoie chez un marabout fula. Le marabout fula leur dit ne pas pouvoir leur faire de talisman, mais d'aller voir certain cordonnier. Le cordonnier, interrogeant les puissances surnaturelles, voit qu'il ne peut pas leur préparer de médicament, mais les renvoie chez certain forgeron.

Les garçons arrivent chez le forgeron et le trouvent en train de travailler ; ils lui exposent le but de leur voyage. Celui-ci, en trois coups de marteau frappés sur l'enclume en récitant quelques formules, voit qu'il est celui qui doit leur fournir des charmes. Il les loge dans sa case jusqu'au lendemain, puis leur dit :
— Je suis bien le seul capable de vous procurer le bon charme, mais à une seule et indispensable condition. Dans la forêt que voici — il la leur désigne — vit un grand serpent. Si vous arrivez à le tuer, coupez-lui la tête et la queue, coupez le milieu du corps en deux morceaux et amenez-les moi. J'en ferai des charmes que nul ne pourra gâter.
Les deux jeunes gens décident d'aller tuer le serpent. Parvenus au milieu de la forêt, Samba Nyesi Nyesi dit à Gelaajo :
— Va de l'autre côté, je t'attendrai ici.
Gelaajo répond :
— Comment, toi le captif, tu donnes des ordres à ton maître. Ce jour là, Samba Nyesi Nyesi apprit qu'il était un captif et que Gelaajo était son maître 6. Il ne dit rien et va là où il avait dit à Gelaajo d'aller.

Le serpent se sent menacé, et illumine de sa lueur toute la forêt. Mais le courage des garçons ne fait que grandir. Gelaajo, voyant le serpent se diriger du côté de Samba Nyesi Nyesi siffle et fait du bruit. Le serpent se retourne vers lui et, au moment où il lève sa tête pour le mordre, Gelaajo lève le bras, empoigne le serpent, lui coupe le cou. Au même instant, Samba Nyesi Nyesi saisit la queue, et la coupe aussi, mais Gelaajo a pris un plus grand morceau. Samba lui dit :
— Gelaajo, tu es malin toi ».

Ils rentrent au village, et donnent leurs prises au forgeron qui les gardent jusqu'au soir. Pendant la nuit, il prépare les charmes, ajoutant au serpent tout ce qui était nécessaire. Au matin, leur disant au revoir après avoir reçu le prix de sa peine, il dit aux garçons :
— Amenez ces charmes chez un cordonnier, qu'il vous les couse dans un bon sac de cuir. Surveillez-le de près, qu'il ne batte pas le charme pour l'aplatir. S'il a été tapé, le charme sera abîmé. Il vaut mieux le frotter que le battre. Je jure sur mes ancêtres et sur mon enclume que vous resterez toujours invulnérables. Ni sabre, ni fusil, ni sorcier, ni ennemi ne pourront rien contre vous. Mais je vous préviens que celui qui prendra une plume de poule, en fera une flèche, et la tirera sur vous avec un arc, celui-là seul pourra vous tuer. C'est le seul défaut de ce charme. Sinon, au milieu de dix mille personnes, ne craignez rien.

Les garçons rentrent bien contents. Les charmes sont cousus selon les recommandations du forgeron. Le père de Gelaajo était un chef musulman 7, mais il était sous la domination d'un chef Bambara, nommé NGaari Bambara. Celui-ci réclamait chaque année au père de Gelaajo un impôt. Mais dès que Gelaajo a été de retour, il dit à son père que cette année ils ne paieront pas d'impôt à ce fétichiste Bambara. Son père lui répond :
— Je ne méprise pas, ton courage, mais ne te mesure pas au taureau bambara (ngaari : taureau), il est très puissant ; nos ancêtres lui ont toujours fait la guerre, mais ils ont été vaincus. Je sais que tu es vaillant, mais ne te mesure pas à lui.
Gelaajo n'ajoute rien, il part chez lui avec son camarade Samba Nyesi Nyesi. Une semaine plus tard, NGaari Bambara envoie ses collecteurs d'impôt. Dès que Gelaajo l'apprend, il va attendre les envoyés du chef bambara sur la route, comme ils s'en retournent chez eux, et leur demande ce qu'ils étaient chargés de dire à son père. Ils répondent qu'ils sont envoyés par NGaari Bambara pour demander l'impôt. Alors Gelaajo coupe le bras au premier, à l'autre il enlève une oreille, au troisième il donne un grand coup de sabre sur le front, et leur dit :
— Allez dire à NGaari Bambara, allez dire à ce fétichiste que moi Gelaajo, fils de Hambodheedyo (Hammadi Bodedyo : second fils rouge, second fils au teint clair), que nous ne paierons pas l'impôt cette année.
A la vue de ses envoyés, NGaari Bambara se demande ce qui leur est arrivé. Ils s'expliquent. NGaari Bambara dit alors :
— Les Pullo veulent rire. Je ne sais pas s'il est né le Gelaajo qui m'empêchera de ramasser l'impôt.
Et le lendemain, il envoie de nouveaux commissionnaires qui ordonnent à Hammadi d'envoyer des impôts avant deux jours. Hammadi répond :
— Moi je n'ai pas refusé, mais c'est mon fils qui s'y oppose…
Gelaajo avait appris l'arrivée des commissionnaires, il va de nouveau les attendre en chemin. Sans grande explication, il coupe le bras du premier, l'oreille du second et le nez du troisième, et leur dit :
— Allez dire à NGaari Bambara que je l'attends. Qu'il me fixe la date de notre rencontre. Je suis seul, peut-être serons-nous deux, mais ces deux-là renverseront toute une armée de Bambara.
La commission est faite à NGaari Bambara. Furieux, celui-ci tape sur sa tabala (tambour) et réunit près de 10.000 guerriers.. Il envoie dire à Gelaajo qu'ils se rencontreront dans tel village peul qu'il lui indique.

Quand Hammadi l'apprend, il réunit tous les vieux de son pays :
— J'ai un enfant, leur dit-il. Cet enfant est notre ennemi à tous. Gelaajo se croit un grand homme et veut faire la guerre aux Bambaras. La chose étant inévitable, que tous ceux qui veulent l'acçompagner partent, mais je dégage toute ma responsabilité.
Gelaajo, après son père, prend à son tour la parole :
— Oui, dit-il, j'ai voulu une guerre contre ces fétichistes qui nous ont tant de fois pillés. Je n'invite personne à me suivre. A ceux qui le feront par amour-propre, je demande pardon. S'ils viennent à mourir. Moi, je me suis sacrifié pour notre cause à tous. Je vous dis à tous au revoir, et je vous demande votre bénédiction.

Gelaajo rentre chez lui avec Samba Nyesi Nyesi et quelques centaines de ses parents qui veulent l'accompagmer. Ils partent le lendemain à la rencontre des guerriers bambara. Ils marchent pendant trois jours, le quatrième jour, à neuf heures du matin, la rencontre a lieu, et la fusillade commence. Au premier choc, les camarades. de Gelaajo sont obligés de fuir. Mais deux heures, la situation était renversée. Gelaajo fait face à l'est et attaque l'ennemi vers l'ouest ; Samba Nyesi Nyesi, avec les autres peuls, font eux face l'ouest et attaquent vers l'est. L'ennemi était pris entre deux fronts. Vers six heures du soir, plus de huit mille Bambara avaient été tués ou blessés, le reste est capturé par Samba Nyesi Nyesi, Gelaajo et leurs compagnons. NGaari Bambara n'avait pas pris part au combat ; Gelaajo et Samba Nyesi Nyesi prennent le chemin de son village. Ils trouvent NGaari Bambara assis avec sa reine. Le premier arrivé, Gelaajo arrête son cheval juste au-dessus de la tête de NGaari Bambara qui saute en criant. Avant qu'il ait le temps de se préparer, Gelaajo le prend à la nuque, le terrasse, et Samba Nyesi Nyesi lui lie une corde autour du corps. Gelaajo lui offre la vie, s'il se convertit. NGaari Bambara accepte.
— Je sais maintenant, dit Gelaajo, que tu es un lâche. Voilà ce que tu mérites.
Et il l'égorge. Tapant sur la tabala de NGaari Bambara, Gelaajo rassemble ce qui reste de Bambaras et les conduit à son père, dans son pays. NGaari Bambara était mort et son pays ruiné, tous ses biens — captifs et animaux — Gelaajo avec ses guerriers les ramène à son père. C'est ainsi que Hammadi Hambodedyo est devenu un grand roi.

Notes
1. Lorsqu'un homme va trouver un marabout, c'est pour lui demander d'être son intermédiaire entre un dyina et lui. Chaque marabout a un dyina omnipotent. Mais il arrive que le marabout se récuse et dise : « Je ne suis pas ton marabout », c'est-à-dire que je ne puis être ton chemin pour atteindre le dyina. Mais l'obstacle ne semble pas être entre le magicien et l'homme, puisque le magicien accepte ou refuse, mais pas toujours immédiatement (dans le conte ci-dessus, un peu plus loin : Fula ouvre son coran, y voit qu'il est celui qui parviendra.) Le refus du magicien semble être la conséquence d'un refus de son dyina : le magicien se récusant apparaît comme la parole de refus du dyina lui-même, il semble qu'il doive y avoir une relation tempéramentale entre homme et dyina, pour que le magicien puisse agir comme intermédiaire entre eux.
2. Le talisman est un morceau de papier sur lequel sont généralement écrits quelques versets du Coran, enfermé dans un petit sac de cuir porté au cou ou aux reins. Un charme un peu différent, appelé Nasi, est quelquefois employé : le marabout écrit à l'encre les versets sur sa planchette. Puis il lave la planchette à l'eau et fait boire à son client cette eau additionnée d'encre.
3. Nyesi : tatouage sur la figure, fait de nombreuses petites coupures.
4. On appelle jumeaux, dans la langue (mais on explique vite) deux enfants du même père, nés le même jour de deux femmes différentes. On les baptise ensemble. Quand de véritables jumeaux leur naissent les parents sont contents. On garde les deux enfants, mais la plupart du temps, disent les Fulakunda, ou les deux enfants meurent ou un des deux seulement survit. Les Fulakunda savent que la gémellité est héréditaire. Il n'y a pas de sacrifices spéciaux aux jumeaux, mais tout ce que l'on à l'un fait on le fait à l'autre si on donne à l'un une chemise blanche, on en donne aussi une à l'autre. Le jour de leur excision ou de leur circoncision, on leur donne une calebasse, qu'ils doivent casser en deux en la laissant tomber. S'il s'agit non pas de deux filles ou de deux garçons, mais d'un garçon et d'une fille, le garçon est circoncis et la fille excisée le même jour, mais on ne casse pas de calebasse. Si l'un meurt avant l'autre, on dit que l'autre l'a tué, qu'il est plus « sorcier » que l'autre. Car on pense que les jumeaux ont une « vision de sorcellerie », plus grande que autres humains.
5. De grandes fêtes avaient lieu à l'excision des filles et à la circoncision des garçons.
L'excision a lieu vers onze ans. Les filles portent alors un pagne d'excision, teint à l'indigo uni, avec des pompons de fils de coton. Après l'excision, les cheveux des filles ne sont plus rasés.
La circoncision coïncide avec l'initiation et a lieu, selon les informateurs, vers huit ou neuf ans, ou plutôt vers quinze ans. Elle a toujours lieu un vendredi. L'initiation proprement dite dure un jour seulement, elle est faite par les vieux. Le garçon se trouve devant des cercles, et ne sait pas s'il doit passer dessus, dessous, à droite ou à gauche, ou devant des petits piquets fichés en terre, et il ne sait lequel il doit ramasser. Il est battu s'il se trompe. Des rhombes de bois et de ficelles font peur au village. On les appelle « diables de Gambi ». Les garçons passent deux mois en brousse avec quatre vieux : le médecin, l'infirmier et deux autres. Un homme leur apporte à manger ce que les femmes ont préparé pour eux dans leurs carrés et apporté au chef de carré. Les garçons ne doivent pas voir de femmes. Les filles non mariées qui vont au marigot emportent une petite bobine (en forme de fuseau) de coton filé dans leur calebasse. Les garçons sont cachés et ont tracé une ligne sur la piste, les filles, pour la traverser doivent déposer leur coton, sinon elles seront battues. Aussi la fille qui n'a pas de coton ne va-t-elle pas au marigot, une femme mariée va à sa place. il y a des chants spéciaux aux circoncis dans la brousse.
Une fête a lieu quand les garçons entrent dans la brousse, une autre quand ils en sortent pour aller au troupeau où ils restent encore un mois sans rentrer au village. S'ils doivent y pénétrer dans la journée, ils regardent leurs pieds pour ne pas voir de femmes et ils ne doivent pas rentrer dans des cases de femmes. Des vieux prêts à les battre les surveillent. Pendant qu'ils sont au troupeau, les femmes filent pour les garçons.
Quand les garçons reviennent du troupeau, c'est-à-dire à la fin de la saison sèche, on fait une grande fête (si on a peu à manger il y a peu d'invités). Les mères reconnaissent leurs petits cachés sous des couvertures blanches. Quand les initiés rentrent au village, on jette des cauris sur les gens. Ce jour-là, il y a une grande procession des initiés avec leurs bâtons, surveillés par les vieillards qui les frappent s'ils regardent les femmes. Quelques-uns seulement pratiquent encore l'initiation.
6. Les Fulakunda estiment, avec juste raison semble-t-il, avoir toujours bien traité leurs captifs. Ceux-ci travaillaient. aux troupeaux, mais jamais aux champs, sauf un jour par an, en groupes. Ils n'étaient jamais vendus. Parmi leurs voisins ayant des captifs, les Fulakunda accusent les Diakhankés de les avoir traités le plus durement.
7. Religion. Les Fulakunda du Badyar sont islamisés depuis 1912, c'est-à-dire que le père du chef de canton actuel s'est fait musulman à cette date. Ils ont une mosquée depuis 1941, et les enfants vont depuis quelques années à l'école coranique. Mais il y a encore des vieux qui n'ont pas changé de religion. Il y en a par exemple deux à Sarébhoïdo, et un vieux serviteur chez le chef. S'ils se font musulmans, c'est en partie pour ne plus boire, car ils reconnaissent les mauvais effets de l'alcool et disent que là où l'on boit, il y a toujours des histoires et des mauvais coups.
Principaux sacrifices avant l'islamisation.

  1. L'offrande de lait cuillé sur la tombe d'un ancêtre, autrefois enterré derrière sa case ; on plantait quelquefois sur la tombe un fromager.
  2. Pour demander quelque chose, on verse du lait ou du vin de palme sur un bracelet en argent et un caillou.
  3. Offrande de lait caillé, dans le carré, par terre, sur un petit morceau de caillou rond et deux bois secs.
  4. Au pied d'un arbre rouge Tyeekehi on offre sur une pierre du vin ou du lait caillé, de la viande et du riz, pour demander une bonne chasse.
    Si les pluies n'arrivaient pas, les vieilles femmes ôtaient leurs pagnes et s'en allaient nombreuses, nues, courir dans la brousse auprès du marigot et danser.

Les jeunes gens peuvent organiser une fête à la bonne saison. Ils choisssent pour cela un chef. Ils travaillent pour un vieux pendant l'hivernage, pour gagner un taureau à tuer le jour de la fête. Des amendes sont infligées aux absents, garçons et filles, s'ils ne dansent pas les garçons donnent par exemple dix francs, les filles une poule ou une bande de coton; ou bien elles font la cuisine. Une fête pour les filles et les garcons. non mariés avaient autrefois lieu ia nuit vers huit heures. Les filles, nues, chantaient dans chaque carré, frappant des calebasses et du fer. Cela durait toute une nuit, les filles allaient danser jusqu'au marigot et revenaient en chantant des chants pour la pluie ; des feuilles étaient mises dans le marigot.


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